mardi, février 28, 2006

Appel parce que ça pêle (la bise!)

A débattre

Moitié pour, moitié contre, ou presque, voilà le vote de ce mardi après-midi. Ce genre de résultat, ça va pour décider d'une initiative sur les nuisances des discothèques, ou sur la protection de la pierre d'Unspunnen. Mais pour décider de l'avenir de plusieurs centaines de travailleurs, c'est un peu court.

50 / 50. "Diviser pour régner" écrivait Nicolas Machiavel dans un ouvrage qui ouvrait les portes de la politique moderne. Eh, vous voyez, ça marche toujours! Fallait-il dire "oui", fallait-il dire "non"? Je ne suis pas là pour donner des leçons au gens sur ce qu'ils décident. Tout ce qu'on peut dire, c'est qu'il aurait fallu le dire, pas le murmurer...

Oui, je fais ici une sorte de mise en garde. Un truc pour dire "attention" les Boillat, c'est votre avenir à tous, que vous soyez d'accord entre vous ou pas. Ce qui a donné sa force à la grève de la Boillat, c'est son unanimité, et la conviction d'être dans le juste qui s'en dégageait. Ce qui fait la faiblesse du vote d'aujourd'hui, c'est l'indécision et, à travers ça, la crainte qui s'y exprime. Le manque d'information, aussi, peut-être.

A ce rythme, petit à petit, contre le gré de chacun de nous, le mouvement risque de s'affaiblir, puis de se dissoudre lentement.
Déjà là, certains jouent à qui portera le chapeau... Unia a voulu les négociations pour ne pas porter la responsabilité d'un échec retentissant. Ils ont voulu minimiser les risques... Pour eux. Rolf Bloch a alors été mis en charge de la médiation. Il a voulu remettre la patate chaude à la direction de Swissmetal, qui a réussi à la refuser. Pas de concession, au contraire, un non respect des propositions de médiation, carrément. Et maintenant, Rolf Bloch, en voulant discrètement retirer ses billes, c'est aux Boillat qu'il la refile, la patate, et elle est encore plus chaude.

Mais s'il existe sur terre des personnes capables de faire quelque chose de positif de la patate, avec leurs mains à eux, sans magouille, ce sont encore les Boillat, on dirait.

Quelles sont les alternatives? Reprendre le travail? Sans cadres, et avec des employés légitimement démotivés, souffrant de mal de dos, d'incompatibilité d'humeur avec leurs supérieurs, etc.? Avec Martin Hellweg, tout le monde est d'accord pour dire que la Boillat est fichue. Parce qu'il veut la tuer, d'une manière ou d'une autre.

L'hypothétique repreneur ne s'est pas pour autant présenté. Etre mêlé à une histoire de grève, ça ne fait pas envie, on dirait. Mais peut-être, dans les coulisses...

Certains parlent de reprendre le travail, mais sans collaborer avec les kapos. Pour aller où? D'autres expliquent que finalement, à reprendre le travail comme ça, autant ne pas le reprendre... Dans quel but? L'avantage est que, tant que les Boillat ne sont pas en grève, leurs salaires sont à la charge de Swissmetal, ce qui est tout de même ça de pris.

Peut-être, parce qu'une fois Swissmetal en faillite (si ça arrive: c'est très hypothétique), ou son action bien basse, des investisseurs viendraient reprendre les morceaux viables, c'est-à-dire la Boillat, pour pas cher. Car l'action Swissmetal, à 17 francs environ, est largement sous-évaluée selon de nombreux commentateurs. Donc si elle chutait encore... Mais, reste une question: y aurait-il vraiment, à ce moment, un repreneur?

Lancinantes questions, réponses hypothétiques, tout semble flou. C'est bien ce qui est difficile: il y a, à un moment ou à un autre, un grand saut vers l'inconnu. Le saut peut être individuel: chercher un nouveau travail, ailleurs. Et il peut être collectif: faire tous ensemble une chose, la grève, la reprise du travail, etc.

L'action collective est, de loin, la plus dure à mener, et les Boillat ont excellé là-dedans. On peut le dire quoi qu'il arrive: il méritent le respect pour ça. Pour continuer une action collective, encore plus difficile, il faut avoir un objectif commun. Depuis la fermeture des usines 1 et 2, c'est difficile d'échanger des idées, de se soutenir ou de se mettre d'accord. Surtout que partout, la pression est constante.

Voilà, c'était quelques pistes de réflexion. Discussions sur le blog ou à l'uzine 3...
Donc, on se refroidit la tête, on réfléchit, et on repart tous au front!

La Boillat mérite notre soutien!

Aujourd'hui, le pointage du fonds de grève de la commune de Reconvilier donne pour résultat:
174'490.50 francs. Merci de continuer à soutenir les Boillat!

Votons et revotons

Le vote du mardi 28 février, durant lequel le personnel de la Boillat était appelé à s'exprimer, a débouché sur les résultats suivants:

Question: Etes-vous pour poursuivre la médiation?


  • 142 Oui
  • 12 Blanc / 0 nul
  • 102 Non

Les commissions d'entreprise n'avaient pas donné de mot d'ordre pour ce vote. En fait, tout reflète un scepticisme profond vis-à-vis de la médiation, mais les votants semblent avoir considéré n'avoir pas d'alternative.

Le débat a été mené, cette fois, de manière correcte.

Il est a noter que Rolf Bloch semble être d'accord de quitter la médiation tout en ne voulant pas en porter la responsabilité. Bref, il n'a rien amené, il ne voit pas de solution, et il veut ne pas faire les frais de l'échec actuel.

De plus, il faut relever que la direction de Swissmetal ne s'est pas tenue aux propositions de Rolf Bloch, qu'elle avait acceptées. En effet, il était clairement indiqué que les licenciements seraient suspendus et négociés ultérieurement, alors que les vautours de Swissmetal ont refusé d'entrer en matière. Bref, le courageux Rolf Bloch n'est pas si courageux que ça: il y a non-respect flagrant de ses propositions, et il sifflote en regardant passer le train.

Beau pays que le nôtre: on a des fous furieux à la tête d'une entreprise, il est impossible de leur faire entendre raison, et impossible de les envoyer voir là-bas si on y est.

Mais la Boillat est toujours là!

Soutien

A 13 heures 30, le personnel de la Boillat se réunit en assemblée, à l'usine du bas.
Ils y débattront pour savoir si la médiation se poursuit.
La décision sera donc très difficile.
Notons que l'idée circule aussi de ne pas se prononcer aujourd'hui.
Courage aux Boillat, on est avec eux, et on le restera!
(Cf. ce communiqué et l'interview de R. Bloch sur la TSR)

Ni oui ni non

Mais plutôt non (vous en doutiez?)

Quand même, n'exagérons rien. Malgré le bruit qui courrait, il n'est pas sûr que Martin Hellweg ait déjà quitté la médiation, mais c'est tout comme, puisqu'il ne médiationne pas beaucoup. Il est en effet clair qu'il refuse de reprendre les 21 cadres licenciés, sauf 4, pour au moins 15 jours. Rappelons que, pour la délégation de la Boillat, le licenciement des 21 cadres était négociable. Martinou avait dit oui, mais non. On commence à avoir l'habitude.

(merci à O.K. pour la bd!)

Si Rolf Bloch était un 4X4, il serait enlisé dans un marécage jusqu'au toit, au Camel Trophy. Selon lui, dans une intervention à l'issue des 5 heures qu'a duré la rencontre, les parties ont "entamé une discussion, mais pas un dialogue". Et il est prévu de continuer dans une semaine... Je ne suis pas sûr qu'on peut comparer au Camel Trophy finalement. Si c'était le cas, la durée de la compétition permettrait aux jeeps d'aller sur la lune.

Bref, ce mardi à 13H30, les Boillat sont invités à une assemblée du personnel pour se prononcer sur la poursuite de la médiation. Eh oui, déjà.


Dans cette optique, un de nos fidèles bloggueurs a transmis sa proposition. Une proposition qu'on peut dire rigoureuse, et vigoureuse, même:

Nous,
licenciés, employés motivés, employés démotivés, employés démoralisés de la Boillat

1) avons décidé de ne pas reprendre notre travail comme annoncé.
2) avons décidé de ne plus négocier avec quiconque.
3) attendons que notre usine la Boillat soit reprise par de nouveaux propriétaires/investisseurs.

Par conséquent, ce sont ces deux parties, nouveaux propriétaires d'une part et Martin Hellweg d'autre part, qui discuteront jusqu'à ce que notre usine la Boillat ait quitté Swissmetal UMS. Nous nous engageons à reprendre le travail avec une conscience professionnelle sans faille après avoir faire connaissance de nos nouveaux propriétaires.

Ceci est une proposition. Seuls les Boillat choisiront de s'en inspirer ou non. Le débat est ouvert, comme il l'a été sur le blog. Chers Boillat, quoi que vous décidiez, "Une voix pour la Boillat" vous soutiendra à 100% (et en plus, avec la garantie bio fraîcheur++)!


La feuille

Dans Le Temps, on retrouve la nouvelle annoncée hier ici, à savoir qu'un pool de client de Swissmetal a fait savoir que Martin Hellweg lui donne de l'urticaire et qu'ils iront faire leurs commissions (la moitié de la production de la Boillat) ailleurs tant qu'il est là.

Toujours dans Le Temps, un article se questionne sur la paix du travail "pas (encore) morte" et s'intéresse au cas de la Boillat. Conclusion: avec des patrons comme Martin Hellweg, elle va bien finir par y passer, la paix du travail.

On trouve aussi une série d'articles dans le Journal du Jura, dont un qui donne la parole à un client de la Boillat. Pour lui, il est très suspect que V. Suchordt ait été aussi rapidement nommé vice-président exécutif. A la direction de Swissmetal, il faut dire que tout est suspect.

M. Hellweg et V. Suchordt barbotent probablement dans le même marigot depuis longtemps. Mais comme les emails de Martin Hellweg ne sont pas enregistrés dans les backups des serveurs de Swissmetal (allez savoir pourquoi), on ne saura pas. De toute façon, si un jour on veut savoir ce qui se passe à Swissmetal, il vaudra mieux aller chercher des réponses chez Ally Management, la boîte qui propose des CEO à mi-temps.


L'uZine 3

"Son nom, il le signe à la poin-te de l'épée
D'un Z, qui veut dire Zorrooo!"

Donc, je reprends: l'uZine 3 vient de naître. Il s'agit d'une usine libre de l'emprise des serres du rapace Hellweg et de ses sbires. Vous pourrez venir vous remonter le moral, parler, profiter de la vie malgré tout, écouter de la musique, boire un verre, et tout ça!

L'uZine 3 se situe Grand rue 25, à Reconvilier, en face de l'ancienne Coop.
Mardi 28 février, de 13 à 20 heures, le vin chaud et le café seront offert à tous, devant, pour l'ouverture.

"La 3" est un centre social et culturel créé en collaboration avec le Collectif "Soutien à la Boillat" et des ouvriers de l’usine, pour permettre aux ouvriers et à la population de se rencontrer, d’échanger et de continuer à construire la résistance. Pendant la grève de la Boillat, un réseau d’échange et de solidarité s’est créé; si le travail devait reprendre ou l’usine fermer, cette forme de vie que chacun a vécu durant un mois viendrait à disparaître.

C’est pour préserver cette vie solidaire que l’uZine 3 s’est créée. Nous voulons proposer un lieu d’échange, d’information et de soutien à la Boillat, tout en proposant des activités telles que des ateliers (pour les enfants, échange de savoirs,...), des activités culturelles (petits concerts, spectacles, expos,...), des débats, des repas, etc. Il sera notamment possible de consommer des boissons « à prix conseillé » et, sauf lors des concerts, sans alcool. Les ouvriers et leurs familles ont la possibilité d’obtenir une carte leur permettant de consommer gratuitement.

La première activité sera le concert surprise de ce samedi dès 21H00.

Tout ouvrier ou habitant, d’ici ou d’ailleurs, est libre de participer activement ou non, au fonctionnement du lieu, qui est basé sur la prise de décisions et la participation aux tâches d’une manière commune (autogestion). Chaque mercredi à 20H00 aura lieu une séance de gestion ouverte à tous.

Le lieu est ouvert tous les jours de la semaine (dès mardi soir 28 février), de midi à minuit. Si des personnes sont intéressées à prendre une permanence, elles peuvent s’annoncer à
uzine3@romandie.com ou directement à l’uZine 3. Si des personnes sont intéressées à participer aux petits travaux de rénovation nécessaires, contactez-nous sur place ou à l’adresse électronique ci-dessus.

Pour permettre un bon fonctionnement du lieu, nous sommes à la recherche de :
Casseroles et poêles, ustensiles, assiettes, verres, tasses / Papier d’imprimante / Matériel bureau / Papier toilette / Photocopieuse / Fax / Téléphone / Télévision, lecteur VHS et DVD / Beamer / Matériel HI-FI / Machine à café / Thermos / Boissons, café, thé, nourriture,... / Frigos, congélateur / Matelas, couvertures, coussins / Tables, chaises / Extincteurs / Musiciens, chanteurs, troubadours et autres saltimbanques / Personnes intéressées à animer des ateliers / etc.


Donc, tous ceux qui peuvent contribuer un peu.. Ben voilà! Si jamais, je suis preneur pour un Jacuzzi!


Autres actions qu'il faut noter

Le fonds de grève de la commune de Reconvilier poursuit son ascension, tel une fusée Saturn IV au décollage: 121'624 francs selon le pointage de lundi! Chapeau!

La Pastorale du Monde du Travail romande a fait une place à la Boillat sur son site web.



Les leçons de fonderie, suite

Ca continue. Une fois le métal fondu, puis coulé et scié en billettes, l'opération suivante est l'extrusion, via une presse. Une billette est une sorte de bûche de métal, et il faut la transformer en fil. Donc, la presse, elle presse, et beaucoup.

Leçon 2: Extrusion

L’étape suivante, pour les billets, est donc la presse, ou filage à chaud. Elle consiste en premier lieu à chauffer ces billettes à une température relativement élevée, suffisamment élevée pour que l’on puisse apercevoir une couleur rouge transparent, luisante. La couleur est belle, mais en fait, chauffer les billettes a pour but de pouvoir les extruder.

Ensuite, très vite, et automatiquement, il faut transporter une billette ayant la bonne température vers la presse. La billette toute rouge est introduite dans le conteneur, un fouloir vient alors presser la billette pour forcer le métal chaud à sortir à travers une filière. La température, la pression et le travail mécanique font que le fil extrudé contient des secrets qui garantiront les bonnes caractéristiques demandées par les clients. Notamment, l’usinabilité des laitons de la Boillat vient en grande partie de cette opération.

Pendant la coulée, le barreau, et ensuite les billettes ont une surface oxydée, une espèce de croûte. Le savoir-faire de la Boillat à l’extrusion consiste aussi à presser les billettes seulement en pressant la matière saine. La croûte non extrudée est appelée "chemise", en interne, à la Boillat. Elle n’est pas extrudée mais récupérée à la fin de l’opération. Séparer la chemise des culots de presse est un travail très physique et pénible que tous les visiteurs de la Boillat ont remarqué [Karl: en effet, le mot "suer" prend tout son sens quand on voit les gens qui font ce travail].

Le fil extrudé est encore très chaud. Il est toujours de couleur rouge transparent. C’est très beau à voir. Mais il ne faut pas rester planté là et le regarder! Il faut, là aussi, enchaîner vite, à un rythme très soutenu. Il faut asperger de l’eau sur le fil ou pas, beaucoup ou un peu, à nouveau un savoir-faire inestimable.

Que deviendra le fil fraîchement (façon de parler) extrudé? Vous le saurez dans le prochain épisode!

lundi, février 27, 2006

Scoop volante

La nouvelle présentée ici a été retirée, sur demande. Il semble que la publication sur le blog de Karl a généré beaucoup de travail pour certains.

Comme disait Cicéron: "Jusqu'à quand enfin, Martin, abuseras-tu de notre patience?"


Côté négociations

Je pourrais laisser cette place vide, tant il n'y a rien à dire. Que faire contre une direction qui est juste là pour temporiser? Ca coince, ça craque, et rien ne marche pour Rolf Bloch. Enfin si, ça bloque.

Voilà, voilà, c'est un peu le désert de Gobi.

Parole de bloggueur!

La journée fut un peu bizarre sur le blog. Veillée d'armes... Craintes, tensions, mais courage. Les Boillat s'expriment moins (on les comprend...), mais on essaie de faire ce qu'on peut, ici, pour continuer à les soutenir. La journée s'est achevée sur quelques mots qui touchent juste. J'en remets une petite partie ici, ainsi que des infos transmises par des bloggueurs solidement informés et fiables.

S'il existe un vrai mouvement populaire de solidarité, c'est celui de la Boillat! Ca se voit ici, dans ces mots de gens acharnés, oui acharnés, à défendre la Boillat, qui courent jour et nuit pour elle. En bref, c'est fou, et ça va continuer! On ne lâchera pas comme ça!


"Idéaliste incurable"

"Quoique retraité, j'ai mis mon réveil très tôt demain. Je veux être réveillé lorsque les Boillats recommenceront le travail, pour penser à eux très fort, prier pour eux et leur envoyer de bonnes ondes."

[Karl: il vous l'a dit lui-même: un incurable.]


"Oignon Rouge"

"On s'identifie aux Boillats, on en parle tout le temps, on se met à leur place dans notre tête et notre coeur, on imagine ce qu'ils vivent et ressentent, leur angoisse, leur combat, leur futur, mais on n'est pas au front...
On a mal avec vous, les Boillats, si vous saviez combien, combien. Il me semble que chacun écrit avec ses tripes, mais avec sincérité. Pour exprimer ses réflexions et ses sentiments de façon humaine. Il y a l'espoir, la tristesse, la rage, la révolte, la méfiance, les coups de gueule, les larmes, l'humour décapant, l'être humain, quoi ! Mais il y a aussi plein d'idées constructives."


"Solidaire"

"UN DIMANCHE GRIS... Et nous partons rendre visite du littoral neuchâtelois à mes beaux parents résidents à Sorvillier...

Arrivés à Tavannes nous nous arrêtons à la station essence... Et au moment de payer, une feuille sur le comptoir attire mon regard. Je vois *Boillat* et une fresque d'une ferme des Franches Montagnes. Une pétition je me dis... Mais en fait c'est un concours pour soutenir *La Boillat* et le prix est une peinture de Sylvère Rebetez (bien joué). Je joue, et je gagne quelques paroles sympa et un beau sourire de l'employée... Ouf, mon coeur est libéré... Si dans une station service, ils soutiennent les grévistes, on est sur le bon chemin.

Reconvillier: je tourne la tête pour voir que les affiches de grèves ont évolué. Ils sont donc encore là ces irrockuptibles. Les beaux parents... Discussion enrichissante sur la Boillat et son démon de Hellweg. Nous partons direction le *Soleil* à Saigne ou j'ai plein de potes. La brume nous enveloppe comme une camisole tout le long du trajet. Nos 2 filles on la dalle, et nous aussi...Un ptit truc passerait bien.

L'ardoise affichée, indique : "menu spécial Boillat samedi et dimanche". 3 sortes de spaghettis, de 10 à 14 francs, dont 10 pour le fonds de grève! 4 fois les spag donc, et en parlant avec un ami, celui-ci m'apprend que la "soupe" de solidarité de Lajoux pour les Boillats a rapportée plus de 13'500 francs. J'ai les larmes aux yeux de bonheur. J'ai pas fini mes spag, que 2 affiches sur une porte , bien en évidence, tirent mon regard. *Solidarité* avec une photo du photo club de Moutier, donnée, bien sur et imprimée gratuitement par une imprimerie de la région (désolé je me souvient plus de laquelle)! 10 francs pièce pour la Boillat!

Une autre en-dessous faite par un artiste connu, à 30 francs. Nous passons 3 heures à parler, échanger nos idées avec des amis... Après avoir refait le monde dans une juste version, nous arrivons à cette conclusion: la grève de la Boillat aura fait trembler la pyramide du système actuel qui, s'il n'écoute pas le message des grévistes et n'évolue pas, nous amènera tous droit dans le mur. Le retout vers 1 heure du mat' est toujours enveloppé de cette brume collante, les routes sont mauvaises, mais je suis un brin heureux au fond de moi... La solidarité, c'est pas du virtuel, ELLE EXISTE!!!

Un dimanche gris, oui, mais pas comme les autres... TOUS AVEC LA BOILLAT! ON VAINCRA!


Nouvelles du front

Je répète: la personne qui m'a fait le résumé ici présenté est fiable. Ses informations viennent de Reconvilier, et pas du Perroquet à 4 heures du mat' (enfin, j'ai un doute horrible tout à coup!).

Personne ne croit sérieusement au succès de la médiation. Tout le monde attend néanmoins avec impatience la séance demain.

Avant même que la médiation démarre, à Dornach un groupe de travail s'est constitué. H. Bols (directeur du site de Dornach) et V. Suchordt (directeur du site de Ludenscheid) sont en train de se partager la Boillat. Qui reprend quoi? Ils organisent sérieusement le démantèlement de la Boillat. Mais les machines, il leur faudra venir les chercher, et ils risquent de se perdre en route, ou un truc du genre.
Ils s'organisent aussi au niveau informatique ERP. Ils ont fixé l'objectif comme quoi, à partir du premier avril le système SAP fonctionnera aussi à Ludenscheid. Ce n'est vraiment pas très crédible, mais il est important de constater que, pour eux, la Boillat doit disparaître.



Les (très attendues je crois) leçons de "Rigueur"


Vous vous demandiez comment ça marche, la Boillat (n'est-ce pas Padroll)? Voilà des réponses, par quelqu'un qui en connaît un rayon. Vous aurez deviné que ce n'est pas M. Hellweg, ni un membre de sa bande d'incompétents, qui se cache derrière "Rigueur". Sinon, les "leçons" se résumeraient à "Dooormez, je le veux!".


Leçon 1: Fonderie

Tout commence à la fonderie. Pour couler un alliage donné, les fondeurs ont à disposition une multitude de recettes (que je ne vais pas dévoiler ici, pour des raisons évidentes). Il y a vraiment beaucoup... Croyez moi.

Comment faire pour choisir la bonne recette? Ça c'est très compliqué! Tout dépend de ce dont ils disposent comme matières de base sous une multitude formes (métaux neufs en lingots, tournures, ...).

La préparation de la coulée doit être soigneusement effectuée. Il faut peser ou doser les différents composants (rappel : qui sont sous différentes formes, à savoir lingots, tournures, ...) aussi précisément que possible afin de respecter la composition chimique de l’alliage à couler. Le secret de fabrication consiste aussi dans le savoir de la composition chimique des différentes matières de base afin de pouvoir en faire un bon mélange. Le calcul doit encore tenir compte du fait que certains éléments se mettent à s’évaporer à la température de fusion du métal en question. Vous voyez, ce savoir-faire n’est pas aussi simple que Hellweg pourrait vous le faire croire.

L’étape suivante consiste à fondre cette préparation. Ca, c’est encore relativement simple. Il suffit de chauffer pour fondre. Ben, non! Ce n’est pas si simple. Le travail à la fonderie est en fait très stressant. Parce qu’il y a toute une synchronisation très compliquée à faire entre la préparation de la coulée, la coulée en elle-même (c'est-à-dire solidifier et refroidir les barreaux ou fils correctement), tout en gardant tout sous contrôle.

Il y a en fait deux fours dont un sert à la fusion et l’autre pour couler. Une fois la matière en fusion, le contenu du four de fusion est versé dans le four de coulée. Mais il faut toujours laisser un peu le métal fondu dans le four de fusion (je ne vous dis pas combien, d’ac.?), sinon on a du mal à initier la fusion suivante. Eh oui, ce n’est pas aussi simple qu’on pourrait croire.

Autre point fort de la Boillat: une fois que la préparation de coulée a été versée dans le four de fusion, il faut que l’opérateur prélève un échantillon pour une analyse de la composition chimique. A la Boillat, ce petit échantillon, une fois solidifié, est envoyé par poste pneumatique jusqu’au laboratoire, 100% automatisé. Là, des robots sortent l’échantillon de son conteneur, le scient, le fraisent, afin que l’état de surface de l’échantillon soit toujours propre pour les analyses effectuées par rayons X. C’est du high-tech; du très high-tech, mes amis.

Ces résultats d’analyse chimique sont communiqués via un réseau informatique et sont imprimés sur une imprimante située tout près de l’opérateur concerné. Ainsi l’opérateur peut lire ces résultats rapidement.

L’opérateur ne peut verser le métal fondu du four de fusion dans le four de coulée que si, et seulement si, les résultats du contrôle de la composition chimique sont corrects, bons, et tip-top en ordre. Sinon, il doit procéder à des corrections plus ou moins périlleuses en fonction de la déviation des valeurs cibles de la composition chimique de l’alliage.

Pendant tout ce temps, sur l’autre four, le four de coulée, le métal solidifié continue de sortir, petit à petit, et tout un système de refroidissement très compliqué est là pour refroidir le métal à une vitesse contrôlée. Eh oui Martin, tu ne sauras jamais combien de °C/minute, cette vitesse.

Il y a deux formes de produits coulés chez la Boillat. Les billettes, qui sont sciées à partir des barreaux qui sortent du four de coulée, automatiquement à la bonne longueur. Sur d’autres installations, sont produits des fils, sortis du four de coulée, qui sont cintrés en de grosses torches.

A part le contrôle de la composition chimique, l’opérateur doit constamment contrôler l’état et le niveau des fours tout en contrôlant l’état des produits coulés. Un travail consciencieux à la fonderie requièrt donc un engagement sans faille des fondeurs.

Il y a encore le travail d’équipe qu’il faut faire ressortir à la fonderie. Il y a une équipe qui s’occupe de la réfection des fours. Tout un savoir faire! Tout un timing ! Sinon, le four, qu’il soit de fusion ou de coulée, est tout à faire capable d’envoyer le métal en fusion direction votre figure [Karl: Ouille!].

Les produits coulés doivent avoir des caractéristiques permettant l’exécution des transformations suivantes: l’intérieur des billettes comme des fils coulés referme beaucoup de secrets qui donnent aux produits finis de la Boillat la qualité qui fait son renom mondial. Mine de rien, certaines caractéristiques obtenues ici ne peuvent plus être effacées par les transformations suivantes, elles suivent le produit jusqu’aux produits finis. C’est dingue non? Raison pour laquelle, enlever la fonderie de la Boillat, c’est enlever la qualité que la Boillat peut fournir (en particulier à vous, chers clients de la Boillat!).

A suivre... Car il en reste, des opérations!

dimanche, février 26, 2006

Allez allez

AUX COURAGEUX TRAVAILLEURS DE LA BOILLAT
CE N'EST PAS GRAND CHOSE, LE BLOG DE KARL, MAIS IL RESTE LA POUR VOUS SOUTENIR
D'AUTRES ACTIONS CONTINUENT A ETRE MENEES EN VOTRE FAVEUR, OU DEBUTENT
LA BOILLAT A PRIS UN BON COUP DANS LA TRONCHE, MAIS ELLE EST VIVANTE! ICI, ON NE LA LAISSERA PAS TOMBER!




Quelques actions

Fred cherche un local pour une permanence Boillat (propositions de locaux bienvenues)... La fermeture de l'usine ne doit pas empêcher les gens de se retrouver!

Mercredi premier mars à 20h15, la patinoire de Moutier accueuille le HC Moutier et le HC Franches-Montagnes pour un match de gala. Le bénéfice intégral de cette soirée sera versé sur le compte géré par la commune de Reconvilier.

Le site www.boillat.org continue à accueillir des signatures. Habitants de Reconvilier, vous êtes derrière les Tavannois dans le classement. Vous n'allez pas vous faire battre comme ça non?

samedi, février 25, 2006

Des p'tits tas

Proposition du 21 février 2006, par Rolf Bloch

Cette propositions est issue de source sûre.
Elle a été acceptée par la direction de Swissmetal et, 2 jours plus tard, le jeudi 23 février, par les grévistes.

Le but de la médiation est de développer une compréhension commune sur les différents points de l'agenda. La médiation débute quand les deux parties ont accepté la proposition du médiateur. Les salarié-e-s de la Boillat suspendent leur grève pendant la durée de la médiation. Le syndicat Unia s'engage complètement pour la paix du travail pendant cette même période.

Swissmetal prend comme point de départ le protocole d'accord du 24 novembre 2004 sans préjudice pour les conclusions de la médiation à venir, de sorte que:

Les licenciements annoncés ou prononcés depuis le 18 janvier 2006 sont suspendus et réexaminés à la lumière du point 2 de l'agenda, comme les licenciements sans préavis prononcés depuis le début de la grève, qui seront aussi réexaminés dans le cadre du point 2 de l'agenda, et éventuellement révisés individuellement par un réengagement. Une direction locale est nommée pour la durée de la médiation, sur les propositions des collaborateurs/trices de Reconvilier, et qui représente les intérêts du site envers la direction et le Conseil d'administration du groupe. Le "lock out" de la Boillat est levé et la gestion informatique des moyens de production est remise en marche. Les parties considèrent que les points 2 à 4 sont les points urgents et prioritaires de !'agenda.

Le point 2 doit être réglé par les partenaires sociaux d'ici au 10 mars 2006.

1. Règles du jeu de la médiation

2. Information et discussion sur la situation actuelle de l'usine de Reconvilier après l'achèvement de la grève, ainsi que sur l'acquisition de l'usine de Lüdenscheid, tout particulièrement ce qui concerne l'état actuel des commandes, la charge de travail et les effectifs

3. L'ancrage du rôle des sites de Reconvilier, de Dornach et de Lüdenscheid dans la stratégie et l'organisation. Le concept industriel dans la nouvelle réalité des trois sites, y compris le rôle de la fonderie
b. L'avenir de l'usine de Reconvilier dans le cadre de Swissmetal

4. Rôle de !'information et de la communication dans l'entreprise

5. Gestion des conséquences de la grève -sanctions

6. Conclusions

7. Accompagnement de la mise en œuvre des conclusions par une commission des parties participantes

8. Variantes possibles pour le point 3b

9. Autres séances

10. Décret de la fin de la médiation sur demande du médiateur


Proposition du 14 février 2006, par Rolf Bloch

Ce document est exact, avec certitude. Je l'avais perdu. Merci "Bien informé"!
Cette proposition a été acceptée par les grévistes à la mi-février (je n'ai plus la date en tête) et refusée par la direction de Swissmetal.

Rolf Bloch
Pourtalèsstr. 48
3074 Muri

Le 14 février 2006

Me référant aux divers entretiens que j’ai eus avec les représentants des différentes parties impliquées dans le conflit à Reconvilier, je propose à l’attention d’Unia un agenda de négociations qui couvre les thèmes suivants :

1. Règles du jeu de la médiation qui doivent êtres fixées

2. Avenir de l’usine de Reconvilier dans le cadre de Swissmetal

3. Le concept industriel, notamment la fonderie.

4. Rôle de l’information et de la communication dans l’entreprise

5. Revoir les sanctions suite à la grève

6. Conclusions

7. Accompagnement de leurs mise en application par une commission

8. Variantes possibles sur le point 2

9. Autres réunions

Etant conscient des responsabilités économiques et sociales de tous les participants et en supposant que toutes les parties ont intérêt à ce que la médiation commence rapidement, je propose des mesures préalables censées rétablir la confiance :

-Dès le début des négociations et pendant leur durée, les collaborateurs de la Boillat suspendent leur arrêt de travail et les syndicats de leur côté s’engagent complètement pour la paix du travail pendant cette période.

-Swissmetal se rallie au protocole d’accord du 24 novembre 2004 sans préjudice pour les conclusions des entretiens à venir, de sorte que pendant la durée de la médiation :

-il annule tous les licenciements du personnel déjà prononcés ainsi que ceux des cadres, il suspend donc les délais de licenciements actuels et n’en prononce aucun autre, ce qui permettrait de rattraper rapidement le retard accumulé à cause de la grève.

-de faire revaloriser le site de Reconvilier pendant la durée de la médiation par une direction locale, ce qui peut être fait rapidement par Patrick Rebstein, en ce moment responsable de projet.

- de lever le « lock out » de la Boillat et de remettre en marche la gestion des moyens de production par le système informatique.

J’ai pris note avec plaisir que vous étiez disposés à poser tous les problèmes sur la table pendant la médiation, à les discuter et à écouter les avis de vos interlocuteurs. Si vous ne montrez pas une certaine bienveillance sur d’autres points, la table ronde ne pourra pas avoir lieu et ainsi la médiation ne pourra pas commencer, ce qui serait dommage vu l’importance de ce qui est en jeu.

Puis-je vous prier de prendre position aussitôt que possible et présenter votre délégation. Je m’occuperai de la traduction française/allemande des négociations.

Je souhaite pouvoir débuter cette semaine encore une ronde de discussion. Je suis conscient que j’exige quelque chose de difficile de la part de tous et que cet agenda est un processus qui ne peut se dérouler aussi rapidement.

En attendant que vous preniez position, ce dont je vous remercie d’avance, je vous transmets mes meilleures salutations.

Rolf Bloch


Médiation

Un bloggueur anonyme a posté un lien Internet intéressant, sur la médiation de Rolf Bloch. Seul point un peu bancal, l'auteur de l'article n'a pas connaissance de la centralité de M. Hellweg dans le conflit. D'ailleurs, à voir "No comment" sur Euronews, le carnaval de Cologne se passe bien, et Martinou sera là bientôt.

Le groupe de négociateurs, côté Boillat, sera composé de :

Pour la représentation des employés: N. Wuillemin, P-Y Emery et A. Lienhard
Pour la commission ouvrière: M. Gruenenwald, E. Gigon et M. Wuillemin
Pour les cadres: P. Rebstein, O. Ecoffey et E. Aellen

En plus, il y aura, pour Unia, R. Ambrosetti, A. Daguet, J.-C. Chapuis et F. Blanc-Kuhn, tous membres de la direction d'Unia.

Noyage de poisson

Communiqué sur le site de l'administration fédérale

PUBLIÉ À LA DEMANDE DE MONSIEUR ROLF BLOCH; Swissmetal : la médiation débute lundi

Berne, 24.02.2006 (DFE) - Rolf Bloch, le médiateur proposé par M. le Conseiller fédéral Joseph Deiss, salue l’accord donné par les deux parties d’entamer la médiation et estime qu’il s’agit d’un premier pas important vers un dénouement de la crise. L’arrêt du mouvement de grève ouvre la porte à la négociation.

La médiation débute lundi 27 février à 14h et se tiendra au Centre Interrégional de Perfectionnement CIP à Tramelan. Chaque partie a constitué sa délégation de façon indépendante. A l’issue de cette première séance, M. Rolf Bloch sera à disposition de la presse lundi aux alentours de 18h à Tramelan.

Voilà, Rolf Bloch a atteint son but, tel un Ragusa englouti par un amateur de douceurs. La paix du travail est rétablie, la poussière est sous le tapis: circulez, 'y a rien à voir! La Suisse en revient enfin à ses traditions, garanties 70% dialogue, 0% confrontation, 30% matières grasses (on parle de chocolat quand même!).

Sauf que pour qu'il y ait dialogue, il faut un minimum de sens des responsabilités de la part des 2 parties, employés et patron. Ici, on ne peut pas dire que la direction de Swissmetal puisse être qualifiée de "responsable": c'est plutôt 50% irresponsable, 20% méchante, 30% stupide. Quant au dialogue -chose que je vous garantis 100% expérimenté, 0% exagéré- la direction en a 0% à foutre.

Que c'est beau les chiffres!

Mais enfin, pour qu'il y ait paix du travail, il suffit que quelque chose qui ressemble à des négociations ait lieu. Un simulacre suffira bien, Rolf a réussi son pari, la demeure Helvétie est à nouveau propre en ordre, Joseph Deiss est heureux. "Sur nos monts quand le soleil, annonce un brillant réveil!" Dzing boum dzing boum! Comme je disais hier: Beeeeerk!


Côté grévistes

Allez, les grévistes (enfin, les ex-grévistes) ne baissent pas les bras. Une journée de sensibilisation était au programme, et y est restée. Frédéric Charpié a envoyé sont compte-rendu, que je résume ici.

Tout d'abord, une vingtaine de Boillat (mot trouvé pour remplacer "grévistes") sont allés à Zurich, plus exactement à la bourse. A la bourse, il y a des grilles, et elles se sont abaissées pour fermer le passage. Les affiches portant des slogans comme "Paix du travail, pour qui?" ou "Actionniares Swissmetal, réveillez-vous" ont été collées dehors, pendant qu'une bande de cols blancs ont fait quelques signes du genre "Bist du toc toc?". On les a éduqués comme ça, ce n'est pas leur faute, soyons tolérants. Petit passage chez Ally Managment aussi.

Au retour, les Boillat se sont arrêtés à Dornach. Réception aussi froide que l'était la météo. A Neuchâtel, Yverdon, Bâle, Lugano et Martigny, d'autres manifestations se tenaient autour des banques cantonales, et avaient pour objectif de sensibiliser les gens aux investissements de Swisscanto. A Porrentruy, le directeur de la BCJ a été plutôt sympa. 4000 francs de plus pour le fonds de grève, et une information au niveau suisse. Bravo à tous!


Les journaux

Dans Le Temps, Serge Jubin sombre lentement mais sûrement dans la dépression. Allez Serge, courage, tout n'est pas noir dans ce monde! Comme disait un ancien de la grève Dubied à Couvet, avec un mélange incroyable de tendresse et de dignité, à l'adresse des Boillat: "On a mangé du pain noir avant la grève, et on en a encore mangé après" (c'était dans "Mise au point" sur la TSR, je crois).

Tout est, il faut l'admettre, que le "Rien" prononcé par Nicolas Wuillemin à la RSR à propos de ce qu'on obtenu les Boillat est emblématique. On pourra un jour en faire un proverbe chinois, tellement la réalité est bien synthétisée.

Pas de Boillat "à nous", pas d'externalisation, pas de chute de l'action UMS, pas de preuve chiffrée incontestable de la mauvaise gestion de la direction de Swissmetal, pas de soutien politique solide (mais un vaste soutien populaire), des craintes plus grandes sur l'avenir de Reconvilier. Noir, tout est noir, dans le noir, je me noaaar!

Bon. Stop. Déjà, la grève, il fallait la faire. Mourir pour mourir, autant que ce soit debout, disaient certains. Malgré le "oui" d'hier, les Boillat sont debouts. Car sans la grève, la Boillat se transformait à tous les coups en entrepôt. Donc, pas de regrets! Pour le reste, on verra.

Combien d'entreprises meurent en Suisse à cause de rapaces comme Martin Hellweg? Je n'en sait rien. D'habitude, elles disparaissent dans le silence, écrasées par une sorte de fatalité. Soi-disant plus de clients, mauvais créneau, main d'oeuvre trop chère... Mais jamais ce n'est la faute d'un CEO avide et malhonnête, bien sûr.

A la Boillat, ils ont osé se révolter contre cette tactique au lieu de disparaître dans un silence où la seule rupture est l'annonce d'un plan social. A la Boillat, que l'usine meure ou non, ils se seront battus, là est toute la différence, et elle est immense.

Dans Le Matin, où Vincent Donzé prend la plume (enfin, le clavier), l'assemblée du personnel est décrite comme tendue. Les Boillat ne sont pas satisfaits du vote de la veille, et le disent. Nicolas Wuillemin a tenté de s'expliquer, ainsi que Mario Grünenwald, contrairement aux minusculissimes Ambrosetti et Daguet, qui semble-t-il ont disparu après leur coup d'éclat. Mais ne vous inquiétez pas, pour les négociations, ils sauront trouver le chemin du CIP.

Dans Le Courrier, Didier Estoppey essaie, tout en résumant les problèmes du moment, d'inscrire la crise de la Boillat dans le contexte plus général du droit du travail. Il s'inquiète de voir l'absence d'instruments juridiques permettant d'arrêter des massacres comme celui de la Boillat.

Le Journal du Jura n'est toujours pas publié sur Internet à cette heure. J'ajouterai dès que je pourrai. S'il vous plaît, jujussiens, faites paraître votre version online plus tôt et laissez-moi dormir!
Ah, le voilà enfin, je vous dis pas l'heure... P. Oudot a écrit une série d'articles pour cette édition. Il y pose la question du petit jeu de la direction, autour du maintien du lock-out, de l'inventaire, etc. (voir aussi plus bas, ici). Effectivement, il semble que l'absence carnavalesque de M. Hellweg fait que les autres membres de la direction ont un comportement de chiens abandonnés.
Il évoque aussi la composition des groupes de négociation. Un bonne grosse équipe d'Unia sera là: Ambrosetti, Daguet, Blanc-Kuhn et Chapuis (que j'oublie toujours, mais il vaut ses collègues). 2 représentants du personnel (Nico et Mario) et 3 de la direction de la Boillat seront là aussi. De plus, IG Metall a fait savoir qu'il appuyait les Boillat.
Enfin, P. Oudot interroge Lucie Lusa (qu'on laisse tranquille). Quelques explications vaseuses pour justifier la non reprise du travail dès lundi. 0% crédibilité, il vaut mieux attendre de voir.


La suite de l'affaire

Peut-être ce fameux "oui" était-il raisonnable? Mais les méthodes dictatoriales des petits chefs d'Unia n'ont eu pour effet que de rompre la confiance des employés en leur représentants, et de traiter les Boillat comme des gens indignes de confiance. Car pourquoi, si on les avait pris au sérieux, ces derniers n'auraient-ils pas voté "oui"? Ce genre de raisonnement échappe toutefois à l'élite d'Unia.
Qui plus est, pour le moment, les négociations semblent se résumer à revenir à l'avant grève (abandon de la suppression des 120 emplois, etc.). Il y a comme un malaise.

Dès vendredi, les Boillat sont à nouveau payés par Swissmetal. Toujours vendredi, dès 22 heures, la Boillat a été fermée. Elle sera réouverte dimanche à 22 heures et sera vide durant le week-end.

Lundi, les travailleurs reprendront leur poste habituel, mais le lock-out sera maintenu et donc, ils se tourneront les pouces. Seule une quarantaine d'employés (de Reconvilier ou de Dornach, je ne le sais pas) seront là pour faire un inventaire, sous la direction d'Henri Bols et des kapos qu'on sait. Henri Bols, à Dornach, est connu comme un "tyran": il aurait licencié quelqu'un qui avait exprimé des réserves quant à une de ses idées, et autre joyeusetés dans ce style. Donc, je récapitule: 1 tyran, 4 kapos, ça nous fait 5 idiots. Mais, travailleurs de la Boillat, ne vous laissez pas piéger par leur présence.

L'inventaire avait été fait voilà peu de temps. Mais ils veulent le refaire. Probablement pour vérifier qu'aucun vol n'a eu lieu. Mais bon, plusieurs jours pour ça, c'est suspect. Le bruit, très crédible, court que Swissmetal n'a plus un radis. Peut-être faut-il donc aussi évaluer la valeur du stock pour donner des garanties à une banque prêteuse. Enfin, on peut tout simplement envisager qu'ils vont embarquer le stock et, pourquoi pas, quelques machines... Méfiance, méfiance.


Ca semble donc bien mal parti pour la Boillat. Mais mon petit doigt me dit que tout n'est pas joué. La partie sera toutefois serrée.

A part ça, le fonds de grève de la commune de Reconvilier se porte plutôt bien. Des dons arrivent sur le CCP et ne sont pas comptabilisés ici: 107'024 francs. Merci à tous!

jeudi, février 23, 2006

Beeeeeeeeeeeeeeeeeeerk!

Une parodie de démocratie

Tout d'abord, ceux qui pensent que Karl est un type de droite se trompent (oh surprise!). Karl connaît les mouvements de gauche de l'intérieur et ce qu'il va dire est fondé sur cette connaissance. Voilà, vous avez compris que ça ne sera pas tendre. Unia? Oui, Unia. Unieurk!

Toutefois, pour ne pas laisser subsister un malentendu, je signale que c'est bien la direction d'Unia dont je parle. La plupart des syndicalistes agissent certainement d'une toute autre manière, comme en témoignent ceux que j'ai contactés.

Je tiens aussi à signaler ici que les informations que je donne ont été corrélées plusieurs fois, avec des gens très bien placés pour savoir. Tout a été vérifié, revérifié, contredit, débattu. Ma facture de natel sera capable de vider le fonds de grève (ça, ça n'a pas été corrélé, j'avoue!).

Les événements

Le vote de l'assemblée de 13H30 a eu lieu dans une conjonction d'événements extrêmement douteux. Tout a été mené à la va-vite, en douce, par un Unia bien malhonnête.

Déjà, mercredi, il n'y a pas eu de vote à l'assemblée du personnel et N. Wuillemin a annoncé qu'il ne se passerait plus rien avant lundi. Donc, aujourd'hui, il manquait pas mal de monde à l'assemblée, certains (comme les équipes de nuit) ayant considéré, à juste titre, que le déplacement n'était pas nécessaire, puisqu'il ne devait pas y avoir de vote aujourd'hui. Bien du monde a appris à 13H20 qu'on voterait aujourd'hui...

De plus, la pression montait: les clients mécontents, qui râlent. P. Oudot dans le Juju qui parle de "mettre de l'eau dans son vin". La population qui commence à se demander s'il ne serait vraiment pas possible de parler à la direction...

A l'assemblée, il a été communiqué de Rolf Bloch qu'en cas de "non" il risquait fort de laisser tomber la médiation. Une direction qui tergiverse à n'en plus finir en demandant des précisions, ça va. Des grévistes qui demandent qu'on leur explique un truc, non, non, non.

Ensuite, Unia a gentiment signalé par la voix d'André Daguet qu'en cas de "non", Unia laisserait tomber les grévistes et ne leur paierait donc pas leur salaire à la fin du mois.

Autour de l'usine, la rumeur des clients mécontents. Des camions envoyés par Swissmetal ont été stoppés du côté de Bienne par les autorités. Ils venaient charger du matériel à la Boillat pour l'amener à Dornach. Information démentie, puis confirmée.

A Loveresse, dans un bâtiment où des policiers se rencontrent souvent, et devant lequel on trouve généralement plusieurs voitures de police, il y avait une discrète petite réunion (les poulets doivent en effet être maintenus à l'intérieur en ces temps de grippe aviaire). Il fallait y entrer pour savoir qu'une trentaine de policiers "attendaient" et se sont "serrés la rame" avant de s'en aller, environ 15 minutes après que les résultats du vote eurent été connus. Tout porte à croire qu'ils s'apprêtaient à intervenir, si possible sans violence, pour que les camions de Swissmetal puissent venir charger sans être bloqués, si le résultat du vote était négatif. Des autorités (que nous ne citerons pas ici par politesse, mais qui me donnent le torticoli) ont prétendu que ce n'était pas vrai, que cette concentration de volaille était un "exercice". Sauf que les exercices sont toujours annoncés, et qu'il n'y avait pas d'annonce pour ce jour. Coïncidence, coïncidence... Tu parles!

Simplement, il fallait que les grévistes ne soient pas trop au courant des grandes manoeuvres camionnesques et fliquières, histoire que le vote ait lieu. Et il fallait donc faire vite, c'est pourquoi les représentants d'Unia, tout à fait au courant de ces événements, ont mené le vote au pas de charge. Prises de parole des partisans du "non" rendue impossible. Le tour de passe-passe du "t'as le micro, pouf pouf il a disparu. Où qu'il est? Dans ma main!" bien connu chez les "intellectuels" de gauche.

Ainsi, une pluie de parole s'est abattue, en faveur du "oui", et que ça saute! Le texte soumis au vote a été lu en vitesse, très en vitesse... Certains n'ont pas résussi à décoder. Pas de discussion, pas de réflexion. En rang par deux, gaaarde à vous, votez!

Des personnes, au moment de voter, sont parties. Résultat, annoncé dans un silence inquiétant, suivi de pleurs et même de vomissements, "oui". Par 138 "oui", 63 "non", et 1 nul. Dans ce décompte manque donc une bonne centaine de personnes, absentes ou ayant quitté les lieux juste avant le vote (une trentaine selon des estimations). Mais même ceux qui ont voté oui ont la boule à l'estomac. Vote arraché avec "le couteau sous la gorge" disent certains.

Analyse critique

En tous cas, soyons clair: personne ne jette la pierre aux grévistes, qu'ils aient voté "oui" ou "non". Ils font ce qu'ils peuvent. Nombreux sont ceux qui, sans l'argent d'Unia, n'auraient pas pu joindre les 2 bouts. Quoique... S'il avait été possible de parler des fonds de grève. Mais c'était impossible, faute de temps, diraient peut-être Renzo Ambrosetti et André Daguet.

D'ailleurs, de ces 2, parlons-en. Absents durant toute la période entre les 2 grèves. Absents au début de la seconde grève. La presse nationale commence à parler de la Boillat... Les voilà qui se pointent. Ils sont toujours là pour faire des ronds de jambe à des banquets, et jamais sur le terrain, sauf quand ça paie en termes d'image. Et puis, la grève, il fallait la reprendre en main. Unia avait fait son petit tour, Fabienne Blanc-Kuhn (dont l'égo a par ailleurs largement enflé ces derniers temps) ne parvenait pas à mettre fin à la plaisanterie, alors hop!, André et Reto débarquent. Ils représentent les grévistes face à Rolf Bloch, font tout en douce, ne disent rien à personne, y compris à N. Wuillemin, qui n'avait pas la tête des grands jours.

Parodie, simulacre, fumisterie... Voilà ce qu'Unia appelle un "vote". J'ai contacté des syndicalistes du coin, qui n'ont pas de mots assez durs pour parler de leurs "leaders". "Casseurs de grève", voilà ce qu'un ami syndicaliste m'a dit en parlant de la direction d'Unia. Carrément. Les régionaux, ils sont bons pour s'occuper des problèmes obscurs au jour le jour. Mais quand ça commence à être bien visible, Reto et ses potes débarquent, font les beaux, distribuent des drapeaux, convertissent de force à leur opinion, et repartent pour de nouvelles aventures.

Il eut peut-être été possible d'avoir un "oui" autrement. Avec une discussion sérieuse par exemple. Allez savoir! Il n'y a pas qu'à la tête d'Unia, qu'on pense. Et une telle discussion aurait au moins permis aux grévistes de maintenir une certaine unité, par la compréhension des motivations de chacun.

Un avenir?

Et qui sait, cette décision est peut-être la bonne? Peut-être que dans les coulisses se trame un dénouement positif pour la Boillat, comme une externalisation? Avec la culture du secret qui entoure les négociateurs, ils pourraient préparer un génocide qu'on n'en saurait rien. Alors pourquoi pas un sauvetage? Vu d'ici, on dirait plutôt que la transformation de la Boillat en goulag a bien avancé. Les petits kapos de l'encadrement sont prêts à faire leur retour dans le coin, en lieu et place des 21 cadres licenciés. Qu'ils se ravisent: leur accueil ne sera pas triomphal.

Imaginons un instant que ce vote permettra un dénouement positif. Ce dénouement aura été permis par un syndicat qui utilise les mêmes méthodes que Martin Hellweg: manque de transparence (critiqué depuis le début de la grève), méthodes autoritaires, égocentrisme forcené, mépris des ouvriers. De telles méthodes sont inacceptables. Le but doit pouvoir être atteint par des moyens honnêtes, sans jouer à berner ceux pour qui on est censé se battre.

J'en appelle donc ici à la transparence. Car même si quelqu'un ici a un quelque chose de positif en vue, la zizanie semée par ce vote forcé risque de tout flanquer par terre, qu'il le sache.


Sur le net

Le Courrier, avec L.-O. Errard, est assez lucide et titre son édito: "L'ennemi reste à abattre". Pas gentil, mais tellement vrai!

Il faut bien un dégourdi, qui fait semblant d'avoir suivi les événements, mais qui était ailleurs (à Lausanne par exemple?). Antoine Grosjean, dans son article de la Tribune de Genève, est celui-là. Il écrit un truc incroyable: "Ouf! Tout le monde a poussé un grand soupir de soulagement, hier, à l'annonce de la fin de la grève". Non, Antoine n'était pas à la Boillat.
Sur RJB et sur la TSR, on parle, preuves sonores (enfin, on s'entend, façon de parler) à l'appui, d'un "silence glacial". Bon allez, le reste de son article n'est pas si mauvais. Heureusement, sinon je me demanderais si je ne vais pas postuler à sa place. D'ailleurs, si vous avez un petit boulot pour moi...

Serge Jubin commence son texte par "Silence glacial". Ouf! Je suis soulagé par ce début. Il note ensuite bien le point litigieux de mercredi, qui n'a pas été modifié: la direction opérationnelle de la Boillat sera laissée à des kapos (je répète beaucoup ce mot, mais si je change ça risque de devenir impoli) tandis que P. Rebstein sera un directeur-spectateur. Enfin, un pot de fleurs même pas arrosé. Bref, S. Jubin a compris ce qui se trame...

Vincent Donzé publie un court article dans le Matin, assorti d'une interview de Nicolas Wuillemin. On y apprend que l'hypothèse qui sera mise en avant lors des négociations est clairement celle de l'externalisation de la Boillat.

Et enfin, toujours les derniers sur le net, ces flemmards du Juju! Mais par contre, quand ils déversent de la prose, c'est par wagons: le cahier "Espace-régions" est plein de la Boillat. Dans "Solidarité rime avec générosité", on parle, entre autres, d'une certaine déclaration à signer en ligne, et d'un certain blog à l'ambiance surchauffée.


Ca bloggue?

Oui, oui, ça bloggue. Même si je suis attristé par ce vote, surtout à cause de certaines conséquences bien précises et personnelles. Néanmmoins, il faut noter que la décision de suspension de la grève ressemble à une nouvelle instrumentalisation par Unia, comme en 2004. Quand même, ça donne quelques appréhensions. Le concert de louanges des commentateurs politiques, syndicats, décolleteurs du coin, etc.) ne couvre pas le silence glacial des grévistes, qui perçait presque les tympans. Mais sait-on jamais?

En plus, le redémarrage de l'usine sera vraiment, mais alors vraiment, très difficile. L'hémorragie d'employés qualifiés a continué, les gens n'ont pas envie de recevoir des ordres des kapos (encore le même mot oui, c'est dur de ne pas déraper). Toutefois, pour venir prendre le stock, ne vous inquiétez pas, ça ira quand même.

Mais enfin, "Une voix pour la Boillat" continuera tant que ce sera utile. Et d'autres projets sont en réflexion. Un blog est censé se limiter drastiquement dans le temps pour être efficace. Mais là, ce n'est pas le moment de fermer boutique. Je peux vous dire que je suis très touché par les événements, mais baisser les bras, c'est donner raison aux vampires de Swissmetal, et laisser la parole à la direction d'Unia. Vous vous rendez compte? On n'y survivrait pas!

Je voulais encore saluer et tenir les pouces à un fidèle bloggueur: Coucou "Révolté"! Pourquoi lui? Bah... Allez savoir, une petit lubie! En tout cas, il s'est choisi un joli pseudo... Dont je m'inspire!


VIVE LA BOILLAT

IMPORTANT

En ce moment même, la situation est très confuse. L'assemblée du personnel a eu lieu, mais s'est déroulée de manière peu claire. Le syndicat a exigé que les employés votent la reprise du travail. Rolf Bloch aussi. Tout 2 sous la menace de laisser tomber les grévistes.

Le vote de l'assemblée a donné ce résultat, selon l'ATS, information confirmée:

URGENT Grève à Swissmetal Boillat Les travailleurs mettent fin à leur mouvement
Reconvilier (ats)
Les ouvriers de l'usine Swissmetal Boillat à Reconvilier (BE) ont voté jeudi l'arrêt de leur mouvement de grève par 138 oui contre 63 non. Le travail devrait reprendre lundi.

Donc, plus de 100 employés se sont refusés à voter, dégoûtés qu'ils sont. Certains ont vomi.


Mobilisés au moment du vote à Loveresse:

Police cantonale: 30 flics, 3 voitures dont au moins une banalisée, 2 dépanneuses, 3 bus, 1 chien. Pas de grenadiers. Ils semblent ne pas vouloir faire de zèle, d'après de bonnes sources, mais attendaient le résultat du vote.

Bravo pour le fonctionnement de l'Etat suisse. Personne n'est capable de prendre en charge le problème au niveau politique, et la tentation de faire faire le ménage via la police est grande...

La flicaille, une fois le vote acquis, a commencé à se démobiliser.

Faire voter les gens sous une menace fliquière n'est pas acceptable. Même l'Irak occupé est mieux loti. C'est un scandale!

D'après un commentaire de "Paddy" sur le blog, les grévistes disent avoir surtout pris en compte la pression des syndicats et de Rolf Bloch, plus que celle de la police. En fait, je signale que nombre d'entre eux n'étaient pas au courant de la présence policière, au-delà d'une rumeur.

Pour le moment, il semble donc que le travail à la Boillat devrait reprendre lundi, avec une grève suspendue, mais bien des employés ne sont pas franchement de cet avis. Les "négociations" devraient reprendre à ce moment. La direction de Swissmetal est aux abonnés absents.
Pendant ce temps, P. Rebstein occuperait la fonction de directeur du site.


Une dépêche ATS de 16h48 pour toutes celles et ceux en quête d'informations supplémentaires (merci Bob Morlock!):

Grève à Swissmetal Boillat Les employés arrêtent leur mouvement - Reprise du travail lundi Reconvilier BE (ats)

Les ouvriers de l´usine Swissmetal Boillat à Reconvilier (BE) ont voté jeudi l´arrêt de leur mouvement de grève par 138 oui contre 63 non. Ils se sont ralliés au protocole de médiation de Rolf Bloch. Le travail devrait reprendre lundi avec l´ouverture de négociations.

La proclamation des résultats a eu lieu dans un silence pesant. De nombreux ouvriers ont manifesté leur abattement a l´issue du vote. "On se casse, on n´a plus rien à faire ici", a ainsi lancé un gréviste. Des discussions animées ont aussi eu lieu dans l´usine. "On nous a mis le couteau sous la gorge", a ajouté une ouvrière.

Vote de raison

"On va mettre de l´ordre pour reprendre le boulot lundi", a expliqué le porte-parole des grévistes, Nicolas Wuillemin. Pour lui, il s´agit d´un vote de la raison sans enthousiasme. "On va maintenant se battre pendant les négociations", a-t-il ajouté.

"Si on refusait, c´était fini pour nous", a estimé de son côté Mario Grünenwald, président de la commission ouvrière. Reprendre le travail peut aussi permettre d´attirer d´éventuels repreneurs, a-t-il ajouté. "Si on refusait le protocole de médiation, on était tout seul, c´était 350 licenciements et une évacuation de l´usine."

Les ouvriers sont sortis seuls ou en petits groupes de l´usine 2 où a eu lieu l´assemblée du personnel et le vote à bulletins secrets. La presse n´a pas été autorisée à assister aux débats. La direction de Swissmetal devra maintenant lever le lock-out sur le système informatique pour que le travail puisse reprendre.

Soulagement d´Unia

Le syndicat Unia, qui avait appelé à la reprise du travail, a paru soulagé. "Le personnel a ainsi manifesté un sens des reponsabilités face aux clients et à la région", a estimé Renzo Ambrosetti, co-président du syndicat Unia. Il a estimé qu´un vote négatif n´aurait pas été compris à l´extérieur.

Le vote de jeudi constitue un coup de théâtre dans la mesure où la veille les employés du site de Reconvilier ne s´étaient même pas prononcés sur la proposition de médiation, les commissions du personnel l´ayant jugé insuffisante sur un point considéré comme crucial.

Pressions

Selon certaines sources, le revirement est intervenu sur pression à la fois de Rolf Bloch, le médiateur nommé par le conseiller fédéral Joseph Deiss, et du syndicat Unia qui représentait les travailleurs autour de la table de médiation, avec une délégation du conseil d´administration de Swissmetal.

Jeudi matin, les représentants des ouvriers ont en effet rencontré directement Rolf Bloch, a précisé Unia. L´ancien industriel, ex-patron des Chocolats Camille Bloch à Courtelary (BE), leur a apporté les éclaircissements qui la veille les avaient incités à ne pas procéder à un vote sur la proposition de médiation.

Approche constructive

Unia n'a pas manqué de saluer l´arrêt du mouvement de grève, qui ouvre la porte désormais à une négociation qui devrait débuter la semaine prochaine en même temps que la reprise du travail. Le syndicat avait délégué outre Renzo Ambrosetti deux membres de son comité directeur, Fabienne Blanc-Kühn et André Daguet.

Les négociations devraient se dérouler entre Swissmetal d´une part, le personnel de Reconvilier et Unia d´autre part. Le syndicat ajoute espérer une attitude constructive du conseil d´administration du groupe métallurgique basé à Dornach (SO) et le renoncement à de "nouvelles provocations" de son côté.

Si tout se passe comme prévu, le mouvement de grève aura finalement duré près de cinq semaines. Ce qui en fait l´un des plus longs et des plus durs de ces dix dernières années en Suisse.


Une dépêche ATS de 16h57 pour toutes celles et ceux en quête d'informations supplémentaires (merci Bob Morlock!):

Grève à Swissmetal Boillat. Le conseiller fédéral Joseph Deiss salue la reprise du travail Berne (ats)

Le conseiller fédéral Joseph Deiss a salué jeudi le vote sur l´arrêt de la grève à l´usine Swissmetal Boillat à Reconvilier (BE). Il s´agit d´une "première solution" qui permet l´ouverture de négociations, a souligné le Département fédéral de l´économie (DFE).

Joseph Deiss avait lancé mercredi un nouvel appel au dialogue entre les parties au conflit. Le ministre de l´économie était déjà intervenu il y a deux semaines en proposant la nomination d´un médiateur, Rolf Bloch, dont le rôle a consisté à amener le personnel et le syndicat Unia à une même table de négociation avec Swissmetal.

"Il faut régler les problèmes dans l´esprit de la paix du travail", a indiqué à l´ATS Evelyn Kobelt, porte-parole du DFE. Elle a en outre rappelé que Joseph Deiss espérait qu´à l´avenir les conflits du travail soient abordés systématiquement de cette manière, dans le sens de la tradition en Suisse.

Une dépêche ATS de 17h21 pour toutes celles et ceux en quête d'informations supplémentaires (merci Bob Morlock!):

Grève à Swissmetal Boillat. Des camions de Swissmetal ont tenté de s´approcher de Reconvilier

Reconvilier BE (ats) Alors que les grévistes étaient réunis à huis clos dans l´usine pour se prononcer sur le protocole de médiation, des altermondialistes et des habitants de la région sont venus annoncer à la presse que des camions étaient en route pour venir chercher du matériel et l´acheminer à Dornach (SO).

La tension était à son comble lorsque des voitures de police ont été vues près de Reconvilier (BE). Plusieurs automobilistes ont alors mis leur véhicule devant l´usine pour empêcher les camions de charger.

Les grévistes n´ont semble-t-il pas été mis au courant de cette agitation qui s´est emparée des membres du syndicat Unia et des représentants de la presse. Selon les explications obtenues sur place, la direction de Swissmetal aurait dépêché des camions pour prendre du matériel si le personnel refusait de suspendre la grève.

Arrêtés à Bienne

Mais les camions ne sont jamais venus jusqu´à Reconvilier. Ils ont été arrêtés près de Bienne. Reste que cette manoeuvre aurait pu faire définitivement capoter la médiation de Rolf Bloch.

Depuis lundi 12h00, la justice a interdit aux grévistes et au syndicat de troubler l´accès aux bâtiments. En cas d´empêchement, la direction pouvait faire appel à la police.


A part ça, il y a Fr. 98'070.- sur le fonds de grève de la commune de Reconvilier. Merci pour votre soutien!

Oui mais non

Résumé

Aujourd'hui, mercredi, pendant que l'action UMS (Swissmetal) montait à la bourse, en prévision d'une reprise du travail, le gréviste faisait la démonstration qu'il était moins bête que le boursicoteur ne le croyait (et l'action est alors redescendue un bout). En effet, les grévistes ont décidé de ne rien décider concernant les propositions de Rolf Bloch. La direction de Swissmetal, qui n'en est pas à une mauvaise blague près, avait demandé que le travail recommence le jour même, alors que les négociations débuteraient lundi. Juste le temps de charger le stock.

De plus, les représentants des grévistes voulaient éclaircir un point, et ont souligné que la proposition présentée étaient, à ce détail près, la même que celle acceptée voilà une semaine. Hem. Le point à problème semblait être, de prime abord, le licenciement des 21 cadres. En fait, d'après une remarque de Fabienne Blanc-Kuhn dans le 19 heures de la TSR, le point litigieux concernait la position du site de Reconvilier dans l'avenir de Swissmetal.

Résultat des courses, les grévistes suspendent toute décision jusqu'à lundi, histoire de montrer qu'il y a des limites, même lorsqu'on est un rapace comme Martin Hellweg.

Dans le 19 heures de la TSR, était aussi organisé un "débat" entre Fabienne Blanc-Kuhn, Pierre Kohler et Dominique Lauener. Bon, on dit débat... C'est un bien grand mot en l'occurence. La faute à Sauerländer qui n'a pas daigné venir. Mais vous pourrez faire comme s'il était là avec une bonne vieille boîte à meuh (ah ça me manquait!).

Toutefois, il y avait un moment à ne pas rater à la TSR: les remarques de Dominique Lauener. Il n'était pas content, lui. Enfin, il était fin fou même. Les membres de l'AFDT commandent leur matière à la concurrence, mais ça ne fait rien, Hellweg n'en reste pas moins ce qu'il est: une sangsue.
D. Lauener n'a pas mâché ses mots: "Mais ce qui est scandaleux, c'est ce que fait ce monsieur Hellweg à Swissmetal. Il devrait être là, il devrait résoudre la crise. Et je vais vous dire, si vous voulez vraiment résoudre cette crise, c'est très simple: il faut que monsieur Hellweg saute. C'est très simple".
La journaliste, avec ses histoire de "mettre de l'eau dans son vin" et un blabla parfaitement creux (elle essayait de faire l'avocat du diable sans y croire), était un peu sciée. Nous aussi. Mais admettons-le, c'est en effet très simple. Très simple.

Voici donc le "Plan Lauener":
Point 1: Hellweg saute
Point 2: les grévistes reprennent le travail et négocient

Très simple qu'on vous dit. "Hellweg saute", ça sonne bien. "... par la fenêtre". Non, voyons, c'est pas gentil. "Hellweg part en voyage sur Pluton" sonne pas mal aussi cela dit.


Petite revue de presse

Commençons par le plus mauvais. Une espèce de plumitif de la Bieler Tagblatt a écrit un article sur l'usage d'Internet dans la grève de la Boillat. Il y parle de www.boillat.org (déclaration à signer), http://jb.zonez.ch (portail de soutien), www.gniark.ch (revue de presse) et aussi du blog de Karl (rien que des bêtises). Bon, voilà, l'article est moyen, pour tout vous dire (et il n'est plus en ligne).

Mais l'auteur, voilà le souci, croit avoir découvert l'identité de Karl, et ne trouve rien de mieux à faire que de l'écrire noir sur blanc. Le journaliste en question s'appelle Tobias Graden, et le mot "déontologie", même en allemand, ne doit pas vouloir dire grand chose pour lui. Ou alors il doit penser que c'est relatif aux dents de sagesse.
Donc, voilà: il dit que Karl est Alexandre Beuchat. C'est un bruit qui court, mais il est faux. Alexandre Beuchat est l'auteur d'un intéressant mémoire sur la première grève de la Boillat, rédigé à l'Université de Lausanne. Donc, Tobias Graden, en plus de se tromper, ne respecte pas l'anonymat. Il aurait pu écrire un mail ou passer un coup de fil pour vérifier, mais non, c'est trop compliqué.

Un article complet sur le blog de Karl figure dans Le Matin du 23 février. C'est signé Vincent Donzé, et lui n'essaie pas de vendre la mèche pour se faire mousser (merci!). Mais ça fait bizarre de lire la biographie de Karl quand on est Karl. Hihi. Merci à tous ceux qui contribuent au succès de ce blog! En espérant qu'il contribuera à faire vivre la Boillat!

Le Courrier de Genève résume la situation et publie une interview de Bruno Schmucki, porte-parole d'Unia. 24 Heures tente aussi un résumé dans un article. Idem dans le Juju.

Le Journal du Jura, d'ailleurs, dans un texte de P. Oudot, revient sur la décision des grévistes de ne pas accepter directement la proposition de Rolf Bloch. "Il faut parfois mettre de l'eau dans son vin" titre Oudot, qui a dû trop regarder la télé, en particulier une certaine journaliste au sourire garanti infroissable. Voilà, certains décolleteurs ne sont pas contents des employés de la Boillat. Ils sont pressés que l'usine se remette au boulot, et on peut les comprendre. Mais enfin, dans ces conditions, l'usine, elle ne se remettra pas longtemps au boulot. Le temps de les livrer une fois, puis bonne nuit.

Un autre article du Juju mentionne l'absence de Martin Hellweg. Raison: il serait au carnaval de Cologne. Martin quand tu rentreras, fais attention, les masques vont tomber. Bon, un bouffon à Carnaval, quoi de plus normal?

Dans une dépêche, (en allemand, point 7), on apprend que Nicolas Hayek sort un peu de sa réserve. Comme on s'en doutait, il ne fait pas partie des défenseurs de Martin Hellweg. Pour dire ça poliment. Et: "Ob der Swatch-Group-Präsident sich als Vermittler zwischen der Swissmetal-Führung und den Arbeitnehmern einschalten wird oder sich anderweitig im Unternehmen engagiert, ist offen". Traduction: "La question reste ouverte de savoir si le président de Swatchgroup interviendrait comme intermédiaire entre la direction de Swissmetal et les employés ou s'engagerait autrement dans l'entreprise".

"Voilà, c'est ouvert", comme dirait Mademoiselle Cassis de sa voix chevrottante (Les Babibouchettes, souvenez-vous!).


Fonds de grève

Le montant du fonds de grève de la commune de Reconvilier s'élevait, le mercredi 22 février, à 73'716 francs! Presque 50'000 francs de progression en un jour! Chapeau la population! Votre générosité, en plus d'aider les grévistes, devrait faire réfléchir en haut lieu!


Le meilleur pour la fin

Ce texte a été publié sur le blog, et plébiscité, à juste titre. Ceux qui disent que les débats du blog volent au ras des pâquerettes devraient laisser pousser le gazon devant chez eux, histoire d'élever leur niveau. L'auteur du présent texte, SanA (un fan de F. Dard on dirait), est un connaisseur, je peux vous le garantir pièce et main d'oeuvre. Il a tenté d'expliquer à Dos Formated, un fidèle bloggueur, les disctinctions entre les usines de Reconvilier et celle de Dornach.

La parole est à lui:

"La rivalité entre Dornach et Reconvilier est un faux problème. Depuis que je connais les deux sites (1965, c'est pas d'hier!), Boillat a TOUJOURS été BEAUCOUP plus performant que la Metallwerk. Dornach n'a longtemps survécu qu'en raison de ce qu'on appelait le "gain sur métal" (en fait en revendant plus cher qu'achetée la matière première, hors transformation) et en raison d'une politique de prix cartélaire des laitonniers suisses qui assurait une marge même au moins performant des trois. C'est Boillat qui a mis fin à un système favorisant l'importation et donc la perte de parts de marché. C'est aussi Boillat qui a fait le choix stratégique de se concentrer sur les produits à plus-value élevée, sur les spécialités, qui a trouvé des débouchés de substitution lors de la crise horlogère des années 70 (stylo à bille par ex. puis connectique), qui a mis l'accent sur la recherche et le développement (en partenariat avec l'IMS de l'université de NE), qui a développé nouveaux alliages et nouveaux procédés, qui a installé de nouveaux équipements dans de nouveaux bâtiments autofinancés, qui a utilisé l'informatique non seulement comme un outil de gestion mais comme un moyen d'intégration au service d'une organisation ouverte et d'une culture d'entreprise participative, créative et responsabilisante. Tout cela a contribué à engendrer une identité forte et marquée, une confiance en la direction, en l'encadrement et, la réussite aidant, en l'avenir.

Pendant ce temps, Dornach n'a évolué qu'en se rétrécissant. De 1000, ses effectifs ont passé à 600 puis à 400. Aucune innovation, que des abandons. Une administration et un encadrement pléthorique. Une informatique obsolète limitée à la compta et aux salaires. Des bâtiments administratifs presque luxueux à côté d'ateliers dignes de Germinal comme un ancien cadre de Boillat l'a déclaré à Infrarouge.

Ouais, tout ça c'est de l'histoire ancienne et de l'autosatisfaction d'ancien combattant? Pas seulement. J'y viens.

Lorsque, dans des circonstances que je ne développerai pas ici (mais plus tard peut-être, s'il y a intérêt), Boillat et Dornach ont dû se rapprocher par la volonté d'un actionnaire devenu majoritaire dans les deux sociétés, les forces de Boillat ont contrasté de façon criante avec les limites et les faiblesses de Dornach. Il en est résulté chez les cadres de celle-ci un véritable complexe d'infériorité à l'égard de celle-là, mais aucune stimulation. Toujours pas de nouveaux produits, de nouveaux marchés, de nouveaux processus. A la fermeture du Selve de W.K. Rey, le troisième larron avec qui l'actionnaire de Boillat et Dornach avait décidé de fusionner, la Metallwerk a hérité de son laminage avec pour toute spécialité un alliage destiné à la fabrication de…cymbales!

Ainsi constitué, Swissmetal (d'ailleurs à l'origine marque déposée de… Selve) était un canard boiteux, une seule patte portant et faisant avancer l'anatidé. Dornach ne s'est en effet pas débarrassé de ses complexes et a longtemps justifié ses mauvais résultats et ceux bons de Boillat par le fait qu'ils avaient les mauvais produits et Boillat les bons! Comme si c'était le fait du hasard et non d'un choix stratégique des dirigeants de Boillat (stratégique dans le vrai sens du terme, pas dans celui d'Hellweg). Depuis 1986, Swissmetal n'existe et ne survit que grâce à Reconvilier, ses produits, ses clients, son encadrement, ses collaborateurs, ses procédés, ses processus et ses marchés, maîtrisés et développés de manière cohérente et conséquente.
Depuis que je connais ces entreprises, Dornach n'a donc JAMAIS été rentable. Par une pusillanimité aussi incompréhensible que coupable, jamais aucun PDG, CEO, administrateur-délégué ou président de CA n'a osé, voulu ou pu prendre la seule mesure économique et industrielle qui s'imposait: développer le groupe autour de ses points forts (en les renforçant encore) et éliminer ses points faibles. Il en aurait fort probablement résulté l'abandon du site de Dornach, mais c'était économiquement, industriellement, financièrement, rationnellement justifiable, justifié (ça le serait toujours, d'ailleurs) et socialement acceptable, contrairement à ce qu'Hellweg entend faire aujourd'hui.

Le conflit ou la rivalité entre Dornach et Boillat est donc un faux problème. Ce n'est que le reflet d'un déséquilibre entretenu depuis des décennies au profit du premier pour des raisons parfaitement subjectives, irrationnelles et antiéconomiques. Dornach a été (et est encore) subventionné par Boillat. D'où sentiment de fragilité et d'infériorité chez Dornach, d'injustice, de frustration, de spoliation et de non-reconnaissance chez Boillat. Les précédents dirigeants de Swissmetal n'ont su ni diagnostiquer ni résoudre ou dépasser le problème. Hellweg, lui, le pousse à son paroxysme. Il est le diviseur, le semeur de zizanie, le manipulateur, le prédateur. Il est la seule et unique cause du prétendu refus de s'intégrer pour cause de mauvais caractère, de passéisme et d'incompatibilité culturelle. On ne peut s'intégrer dans un ensemble que si on y est accueilli et si on y trouve sa place. On ne peut pas s'asseoir à la table commune si on n'a pas de chaise. Dans le cas du Swissmetal d'Hellweg et de ses sbires de la DG [direction générale] et du CA [conseil d’administration], non seulement on refuse un siège à Boillat, mais on lui confisque le sien et on la chasse de table.

Encore une remarque à propos d'intégration et de BJ. Dès que l'entreprise de Lüdenscheid a été reprise au début des années 90, elle a résisté des quatre fers contre tout rapprochement et à fortiori contre toute velléité d'intégration. Et elle était largement déficitaire, un véritable gouffre! Les difficultés qu'il a pu y avoir entre Dornach et Reconvilier n'étaient qu'anecdotiques à côté, j'en ai été le témoin! Relevons que le pire des obstacles était Suchordt lui-même, toujours à la tête de l'entreprise et aujourd'hui gavé d'actions SM et nommé par son compatriote Hellweg à la DG du groupe. En attendant le CA? Si un tel personnage est entré dans le groupe, ce n'est pas pour s'intégrer mais pour y faire la loi!"

mercredi, février 22, 2006

Et pourtant, elle tourne

Contre-attaque

Martin, il tourne aussi, autour du pot. Accord, pas accord, pas d'accord. Na!

En effet, lundi, Rolf Bloch disait toucher au but, et les syndicats se préparaient à soumettre la proposition de médiation de Rolf Bloch. Mais tout à tourné court à la lecture d'une interview de Martin Hellweg dans le Bund, faite le lundi 20 février et publiée le mardi. Et un Ragusa avalé de travers, un!

Quand le journaliste demande s'il est possible de reprendre le travail sans les 21 cadres, M. Hellweg répond:
"Oui, c'est réaliste. Nous avons déjà redistribué les tâches dans la direction du groupe. Et nous avons gagné de nouveaux cadres de Ludenscheid, par exemple pour la distribution".

Hem... La proposition de Rolf Bloch contenait le fait que la Boillat redémarre avec ses 21 cadres licenciés, et que ce licenciement soit rediscuté. Dès lors, il y a eu rediscution, navettes, et tout un blabla pour que finalement Martinou accepte de revenir sur ses paroles. Et Swissmetal de signaler que Martin Hellweg donnait "faussement l'impression" de ne pas revenir sur les licenciements. Normal, pourrait-on dire: chez Martin Hellweg, tout est faux.

De plus, dans la nouvelle proposition, tous les licenciements ne seront pas suspendus (parle-t-on de 21 cadre ou des 120 autre licenciés? Je ne sais pas). Et surtout, il faudra redémarrer le travail directement, alors que la direction ne commencera à négocier que lundi.

En clair: "Remettez-vous au boulot et fermez-là. Nous on passe prendre le stock et on ferme la boutique lundi". Ca poudroie, ça poudroie. On va bientôt pouvoir skier.

Pour démêler un peu l'écheveau de ce mardi, un article du Temps et un article du Matin. En effet, il faut bien deux articles pour comprendre les choses dans l'ordre, tant M. Hellweg met de soin à semer la "zizanie" (le mot est de Rolf Bloch, à propos de l'article du Bund).


Martin soigne son image

L'image de Martin a grand besoin d'un lifting, et il le sait. Pour le moment, son portrait ressemble à un cadavre en décomposition, à un zombie, enfin, pas joli quoi. Martinou aimerait lui redonner un air virginal et frais. Martin, c'est pas gagné tu sais!

Dès lors, toujours dans l'article du Bund, il se qualifie, tenez-vous bien, de "sorte de clochard de luxe, sans véritable domicile". Mais alors vraiment de luxe, comme clochard. Il soigne son cercle d'amis à Cologne et Zurich, et fait bien volontiers une petite fête avec eux. Tout un art de vivre, ce Martin. Bohème, et assez cool en fait.

Mais ça continue, en pire (oui, oui, c'est possible!). Le Schweizer Illustrierte publie en effet un article (pas trouvé de lien Internet) qu'il faut lire pour y croire (et encore, je me frotte les yeux). Franchement, les journalistes qui ont commis ce papier sont payés, mais on se demande par qui. Ca commence très fort, avec cette photo:



Récapitulons: le chien est à droite, et M. Hellweg à gauche. C'est sa chienne en fait, à droite, Baba, 7 ans. Pauvre bête. Cela dit, c'est surtout nous, qui sommes baba, en l'occurence... Et ça continue. Deux morceaux choisis:

"Son père, un directeur d'école professionnelle, et sa mère une 'écologiste radicale', comme il dit". Pendant que maman le gavait de petites graines, 'assez pour 3 vies', Martin faisait du commerce de cassettes au gymnase, organisait des fêtes, et publiait un journal d'élèves".

Et voilà comment Martin est devenu celui qu'on connaît: tout a commencé avec des petites graines. Tragique.

"Grâce à une bourse, il est allé aux USA, et ainsi à la Simon Graduate School, dont la devise est: 'où des penseurs deviennent chefs d'entreprise'".

Oui, bon, là ça a raté.

Après son séjour au Brésil, "Hellweg s'est habitué à tenir son domicile secret, à faire les courses avec des gardes du corps et à ne pas beaucoup se dévoiler. Il s'y est tenu jusqu'à aujourd'hui".

Euh... A-t-il jamais pensé à investir dans une psychothérapie? Martin, si tu lis ce blog, saches qu'il n'est pas trop tard, et que tu peux encore t'en sortir!

Tout l'article est construit sur un ton mielleux. Du genre: "Martin tellement marqué par la vie, tellement détesté injustement, tient le cap. C'est un homme debout, un battant, au regard perçant, qui a plein d'amis à Zurich (avec qui il échange probablement de nombreux conseils économiques, n'est-ce pas). Martin, un type comme on les aime!". Incroyable ce truc. Ca poudroie plus dans les yeux là, ni sous les skis, mais dans les trous de nez.


Et ce n'est pas tout

Pour parfaire l'opération séduction, la direction de Swissmetal s'est payée une page de pub dans Le Temps. Petit péché migon à 7500 francs. Avec quels sous? Vous avez deviné...

Et pour dire quoi? Que tous les 52 cadres de Swissmetal (donc ceux qui ne sont pas comptés, 21, ne sont plus comptabilisés, il y a comme une "fausse impression" là aussi) ne sont pas contents, mais alors pas du tout, des grévistes. 52 (moins 4 pour ce calcul), ça fait beaucoup de monde, à Dornach. A Reconvilier, 25 cadres faisaient tourner une usine de même dimension, rentable, elle.

Mais ils sont sérieux, responsables, et s'occupent de leurs clients, écrivent-ils, à Dornach. Ils sont convaincus par le concept industriel, eux. Ils ont compris que le seul bon emplacement pour la nouvelle presse était Dornach, eux. Et ceux qui ne sont pas d'accord d'y mettre l'unique fonderie du groupe sont "émotionnels", pas comme eux.

Ils ajoutent: "Nous, les cadres non grévistes de Swissmetal, nous voulons dessiner le futur et construire quelque chose".

Envoyons-leur donc une boîte de Neocolors et des Legos si ça les amuse tant. A leur âge, c'est nécessaire pour un développement harmonieux.

Mais encore: "Et nous ne tolérons plus que par leur comportement, nos collègues grévistes mettent sciemment en danger l'ensemble du groupe".

Ils sont doués quand ils jouent aux adultes ces petits, vous ne trouvez pas? Ils se donnent l'air sérieux et sévères, on y croirait presque. Quand je lis ça, j'ai presque l'impression d'avoir affaire à une ancienne maitresse d'école. Trop mignon!

"Nous sommes étonnés de voir qui se permet d'avoir les compétences nécessaires pour juger les décisions propres à l'entreprise".

Relisez bien la phrase. Nous, on se demande qui se permet de juger les décisions propres à l'entreprise sans les avoir, ces compétences. Et on lorgne du coté de certains signataires d'une certaine lettre à 7500 balles. En effet, "se permettre d'avoir les compétences" ne veut rien dire. Les compétences, soit on les a, soit on ne les a pas, mais on ne peut pas se les permettre. Ou alors en faisant semblant, comme certains d'entre eux en particulier. Les 52 cadres, ils leur faut un petit cours de lecture on dirait. C'est de leur âge.

"Nous ne comprenons en aucune manière le pourquoi de cette grève qui n'est pas justifié". "Justifié", disent-ils, pas "justifiéE". Donc, c'est le "pourquoi" qui n'est pas justifié.
Décodons: ils ne comprennent pas le pourquoi, mais savent qu'il n'est pas justifié. Donc, ils savent que le truc qu'ils ne comprennent pas n'a pas de raison d'être. Bref, il ne comprennent pas pourquoi il y a une grève, mais c'est mal de toute façon. C'est maaaaaaal, point. On sait pas pourquoi mais c'est maaal. "Dooormez, je le veux!".

Diagnostic final: redoublement de la première année avec cours d'appui en français et octroi de jouets aptes à soutenir leur épanouissement. Ils en ont bien besoin.

Cela dit, cerise sur le gâteau, Help est venu poster ça sur le blog:

"Bonjour à tous,
Je suis un des cadres de Dornach qui a signé la lettre de l'autre jour sur la grève. Je voulais dire ici que nous n'avions pas le choix. La pression était grande alors on a signé. Nous sommes inquiets des conséquences de la grève pour l'entreprise mais la lettre était excessive. Quelques-uns ici ont une certaine compréhension pour ce qui se passe à Reconvilier. La stratégie de la direction nous est favorable. C'est facile de la soutenir. Si j'étais à la place de ceux de Reconvilier je ne sais pas comment je réagirais."

Donc, en considérant que Help est bien l'un des 52 (ce que je crois) on les aurait plus ou moins forcé. La terreur Hellwegienne régnerait un poil à Dornach. Et tout ce genre de chose. Soit. A leur âge, ça arrive.

Encore à lire (argl non!)

Pour vous, encore peu de lecture. Déjà, le mémoire de diplôme universitaire d'Alexandre Beuchat, sur la première grève de la boillat, fait l'objet d'un article dans 24 Heures. Si vous trouvez le mémoire trop long à lire (ne rougissez pas, les mémoires d'uni sont généralement lus pas 4 personnnes: l'étudiant, le prof et les experts. Même papa-maman laissent en général tomber. Celui d'A. Beuchat a donc déjà eu un immense succès, mérité), vous pouvez vous faire une idée en lisant l'article.

Enfin le Juju, avec une foireuse affaire du groupe sanglier, qui porte plainte contre la TSR, qui a invité M. Zuber à Infrarouge pour défendre la Boillat, alors qu'il est candidat au prochaines élections cantonales. Donc, il faut leur expliquer: pour le moment, tout le monde lutte pour la Boillat, chers sangliers. Ne voyez d'ailleurs pas une injure dans le fait que les grévistes se fassent des spécialités à base de sanglier, c'est juste pour manger.

En ce moment, les altermondiaslistes et les syndicalistes se battent aux cotés de ceux qui attrapent de l'urticaire lorsqu'ils voient un drapeau Unia ou un tract d'ATTAC. Donc, vos problèmes d'urticaire à vous sont aussi suspendus jusqu'à nouvel ordre.


Derniers détails (parce que là c'est quand même tard, je vous dis pas)

Blandine, la dame qui se poste à la sortie de la Coop de Reconvilier pour remplir le fonds de grève a bien réussi son coup: 4000 francs en 2 jours! Elle a un flingue ou quoi? Ce serait à Lausanne qu'on dirait "oui", mais à Reconvilier, on sait comment il ssont les gens: derrière la cause à 57871904%!

Sur le fonds de grève de la commune de Reconvilier, il y a Fr. 25'636.05 au mardi 21 février. Bravo!

PS: Je vous avoue que là, avec tous les messages sur le blog, tous les articles dans les journaux, tous les mails que je reçois, et tout le reste (qui vous surprendra un jour!), je suis un poil débordé. Je vous prie donc de m'excuser si mon suivi baisse un tout petit peu ces prochains jours. Cela dit, l'intérêt que vous portez à ce blog et l'usage que vous en faites sont extraorinaires! Merci!

mardi, février 21, 2006

Anne, ma soeur Anne

Ne vois-tu toujours rien venir?

A ce jour, tout le monde presse les grévistes de suspendre leur mouvement et d'entamer des négociations. Rolf Bloch est en tout cas optimiste, et voit ces fameuses négociations poudroyer à l'horizon. C'est surtout aux yeux, que ça risque de poudroyer, et sec... Mais le travail pourrait, selon lui, reprendre dès mercredi à Reconvilier.

Plus d'info dans cette dépêche. Sur cette même page web, il y a une interview de Rolf bloch, qui étale son optimisme. Mais surtout, Thomas Daum, directeur de Swissmem, vient faire son petit couinage habituel:

"C'est une grève qui ne nuit pas seulement aux grévistes, mais qui nuit aussi à l'entreprise et à tout la région de Reconvilier et du Jura." Merci, Thomas, de penser pour nous, on ne s'en sortirait pas sinon.

"Pour nous, c'est un peu malhonnête de demander au patronat des conventions collectives de travail, avec de bonnes conditions de travail, et de l'autre côté de ne pas s'y tenir lorsqu'il s'agit de respecter la paix du travail". Les négociation avec le patronnat on l'air dures pour Th. Daum, à croire qu'il fait partie d'un syndicat.

Petit article sur la situation aussi dans Le Courrier, notamment sur les salaires des grévistes et la sécurité dans la Boillat.

Encore un article dans la Wochenzeitung, signe qu'en Suisse-allemande, on commence à lorgner sur notre future éventuelle réserve d'indiens.


On y croit

Bien sûr, la crainte est que les petits malins de la direction de Swissmetal, passés depuis longtemps maîtres dans l'art dilatoire (mais pas dans l'art divinatoire, on dirait), fassent les beaux pour que les portes de la Boillat leurs soient à nouveau ouvertes, le temps qu'ils chargent le stock. Ensuite, licenciements, démantèlement, réalisation, pouf, pouf, les poches de Martin sont pleines, celles de ses petits copains aussi. Adieu tout le monde, Martin s'envole vers une nouvelle usine à dépecer. Une sorte de boucher des Carpates des temps modernes.

La raison de tout ça, c'est comme si elle était déjà écrite dans les communiqués du pote Sam Furrer:

"Vous voyez, la grève a rendu impossible la relance de ce site. Swissmetal a été mis sur la paille par la longue improductivité de ces gueux de Reconvilier. On n'y peut rien, nous , les bons patrons. C'est tout votre faute de toute façon."

Ce scénario de mauvais film, les grévistes en sont bien conscients. Et ils savent bien que la direction de Swissmetal est bon public pour les mauvais films. Donc, reprise du travail mercredi? Pas sûr... La direction devra d'abord se rendre crédible. "Crédible", vous avez bien lu... Oui, oui, la direction de Swissmetal... M. Hellweg, F. Sauerländer... Crédibles...

C'est un peu comme le jeu où il faut biffer le mot intrus.

Mais enfin, comme toujours, Karl soutient les grévistes, quel que soit leur choix. Ce qu'ils ont déjà fait est énorme, chapeau bas!


Déclaration de soutien en faveur des employé(e)s de la Boillat

Un nouveau site web a vu le jour et comporte une déclaration de soutien que vous pouvez signer. Enfin, pouvez, pouvez... C'est presque une nécessité de nos jours. En tout cas, allez la lire... Merci!


Ecologie

NB: ce résumé m'en a bien fait baver... J'espère qu'il n'est pas trop mauvais et vous intéressera un minimum. Merci à Back in Black, Jqbt et Pecos pour leurs recherches.

Sur les commentaires du blog, la problématique de l'écologie en ce qui concerne les sites de Swissmetal est très discutée.

Tout d'abord, vous trouverez ici la plupart des lois concernant la protection de l'environnement en Suisse. A ce lien, vous trouverez un travail de diplôme de l'EPFZ concernant la pollution des sols à Dornach.

Néanmoins, la question de la pollution des sols n'est pas centrale: à Reconvilier comme à Dornach, le sol est fortement pollué aux métaux lourds depuis bien longtemps. De plus, le terrain des usines ne doit être dépollué qu'en cas de désaffectation ou de réaffectation. La Boillat est une usine dont les performances au niveau écologique, pour les employés comme pour les riverains, sont bonnes. Par contre, pour ce qui est de Dornach, c'est moins sûr.

Une étude des sols, dont les chiffres ne sont pas encore connus, a été menée à Dornach par les cantons de Bâle et Soleure. Une étude utilisant la même méthodologie devrait être menée par le canton de Berne à Reconvilier, oùdes mesures ont déjà été faites entre 1991 et 1993.

Néanmoins, il faudrait surtout s'intéresser plus avant à la question de l'air. En effet, on sait que le site de Dornach est vétuste. Cela se traduit-il par une plus forte pollution de l'air, dans l'usine comme alentour? Pour se rendre compte, il faudrait faire des analyses de l'air sur place (surtout dans l'usine...) ou s'intéresser aux éventuels cas de maladie chronique chez les employés.

Back in Black a demandé le rapport d'U-tech Zaugg, qui a procédé aux analyses environnementales du site de Dornach. La réponse qui lui a été donnée lui indique de demander ce rapport à Swissmetal, ou éventuellement au canton de Soleure.

En conclusion, c'est l'air qu'il faudrait analyser. Mais il est impossible de le faire sans autorisation de Swissmetal. Et l'eau? Cela dit, on pourrait demander les chiffres à Swissmetal... S'ils les refusent sans motif légitime, on peut commencer à se poser vraiment des questions.