GargarismesL'effet Souris d'or continue, et c'est tout bénéfice pour la Boillat. Aujourd'hui, c'est le
Journal du Jura, par plume de Philippe Oudot, qui ouvre ses pages à Karl et à "Une voix pour la Boillat": "Toutes proportions gardées, 'Une voix pour la Boillat', c'est un peu Radio Londres", écrit-il. Eh bé... Demain, on retrouvera normalement Karl dans
Le Matin.
Sur les blogs,
Ludovic Monnerat, concurrent de la catégorie "Politique", salue "Une voix pour la Boillat". Le vainqueur de la catégorie "Formation", "
Le semeur" a quelques mots très sympathiques: "Et Viva la Boillat, la victoire qui nous réjouit le plus, celle d’une parole qui arrache la muselière. Du blogue indispensable". Enfin, les gastronomes ne manqueront pas d'aller visiter
le blog des Frangines (on espère que leur estomac s'est remis de certains mets zurichois), concurrentes de la catégorie "Vécu", dont les recettes n'ont pas manqué de convaincre quelques Boillat, ainsi que votre serviteur. Et il y a même un mot sur
pointblog.com, un blog français tenu par un journaliste.
Relevons encore un article du
Courrier, qui fait un état des lieux de la Boillat, à l'occasion de la Souris d'or.
Pour les photos de l'événement,
le site de JB propose un album en ligne.
Rebell.tv a filmé l'événement et l'ensemble des vidéos sont disponibles
sur leur site. Quant à Karl, il a piqué une photo sur le blog de
Maria Pia Mascaro. Parmi ses défenseurs, la Boillat a donc le plaisir d'accueillir... une souris:
Résumons Au vu des statistiques de fréquentation, "Une voix pour la Boillat" accueille de nombreux nouveaux visiteurs (Martinou appréciera). A cet effet, et pour ceux qui désireraient se rafraîchir la mémoire, Karl a construit une liste de quelques publications du blog jugées marquantes. Je n'avait jamais relu mes "éditos", à quelques exceptions près... Ca fait bizarre. Il sont souvent ponctués de "Là, la direction de Swissmetal se fissure", "là, il ont un sérieux problème", "là, ils commencent à la sentir passer". Et pourtant... Ca dure encore. Qu'il est long à venir, le big bang. Mais cette fois, les sources sont trop bonnes pour mentir: ils y sont, maintenant, dans la m... A part ça, quelle usine à gaz, ce blog!
On commence par le tout premier "édito", en date du 26 janvier 2006, dans lequelle la ligne du blog est fixée. Je m'y suis toujours tenu, je crois, et relis ce texte avec, je l'avoue, une certaine émotion.
Le second "édito" retraçait les moments clés de la Boillat sous forme de chronologie. Chronologie par ailleurs reprise et prolongée par JB sur son site.
L'"édito" du 2 février 2006 était consacré à un exposé sur ce qu'est, en gros, la Boillat. Une sorte de description, que je trouve toujours drôle et attachante. La Boillat qu'on aime.
Le 4 février 2006, Karl s'attardait un peu sur la mauvaise foi de la direction de Swissmetal, répandue dans les pages du Temps.
Un "édito" du 9 février s'intéresse à des photos des fonderies de Dornach et de Reconvilier, ainsique qu'à la décision aberrante de déplacer la fonderie de Reconvilier à Dornach.
Toujours le 9 février, un autre "édito", intitulé "Internet", mentionnait la coupure d'Internet à la Boillat. C'est intéressant parce que depuis, Internet n'a jamais été rétabli à la Boillat, mis à part sur quelques ordinateurs où c'est une nécessité absolue. Ce blackout est largement causé par le blog.
Encore le 9 février (décidément...), un troisième "édito" aborde l'article de Jean-Claude Péclet, dans Le Temps, où sont mentionnés "les chiffres qui dérangent Swissmetal", sur les pertes enregistrées par le site de Dornach, décision partiellement à l'origine de la seconde grève.
On saute au 19 février (souvenons-nous que Busch-Jaeger avait été rachetée le 10 février, alors qu'on venait d'apprendre la désignation de Rolf Bloch par Joseph Deiss), où l'on tombe tout d'abord sur une action proposée, sans succès, par les grévistes de la Boillat à leurs collègues de Suisse. Eh oui, pas facile de ce lancer dans l'activisme, surtout quand le syndicat désapprouve. Il y avait aussi cette histoire de camions, chargés par Martin Hellweg de venir chercher de la matière à la Boillat, mais sans succès aussi.
Et puis, surtout, il y avait des remarques sur l'article d'Hermann Stern, dans Finanz und Wirtschaft, où ce dernier encensait les qualités de Swissmetal par rapport aux investisseurs. "Al" m'avait alors envoyé une photo où, aux côtés d'Hermann Stern, on voit... Sam Furrer! Il est beau, et utile, le réseau de relations à Sam. Ce fut le début d'une longue et fructueuse collaboration avec "Al" (merci à lui!).
Alors que les grévistes choisissaient de ne pas décider si oui ou non ils allaient reprendre le travail, le 22 février, sur le blog, apparaissait une première collaboration avec "SanA", auteur d'une synthèse sur les différences entre les usines de Reconvilier et de Dornach. Le 23 février (ici pour les événements en temps réel, et ici pour l'analyse), suite à des pressions notamment de la part direction d'Unia, la reprise du travail était votée (la reprise n'était pas nécessairement une mauvaise chose, mais les pressions...). Le lendemain, c'était bien sûr dans les journaux.
Rigueur commençait à nous donner ses "Leçons de fonderie" le 27 février (elles sont en bas de page). La première, puis une seconde (le 28 février, jour d'ouverture de l'uZine 3), et enfin la troisième (le premier mars, tôt le matin). On peut retrouver ces leçons, ainsi qu'une vidéo, sur le site web de JB. Bonne lecture, surtout à Martinou et ses sbires, qui sauront enfin comment sont fabriqués ces métaux jaunes et ocres (un jour, peut-être, sauront-ils aussi à quoi ils servent. Enfin, ils savent, à leur manière: à faire des sous).
Un "édito" du 4 mars a fait rire bien du monde... Le bordel (il n'y a pas d'autre mot) qui régnait à la Boillat y était qualifié d'ubuesque. C'est toujours le cas, d'ailleurs, mais un peu moins, et en un peu plus tragique. Le 4 mars toujours, un samedi donc, les Boillat avaient reçu une de ces fameuses lettres de Martinou, perpétuant et amplifiant la tradition du pourrissage de week-end, toujours en vigueur.
Allez, Karl s'arrête là pour aujourd'hui, mais reprendra cette tâche dans les prochains "édito". Une fois ce retour sur les événements achevé, il sera condensé dans un document PDF. En espérant que ce sera utile!
La Boillat a son journal
Il existait un journal d'entreprise de la Boillat, et Swissmetal a décidé de le remettre au goût du jour. Ainsi, les Boillat ont reçu, par courrier et sous la forme d'une feuille imprimée recto-verso (il faut savoir rester modeste, et puis, il y a tellement peu à dire, sur la Boillat), le Boillat hebdo (on ne rigole pas). Oui, le titre, c'est déjà tout un poème. "Boillat", pour la touche locale, et "hebdo" pour le côté branché. Que ça a dû lui faire mal, à la direction de Swissmetal, d'écrire "Boillat", on en sentirait presque leurs tripes se serrer au moment de taper les lettres sur le clavier. Qu'ils doivent avoir besoin des Boillat pour se renier de la sorte! Qu'il est beau mon cirage Swissmetal, qu'elles vont briller, vos pompes, Boillat!
En elle-même, cette crise de lèche-bottisme du titre est déjà suspecte. On peut donc en tirer une conclusion valable pour tout le reste: Swissmetal a cruellement besoin que le conflit se termine, et vite. Voici mon petit pari, qui n'engage que moi: certaines banques accepteraient d'entrer en matière avec Swissmetal sur une nouvelle ligne de crédit, mais si et seulement si la situation se normalise (ce qui ne veut pas dire que la Boillat redeviendrait opérationnelle, loin s'en faut), ce qui n'est pas du tout le cas pour le moment. Même Laxey commence à trouver le temps long, d'ailleurs. Alors, on amadoue le rude Boillat à coup de lettre fleurie. Et c'est tout juste si ce journal n'est pas parfumé (de toute façon, s'il fallait vraiment lui assigner une odeur, certains pensent à... Je vous laisse imaginer), et imprimé sur papier rose. Bien sûr, c'est envoyé, comme toujours, de manière à arriver le samedi, comme toute opération "week-end pourri" qui se respecte.
Venons-en à la page une. Comment choisir pour citer seulement quelques extraits de ce fabuleux florilège de la littérature swissmetalienne? Bon sang, que c'est dur. Tout d'abord, le Boillat hebdo sera "un outil informatif et communicatif qui vous livre l'actualité de l'entreprise en vous présentant exclusivement et tout de suite des faits et des perspectives". [Karl se lève, et va calmer son fou-rire].
Existe-t-il des écrits qui n'informent ni ne communiquent? Chef non chef! Et existe-t-il des journaux dans lesquels on ne trouve ni faits, ni perspectives? Chef je suis désolé mais non chef! On ira donc analyser cette phrase par son message sous-jacent: Boillat hebdo est, prétendûment, le seul média dont les informations, communications, faits et perspectives sont dignes d'intérêts, en ce qui concerne la Boillat. Le reste, les "forums d'Internet" et autres journaux, publie autre chose que l'avis du maîîître. Scandaleux, non?
Dans 3 mois, indique Boillat hebdo, le journal sera remplacé par son jumeau informatique, qui permettra à chaque travailleur de Swissmetal d'avoir la voix du maîîître sous ses yeux quand il va boire un café, ou s'asseoir un moment. Après Radio Londres et Radio Pékin, voici donc venus les jours de Radio Pyongyang. "Swissmetal a plus que jamais envie de communiquer, d'échanger des idées, et d'être à l'écoute". Ca, on peut le dire: maintenant qu'ils sont en train de sombrer, ils veulent qu'on les aime.
L'éditorial cite Joseph Deiss, qui craindrait la "vente du kow-how qui met en péril l'économie suisse". Certes, avec un Swissmetal dirigé par toujours plus d'Allemands à la botte de Martinou, dont l'un (Volker Suchordt, un fameux psychopathe), pour exemple, ne cache qu'à Rolf Bloch sa ferme volonté de "détruire la Boillat", J. Deiss a des craintes fondées. Toujours dans l'éditorial, l'auteur, qui ne signe pas (mais ce n'est pas Martinou, il se pendrait plutôt que d'écrire sur ce ton cordial et de souhaiter une "bonne lecture!" aux Boillat) écrit: "Ce qu'il faut aujourd'hui, c'est trouver [et pas "retrouver" car il n'a jamais existé, NDKarl] le contact avec les collaborateurs". Le contact avec les collabos, lui, se porte bien. Quant au reste, on attend toujours que Martinou et Fridou viennent serrer quelques mains à Reconvilier.
Et d'ajouter qu'"une ambiance meilleure et une productivité accrue [...] contribueront à garder la Boillat au sein de Swissmetal". Quel sens de la provocation! Enfin, il est indiqué que "Vous et votre famille êtes le coeur de cible du Boillat hebdo". Il est fait rien que pour l'endoctrinement des Boillat, le Boillat hebdo, quelle mignonne attention! Merci, maîîître!
Enfin, pour terminer ce tour d'horizon de la première page, un tableau est imprimé. Sur les 2 premières semaines de mai, la Boillat (en fait, il n'y a pas d'indication, mais on peut légitimement le supposer. Merci aux Boillat de me corriger sinon. Bravo à Swissmetal pour la précision) aurait enregistré pour 771,6 tonnes de commandes (en temps normal, sans le tiers de son personnel licencié, la Boillat produit un peu plus de 1000 tonnes par mois, donc les commandes entrent très bien). A la semaine 19 (la deuxième semaine de mai), la Boillat aurait produit 159,5 tonnes. A ce rythme, la Boillat est capable de produire autour des 630 tonnes par mois. Il y a donc plus du double de commandes en 2 semaines que de capacité à produire en un mois. Sur ce, tournons la page, en gardant ces chiffres à l'esprit, ça va être drôle.
La seconde page commence par "Un mot de Roderick Tanzer". Tout d'abord, une séquence délation: on peut lui envoyer des emails, l'adresse étant fournie. Mais les Boillat peuvent aussi lui faire un petit billet, comme dans les salles de classe de notre enfance, et le donner à Anne-Marie Minder, qui se chargera de le transmettre (après l'avoir lu, bien sûr, comme on sait). Enfin, il est possible de fixer rendez-vous à Rodi quand il passe à Reconvilier. A la question: "pourquoi ais-je accepté ce poste?" Il répond que "l'être humain grandit en soumettant à de tels challenges". Merci, Rodi, de nous apprendre que servir de chair à canon au maîîître te grandit, c'est tant mieux pour toi!
Mais voici le meilleur, tenez-vous bien: "Je pense que ce sera dur, voire très dur, nous avons sérieusement ébranlé la confiance que nos clients avaient placée en nous". Revenons à la page une, et revoyons les commandes: il y a plus de commandes que la Boillat ne peut en honorer. 2 fois plus. Oui, Rodi, les clients ont perdu toute confiance en Swissmetal, mais pas en la Boillat. Non, Rodi, tu ne sais pas compter, tu as fait trop de petits billets, quand tu étais à l'école. Tu espère "retrouver le niveau de services auquel nos clients étaient habitués"? Avec toi, ce ne sera pas demain la veille, même si tu évites soigneusement de faire allusion à une "équipe maladie" pour te faire bien voir. Dans le prochain numéro du Boillat hebdo, pourquoi ne pas mettre une petite annonce comme "Rodi le danseur cherche boulier pas cher, neuf ou usagé"?
Et ça continue... Rodi veut "essayer de contribuer un tout petit peu à sauver 250 emplois et à faire vivre 250 familles dans la région". Roderick Tanzer est un ange, qu'on se le dise! Ou, plus pragmatiquement, Martin Hellweg et Sam Furrer lui ont soufflé ce qu'il devait écrire dans le creux de l'oreille. Quelle mélasse!
Dans les brèves, on apprend que Swissmetal engage une personne supplémentaire pour gérer les lienciements, que le four Solo remarche (pas pour longtemps, vu l'état de la maintenance), que Jürg Müller, l'expert, viendra le 24 mai (enfin une information!) et que le conseil d'administration se réunira le 23 mai. Les jubilaires félicités sont tous 3 licenciés. Comme c'est fin.
Enfin, Boillat hebdo nous présent Eddy Houlmann, le seul jurassien avec Jepeto qui soit dans les hauteurs de Swissmetal (mais Jepeto s'est trop grillé pour figurer dans Boillat hebdo). E. Houlmann sert donc d'étiquette AOC à Swissmetal, pour l'occasion. Il s'est engagé en mars chez Swissmetal et travaille au service financier du groupe. Il parle de challenge, et on confirme: travailler pour Martinou, c'est un sacré challenge!
Quel journal quand même. Nous sommes pourtant bien sur terre...
La réunion du personnel de vendredi
Différée sur le blog, cette nouvelle n'en mérite pas moins d'être mentionnée. Henri Bols avait convoqué les Boillat pour une réunion dédoublée (à cause des horaires d'équipe). La première réunion est arrivée à son terme, tandis que la seconde a été interrompue, suite à l'évanouissment de Maria, une Boillat, qui s'est bien remise et remercie tout le monde pour les attentions chaleureuses (Henri Bols n'est pas compris dans le lot). Max Locher, membre du conseil d'administration de Swissmetal, était présent, pour débiter un flot d'âneries assez phénoménal. Il aurait signalé que, si les choses se passent comme ça (à savoir selon la méthode Hellweg) dans l'industrie de l'aluminium elle peuvent très bien se passer comme ça chez Swissmetal. Et na! A part ça, il dormait durant la rencontre entre Swissmetal et les Boillat à Bienne: quelle image de marque pour l'indutrie de l'aluminium.
Souvenons-nous: Max Locher était CEO d'Aluminium Laufen, et en préside actuellement le conseil d'administration. Le poste de CEO est occupé depuis 2005 par Alex Kummer, ancien CEO de Keramik Laufen. Et Keramik Laufen était dirigé, avant ça, par Martinou, lequel a été introduit chez Swissmetal par Ivo Gerster, ancien président du conseil d'administration de Keramik Laufen, et grand manitou industriel de Laufon. Que le monde est petit. Et Laufon, encore plus! Mais M. Locher a effectivement raison: il n'y a rien d'anormal à ce que ses petits copains de Laufon ne mettent pas en pièces Swissmetal en lui demandant son aide.
A part ça, Henri Bols a fait part de son désir de déplacer la Schumag 6, une machine stratégique, à Dornach, contre toute raison (la matière qui y passe provient de Reconvilier, et la main d'oeuvre aussi). Des précisions à ce propos suivront.
Les contrats
Les contrats d'embauches actuellement proposés par Swissmetal aux Boillat qu'il est prévu de réengager sont désormais disponibles en ligne (page 1, page 2 et page 3). Pour un commentaire sur ces contrats, on peut se référer à cet "édito". De quoi vérifer qu'aucune mention de la CCT n'y figure. Voilà un information factuelle, exclusive, et tout de suite, telle qu'on n'en trouve pas dans Boillat hebdo.