mercredi, mai 31, 2006

Départs

Mise à jour: Apéro à 17H chez Zaza (à la Lingotière donc). Chacun amène ses chips et autres olices, Zaza vend les boissons à prix coûtant. Chacun est le bienvenu!


Aujourd'hui, ce sont de nombreux Boillat qui vont quitter, contre leur gré, leur usine, suite à leur licenciement. Avec le retour des cadres de Dornach et des kapos, après 2 jours d'endoctrinement, la direction de Swissmetal va certainement profiter de l'occasion pour tenter d'écraser ceux qui restent.

"Un Voisin" a, pertinemment, rappelé la réponse du Conseil fédéral (le 17 mars 2006) à une interpellation du Conseiller national Jean-Claude Rennwald (déposée le 30 novembre 2005). Citation de la réponse: "La société Swissmetal a communiqué qu'une quarantaine d'emplois sur 320 à Reconvilier disparaîtront prochainement et en tout 80 d'ici 2010".

A ce propos, le Journal du Jura publie aussi un article, dans lequel Philippe Oudot relève que Swissmetal a refusé aux licenciés de suivre des cours de formation organisés par l'ORP, durant leur période de dédite.

De plus, l'idée d'un apéro chez Zaza (les initiés sauront donc où) a été lancée sur le blog. Aux Boillat de voir qu'en faire.

Karl n'aime pas se lancer dans l'exercice qui va suivre, mais le fait quand même (aïe!), et espère que ce n'est pas insoutenablement mauvais (Karl avait-il bu un verre de trop, au moment de faire son "édito"? Allez savoir ce qui lui passe par la tête, des fois)... Mais sinon, que dire? Et que faire? Nous sommes tous, je crois, émus et tristes face à la mise en oeuvre du massacre perpétré contre les Boillat. Donc, voici la contribution de Karl:

Licenciés, licenciés
Mis dehors, jetés
Et qu’ont-ils fait, ces révoltés?
Travaillé, travaillé,
Travaillé encore, dans le bruit, dans la chaleur
Haut les cœurs!

Elle a une âme, la Boillat
Qu’on nous dit
Elle vit
Mais là?
Elle pleure, blessée.

De tout coeur avec vous les Boillat, ceux qui partent, comme ceux qui restent. A tous, Karl souhaite le meilleur des avenir, dans la nouvelle Boillat ou ailleurs.

Nous nous battons pour la victoire.

mardi, mai 30, 2006

Ca mitonne et ça mijote

Ca mitonne

Finalement, ils sont à Interlaken, les cadres de Swissmetal. Quoi de plus idyllique pour nous cuisiner une contre-offensive? Ce petit sacrifice pécunier (sur le dos de Swissmetal toutefois) est en partie dû, peut-on supposer, à une volonté de restaurer la confiance en la santé financière du groupe qui est, comme dirait Henri Bols, "au bord de la f..." (non, il ne veut pas parler de la "fête", même s'il est certainement un fan de La Boum. Nous, ce serait plutôt le big bang, tiens). Mais ce petit extra à Interlaken est aussi dû, sans doute, aux goûts de luxe de Martinou, qui aime tant étaler son argent sous le nez des personnes à hypnotiser.

Alors, que préparent-ils, là-bas? Nous le saurons tout bientôt, mais la surprise ne viendra que de l'absence d'humanité et de sérieux qu'il faut pour appliquer le genre de projet discuté. Karl doute que les débats portent sur la vente de la Boillat.


Ca mijote

Là, on se trouve côté Boillat. La fin du mois approchant, de très nombreux licenciés vont quitter officiellement la Boillat. Là, les histoires de machines qui seraient déplacées soulèvent un tollé.

Quant aux chiffres des commandes, publiés dans Boillat hebdo N°2, on se demande toujours ce qu'ils valent, quand on sait combien de ces commandes sont ventilées vers les sites de Dornach et Lüdenscheid (qui, pourtant, tournent depuis toujours à plein régime et sont très bénéficiaires).


Bref

Eh oui, bref... Car lundi comme mardi, c'est l'attente. Ainsi, pour que cette dernière ne soit pas trop pénible, on peut espérer qu'un des membres de la secte du chemin lumineux aura la brillante idée d'aller squatter un ordinateur, pour nous poster quelques informations. Franchement, ils en ont marre, les cadres de Dornach. Même avec eux, Martin Hellweg doit être passé depuis longtemps au stade supérieur, c'est-à-dire du susucre au bâton. Rêvons un peu: l'un d'eux n'aurait-il pas envie de relever la tête et de briser le silence? Rêvons beaucoup...


Les Boillat à Genève

Lundi soir, une délégation de la Boillat était à Genève, pour y discuter de leur combat. Karl a eu peu d'écho de cette soirée, mais il semble qu'elle s'est bien déroulée. On s'en doutait, car les Boillat savent de quoi ils parlent, et en parlent bien.

Jean-Michel Bonvin, professeur de sociologie à l'Université de Genève, a donné une conférence dans ce cadre. Vu l'article de Philippe Oudot dans le Journal du Jura, c'était intéressant. On y remarque bien une chose, qu'on reverra pendant encore de très longtemps: la lutte des Boillat fera date. Mais elle n'est pas encore terminée...

lundi, mai 29, 2006

De retour!

Finalement

Cette fois, Karl est sorti de son hibernation. Groar, que c'est dur!

Par contre, il y en a qui, lundi et mardi, vont avoir l'occasion de dooormir pas mal. C'est que ça déprime sec, semble-t-il, tout en haut de la hiérachie swissmetalienne. "O raaage, ô désespoaaar, ô vieillesse ennemiiie!", sont-ils certainement nombreux à se dire! Par contre, "N'ais-je donc tant vécu, que pour cette infamie?" (le vers suivant de la pièce), sera plutôt réservé aux 3 jubilaires licenciés fêtés dans le numéro 1 de Boillat hebdo.

Car, au fond, que penser face à tout cet immense gâchis? Toujours du côté de Dornach, il y en a qui doivent fredonner: "Je n'aurai pas le temps, paaas le temps. Même en 100 ans, la Boillat n'ira pas, pas avec moi. Des milliers de jours, c'est bien trop court, pour les mettre au pas".

C'est pourquoi la contemplation peu sereine de cet état d'esprit a motivé Martin Hellweg à inviter tous les cadres qu'il a à sa botte au sein d'un "stage" de putré... -pardon- de préparation mentale dans un camp de rééduc... -pardon- de vacances. C'est le dernier arrêt avant la mine de sel, qu'on se le dise! Le doute s'est insinué profond dans l'esprit des admirateurs du maîîître, et voici venu le temps de l'extirper, tel le fruit du ver.


A la TSR

Comme vous savez, Karl était à la TSR (au 12H45 du vendredi 26 mai 2006. Choisir l'émission en haut à gauche, puis utiliser le petit calendrier. Ce reportage était aussi visible sur la TSI, au journal du soir). Accepter de faire ce reportage, à cause des questions d'anonymat, a été un choix difficile. Mais voilà, faire parler de la Boillat à la télévision a fait pencher la balance. J'espère que ce choix vous a paru correct.

Je ne sais pas pour vous mais, pour ma part, quand passe l'image de Martin Hellweg, et qu'on entend "Martinou" sur la bande-son, puis rebelote avec Friedrich Sauerländer, "Fridou pour les intimes", c'est un éclat de rire garanti. D'ailleurs, merci à Mario Grünenwald d'avoir expliqué aux téléspectateurs que les surnoms, dans le Jura-bernois, ça ne manque pas.

Par contre, pour Sam Furrer, il en va tout autrement. Là, en continuant dans la veine lyrique, après avoir pillé Corneille et Fugain, Karl a presque envie de chanter "Saaam, je vous aime!", à la Julien Clerc. Pourquoi? Parce qu'il est tellement mignon, Sam, quand il s'applique pour faire de jolies expressions faciales: souriant pour parler du caractère humoristique du blog, Sam se renfrogne, l'air triste et paternaliste, quand vient le terrible moment de parler de ce crève-coeur qu'est l'usage du mot "kapo", issu "du vocabulaire nazi". Corrigeons-le tout de suite, "kapo" n'est pas un terme du vocabulaire nazi (voir, par exemple, Si c'est un homme, de Primo Levi). C'est plutôt un terme issu du vocabulaire des victimes du nazisme, ce qui n'est pas tout à fait la même chose.

Le terme "kapo" a longuement été discuté ici. Il ne s'agit pas de faire penser que la direction de Swissmetal est composée de nazis. Il s'agit de relever le fait que, dans toute dictature, on ressort le même genre d'outillage, à des degrés divers. Mais, si le degré varie énormément, le principe reste. Dès lors, dans cette optique, l'usage d'un tel terme est-il vraiment impropre?

Sam Furrer a néanmoins bien maîtrisé son interview. C'était de l'excellente communication, pour une fois. Comme on peut le voir, par exemple, dans L'Art d'avoir toujours raison [et de se faire détester de tous], de Schopenhauer, il faut toujours se ménager les rieurs du public. C'est un impératif pour gagner ses faveurs. Donc, il ne faut surtout pas apparaître comme quelqu'un qui n'a pas d'humour, même si l'objet du gag, c'est vous-même. D'où le fait que Sam Furrer, avec un petit sourire étudié, a dit trouver le blog drôle. De plus, le petit acte de pouvoir consistant à poser soi-même les limites de l'humour, en en appelant à la compassion dudit public (du genre "Il nous traite de nazis, je vous jure... Tout de même, regardez-moi, je n'ai pas l'air d'un nazi. Je suis comme vous, je vous parle, j'ai un regard tendre, un coeur qui saigne face à ces méchancetés"), c'est très bien joué.

Le fait d'avoir défini le blog en laissant un pseudo-choix est aussi bien senti. Le blog est "satyrique" ou "humoristique": l'auditeur a l'impression que Sam Furrer ne l'oblige pas à opter pour sa définition, mais lui laisse une alternative (qui n'en est en fait pas une). Ce faisant, il définit le contenu du blog comme humoristique (ou satyrique, ça ne change rien), et peut ainsi éviter d'entrer en matière sur le sérieux, ou non, des informations qui s'y trouvent. C'est parfois drôle, d'autres fois lourd, mais ça ne va pas au-delà. Joli travail, Sam, tu échappes à la mine de sel!

Enfin, l'erreur à ne pas faire, pour la direction de Swissmetal, eut été de ne pas se prononcer sur le blog, signe d'énervement, ou signe qu'ils ont quelque chose à cacher à ce propos.

Le seul défaut de toute cette belle affaire, finalement, est de se demander: qu'est-ce qui est le pire? 133 licenciements de représailles, des contrats qui ne respectent pas la CCT, du mobbing et la destruction d'une entreprise compétitive? Ou bien, l'usage du terme "kapo"?


Torchinou 2

Karl se permet de rebaptiser Boillat hebdo en Torchinou, puisque des commentaires vont dans ce sens. Donc, le numréro 2 du Torchinou est sorti. Dire que chaque semaine, maintenant, il faudra subir ça... On a beau le savoir, ça fait toujours un choc (c'est le but d'ailleurs, de nous avoir à l'usure). Voici donc la page 1, et la page 2.

A ceux qui se demandaient si ceux qui ont inscrit leurs souhaits à 3 jubilaires licenciés, étaient bêtes ou méchants, la réponse est venue dans le numéro 2: ils sont surtout bêtes. Le jubilaire de la semaine est en effet un employé non licencié. Comme quoi quand ça ne leur coûte rien et qu'il ne faut pas toucher à la "stratégie", ils font des efforts, là-haut. Pas trop quand même, n'exagérons rien, et voyons la suite.

L'"Editorial" résumé abruptement en une phrase: Boillat, collaborez, pas comme des collaborateurs, mais comme des collabos.

Un article de Jépéto parle de l'alliage NP6, qui est plein d'avenir. Sauf que pour ça, il faudrait pouvoir le fabriquer. Déjà qu'en temps normal (quand le personnel du laboratoire n'est pas intégralement licencié), c'est un alliage difficile à produire, et en développement... Alors maintenant, ils peuvent encore attendre un peu, les clients. Swissmetal prend des commandes, lit-on? Et un jour, on entendra le refrain connu, selon lequel Swissmetal n'honore pas ses engagements.

Pour les "Quelques chiffres", patatra, il y avait une faute, de 500 tonnes. Donc, cette fois, il y a 500 tonnes de moins dans les commandes. Mais les chiffres sont toujours aussi difficiles à retrouve, comcomparer. Notamment, si l'on extrapole selon le calcul effectué pour le tableau du Torchinou N°1, on se me c'est amusant, avec plus de production que de commandes. Donc, il devient impossible de comparer les chiffres proposés. Là-dessus, il est certain qu'ils ne risquent pas de s'améliorer. Reste donc à trouver des chiffres qui soient vrais, et comparables.

A la page 2, on lit que Daniel Rérat est le préposé à l'environnement, ce qui est exact. De manière plus générale, il s'occupe de la sécurité (enfin, il essaie). Pourtant, Daniel Rérat, dans le Journal du Jura de jeudi, était l'interlocuteur de Philippe Oudot à propos de l'assurance qualité et de la reconduction de la norme ISO pour les produits de la Boillat. Normalement, c'est Dominique Klein qui occupe le poste de directeur de l'assurance qualité (depuis que le vrai responsable a été licencié). Bizarre, bizarre... Déclin serait-il devenu à ce point imprésentable? Daniel Rérat aurait-il tout à coup la science infuse (hum...)?

Comme chaque semaine, Boillat hebdo nous présente aussi les portrait de quelqu'un du coin, bien francophone, etc. Pauvre victime, dont on a simplement recopié le CV. On descend vite dans la hiérachie, en plus. Au début, on avait le chef du controlling, et maintenant, il s'agit d'une sorte de stagiaire de haut vol. La semaine prochaine, la bonne pâte du terroir en bas de la page 2 risque de faire partie des licenciés, à ce rythme.

jeudi, mai 25, 2006

Court mais bref

Brèves

La pétition en est à sa 10'000e signature enregistrée! D'après une estimation "optimiste", il reste 3'000 à 5'000 signatures à saisir. Bravo et merci à toutes ces personnes, qui travaillent tant à récolter et à enregistrer les signatures!

A Genève, le 29 mai, aura lieu une conférence tenue par des Boillat, à l'Université. Si vous trouvez qu'Internet ne remplace pas une poignée de main, le moment est venu pour une poignée de main!

L'expert est passé à la Boillat le mercredi 24 mai. Il est arrivé en retard à la Boillat, étant donné qu'il avait un rendez-vous imprévu, le matin, avec Rolf Bloch. Le soir, il avait rendez-vous chez Swissmem, probablement avec Thomas Daum. Karl a comme l'impression que le rapport de l'expert sera salé. Très salé. Puisse-t-il être rendu public!


Résumons (fin)

Après un premier mai très Boillat, il est l'heure de proposer quelques réflexions sur le rapport annuel 2005 (toujours pas traduit en français, mais bien sûr contre leur gré), et le rapport du premier trimestre 2006, de Swissmetal, dans l'"édito" du 3 mai (ou l'on apprend que Daniel Brendel s'est fait virer), et celui du 5 mai. L'état financier de l'entreprise, l'état du stock, etc. y sont étudiés. L'ensemble de l'analyse de ces rapports est regroupé dans ce document. Aussi loin que mes informations portent, cette analyse, réalisée grâce, notamment, à "Al", est assez correcte.

Le 6 mai est publié une lettre envoyée par les comissions du personnel de la Boillat à Friedrich Sauerländer. Les problèmes rencontrés par la Boillat y sont exposés, ainsi que la responsabilité accablante de Swissmetal. La réponse à cette lettre sera publiée dans l'"édito" du 10 mai. Elle est signée... Henri Bols. Fridou aurait-il peur de se mouiller? Toujours le 10 mai, il est indiqué qu'à la Boillat, une caméra, placée discrètement, a été découverte.

Le 15 mai commence le périple, en images, de Martinou à la recherche d'un banquier qui ne serait pas au fait de la situation de Swissmetal.

Le 18 mai, c'est le jour de la remise des prix de la souris d'or. Karl est un poil stressé. De plus, on trouve un communiqué d'Unia, du 17 mai, et la réponse, presque illisible en français, de Swissmetal. Le réengagement de 30 Boillat licenciés, sur base de contrats de travail illégaux au regard de la CCT (qui n'est même pas mentionnée dans lesdits contrats!), est abordé. Un second "édito" sera écrit le même jour, pour fêter la victoire d'"Une voix pour la Boillat" au concours de la Souris d'or.

L'"édito" du 20 mai étudie le premier numéro de Boillat hebdo, une publication destinée à faire dooormir les Boillat. Les contrats de travail y sont aussi publiés.



Petite pause pour Karl durant ces jours fériés. Il n'y aura pas d'"édito" ces 2 prochains jours, à part, bien sûr, s'il se passe quelque chose d'important. Merci pour votre compréhension, et profitez bien de ces quelques jours!

PS: il semble que quelqu'un a pris des photos du site de Dornach. Est-il possible de m'en faire parvenir par email? Merci!

mercredi, mai 24, 2006

Le train train pas quotidien

Sur le blog

Depuis la Souris d'or, on peut constater l'arrivée de nouvelles personnes sur le blog. Bienvenue à elles! A cet effet, Karl rappelle les règles en vigueur:

Liberté d'expression aussi large que possible, à l'exception des menaces et injures. Une tolérance aussi grande que possible est néanmoins appliquée. Les commentaires ne sont pas filtrés et sont, éventuellement, retirés à posteriori, sur demande ou sur décision de Karl. Le retrait d'un commentaire fait généralement l'objet d'une explication.


Aux "habitués"

Merci de faire preuve de tolérance vis-à-vis des nouveaux arrivants. Parfois, des commentaires sont un peu mal pris, certaines choses ayant, par exemple, été débattues et conclues voilà un bout de temps. Une question que vous considérez comme maladroite n'est pas nécessairement une provocation. Dès lors l'argument limpide peut aisément remplacer l'offensive verbale. Vous connaissez le dossier, et vous savez pourquoi vous vous battez... Plein de bonnes raisons pour le montrer!

Aux nouveaux arrivants

Merci de ne pas oublier, lorsqu'une remarque vous froisse, que ce blog est la représentation virtuelle d'un champ de bataille. La situation que vivent les Boillat est extrêmement dure, vous le savez: les nerfs de certains sont à vif, parce qu'au front, ce qui se passe est terrible. Lorsqu'une réponse qui vous est faite est brusque, n'oubliez pas ces éléments... Elle est peut-être, par exemple, écrite par quelqu'un qui a perdu son emploi, et est dans le dilemme de signer ou non un nouveau contrat -illégal- avec Swissmetal, pour ne pas être pénalisé par le chômage.

A tous

Comprendre avant de juger... C'est la clé d'un échange fructueux. "Une voix pour la Boillat" a été conçu dans l'espoir d'être un pont entre les Boillat et l'extérieur. Cette voix a été conçue, aussi, pour refléter honnêtement la réalité. L'objectif n'est pas de séduire, mais de montrer. Tout le contraire de Boillat hebdo (voir cet "édito"), un torchinou de Martinou, où l'on félicite des jubilaires licenciés un mois plus tôt, et où les chiffres contredisent les lettres.

Merci à tous pour votre participation!


Le stock

Nos amis les 2 verres d'il y a quelque jours avaient inventé un mot, la "viditude" (l'idée venait bien sûr de celui qui était plein). Voilà qui définit bien l'état du stock de la Boillat. Pour mémoire, voici une photo du zinc qu'on trouvait au sous-sol de l'usine 2, le 15 mars 2006:



Aujourd'hui, il y en a... moins. Et c'est ce qui reste pour toute la Boillat (c'est au milieu, côté droit, la pile grise):

C'était le jeu des quelques tonnes de différences... Les avez-vous toutes trouvées? Si vous désirez faire encore quelques parties, d'autres vues du stock, tout aussi édifiantes, sont visibles sur le site de JB.

De plus, Swissmetal a décidé aujourd'hui d'économiser de l'argent très intelligemment. Le contrat avec CFF-Cargo étant devenu plus coûteux (60'000 francs pour une rotation quotidienne, contre 88'000 francs pour 3 rotations quotidiennes auparavant), Swissmetal a décidé de le résilier. Mais que va devenir Gfellander, le chef de gare? Martinou n'a-t-il donc aucun amour pour ses plus fidèles exécutants?

Le wagon transportait, jusque là, de la matière entre les 2 usines de la Boillat. En lieu et place, une personne a été réengagée pour faire le transport par camion. Je vous laisse calculer l'économie réalisée (on parie sur moins de zéro?). Notons aussi que le transport qui devient le plus difficile à effectuer est celui des billettes, de la fonderie de l'usine 2 aux presses de l'usine 1.

Plus de stock de matières premières, et plus de wagon pour transporter les billettes? A quoi cela nous mène-t-il? A l'arrêt de la fonderie, tout simplement. Martinou continue à foncer comme un buffle, comme si tout se passait selon ses plans. Il oublie néanmoins un petit détail: rien ne se passe selon ses plans.

On peut donc se faire une idée du mouvement en cours, en ajoutant encore 2 indices: il a été signalé sur le blog que Swissmetal ne prendrait plus les commandes de moins de 500 kilos. De plus, la direction a prévu de déplacer la Schumag 6 (en photo ci-après) qui fonctionne essentiellement, et à plein régime, pour produire de la matière destinée à Bic (des barres de laiton). Et la production que Swissmetal ne peut pas déplacer (les maillechorts de Premec, par exemple, dont la valeur ajoutée est énorme)? "Viditude", ça doit être le mot.

Le mouvement amorcé est donc le suivant: déplacer la production destinée à certains clients de la Boillat vers Busch-Jaeger et Dornach. Quels clients? Ceux qui accepteront, et ceux pour lesquels il est envisageable de produire ailleurs, parce que les machines à déplacer sont peu nombreuses, ou qu'il n'y a pas besoin d'en déplacer. Le savoir-faire? Ca ne se chiffre pas, donc ça ne compte pas. Donc, pas de problème à produire ailleurs... Décidément, Martinou aura encore des surprises, que son esprit étriqué aura toutes les peines du monde à analyser. Néanmoins, ces déplacements de machines ne seront probablement pas suivis les bras croisés, car ce serait un signe de résignation, qui permettrait à Martin Hellweg de déclarer le conflit terminé.

La Schumag 6, comme on le voit, reçoit du fil sous forme de grosses bobines (la bobine est au coin supérieur gauche), le redresse pour qu'il soit rectiligne, et le débite sous forme de barres, dont les extrémités sont taillées d'une manière bien particulière. Le but est d'obtenir des barres parfaitement droites (qu'on voit au milieu inférieur de l'image), et dont la taille des extrémités est très précise. Une barre non homogène, une barre rayée, une barre pas parfaitement droite, une barre dont la pointe n'est pas tout à fait centrée... Poubelle! En ce moment, d'ailleurs, à peu près tout ce que produit la Boillat est hors tolérances. (Merci de me corriger si je ne suis pas exact. Merci à C. et B. pour les photos!).

Autres nouvelles

Dans le journal du Parti radical bernois (Berner Freisinn ou Les radicaux) du 22 mai, Paul Sonderegger, ancien directeur de la Boillat, a publié un article que voici.

Après Swissmem, c'est au tour de la SSE (Société suisse des entrepreneurs) de quitter Economiesuisse. Ce qui se divise s'affaiblit... Et ce n'est donc pas une mauvaise nouvelle si Thomas Daum, le porteur d'eau de Swissmetal, a d'autres chats à fouetter. On espère néanmoins qu'il lui restera un peu de temps pour traiter l'illégalité des nouveaux contrats de travail de Swissmetal.

mardi, mai 23, 2006

Brosser le tableau (à la brosseuse)

Stratégie

Il s'agit ici de parler de la stratégie ("ensemble d'actions coordonnées, de manoeuvres, en vue d'une victoire". Le Petit Robert), et pas de la "stratégie" (artifice hellwegien fumeux). Quelle stratégie les Boillat peuvent-ils suivre pour vaincre Martinou et sa bande? La question a fait l'objet d'un long et intéressant débat sur le blog, dans les commentaires. Il s'agit ici d'exposer, sous une forme lisible, les différentes options, leurs avantages et leurs inconvénients.

La question de la transparence se pose. Faut-il avertir Martin Hellweg, via "Une voix pour la Boillat", des préparatifs et des décisions en cours? Assurément, la transparence a ses limites. Mais, tant qu'il ne s'agit de fixer qu'un cadre, et de débattre de propositions sans décider de quelque chose, on doit pouvoir se lancer.

De toutes façons, même si les apparences indiquent parfois le contraire, la transparence et la démocratie sont garantes d'une efficacité supérieure à celle de l'opacité et de la dictature, telles que Martinou les pratique. Le seul défaut de la première méthode est qu'elle doit obtenir les faveurs des participants pour fonctionner, et qu'elle doit donc correspondre à peu près à leurs aspirations. Dans le cas de la Boillat, ces aspirations sont claires, et partagées. Martinou, quant à lui, est un dictateur, parce que ses projets ne doivent être connus que de lui pour qu'il atteigne ses buts.

Tout d'abord, quand on parle de stratégie, il faut définir des objectifs. L'objectif central du combat des Boillat a toujours été d'arracher la Boillat à Martin Hellweg, au moins en le faisant quitter Swissmetal, et au mieux en rendant la Boillat totalement indépendante de Swissmetal. Une solution intermédiaire, où Martinou et la Boillat seraient encore dans la même entreprise, suite à un accord négocié, est utopique: Martin Hellweg et ses sbires veulent la mort de la Boillat. Ils la voulaient, à la base, pour se remplir les poches, et maintenant ils la veulent aussi par esprit de vengeance. Comment atteindre l'objectif?


Reprise de la grève

Avantages

Montrer à tous (autorité, actionnaires, etc. Notamment à Joseph Deiss, pour qui l'essentiel réside dans le fait que le travail reprenne...) que le conflit n'est pas terminé. Il semble néanmoins que ça se sache assez bien, même sans grève.

Revenir à une action collective, menée de manière collective.

Tenter activement d'atteindre l'objectif.

Inconvénients

Rompre la médiation.

Donner un prétexte à Martin Hellweg pour fermer la Boillat, et faire porter la responsabilité de tous les maux du monde aux Boillat.

Se mettre à dos certains soutiens (dont des clients, les autorités, etc.).


Grève à l'envers

Cette solution consiste à faire revenir tous les Boillat, licenciés ou non, au travail, et à faire fonctionner la Boillat de manière sérieuse et efficace.

Avantages

Coup d'éclat médiatique.

Possibilité de servir les clients.

Revenir à une action collective, menée de manière collective.

Tenter d'atteindre activement l'objectif.

Inconvénients

Dans l'hypothèse où cela se fait sous le patronnage de Swissmetal: renflouer les caisses du groupe. Probablement la chose à ne pas faire, donc.

Dans l'hypothèse où cela se fait contre le gré de Swissmetal: se mettre hors la loi (la propriété privée, en Suisse, est très protégée).

Rompre la médiation.

Le stock est vide, donc comment faire fonctionner l'usine. Une action illégale empêcherait probablement les clients de la soutenir.

Infrastructure très lourde (facturations, comptabilité, remplacement des personnes ayant trouvé un nouveau travail, etc.).

Problèmes informatiques (plus de logiciel de PAO et nécessité de réorganiser le réseau).



Statu quo

Cette solution consiste à en rester à la situation actuelle, et à laisser la direction de Swissmetal s'empêtrer dans ses propres contradictions.

Avantages

Fait perdre de l'argent à Swissmetal sans entrer dans l'illégalité.

Assure des salaires payés par Swissmetal.

Oblige Swissmetal à assumer la responsabilité de ses échecs.

Maintient un contrôle des Boillat sur l'usine, puisqu'ils y sont présents, tout en empêchant Swissmetal de la fermer (s'ils avaient pu, ils l'auraient certainement déjà fait).

Inconvénients

Peu d'action collective, et pas menée collectivement.

Passivité pesante face à la situation.

Lenteur du processus.

Risque plus élevé de déplacement de machines (même si un déplacement de machines ne signifie pas pour autant qu'elle fonctionneront une fois ailleurs) et de Boillat qui quittent leur emploi.

Il est possible, bien sûr, que certains points soient négligés ou mal estimés: à vous de le dire. De plus, il faut noter que, si la seconde grève était une nécessité, Swissmetal a néanmoins commencé à se fissurer après la reprise du travail, quand on a pu voir l'encadrement de Dornach à l'oeuvre (Si on peut appeler ça "l'oeuvre"). Là, quelque chose s'est cassé dans la direction de Swissmetal, et Daniel Brendel, ainsi que Walter Haüsermann, en ont fait les frais (et d'autres, n'est-ce pas Henri, ne doivent plus trouver leur travail très agréable).

Si le free cash flow (argent liquide disponible) à la fin 2005 tournait autour de 5 millions, il était négatif de quelques francs à la fin du premier trimestre 2006. Donc, Swissmetal a des problèmes de liquidités. De ce fait, Swissmetal ne peut pas se payer une fermeture de la Boillat, d'autant plus que les réactions opposées à une telle action seraient très fortes.

Les déplacements de machines, les contrats de travail illégaux, le Boillat hebdo, font tous partie d'un jeu de carotte et de bâton: pousser une partie des Boillat à la rupture (grève ou autre) et en faire dooormir une autre (ce qui marche assez mal). Pourquoi tenter de pousser les Boillat à la rupture? Pour leur faire porter la responsabilité de la situation lamentable de Swissmetal? Pour tenter de résoudre le problème par un coup de force, si l'opportunité se présente? Quoi qu'il en soit, on peut penser que les provocations sont volontaires...

Pour conclure, je me lance un peu, et cette remarque est à débattre: il me semble que les Boillat, en ce moment, sont dans une meilleure posture que la direction de Swissmetal. Même si la situation, côté Boillat, est très dure, je pense qu'elle n'est pas aussi dure que celle qu'affronte la direction de Swissmetal (je parle en termes stratégiques, pas humains). Inexorablement, si les choses continuent ainsi, Swissmetal va mourir, par la faute de Martinou. Et ça commence à se savoir. Bien sûr, il est possible qu'il ait encore de solides cartes à jouer, mais pourquoi ne les joue-t-il pas maintenant, alors?

Au mois de mai, fais ce qu'il te plaît, dit-on... Mais cette année, pourquoi ne pas reporter le dicton au mois de juin?


Nouvelles

Swissmem a annoncé sa décision de quitter Economiesuisse. Jusqu'à nouvel avis, ça ne change rien pour la Boillat, mais voici toujours une analyse de Jean-Claude Péclet dans Le Temps, et une dépêche annonçant la nouvelle.

Philippe Oudot, dans le Journal du Jura, revient sur le déplacement éventuel de la Schumag 6, et l'absurdité totale d'un tel déplacement. Il relève aussi que, si aux Boillat la direction de Swissmetal parle de 30 "annulations de licenciements", Sam Furrer reconnaît qu'il s'agit en fait, juridiquement, de réengagements (à d'autres conditions, donc).


Résumons (suite II)

L'"édito" du 10 avril s'interroge sur les élections bernoises du 9. Y a-t-il eu un "effet Boillat"? Annelise Vaucher, candidate malheureuse à l'exécutif, a-t-elle échoué à cause de son absence de soutien (sinon dans une ombre très opaque) à la cause des Boillat? Maxime Zuber doit-il une partie de son succès à son travail en faveur des Boillat?

Mercredi 12 avril, l'"édito" annonce que le passage du 100'000e visiteur sur le blog est imminent. De son côté, Swissmetal annonce que les derniers apprentis de la Boillat (ils n'étaient plus beaucoup, depuis que Martinou avait décrété les apprentis trop coûteux) seront replacés dans d'autres enteprises, faute de personnel disposant des qualification requises pour les former.

Le 17 avril paraît la traduction d'une interview de Martin Hellweg dans la NZZ. Cette traduction sera d'ailleurs reprise par... Swissmetal! Et quelle interview! Martinou a dû agiter tout son réseau de relations pour obtenir un entretien aussi complaisant.

Le 18 avril, Françoise, une Boillat, répond aux accusations selon lesquelles il y aurait de "faux-malades" parmi les Boillat.

Qui est l'expert? C'est la question à laquelle l'"édito" du 20 avril tente de répondre.

Le 27 avril, la démission de Joseph Deiss est abordée. De plus, l'interview de Martin Helwleg dans la NZZ a fait des remous, et de nombreuses réponses ont été envoyées, dont 2 qui ont été publiées. La Basler Zeitung du jour présente le rapport sur la contamination des sols autour de l'usine de Dornach: il est clairement plus inquiétant que prévu. A la Boillat, Henir Bols n'a pas réussi à placer des Boillat à des postes à responsabilité, sous ses ordres: il n'y aura pas de bonne nouvelle à annoncer pour Martin Hellweg lors de sa prochaine conférence de presse, durant laquelle Swissmetal présentera ses résultats. De plus, une des 3 portes disparues est de retour!

Au 29 avril, Swissmetal présente ses résultats annuels 2005, et les résultats du premier trimestre 2006. 2005, une année sans grève, est manifestement sauvée par les bénéfices dégagés par la Boillat, même si Martin Hellweg met, à tort, la faute sur la conjoncture. Quant au premier trimestre 2006, les résultats montrent bien que Swissmetal est financièrement mal en point: la grève et l'absence de productivité de la Boillat, ainsi que l'achat déraisonnable de Busch-Jaeger, ont vidé les caisses du groupe, qui ne peut plus compter sur sa seule usine rentable.

Suite et fin dans le prochain "édito"!

lundi, mai 22, 2006

Le plus dur: trouver un titre

Un ajout à cet édito a été effectué, titré "Torchinou"

Une petite Schumag, qui décolle?

La Schumag 6 sera-t-elle déplacée? Ou pas? Affaire à suivre. Le déplacement de machines de la Boillat vers Dornach ou Lüdenscheid est une perspective qui fait saliver Martinou depuis longtemps. Les Schumag ne sont pas à l'ordre du jour des machines innocentes victimes de kidnapping pour la première fois.

Mais voilà, les machines, il faut les déplacer sans que les Boillat réagissent. Sinon, adieu normalisation du conflit, adieu ligne de crédit, adieu veaux, vaches, et petits cochons en porcelaine avec une fente un milieu du dos, bien remplis de sousous. Henri Bols doit déjà en frissonner, pris qu'il est entre le marteau Boillat, et l'enclume maîîître. Il est donc certainement sur le point d'organiser son séjour revigorant à la mine de sel.


Torchinou

Torchinou est la contraction de "torchon" et de "Martinou". En effet, le dernier papier affiché par Swissmetal dans la Boillat mérite bien une appellation rien que pour lui (mais ses successeurs sont déjà dans les starting-blocks). Il y est mentionné que 30 licenciements ont été annulés, et que les réengagements se font aux conditions du contrat que l'on connaît. De plus, pour "optimiser" la production, il est prévu de déplacer des machines vers les autres sites du groupe (seules les spécialités, que la Boillat n'est plus en mesure de produire, faute de stock et de personnel, resteraient à Reconvilier). A part ça, dans Boillat hebdo, l'organe de presse du Ministère de la vérité de Swissmetal, ils parlent toujours de maintenir 250 emploi à Reconvilier.

Le but reste donc toujours le même: la suppression de la Boillat, en laissant juste de quoi ne pas payer une dépollution.


Activisme

Il est temps de reparler de la manifestation des 10 et 11 juin, puisque le site officiel de l'événement est en ligne. Tout y est!

De plus, une autre action en cours est celle qui vise à rendre vivante l'assemblée générale des actionnaires de Swissmetal. A cet effet, on se souviendra qu'il existe un appel, rédigé par SwissmetalInvest, organisation qui cherche à rassembler les petits actionnaires désireux de ne pas laisser Martin Hellweg détruire le groupe.

L'assemblée générale des actionnaires de swissmetal risque en effet d'être très débattue. On voit déjà Martin Hellweg venir en disant: "Ou c'est ma 'stratégie', ou c'est la faillite. Et dooormez, je le veux! Allez quoi, ne charriez pas, dooormez!". Pour qu'il puisse en arriver là, il lui faut toutefois encore pouvoir proposer une nouvelle ligne de crédit, qu'il n'a toujours pas, semble-t-il, trouvée, malgré un parcours épique à travers le monde.


Un centenaire scolaire

Commençons par une petite fable métaphysique (ouille!):

C'est l'histoire d'un verre à moitié plein qui rencontre un verre à moitié vide. Le verre à moitié plein, en proie à de terribles doutes, interpelle le verre à moitié vide:

-Cher monsieur, nous nous ressemblons, et j'ai pourtant le sentiment que tout nous sépare!

-Certes, cher monsieur, répond le verre à moitié vide. Moi, quand on me remplit, je suis vidé et je dois aller me reposer, tandis que vous, quand on vous vide, vous êtes plein, et vous rentrez à la maison à point d'heure.

-Toutefois, rétorque le verre à moitié plein, j'ai tout comme vous, un persistant sentiment d'inachevé. Mais si, pour moi, il se traduit par un manque de plénitude, je ne saurais qualifier votre impression à vous. Une sorte de "viditude"?

-Ma foi, je ne sais pas, ajoute le verre à moitié vide. Si nous sommes tout 2 situés au même point d'équilibre, il semble que ce dernier soit instable, et que nous tendions chacun à vouloir nous en éloigner, dans une direction opposée. Nous sommes à la fois tellement proches, mais voudrions être tellement éloignés!

Sur ces entrefaites, les 2 verres partirent à une fête, et en analysèrent le contenu selon leur propre perspective. L'un n'y vit donc que plénitude, tandis que l'autre en dénonça la "viditude". A la santé, donc, de l'Ecole secondaire de Reconvilier, qui fêtait ses 100 ans, tout en contrastes!


Revenons un peu en arrière. Les écoles de Reconvilier ont été touchées de plein fouet par le dur conflit dans lequel sont pris les Boillat. De nombreux enfants ont un parent à la Boillat, et tous y connaissent quelqu'un. Quand on est un enfant et qu'on vit une telle situation, le sentiment d'impuissance doit être terrible. On veut aider papa qui fait la grève et qui est tout le temps triste, on aimerait faire quelque chose pour maman, qui ne dort plus la nuit. On pense au voisin, d'habitude sympathique, qui là, est devenu tellement discret. Dans les magasins, à l'école, partout, ça parle de la Boillat, et de ces gens, là-haut, à la tête de Swissmetal, qui font souffrir tout un village, et au-delà. Mais voilà, pour un enfant, changer le cours des choses est un rêve innaccessible. Et, une histoire comme celle de la Boillat, ça change toute une vie, qu'on le veuille ou non.

Les enseignants des écoles de Reconvilier ont bien saisi ce problème. Alors, leurs élèves ont pu faire des dessins ou des poèmes, pour la Boillat. Dans le cadre de l'école, ils sont allés visiter l'usine, et apporter leur soutien aux grévistes, de différentes manières, parfois très courageuses. Bref, les enseignants ont donné à leurs élèves la possiblité de sortir du confinement auquel les réduisait leur impuissance.

Pour le centenaire de l'Ecole secondaire de Reconvilier, des "Femmes en colère" avaient proposé un texte, et il était prévu que 2 élèves le lisent. Le voici:


Chers élèves et anciens élèves,
Chers membres et anciens membres du corps enseignant,
Chers amis de l'école secondaire,

Vous êtes revenus aujourd'hui à Reconvilier pour y célébrer dans la joie et la camaraderie le 100ème anniversaire de l'école secondaire. Nous aimerions à cette occasion vous souhaiter une excellente soirée, remplie de souvenirs...

En octobre 2005, dans cette même salle des fêtes, des hommes et des femmes étaient réunis dans une ambiance bien plus triste et plus accablante que celle d'aujourd'hui pour fêter le 150ème anniversaire de leur entreprise. Ces gens, c'étaient les travailleurs et les travailleuses de la Boillat. Nous n'allons pas retracer en détail l'histoire du conflit Swissmetal, il a été largement diffusé par les médias et il ne fait nul doute que vous le connaissez tous.

Le 25 janvier dernier, ouvriers, employés et cadres de la Boillat tous unis, relançaient le mouvement de grève qu'ils avaient déjà entamé en novembre 2004. Un incroyable élan de solidarité se mettait en place autour d'eux. Aujourd'hui, quelques quatre mois plus tard, ils luttent toujours même si ils ont repris le travail entre-temps. Ces gens épuisés, blessés humiliés, meurtris dans leur âme et dans leur chair, mais toujours la tête haute, ils forcent l'admiration, ils méritent tous un immense respect car leur force, leur détermination n'ont d'égales que leur courage et leur dignité. Ces gens, ces êtres humains, ils se battent avec toute leur énergie, toute leur ténacité pour tenter de sauver un véritable fleuron industriel, une entreprise pour laquelle ils se sont investis depuis des années, une entreprise à laquelle ils s'identifiaient, une entreprise dans laquelle, il n'y a pas si longtemps encore, ils avaient du plaisir et de la fierté à travailler. Ces gens ils ne demandaient qu'à effectuer leur boulot dans des conditions décentes, à assurer leurs places de travail pour que leurs enfants puissent avoir un avenir dans ce coin de pays. Aujourd'hui beaucoup d'entre eux ont perdu leur emploi, d'autres l'ont conservé mais accomplissent leur besogne dans des conditions dignes de l'esclavage. Ces hommes et ces femmes vous les avez peut-être côtoyés sur les bancs de l'école, vous avez peut-être joué avec eux quand vous étiez en culottes courtes, vous êtes peut-être assis à côté de l'un d'eux ce soir...

Nous ne pouvions pas passer ces tristes événements sous silence, car ils se déroulent ici, à Reconvilier, dans le village de votre enfance. Le combat de ces travailleurs et travailleuses n'est toujours pas terminé, ils ont encore et toujours besoin d'un immense soutien. Alors, si votre chemin devait croiser le leur un jour, offrez-leur un sourire, adressez-leur une parole d'encouragement ou tout autre marque de sympathie, ils en ont tous tellement besoin. Soutenez-leur lutte pour que, lorsque vous vous réunirez pour célébrer les 125 ans de votre chère école, vous puissiez le faire dans un village prospère, dynamique, vivant et non dans une cité-dortoir. Merci de votre attention et que la fête soit belle.


Ce texte n'a finalement pas été lu, le comité d'organisation du centenaire en ayant décidé autrement. Il semble que les "Femmes en colère" aient adressé leur demande de manière pas assez diplomatique, et surtout qu'elles aient commis l'erreur suprême consistant à ne pas en référer directement à la responsable: la présidente du comité d'organisation. Elles s'étaient en effet premièrement adressées aux enseignants et au metteur en scène, qui, semble-t-il, avaient considéré positivement cette proposition.

Mais voilà, quand on a une présidente de comité d'organisation, il faut passer par elle, "Femmes en colère", sinon c'est elle qui se fâche tout rouge. Et c'est aux 2 élèves qu'elle a fait part de son refus, et de celui de son comité (enfin, cette décision reste obscure), d'entrer en matière sur la lecture de ce texte. Ca, pour du refus, c'était du refus. Une tentative de ressortir ce texte samedi s'est terminée tout aussi sèchement.

Le spectacle fut néanmoins très apprécié, et contenait, paraît-il, un sympathique clin d'oeil à la Boillat. Les discours de Mario Annoni et Flavio Torti revenaient par ailleurs, dans la partie officielle, sur la Boillat.

Reste, toutefois, bien plantée comme une arrête en travers de la gorge, l'indélicatesse de la présidente du comité d'organisation envers 2 enfants, et des "Femmes en colère". Elle a eu l'air de ne pas percevoir la tragédie que vivent ces gens, et d'être donc incapable d'exprimer de la tolérance vis-à-vis de comportements qu'elle jugeait inadaptés. Par contre, sa souffrance à elle, vis-à-vis de ce gros couac et de ses conséquences, ça, elle la ressent très bien: "En 20 ans de carrière politique" elle n'avait "jamais vu ça" (à savoir "un tel harcèlement"). J'espère que le savon qu'elle m'a mis lui a fait du bien, en tout cas, même si la version officielle, que j'ai poliment tenté de lui demander, se termine donc en queue de poisson.

En 20 ans de carrière politique, madame la présidente aurait pu apprendre que lorsqu'on vous donne la parole, il faut toujours la prendre, à part quand on a quelque chose à se reprocher (mais m'emailer est toujours possible). Pour mémoire, certains Boillat, après 40 ans de carrière professionnelle, ont vécu ces dernières semaines un harcèlement autrement plus salé que le sien, et s'attendaient à un peu plus de sympathie et de sagesse de la part d'une personne bien protégée contre ce genre d'abus, et en charge de la présidence d'un comité, et des responsabilités qui en découlent.


Résumons (suite)

Le 6 mars 2006, le site www.boillat.org, qui contient une pétition online de soutien aux Boillat, franchit le cap des 10'000 signatures. De plus, à la médiation, l'échéance de l'annonce de 120 licenciements s'approche.

L'"édito" du 12 mars expose la prose de Daniel Brendel, vice-président exécutif de Swissmetal (licencié depuis), dans laquelle il parle du "ridicule" des cadres de Dornach mis en place à la Boillat.

Dans l'"édito" du 18 mars commencent à paraître les fameuses enquêtes de Toto. Celle-ci traite des différentes entreprises au sein desquelles Martinou a sévi. Ce jour-là, les Boillat ont reçu, une fois n'est pas pas coutume, une lettre plutôt sympathique. Il faut dire qu'elle ne fut pas envoyé par Swissmetal, mais par le réseau de soutien à la Boillat.

Le 23 mars, tôt le matin, on se prend à espérer que Swissmetal va accepter de vendre la Boillat. Une lettre de Martin Hellweg laisse penser que ce dernier est passablement énervé, et une délégation de la Boillat est à l'Université de Lausanne pour une série de conférences-débats.

On constate le 24 mars que Swissmetal se refusera probablement à vendre la Boillat. Toujours à cette date, un second "édito" traite du communiqué de presse de Swissmetal, qui annonce en fait 112 licenciements. L'absurdité totale.

C'est finalement le 30 mars que nous tenons l'information: Swissmetal refuse de vendre la Boillat, et le dit dans un communiqué. De plus, on apprend que Dietrich Twietmeyer, un financier allemand ex-propriétaire de Busch-Jaeger, sera proposé comme nouveau membre du conseil d'administration de Swissmetal, pour remplacer Walter Haüsermann.

L'"édito" du 31 mars présente les résultats d'un concours de slogans organisé en vue de la manifestation, à Berne, du 8 avril. D'autre part, l'investigation sur Dietrich Twietmeyer se poursuit, grâce à "Un voisin".

Le premier avril, une candidate qui allait échouer aux élections bernoises fait les frais du traditionnel gag.

Le 9 avril, il est l'heure de parler de la manifestation de la veille (on trouve par ailleurs quantité d'informations à ce propos sur le site de JB). Le décompte du nombre de manifestants est très débattu, et le chiffre officiel est décevant. Le chiffre de Karl: 5'000 ou plus.

La suite demain!

samedi, mai 20, 2006

Welcome!

Gargarismes

L'effet Souris d'or continue, et c'est tout bénéfice pour la Boillat. Aujourd'hui, c'est le Journal du Jura, par plume de Philippe Oudot, qui ouvre ses pages à Karl et à "Une voix pour la Boillat": "Toutes proportions gardées, 'Une voix pour la Boillat', c'est un peu Radio Londres", écrit-il. Eh bé... Demain, on retrouvera normalement Karl dans Le Matin.

Sur les blogs, Ludovic Monnerat, concurrent de la catégorie "Politique", salue "Une voix pour la Boillat". Le vainqueur de la catégorie "Formation", "Le semeur" a quelques mots très sympathiques: "Et Viva la Boillat, la victoire qui nous réjouit le plus, celle d’une parole qui arrache la muselière. Du blogue indispensable". Enfin, les gastronomes ne manqueront pas d'aller visiter le blog des Frangines (on espère que leur estomac s'est remis de certains mets zurichois), concurrentes de la catégorie "Vécu", dont les recettes n'ont pas manqué de convaincre quelques Boillat, ainsi que votre serviteur. Et il y a même un mot sur pointblog.com, un blog français tenu par un journaliste.

Relevons encore un article du Courrier, qui fait un état des lieux de la Boillat, à l'occasion de la Souris d'or.

Pour les photos de l'événement, le site de JB propose un album en ligne. Rebell.tv a filmé l'événement et l'ensemble des vidéos sont disponibles sur leur site. Quant à Karl, il a piqué une photo sur le blog de Maria Pia Mascaro. Parmi ses défenseurs, la Boillat a donc le plaisir d'accueillir... une souris:


Résumons

Au vu des statistiques de fréquentation, "Une voix pour la Boillat" accueille de nombreux nouveaux visiteurs (Martinou appréciera). A cet effet, et pour ceux qui désireraient se rafraîchir la mémoire, Karl a construit une liste de quelques publications du blog jugées marquantes. Je n'avait jamais relu mes "éditos", à quelques exceptions près... Ca fait bizarre. Il sont souvent ponctués de "Là, la direction de Swissmetal se fissure", "là, il ont un sérieux problème", "là, ils commencent à la sentir passer". Et pourtant... Ca dure encore. Qu'il est long à venir, le big bang. Mais cette fois, les sources sont trop bonnes pour mentir: ils y sont, maintenant, dans la m... A part ça, quelle usine à gaz, ce blog!

On commence par le tout premier "édito", en date du 26 janvier 2006, dans lequelle la ligne du blog est fixée. Je m'y suis toujours tenu, je crois, et relis ce texte avec, je l'avoue, une certaine émotion.

Le second "édito" retraçait les moments clés de la Boillat sous forme de chronologie. Chronologie par ailleurs reprise et prolongée par JB sur son site.

L'"édito" du 2 février 2006 était consacré à un exposé sur ce qu'est, en gros, la Boillat. Une sorte de description, que je trouve toujours drôle et attachante. La Boillat qu'on aime.

Le 4 février 2006, Karl s'attardait un peu sur la mauvaise foi de la direction de Swissmetal, répandue dans les pages du Temps.

Un "édito" du 9 février s'intéresse à des photos des fonderies de Dornach et de Reconvilier, ainsique qu'à la décision aberrante de déplacer la fonderie de Reconvilier à Dornach.

Toujours le 9 février, un autre "édito", intitulé "Internet", mentionnait la coupure d'Internet à la Boillat. C'est intéressant parce que depuis, Internet n'a jamais été rétabli à la Boillat, mis à part sur quelques ordinateurs où c'est une nécessité absolue. Ce blackout est largement causé par le blog.

Encore le 9 février (décidément...), un troisième "édito" aborde l'article de Jean-Claude Péclet, dans Le Temps, où sont mentionnés "les chiffres qui dérangent Swissmetal", sur les pertes enregistrées par le site de Dornach, décision partiellement à l'origine de la seconde grève.

On saute au 19 février (souvenons-nous que Busch-Jaeger avait été rachetée le 10 février, alors qu'on venait d'apprendre la désignation de Rolf Bloch par Joseph Deiss), où l'on tombe tout d'abord sur une action proposée, sans succès, par les grévistes de la Boillat à leurs collègues de Suisse. Eh oui, pas facile de ce lancer dans l'activisme, surtout quand le syndicat désapprouve. Il y avait aussi cette histoire de camions, chargés par Martin Hellweg de venir chercher de la matière à la Boillat, mais sans succès aussi.
Et puis, surtout, il y avait des remarques sur l'article d'Hermann Stern, dans Finanz und Wirtschaft, où ce dernier encensait les qualités de Swissmetal par rapport aux investisseurs. "Al" m'avait alors envoyé une photo où, aux côtés d'Hermann Stern, on voit... Sam Furrer! Il est beau, et utile, le réseau de relations à Sam. Ce fut le début d'une longue et fructueuse collaboration avec "Al" (merci à lui!).

Alors que les grévistes choisissaient de ne pas décider si oui ou non ils allaient reprendre le travail, le 22 février, sur le blog, apparaissait une première collaboration avec "SanA", auteur d'une synthèse sur les différences entre les usines de Reconvilier et de Dornach. Le 23 février (ici pour les événements en temps réel, et ici pour l'analyse), suite à des pressions notamment de la part direction d'Unia, la reprise du travail était votée (la reprise n'était pas nécessairement une mauvaise chose, mais les pressions...). Le lendemain, c'était bien sûr dans les journaux.

Rigueur commençait à nous donner ses "Leçons de fonderie" le 27 février (elles sont en bas de page). La première, puis une seconde (le 28 février, jour d'ouverture de l'uZine 3), et enfin la troisième (le premier mars, tôt le matin). On peut retrouver ces leçons, ainsi qu'une vidéo, sur le site web de JB. Bonne lecture, surtout à Martinou et ses sbires, qui sauront enfin comment sont fabriqués ces métaux jaunes et ocres (un jour, peut-être, sauront-ils aussi à quoi ils servent. Enfin, ils savent, à leur manière: à faire des sous).

Un "édito" du 4 mars a fait rire bien du monde... Le bordel (il n'y a pas d'autre mot) qui régnait à la Boillat y était qualifié d'ubuesque. C'est toujours le cas, d'ailleurs, mais un peu moins, et en un peu plus tragique. Le 4 mars toujours, un samedi donc, les Boillat avaient reçu une de ces fameuses lettres de Martinou, perpétuant et amplifiant la tradition du pourrissage de week-end, toujours en vigueur.

Allez, Karl s'arrête là pour aujourd'hui, mais reprendra cette tâche dans les prochains "édito". Une fois ce retour sur les événements achevé, il sera condensé dans un document PDF. En espérant que ce sera utile!


La Boillat a son journal

Il existait un journal d'entreprise de la Boillat, et Swissmetal a décidé de le remettre au goût du jour. Ainsi, les Boillat ont reçu, par courrier et sous la forme d'une feuille imprimée recto-verso (il faut savoir rester modeste, et puis, il y a tellement peu à dire, sur la Boillat), le Boillat hebdo (on ne rigole pas). Oui, le titre, c'est déjà tout un poème. "Boillat", pour la touche locale, et "hebdo" pour le côté branché. Que ça a dû lui faire mal, à la direction de Swissmetal, d'écrire "Boillat", on en sentirait presque leurs tripes se serrer au moment de taper les lettres sur le clavier. Qu'ils doivent avoir besoin des Boillat pour se renier de la sorte! Qu'il est beau mon cirage Swissmetal, qu'elles vont briller, vos pompes, Boillat!

En elle-même, cette crise de lèche-bottisme du titre est déjà suspecte. On peut donc en tirer une conclusion valable pour tout le reste: Swissmetal a cruellement besoin que le conflit se termine, et vite. Voici mon petit pari, qui n'engage que moi: certaines banques accepteraient d'entrer en matière avec Swissmetal sur une nouvelle ligne de crédit, mais si et seulement si la situation se normalise (ce qui ne veut pas dire que la Boillat redeviendrait opérationnelle, loin s'en faut), ce qui n'est pas du tout le cas pour le moment. Même Laxey commence à trouver le temps long, d'ailleurs. Alors, on amadoue le rude Boillat à coup de lettre fleurie. Et c'est tout juste si ce journal n'est pas parfumé (de toute façon, s'il fallait vraiment lui assigner une odeur, certains pensent à... Je vous laisse imaginer), et imprimé sur papier rose. Bien sûr, c'est envoyé, comme toujours, de manière à arriver le samedi, comme toute opération "week-end pourri" qui se respecte.

Venons-en à la page une. Comment choisir pour citer seulement quelques extraits de ce fabuleux florilège de la littérature swissmetalienne? Bon sang, que c'est dur. Tout d'abord, le Boillat hebdo sera "un outil informatif et communicatif qui vous livre l'actualité de l'entreprise en vous présentant exclusivement et tout de suite des faits et des perspectives". [Karl se lève, et va calmer son fou-rire].

Existe-t-il des écrits qui n'informent ni ne communiquent? Chef non chef! Et existe-t-il des journaux dans lesquels on ne trouve ni faits, ni perspectives? Chef je suis désolé mais non chef! On ira donc analyser cette phrase par son message sous-jacent: Boillat hebdo est, prétendûment, le seul média dont les informations, communications, faits et perspectives sont dignes d'intérêts, en ce qui concerne la Boillat. Le reste, les "forums d'Internet" et autres journaux, publie autre chose que l'avis du maîîître. Scandaleux, non?

Dans 3 mois, indique Boillat hebdo, le journal sera remplacé par son jumeau informatique, qui permettra à chaque travailleur de Swissmetal d'avoir la voix du maîîître sous ses yeux quand il va boire un café, ou s'asseoir un moment. Après Radio Londres et Radio Pékin, voici donc venus les jours de Radio Pyongyang. "Swissmetal a plus que jamais envie de communiquer, d'échanger des idées, et d'être à l'écoute". Ca, on peut le dire: maintenant qu'ils sont en train de sombrer, ils veulent qu'on les aime.

L'éditorial cite Joseph Deiss, qui craindrait la "vente du kow-how qui met en péril l'économie suisse". Certes, avec un Swissmetal dirigé par toujours plus d'Allemands à la botte de Martinou, dont l'un (Volker Suchordt, un fameux psychopathe), pour exemple, ne cache qu'à Rolf Bloch sa ferme volonté de "détruire la Boillat", J. Deiss a des craintes fondées. Toujours dans l'éditorial, l'auteur, qui ne signe pas (mais ce n'est pas Martinou, il se pendrait plutôt que d'écrire sur ce ton cordial et de souhaiter une "bonne lecture!" aux Boillat) écrit: "Ce qu'il faut aujourd'hui, c'est trouver [et pas "retrouver" car il n'a jamais existé, NDKarl] le contact avec les collaborateurs". Le contact avec les collabos, lui, se porte bien. Quant au reste, on attend toujours que Martinou et Fridou viennent serrer quelques mains à Reconvilier.

Et d'ajouter qu'"une ambiance meilleure et une productivité accrue [...] contribueront à garder la Boillat au sein de Swissmetal". Quel sens de la provocation! Enfin, il est indiqué que "Vous et votre famille êtes le coeur de cible du Boillat hebdo". Il est fait rien que pour l'endoctrinement des Boillat, le Boillat hebdo, quelle mignonne attention! Merci, maîîître!

Enfin, pour terminer ce tour d'horizon de la première page, un tableau est imprimé. Sur les 2 premières semaines de mai, la Boillat (en fait, il n'y a pas d'indication, mais on peut légitimement le supposer. Merci aux Boillat de me corriger sinon. Bravo à Swissmetal pour la précision) aurait enregistré pour 771,6 tonnes de commandes (en temps normal, sans le tiers de son personnel licencié, la Boillat produit un peu plus de 1000 tonnes par mois, donc les commandes entrent très bien). A la semaine 19 (la deuxième semaine de mai), la Boillat aurait produit 159,5 tonnes. A ce rythme, la Boillat est capable de produire autour des 630 tonnes par mois. Il y a donc plus du double de commandes en 2 semaines que de capacité à produire en un mois. Sur ce, tournons la page, en gardant ces chiffres à l'esprit, ça va être drôle.

La seconde page commence par "Un mot de Roderick Tanzer". Tout d'abord, une séquence délation: on peut lui envoyer des emails, l'adresse étant fournie. Mais les Boillat peuvent aussi lui faire un petit billet, comme dans les salles de classe de notre enfance, et le donner à Anne-Marie Minder, qui se chargera de le transmettre (après l'avoir lu, bien sûr, comme on sait). Enfin, il est possible de fixer rendez-vous à Rodi quand il passe à Reconvilier. A la question: "pourquoi ais-je accepté ce poste?" Il répond que "l'être humain grandit en soumettant à de tels challenges". Merci, Rodi, de nous apprendre que servir de chair à canon au maîîître te grandit, c'est tant mieux pour toi!

Mais voici le meilleur, tenez-vous bien: "Je pense que ce sera dur, voire très dur, nous avons sérieusement ébranlé la confiance que nos clients avaient placée en nous". Revenons à la page une, et revoyons les commandes: il y a plus de commandes que la Boillat ne peut en honorer. 2 fois plus. Oui, Rodi, les clients ont perdu toute confiance en Swissmetal, mais pas en la Boillat. Non, Rodi, tu ne sais pas compter, tu as fait trop de petits billets, quand tu étais à l'école. Tu espère "retrouver le niveau de services auquel nos clients étaient habitués"? Avec toi, ce ne sera pas demain la veille, même si tu évites soigneusement de faire allusion à une "équipe maladie" pour te faire bien voir. Dans le prochain numéro du Boillat hebdo, pourquoi ne pas mettre une petite annonce comme "Rodi le danseur cherche boulier pas cher, neuf ou usagé"?

Et ça continue... Rodi veut "essayer de contribuer un tout petit peu à sauver 250 emplois et à faire vivre 250 familles dans la région". Roderick Tanzer est un ange, qu'on se le dise! Ou, plus pragmatiquement, Martin Hellweg et Sam Furrer lui ont soufflé ce qu'il devait écrire dans le creux de l'oreille. Quelle mélasse!

Dans les brèves, on apprend que Swissmetal engage une personne supplémentaire pour gérer les lienciements, que le four Solo remarche (pas pour longtemps, vu l'état de la maintenance), que Jürg Müller, l'expert, viendra le 24 mai (enfin une information!) et que le conseil d'administration se réunira le 23 mai. Les jubilaires félicités sont tous 3 licenciés. Comme c'est fin.

Enfin, Boillat hebdo nous présent Eddy Houlmann, le seul jurassien avec Jepeto qui soit dans les hauteurs de Swissmetal (mais Jepeto s'est trop grillé pour figurer dans Boillat hebdo). E. Houlmann sert donc d'étiquette AOC à Swissmetal, pour l'occasion. Il s'est engagé en mars chez Swissmetal et travaille au service financier du groupe. Il parle de challenge, et on confirme: travailler pour Martinou, c'est un sacré challenge!

Quel journal quand même. Nous sommes pourtant bien sur terre...


La réunion du personnel de vendredi

Différée sur le blog, cette nouvelle n'en mérite pas moins d'être mentionnée. Henri Bols avait convoqué les Boillat pour une réunion dédoublée (à cause des horaires d'équipe). La première réunion est arrivée à son terme, tandis que la seconde a été interrompue, suite à l'évanouissment de Maria, une Boillat, qui s'est bien remise et remercie tout le monde pour les attentions chaleureuses (Henri Bols n'est pas compris dans le lot). Max Locher, membre du conseil d'administration de Swissmetal, était présent, pour débiter un flot d'âneries assez phénoménal. Il aurait signalé que, si les choses se passent comme ça (à savoir selon la méthode Hellweg) dans l'industrie de l'aluminium elle peuvent très bien se passer comme ça chez Swissmetal. Et na! A part ça, il dormait durant la rencontre entre Swissmetal et les Boillat à Bienne: quelle image de marque pour l'indutrie de l'aluminium.

Souvenons-nous: Max Locher était CEO d'Aluminium Laufen, et en préside actuellement le conseil d'administration. Le poste de CEO est occupé depuis 2005 par Alex Kummer, ancien CEO de Keramik Laufen. Et Keramik Laufen était dirigé, avant ça, par Martinou, lequel a été introduit chez Swissmetal par Ivo Gerster, ancien président du conseil d'administration de Keramik Laufen, et grand manitou industriel de Laufon. Que le monde est petit. Et Laufon, encore plus! Mais M. Locher a effectivement raison: il n'y a rien d'anormal à ce que ses petits copains de Laufon ne mettent pas en pièces Swissmetal en lui demandant son aide.

A part ça, Henri Bols a fait part de son désir de déplacer la Schumag 6, une machine stratégique, à Dornach, contre toute raison (la matière qui y passe provient de Reconvilier, et la main d'oeuvre aussi). Des précisions à ce propos suivront.


Les contrats

Les contrats d'embauches actuellement proposés par Swissmetal aux Boillat qu'il est prévu de réengager sont désormais disponibles en ligne (page 1, page 2 et page 3). Pour un commentaire sur ces contrats, on peut se référer à cet "édito". De quoi vérifer qu'aucune mention de la CCT n'y figure. Voilà un information factuelle, exclusive, et tout de suite, telle qu'on n'en trouve pas dans Boillat hebdo.

vendredi, mai 19, 2006

:-)

Bloguons en choeur


2 des concurrents de la catégorie politique ont pris la peine de consacrer de la place au concours, et à "Une voix pour la Boillat". Rebell.tv, auteur d'un petit mot ici même, dans les commentaires, prépare une vidéo de la remise des prix (merci de poster le lien quand vous le trouverez!). François Brutsch, de Swissroll a, quant à lui, posté un billet sur son site. Il relève que la victoire d'"Une voix pour la Boillat" est "Un choix qui nous console aisément de ne pas avoir gagné: il illustre remarquablement la capacité d'un simple blog, instrument disponible gratuitement pour un individu isolé, à intervenir sur une réalité et à fédérer toute une communauté. Tout cela en marge des médias traditionnels". Chapeau à eux 2 pour leur très honorable sens de la compétition, et toutes mes félicitations. Félicitations aussi aux autres participants et vainqueurs, à propos desquels vous trouverez les détails sur le site web de la Souris d'or. Parmi eux, le Blog de Maria Pia Mascaro, nominé dans la catégorie "Vécu", ppropose quelques commentaires sur "Une voix pour la Boillat".


La victoire de "Une voix pour la Boillat" trouve aussi un bel écho médiatique, dont voici une revue:

Tout d'abord, relevons le billet de Bernard Rappaz, de TSR.ch, membre du jury de la Souris d'or. B. Rappaz était, c'est à noter, le premier à parler d'"Une voix pour la Boillat" au niveau médiatique. Et ici, il ajoute "Permettez cependant ce coup de cœur particulier du sous-signé". Venant d'un journaliste, tenu à une certaine réserve, ça vaut son pesant d'or... Euh, de Souris d'or!

Philippe Oudot, dans le Journal du Jura, parle aussi du blog. Karl lui a soufflé que, comme de nombreux blogueurs, il apprécierait de voir la tête de Martinou quand il apprendra la nouvelle. En effet, Martinou, toujours en quête d'un banquier peu soupçonneux (si ça existe) et totalement ignorant de ce qui se passe chez Swissmetal, appréciera que les médias renvoient à ce "Forum d'Internet" qu'il aime tant, et lui fasse tout plein de publicité gratuite. Encore quelques casseroles de plus accrochées à sa cheville, et le stock de métaux dont il disposera lui assurera une confortable retraite.

Même dans 20 minutes, on trouve "Une voix pour la Boillat". Et la photo est très bien choisie!

Enfin, JB, sur son site, présente une photo de la Souris d'or, en train d'arriver chez elle, sous bonne escorte (finalement, la délégation "Boillat" était composée de 6 personnes!).

Bref, encore un immense merci à vous tous pour vos commentaires, qui font vivre ce blog. Tous ces mots de félicitations... Même Toto qui est revenu nous faire signe pour l'occasion. Merci! Et pardonnez moi pour cet "édito" un peu léger, mais il y avait de la fête dans l'air...


Une autre victoire

Le Quotidien jurassien et Le Temps mentionnent aujourd'hui une victoire d'une toute autre sorte: celle d'une entreprise jurassienne, sacrée meilleure entreprise romande de l'année. Le Swiss Venture Club a donc décerné ce prix à Préci-Dip Durtal SA, à Delémont. Durtal, pour faire court, est un des leaders mondiaux des connecteurs électronique, et ses clients se nomment, par exemple, Boeing ou Nokia. Et, devinez de qui Durtal est cliente? Oui, oui, de la Boillat...


A la Boillat

Aujourd'hui a lieu une séance du personnel (en fait 2, pour que tout les Boillat puissent y participer, relativement à leur horaire). Cette séance est convoquée par Swissmetal. On peut s'attendre à de nouvelles menaces, et peut-être à une tentative d'ouvrir le dialogue, comme ils disent. A une tentative de mettre les gens au pas, comme on dit. A quoi s'attendre? A un vote sur la "stratégie", comme il avait déjà été envisagé? A un langage mielleux pour convaincre les Boillat que le maîîître fait tout pour leur bien? Nous verrons bien. Mais l'habitude de frapper le vendredi, histoire de pourrir le week-end des Boillat, est désormais une tradition bien ancrée chez Swissmetal.


Le proverbe du jour

Merci à "Poivre" pour ses recherches, dont j'ai gardé un mot de Luigi Manfredi:

"Même si ton adversaire te semble une souris, surveille-le comme s'il était un lion".

Martinou passera son week-end à méditer cette phrase, que son ego aura bien de la peine à digérer.

jeudi, mai 18, 2006

Et le gagnant est...


UNE VOIX POUR LA BOILLAT


Et un jour, le gagnant sera

LA BOILLAT!


Sur le blog officiel de la Souris d'or (version allemande), on peut suivre la cérémonie, avec des textes et des photos. Le bref discours de Wolfgang Frei et Francis Moret, du jury:

"Une voix pour la Boillat" a reçu le premier prix dans la catégorie "Politique". Cette forme d’expression est exemplaire pour un blogue utilisé comme moyen de communication politique, en dehors des sentiers battus des médias. Ce blogue symbolise bien le rôle de ces nouveaux espaces virtuels pour des communautés unies autour d'une idée ou d'un combat. En l'occurrence, il est devenu la "place du village numérique" de tous ceux qui vivent autour de la Boillat.

Autrement dit, c'est une victoire de nous tous!

De la part de la délégation des Boillat à Zurich, un petit coucou très amical à l'un des concurrents d'"Une voix pour la Boillat" à la Souris d'or: "Rebell.tv".


Je ne résiste pas à la tentation (déclenchée par un commentaire sur le blog), de republier ici le tout premier "édito", du 26 janvier 2006:

Une voix pour la Boillat est née

Hier, la Boillat s'est remise en grève, suite à une réunion du personnel où 218 employés ont choisi d'agir ainsi. Excédés par le comportement de leur direction, poussés à bout par les menaces qui planent sur la pérennité de leur outil de travail, ils ont pris le risque de tout perdre.
Cols blancs comme cols bleus, ils défendent leur usine contre un démantèlement aberrant et écoeurant, soutenus en cela par toute une région solidaire.

Très loin de tous ces gens qui se battent, dans des bureaux feutrés, des communiqués de presse seront écrits pour remettre au pas ces grévistes. Des éditoriaux, des articles et des émissions reprendront ces communiqués. Le conseil d'administration de Swissmetal essaiera de faire ployer la vérité sous le mensonge.

Depuis plusieurs mois, les employés de la Boillat ont reçu une interdiction de s'exprimer face à des journalistes. Je ne suis pas un employé de la Boillat, et je crée aujourd'hui ce petit blog pour ne pas les laisser dans le silence.

Et le gagnant est... Alleeeeeeeeeeez!

Je n'ai pas eu le temps de faire un "édito" à la hauteur, suite à un empêchement de première urgence (joyeux anniversaire à l'urgence en question!). Il manque donc la suite du périple de Martinou. Avec mes excuses.

Souris d'or?

Le vendredi 12 mai, le jury a désigné le gagnant du concours de la Souris d'or. Mais c'est aujourd'hui, jeudi 18 mai à 17H, au salon Orbit-iEX, à Zurich, que le résultat sera annoncé. A cet effet, une délégation de 3 Boillat sera sur place, afin de recevoir le prix, s'il y a lieu.

Voilà, les dés sont jetés. Karl espère un double 6! Mais, on ne le soulignera jamais assez, le blog est un outil participatif. Et, si "Une voix pour la Boillat" devait gagner, prenez tous cette victoire comme étant un peu la votre, car votre participation a rendu possible des choses que jamais Karl n'aurait imaginées. Tout cela, bien sûr, en souhaitant très fort qu'un jour, c'est la victoire de la Boillat que nous fêterons!


Nouveaux contrats de travail

Les 30 personnes réengagées par Swissmetal le seraient sur la base d'un contrat assez fantasque. En effet, les bases sur lesquelles se fondent le contrat en question avaient été refusées en votation par les Boillat voici plus d'une année, mais acceptées à Dornach.

Le contrat prévoit notamment que le signataire s'engage à "sauvegarder fidèlement les intérêts légitimes de l'entreprise". Le "légitime" relevant bien sûr de l'interprétation qu'en ferait le maîîître. De plus, il est prévu que la durée annuelle de travail, de 2'080 heures, puisse être répartie sans aucun garde fou, une modification étant "communiquée à l'employé au moins 3 jours ouvrables à l'avance par son supérieur direct".

"Pour chaque jour de travail qui tombe en raison de vacances, de jours fériés, de service militaire ou d'autres absence payées (maladie, accidents, etc.), est pris en compte le nombre d'heure que l'employé aurait dû effectuer selon le tableau de service s'il avait été présent".

En langage décodé, on appelle ça du travail sur appel. "Tu viens quand on veut, ouvrier! Et surtout, dooors bien, car tu en auras besoin pour travailler selon les horaires que nous te concocterons". Bien sûr, si l'employé est malade, il se peut que, par un hasard farceur, le tableau de service (qui est la référence de l'horaire de travail) mentionne qu'on n'a pas besoin de lui durant sa période de maladie (sauf les 3 premiers jours, car Martinou est bon). En effet, la flexibilité étant totale, à 3 jours près, pourquoi ne pas donner un peu de congé non payé à un employé malade? Pourquoi se priver de tondre le mouton, si laineux et si doux?

Quant au salaire, il est comme l'horaire: fluctuant, et garni de 25 jours de vacances annuelles.

Mais le gâteau, comme toujours avec Swissmetal, est soigneusement caché sous la cerise. Jouons à "Question pour un champion" avec Martin Hellweg:

"Je suis un long papier ennuyeux avec plein d'articles et d'alinéa partout, et on me trouve uniquement en Suisse. Négociée âprement entre des partenaires sociaux, généralement un syndicat et une association patronale, je m'applique à des branche économiques, comme l'industrie des machines, des équipements électriques et des métaux (MEM). Ma fonction est de fixer le cadre contraignant qui lie employés et employeurs d'une branche, sous une forme contractuelle. La première lettre de mon nom est un "C" et je suis, je suis..."

"Un Couillon!"

Mais non, Martinou, petit égocentrique, nous ne parlons pas de toi, pour une fois! Il s'agissait bien sûr de la CCT. Et, à propos de la CCT, devinez quoi... Aucune référence n'y est faite dans le contrat d'engagement proposé par Swissmetal. "Dooormez, je le veux!"

Dès lors, on peut conclure en signalant qu'un tel contrat n'est pas légal, ni au regard d'Unia, ni à celui de Swissmem (qui n'accoure plus à la défense de Martin Hellweg, mais traitera probablement ce dossier sans trop d'empressement).


Unia parle

Revoilà Unia qui, dans un communiqué de presse plutôt bien senti, relance le débat. Bien sûr, le syndicat n'a pas manqué de relever le caractère illégal de ces nouveaux contrats de travail. Mais Unia ne s'arrête pas là, souligne en long et en large combien Swissmetal se moque de tous ses interlocuteurs, "condamne avec la plus grande sévérité", "exige", "exhorte" et, bref, ne mâche pas ses mots.

Même si Unia se refuse à parler de mobbing, les pressions exercées par Swissmetal sont qualifiées de "chantage" et sont "inadmissibles". Le nombre de travailleurs en arrêt maladie est aussi remis en cause et "représente un taux tout à fait confomre à la moyenne d'absentéisme". La responsabilité de la faible production de la Boillat incombe donc intégralement à Swissmetal, qui ne fournit pas la matière première nécessaire, et ne fait pas le nécessaire pour que les machines fonctionnent.

Bref, un communiqué à lire!


Swissmetal baragouine

Plus haut, je parlais gâteau sous la cerise. Assurément, nous avons affaire à une pièce montée, et l'étage inférieur nous attend avec le communiqué publié par Swissmetal en réponse à Unia.

Relevons que ce communiqué s'est fait attendre. Joint par l'ATS, comme le relate cette dépêche, Swissmetal (donc Sam, le domestique de Martinou) n'a pas réussi à répondre. Le maîîître, poursuivant certainement ses lointains voyage en quête d'une ligne de crédit, n'était pas là pour dicter sa réponse au fidèle Sam.

Mais il valait la peine d'attendre. Merci, Swissmetal, pour cette poétique traduction en français (la version allemande est lisible, contrairement à son clône dégénéré. Enfin, il me semble). Le titre, d'abord: "Unia continue à alimenter le conflit à Reconvilier par une polémique imparable". Swissmetal a traduit unhaltbarer, "des plus intenables" par "imparable", quel beau lapsus!

De plus "Toujours et encore Unia affiche un comportement qui conduit dans une impasse"! Si, si, puisque Swissmetal le dit, certainement en s'appuyant sur un logiciel de traduction (à tester ici si vous voulez rire) et un dictionnaire allemand - moldo-slovaque.

Autre morceau de bravoure: "Swissmetal trouve particulièrement étrange que deux mois après l’échec de la grève illégale, le syndicat Unia et diverses autres forces politiques qui sont responsables de cette grève continuent leur action destructive à l’encontre de la stratégie du groupe Swissmetal orientée vers l’avenir". Vous souvenez-vous d'une série télévisée nommée La Quatrième dimension? Sam Furrer et son maîîître doivent certainement l'avoir trop regardée, et voient de l'étrange partout. Ou alors c'est la méthode Coué.

Un dernier pour la route (boire ou écrire, il faut choisir. Sam a choisi, il boit d'abord, et écrit ensuite): "Swissmetal s’efforce de continuer à promouvoir la confiance et la motivation et d’accélérer la normalisation de la collaboration à l’usine de Reconvilier". Ca... Si une chose se normalise à Reconvilier, c'est bien l'existence de la collaboration, par exemple au travers d'une riche production cinématographique. Merci, Sam, de l'admettre enfin!

Swissmetal se refuse donc à tout commentaire direct sur les arguments développés par Unia. Ce serait trop risqué. Mieux vaut parler de "phase mutations structurelle particulièrement intense" pour la branche des cuivreux, ou de "stratégie" et menacer de fermer la Boillat, plutôt que de s'expliquer sur des contrats de travail qui ne respectent pas la CCT.

Quant à la qualité de la traduction, on ne peut s'empêcher de lever les yeux au ciel (et d'attendre le rapport d'activité 2005...). Les effets de la "stratégie" sont décidément perceptibles sur la qualité, à tous les niveaux. Si vous trouvez mon "édito" peu drôle, n'hésitez pas à aller lire le communiqué de Swissmetal pour vous dérider. Effet garanti!

Le Journal du Jura publie un article sur cet échange de mots doux entre Unia et Swissmetal.

mercredi, mai 17, 2006

On va où, dites?

Le périple continue

Les choses s'éclaircissent à Palerme: Martinou voulait en fait rencontrer le patron de la pizzeria, mais on lui a fait comprendre que, non, il n'avait pas encore le niveau pour traiter avec. La pizzeria Don Corleone est une grosse industrie, voyez-vous, une industrie où les clients font souvent des indigestions de plomb (selon certaines mauvaises langues). De toute façon, il paraît que le patron en question, un monsieur Provenzano, est indisponible ces temps-ci.

Martinou et Fridou étaient venu chercher un peu d'argent frais pour Swissmetal, mais Fridou a commis une bourde, en parlant un peu trop de la "stratégie". Il faut dire que chez Don Corleone, on aime garantir ses prêts. Et on n'aime pas les escrocs amateurs (les professionnels, c'est autre chose). Donc, la sulfateuse a bien failli servir à dénoyauter Fridou. Mais finalement, le pizzaiolo a choisi de rendre hommage à la pizza marinara, et de faire visiter le monde du silence à Fridou. "Inutile!", aurait-il fallu rétorquer, "Martinou et Fridou connaissent parfaitement ce monde". Mais Fridou n'a pas eu le temps de s'expliquer avant d'aller prendre son premier cours de nage, selon la méthode dite de l'immersion (qui a beaucoup de succès dans l'apprentissage des langues).

Martinou, est alors allé lui tendre une main secourable, et l'équipe d'envoyés spéciaux de "Une voix pour la Boillat" l'a alors pris sur le vif, au large de Palerme.



Et la Boillat, alors?

Déjà, notons qu'une séance du personnel a lieu aujourd'hui à 13H30, à la salle communale.

Il est difficile, en ce moment, de savoir où se trouve l'issue du conflit. Comme signalé précédemment, un gros client de la Boillat, fabriquant, entre autres, de stylos, semble manoeuvrer d'une manière assez douteuse. Ce client serait-il en train d'accepter de lâcher la Boillat au profit de Swissmetal?

Nous savons que Swissmetal est actuellement dans de sérieuses difficultés financières, et que l'obtention d'une nouvelle ligne de crédit (cf. le périple) doit être la première priorité. Nous savons que la Boillat fait actuellement perdre de l'argent à Swissmetal (plus d'un million par mois), que Dornach fait perdre de l'argent à Swissmetal (des centaines de millier de francs par mois) et que Busch-Jaeger, dans le meilleur des cas, n'en rapporte pas (sauf si l'on accepte la méthode comptable, semble-t-il assez biaisée).

On peut imaginer que, même si Martin Hellweg a surtout été dirigé par sa certitude qu'il allait casser rapidement les Boillat (ce en quoi il s'est lourdement trompé), il a calculé au plus juste pour s'assurer que Swissmetal tiendrait le coup jusqu'à l'assemblée générale des actionnaires du groupe, le 30 juin. De plus, les flux de matière à la Boillat laissent penser que l'objectif poursuivi par Swissmetal est de transférer progressivement la production destinée au gros client dont on parle vers Busch-Jaeger. Et de transférer le gros client avec? En effet, même s'il est toujours hasardeux d'envisager ce cas, il est possible que, pour obtenir l'argent nécessaire à la survie de Swissmetal, Martin Hellweg songe à vendre la Boillat. Mais en la vidant préalablement au maximum de ses clients, de son savoir faire et de ses machines.

Pour le moment, à la Boillat, c'est aussi une sorte de nettoyage qui se poursuit. Henri Bols et ses kapos cherchent à débusquer chaque individu ayant encore une idée qui ne soit pas en harmonie avec la pensée du maîîître. Le traitement de faveur réservé au Godard en herbe de l'usine, qui n'a pas été licencié, le démontre largement. De plus en plus, les travailleurs qui restent sont des frontaliers, qui s'identifient logiquement moins à la Boillat que les travailleurs locaux. Et les 112 licenciés commenceront à s'en aller dès la fin de cette semaine. On se demande alors ce que la Boillat pourra encore bien produire. Des boutons de culotte?

Le silence de Martin Hellweg et Friedrich Sauerländer, qui sont même allés jusqu'à faire signer leur dernière lettre par Henri Bols, est aussi quelque chose de difficile à analyser. Peut-être préparent-ils un sale coup magistral, pourrait-on croire. Il faut néanmoins relever que le professionnalisme de Martin Hellweg se situe dans sa maîtrise de la communication. Il sait distiller les petites informations déstabilisantes, il sait rendre un mensonge éhonté crédible à coup de schémas powerpoint, il sait quand et comment frapper à coup de communiqué de presse. Mais, force est de constater qu'il n'utilise plus cette arme, pas même par l'intermédiaire de Fridou, sa fidèle marionnette.

La communication de Swissmetal est en grande partie orientée vers les actionnaires, et de nombreux moyens sont certainement utilisés pour soutenir le cours (de tout petits achats à un cours élevé en fin de journée, entre autres). Pourtant, ces 2 derniers jours, il a passablement chuté, après être fortement monté.

Sur cette base, on peut être surpris de voir que l'arme de la communication n'est plus brandie par Swissmetal. Plus de "bonne" nouvelle à annoncer? Plus envie de se faire commenter à n'en plus finir dans les journaux et sur des "forums d'internet"?

Avec la vente d'actions Swissmetal à GEM, une société dirigée par Friedrich Sauerländer (et où on trouve aussi François Carrard, qui a finalement l'air d'aimer Fridou autant que les petits fours du CIO), Martinou cherche probablement à trouver des investisseurs qui assureront sa position lors de l'assemblée générale. Si le besoin d'assurer sa position existe, c'est que ladite position n'est pas sûre. Dans la perspective de l'actionnaire, la faillite est ce qu'il faut éviter en première priorité. Martinou présentera donc probablement un risque de faillite, et lui proposera une seule alternative, pour forcer la main des actionnaires, comme il l'a fait lors du refinancement. Quelle est cette alternative? Un nouveau refinancement? Une vente de la Boillat? Autre chose? Ce sera houleux...

mardi, mai 16, 2006

Périples pognonesques

Martinou globe-trotter

Après avoir tenté le coup chez Gringotts, banque célèbre puisqu'elle contient, dans ses coffres, la fortune de Harry Potter, Martin Hellweg s'en est allé très triste. Pôôôvre moldu discriminé dans le monde magique!

L'équipe de reportage de "Une voix pour la Boillat" a donc suivi Fridou et Martinou à travers la Manche, sur laquelle ils sont allés jusqu'à mendier pour payer le bateau. Ils ont alors pris un taxi, et ont voyagé quelque part dans la Marne, pour une raison inconnue. Un TGV les a ensuite menés jusqu'à Marseille, où ils se sont pris une savonnée. Mais comme toujours, ils s'en sont lavés les mains, ces impolis. Depuis là, ils ont pris le bateau jusqu'à Palerme, où ils étaient attendus dans une étrange pizzeria. Toutefois, nous n'avons pas cherché à en savoir plus (n'allez pas croire que la sulfateuse du pizzaiolo nous a découragé: on nous a assuré sur place qu'elle sert uniquement à dénoyauter les olives). La photographie a été prise au moment de la sortie des 2 compères. Ils étaient d'ailleurs soigneusement déguisés de manière à se fondre dans la population locale.



Busch-Jaeger

Busch-Jaeger est une entreprise dont le capital était, avant le rachat par Swissmetal, de 1'525'000 euros. Il était réparti comme suit:

  • Volker Suchordt: 100'000 €
  • TRE Holding AG: 207'300 €
  • Benedikt Freiherr von Schröder: 51'800 €
  • Constantin + Bastian Venture Capital GmbH: 387'450 €
  • Smeets Haas Wolff I Verwaltungs GmbH: 155'400 €
  • Hartmut Betke: 51'800 €
  • Blue Equity Consult GmbH: 439'250 €
  • Michael Fabich: 51'800 €
  • Dietrich Twietmeyer: 2'500 €
  • Dirk Schmalenbach: 77'700 €

Un des propriétaires a été regardé d'un peu plus près. Il s'agit de TRE Holding. Le propriétaire de TRE holding se nomme Willy Sigrist, et est domicilié dans le canton de Zoug. Voici les entreprises dans lesquelles W. Sigrist est le seul membre inscrit:

AL Marola Holding Ltd, Bösch 71, 6331 Hünenberg / Baya Holding AG, Artherstrasse 113, 6317 Oberwil bei Zug / Diamond Holding Ltd, Bösch 71, 6331 Hünenberg / Eagle Capital Partners Ltd, Bösch 71, 6331 Hünenberg / Eagle Holding Ltd, Bösch 71, 6331 Hünenberg / Energy Capital Team Holding AG, Artherstrasse 113, 6317 Oberwil bei Zug / Euro Invest Holding Ltd, Bösch 71, 6331 Hünenberg / GTH Glastechnik Holding AG, Bösch 71, 6331 Hünenberg / Helen Holding Ltd, Bösch 71, 6331 Hünenberg / Holdicom Ltd, Bösch 71, 6331 Hünenberg / Jumeira Holding Ltd, Bösch 71, 6331 Hünenberg / Kongware Ltd, Bösch 71, 6331 Hünenberg / Krini Holding Ltd, Bösch 71, 6331 Hünenberg / Lakesite Capital Partners Ltd, Bösch 71, 6331 Hünenberg / Lamarot SA, Bösch 71, 6331 Hünenberg / Magdelain Holding Ltd, Bösch 71, 6331 Hünenberg / Massonyx Holding Ltd, Bösch 71, 6331 Hünenberg / Massonyx Ltd, Baarerstrasse 43, 6300 Zug / Memphis Holding Ltd, Bösch 71, 6331 Hünenberg / Milena Trading Ltd Milestone 100 Holding Ltd, Haldenstrasse 5, 6340 Baar / Neufin Holding AG, Bösch 71, 6331 Hünenberg / Nova Holding & Finanz AG, Bösch 71, 6331 Hünenberg / SAMAJU Holding AG, Bösch 71, 6331 Hünenberg / Saphir Holding Ltd, Bösch 71, 6331 Hünenberg / Shirley Holding Ltd, Bösch 71, 6331 Hünenberg / Sidlaw GmbH, Bösch 71, 6331 Hünenberg (par Samaju Holding AG) / Sogerfico SA, Haldenstrasse 5, 6340 Baar / SolidGround Holding AG, Bösch 71, 6331 Hünenberg / Swiss Investment Group AG (Schweiz), Bösch 71, 6331 Hünenberg / TRE Holding AG, Bösch 71, 6331 Hünenberg / WESTBERG FINANZ AG, Grabenstrasse 25, 6340 Baar

Autres sociétés dans lesquelles Willi Sigrist figure : Bellevue-Treuhand AG, Bösch 71, 6331 Hünenberg / GM Global Management Kurmann & Partner, Bösch 71, 6331 Hünenberg / IB Life Ltd, Bahnhofstrasse 10, 6301 Zug / Incuco Capital Markets SA, Industriestrasse 7, 6300 Zug / Marketing Solutions Raveneau & Cie, Panama (Zweigniederlassung Hünenberg), Bösch 71, 6331 Hünenberg / Nordgaz Ltd, Baarerstrasse 43, 6300 Zug / Parex Wealth Management Ltd, Bösch 71, 6331 Hünenberg / Qualiworld Trading Ltd, Bösch 71, 6331 Hünenberg / Rocco Holding Ltd, Bösch 71, 6331 Hünenberg / Sapün Immobilien AG, Bösch 71, 6331 Hünenberg / Sibur-Skandinavia Ltd Slavia Capital Management AG, Bahnhofstrasse 10, 6300 Zug / Softline Beratungen Raveneau & Cie, Panama (Zweigniederlassung Hünenberg), Bösch 71, 6331 Hünenberg / Softline Consulting Tuñon & Cie, Panama (Zweigniederlassung Hünenberg), Bösch 71, 6331 Hünenberg.

W. Sigrist est, pour faire bref, un véritable entrepreneur, un créateur d'entreprises... dont les activités sont, au mieux inconnues. Au pire, elles sont supectes, puisque le seul employé connu de la plupart de ces sociétés est W. Sigrist, et qu'elles sont presque toutes domiciliés au même endroit. S'agirait-il de faire faire un peu de tourisme à des capitaux? En toute discrétion? Saluons tout de même le talent créatif de W. Sigrist. Quel est votre nom préféré d'entreprise? Karl a un petit faible pour Solidgroud AG... Ces sociétés écran, c'est en effet du béton!