samedi, juillet 22, 2006

'Fait chaud!

Ah ça, il fait chaud. Karl connaît un ordinateur qui n'est pas satisfait de sa nouvelle CCT, et qui veut y ajouter un article concerant la ventilation. Il en a marre, des bricolages ou l'air ne circule pas bien, il veut de l'azote liquide sur son petit cerveau brûlant. Il veut effectuer ses calculs binaires au frais! Mais enfin, l'écriture d'un "édito" fait encore partie de ce qu'il peut supporter. L'excuse de Karl pour aller bronzer s'effondre donc... Au boulot Karl!


Déplacera, déplacera pas?

Ces jours, bien des rumeurs circulent sur des déplacements de machines. Les faits déterminent qu'il s'agit de 3 Linématic, et de la Schumag 6. Certains ont parlé d'"une" Schumag 6, et ils se sont trompés. Il n'y a qu'une seule Schumag 6, et c'est donc "la" Schumag 6. Est-ce un détail? Pas tout à fait. Le numéro 6 ne se réfère pas au modèle de la machine, mais à son numéro dans le parc de machines de la Boillat. En gros, pour s'y retrouver parmi toutes les Schumags, on les a numérotées. La 6, donc, est celle qui reçoit toutes les attentions, parce qu'elle produit pour Bic.

Swissmetal parle de la déplacer à Dornach, ce qui est une idée particulièrement, n'ayons pas peur des mots, psychédélique (car il faut être sur un gros nuage bleu à contempler des éléphants roses pour penser à ça). En effet, le laiton fini dans la Schumag 6 est fondu à Reconvilier, et pas à Dornach. Qui plus est, à Dornach, où l'essentiel des ordres de fabrication comporte 2 ou 3 étapes, on n'est pas habitué à mener les produits à ce degré de finition (où les ordres de fabrication comportent souvent plus de 10 étapes). Ainsi, dDornach n'a, ni la matière, ni la structure, ni le savoir-faire, ni les opérateurs, pour faire fonctionner une telle machine. Mais quand, comme Martinou, on a des "visions", on ne s'arrête pas à ça.

Certaines mauvaises langues, dont cette teigne de Karl, se sont alors imaginées que la destination finale de la Schumag 6 était Lüdenscheid, où le type de production s'approche plus de celui de la Boillat qu'à Dornach, et où la "stratégie" assigne la production des instruments d'écriture. Chez Busch-Jaeger, la Schumag 6? C'est une possibilité. Mais une rumeur se répand aussi sec, selon laquelle Swissmetal ne serait finalement pas trop pressé de déplacer cette machine. Il faut dire que les Schumag sont des machines dans la fleur de l'âge, ce qui leur confère sagesse et maturité, mais aussi une certaine inaptitude à se promener dans la campagne sur des remorques de camions. Une machine aussi finement réglée que la Schumag 6, si elle était déplacée, devrait être patiemment remontée, précisément recalibrée, tout ça par des Boillat qui, s'ils ne sont pas licenciés, ressentiront sans doute une immense joie à l'idée d'aller donner un coup de main en Suchordtie, la terre de Volklore. Vous savez maintenant pourquoi il ne faut pas pousser la vieille (Schumag) dans les Suchordties.

Pour ce qui est des Linématic, on ne sait toujours pas avec certitude si les machines déplacées vendredi 21 juillet étaient en fonction (ce qu'affirme P. Oudot dans le Journal du Jura), ou stockées en réserve. Néanmoins, "SanA" a souligné sur le blog leurs faibles performances par rapport à d'autres machines plus récentes, les Blank. Rappelons que ce type de machines sert à produire des lopins, petits tronçons de fil coupés à la cadence de plusieurs centaines de pièces par minute. Ces lopins sont des ébauches de pointes de stylo. Quelle est la destination des Linématic enlevées? On ne le sait pas. Tout porte à croire qu'elles s'en vont pour Lüdenscheid, mais il ne faut pas oublier que Martinou parlait d'ouvrir une usine de production de pointes de stylo en Inde, pour se rapprocher de certains clients (comme Cello).

C'est géographiquement logique, puisque Premec, qui est au Tessin, ne sera bientôt plus un client de la Boillat, et était un des principaux clients pour les lopins (et l'acheteur unique de ce qui sortait des Linématic). Enfin, logique... Faire fuir des clients suisses pour installer une usine en Inde, c'est de la logique hellwegienne. Pour le moment, Premec, qui commandait des lopins à la Boillat, n'y commande plus que du fil, faisant perdre une importante valeur ajoutée à Swissmetal. L'explosion du prix du cuivre, et surtout l'incapacité notoire de Swissmetal à satisfaire ses clients ont eu raison de l'étroite collaboration de Premec avec la Boillat, selon le Journal du Jura (19 juillet 2006). Quand on sait la qualité de cette collaboration, il y a de quoi lâcher un gros soupir. Maintenant, Premec se prépare donc à produire 2 tiers de ses pointes de stylo en acier, même s'il y a là un énorme travail à faire pour y parvenir. Pour les maillechorts, un fournisseur alternatif à Swissmetal a été trouvé en Allemagne, et supplantera probablement Swissmetal. Karl relève, en passant, la différence qu'il y a entre la stratégie de Premec, avec laquelle on comprend clairement que Giorgio Pagani oeuvre pour la pérennité entreprise (même si ça a les tristes conséquences qu'on connaît), et la "stratégie" de Swissmetal, qui donne simplement des "visions".

Peut-on, ces remarques posées noir sur blanc, parler de démantèlement de la Boillat? Je pense que non. Si l'on devait parler de démantèlement, le terme s'adapterait bien mieux aux licenciements, cause d'une perte de savoir-faire inquantifiable. Par contre, la perte de ces 3 Linématic est quantifiable, et tout de même faible. Surtout en remarquant que la personne qui s'occupait de faire fonctionner ces machines fait partie des licenciés, et que pour le moment, elle n'est pas, loin s'en faut, remplacée. Ainsi, déplacer des machines, c'est une chose. Faire concurrence à la Boillat en faisant produire ces machines, de manière optimale, ailleurs, c'en est une autre.

Karl en conclut que ce déplacement de machines correspond à l'obstination swissmetalienne de ne jamais reculer, parce qu'un pas en arrière, c'est soi-disant l'aveu de sa propre bêtise. On dit pourtant, selon un bon mot attibué à Saint-Augustin: Errare humanum est, perseverare autem diabolicum (Se tromper est humain, mais persévérer dans l'erreur est diabolique). Martinou goûtera certainement l'ampleur de son étroitesse d'esprit en ne comprenant pas cette phrase. Et surtout, il va perseverare jusqu'au bout.

Cependant, la dure réalité économique ne se pliant pas toujours aux impératifs d'un égo hors de contrôle, la direction de Swissmetal semble être bien plus timide que prévu dans les déplacements de machines, et jouer du théâtre plus qu'agir. La fonderie est toujours là, la capacité de produire des instruments d'écriture aussi, et les commandes passée auprès de la Boillat et ventilées sur Dornach et Busch-Jaeger ont une forte tendance à revenir à la Boillat. Un monsieur, qui aimait bien regarder les pommes mûrir, aurait parlé d'attraction universelle. Karl, en vertu de ces principes, parle de petits présomptueux qui justement font comme les pommes bien mûres: ils reviennent sur terre, après avoir brièvement plané.


Quelques nouvelles en vrac

Les caisses de pension de la Boillat et de Dornach on achevé leur fusion, comme le mentionnait le Journal du Jura (20 juillet 2006). Cette fusion a été reconnue, dans les rangs des représentants de la Boillat, comme positive à plusieurs égards. Néanmoins, la Boillat n'ayant plus de représentants à la direction de Swissmetal, cette dernière, avec sa piétaille de Dornach, aura la haute main sur la nouvelle entité.

Selon l'infatiguable Philippe Oudot, dans le Journal du Jura du jour, le restaurant d'entreprise de la Boillat, la Lingotière, reçoit un sursis. Alors que Swissmetal prévoyait de mettre fin à son exploitation en août, le restaurant voit sa vie prolongée au moins jusqu'à la fin de l'année. Le fait que des entreprises se soient mobilisées pour soutenir la Lingotière en l'utilisant et en formalisant cet usage a joué, selon P. Oudot, un rôle central. Swissmetal, qui ne voulait plus dépenser annuellement 100'000 francs dans ce restaurant semble maintenant y retrouver ses billes.

Cependant, une version moins cordiale, peu vérifiée, mais tout à fait convaincante, indique que le système d'horaire en place à la Boillat fait que les travailleurs peuvent aller se restaurer à la Lingotière à des heures indues (très tôt le matin en fait). Si Swissmetal avait dû assurer autrement la possibilité pour ses équipes de nuit d'aller manger ailleurs, l'opération aurait probablement été assez coûteuse. Peut-être une découverte de dernière minute à ce propos, comme par exemple un ouvrage du type "Le droit du travail pour les nuls" aura-t-elle motivé Swissmetal à revoir ses cacluls. A vérifier, donc.

Il y a dernièrement eu une séance de conciliation entre Unia et les commissions du personnel de la Boillat d'une part, et Swissmetal et Swissmem d'autre part, à propos des 112 licenciements sans plan social. Forcément, ça n'a débouché sur rien (selon le petit doigt de Karl) et, à la rentrée, si aucun changement n'a lieu, l'affaire sera placée entre les mains du tribunal arbitral. Il semblerait qu'Unia, qui est là dans son cadre habituel, a fait son travail de manière très correcte.

Quant à la Loewy, qui n'est pas prête de redémarrer, on connaît maintenant la cause du problème: toutes les archives de la Loewy sont dans la tête du chef de gare, et comme la Loewy ne marche pas, il est impossible de les en extruder. Pas d'archives, pas de Loewy, pas de Loewy, pas d'archives.

Voila qui rappelle fortement l'histoire d'un célèbre serpent légendaire, nommé Ouroboros:



Boursicotons

Comme c'est amusant: par une coincidence absolument involontaire, Karl parle de gravitation au moment où le cours de l'action Swissmetal suit la seconde partie d'une trajectoire ballistique. Alors que, début juillet, l'action UMS allait encore gratter les 16 francs 50, on la retrouve aujourd'hui à 15 francs 20. Les volumes échangés sont faibles depuis le 4 juillet (ou plus de 100'000 actions ont été vendues à 15 francs 75), ce qui laisse penser que la concentration du capital action de Swissmetal se poursuit. Ce n'est donc pas forcément une bonne nouvelle.

Néanmoins, dans ces conditions, ce n'est vraiment pas le moment pour Swissmetal de faire marcher la planche à billet, et d'aller vendre des actions fraîchement imprimées pour se renflouer. Comme disait Martinou, la nouvelle émission d'action servira au programme de participation Nordstern. Là, vu comment se porte l'action du groupe, j'ai presque envie de le croire, maintenant. La valeur des actions de Nordstern se préparerait-elle à prendre un coup de Morgenstern?

samedi, juillet 15, 2006

Bonnes vacances!

Pour la Boillat, voici venue l'heure des vacances. Au menu de ces dernières, plein de choses car, quand l'employé est absent, la direction travaille. Courtage de métaux et déménagements en tout genre (enfin, en tout genre... Juste la Schumag 6) sont à l'ordre du jour de ces forçats, pour qui le travail, c'est la santé (à part quand il y a le carnaval de Cologne, évidemment).


Boum!

Dans le Journal du Jura de vendredi, il y avait un article qui fait boum. A croire que Sam Furrer a tenté d'allumer Philippe Oudot (le pauvre). Ce dernier, se basant sur des sources de qualité, fait le point sur la situation actuelle (mieux vaudrait dire "le vaudeville actuel") de la Boillat. L'article est particulièrement cinglant, parce qu'il est précis. Les quantités, les noms des alliages et des installations, les capacités techniques de ces dernières: c'est sans appel.

Tout commence donc par l'idée d'installer une nouvelle presse à Dornach, puis d'y déplacer la fonderie. Idée, on l'a dit maintes fois, est stupide. Mais l'interlocuteur de P. Oudot détaille ici pourquoi il s'agit d'une bourde monumentale. Le plus amusant reste néanmoins la quantité de déchêts produite depuis la reprise du travail. De 20 à 30% (voire un peu plus pour certains alliages spéciaux), on passe à 40 à 50% pour les alliages standards, et à 70 à 80% pour les alliages spéciaux, quand ce n'est pas l'intégralité de la production qu'il faut recycler. Martinou a donc inventé, en grand génie qu'il est, le mouvement perpétuel. Comme disait Lavoisier, "Rien ne se perd, rien ne se créé, tout se transforme". Chez Swissmetal, on en revient toujours à des déchêts, après transformation, c'est là la grande innovation du groupe: tranformer des déchêts en déchêts, à l'infini. Il s'agit là d'un véritable projet métaphysique, qui en dit long sur le sens industriel de ses auteurs.

Quant aux diverses délocalisations opérées par Swissmetal, c'est aussi le mouvement perpétuel. Les ventes, déplacées à Dornach, reviennent dans un sale état à la Boillat, puisque les vendeurs du site ont été abondamment licenciés. Et pour le déplacement de certains produits, même combat: si Volklore prétendait à l'assemblée du personnel que les produits déplacés chez Busch-Jaeger reviendraient sous peu à la Boillat, on peut l'interpréter sans le moindre doute comme l'aveu de l'incapacité de cette dernière usine à concevoir lesdits produits.

Avec tout ces flux et reflux, profondément "stratégiques", Swissmetal va pouvoir prochainement nous annoncer l'ouverture d'une station marémotrice destinée à produire de l'électricité pour tout le groupe. En un mot comme en 100, Swissmetal joue au boomerang. Mais, adroit comme ils sont, le jeu consiste actuellement à ne pas le rattraper avec les dents.

D'ailleurs, Philippe Oudot, dans le Journal du Jura de ce samedi, a demandé à Sam Furrer si le bruit qui court selon lequel Swissmetal s'apprêterait à vendre à nouveau du stock est fondé. Et l'intéressé de répondre: "Nous examinons la situation en détail afin d'assurer une optimisation des stocks. Il faut apprendre à produire avec des stocks à un niveau minimal. Mais il y a assez de matière pour les différentes étapes de la production". En langage décodé, Swissmetal vend bien du stock. Mais Sam ne veut pas dire combien, arguant que le groupe ne communique pas (lire: ment par omission) là-dessus. Le bruit qui court, reporté dans le Journal du Jura, et qui persiste, tend pourtant à donner le chiffre de 1000 tonnes, réparties sur les 3 usines du groupe. Et il ne s'agit pas forcément de matière première, Karl le souligne. Il faut dire que, depuis le début du mois, le cours des métaux (en particulier le cuivre) s'est apprécié d'environ 20%, atteignant les sommets d'il y a quelques mois. Pour indication, le cuivre se négocie à plus de 8000 dollars la tonne!

Ainsi, valeur ajoutée ou pas (le stock vendu pouvant être consitué de produits en cours de fabrication), il est intéressant de vendre au prix métal. Bien sûr, les clients impatients (bien trop impolis avec Martinou pour mériter sa compassion), pourront profiter des vacances pour prendre leur mal en patience. Que voulez-vous, quand on se fournit auprès d'un groupe qui coule (tout court, car du laiton, il n'en coule pas beaucoup), il faut s'attendre à le voir effectuer des manoeuvres d'urgence pour remplir sa caisse. En effet, le refinancement déguisé voté à l'AG consistant en actions, il faut parvenir à les vendre, ce qui prend du temps.

Jürg Müller, l'expert, avait pourtant signalé dans ses propositions que Swissmetal devrait assurer un flux de matière permettant à la Boillat de fonctionner. Mais, pour Martinou, tout cet argent qui dort, c'est trop tentant, bien plus tentant que les analyses crédibles d'un expert industriel.

De plus, dans l'usine, les 2 nouveaux intérimaires de luxe engagés par Swissmetal (le chef du finishing et le chef du planning) ont l'air d'être une belle paire de rigolos. Le temps qu'ils apprennent à connaître l'usine, et le décollage pour Sirius aura eu lieu. Même Wilmar, contemplant ce spectacle, doit pouvoir commencer à se poser des question, comme "Si on place ce genre de surdoué au poste qui m'était promis, qu'en est-il de mes capacités réelles? On m'aurait menti? Le maîîître serait-il faillible? Serais-je un pigeon planté sur une brochette?" Eh oui, même Wilmar, qui a au moins l'avantage de connaître l'usine, ferait certainement mieux. Tout arrive.

Regarder Swissmetal se décomposer à vue d'oeil est tragique, mais à quelque chose de plaisant: on leur avait dit. Comme l'affirme l'interlocuteur de Philippe Oudot dans son "article bombe": "Malgré tous nos messages d’avertissement, Swissmetal a foncé tête baissée, pensant que nous disions n’importe quoi. Ils sont en train de se rendre compte que toutes leurs décisions leur reviennent en pleine figure. Mais c’est un peu tard..."


Uniania (comme on dit)

Uniaaa, qui est doté d'un service de communication digne de ce nom, c'est-à-dire à même d'enrober des âneries sous un vernis de bon sens, a pondu sa petite page rectoo-verso, dans la tradition maintenant bien établie du Torchinou. A la page 1, relevant les tensions actuelles dans un langage plus que sobre, le syndicat abat directement ses cartes, en sortant une contrevérité maison: "Il est actuellement très difficile d'avoir une perspective commune sur la manière de sauvegarder des places de travail à la Boillat". En effet, seul Unia met la charrue avant les boeufs et se refuse à prendre le taureau (ou le buffle) par les cornes. Il n'a jamais été question de sauver des emplois, mais la Boillat elle-même, et donc les emplois. ne pas accepter cette perspective-là, c'est ne pas comprendre que la sauvegarde d'emplois ne garanti nullement la survie de la Boillat, même à court terme. Ainsi, Uniaaa n'a toujours rien compris, et reste englué dans un conception des choses qui, si elle a sa valeur dans de nombreux cas, n'a aucun sens ici. Ce n'est pas des oeillères qu'ils ont, mais des planches de coffrage.

Dans la partie qui suit, Uniaaa propage une vérité qui n'existe que dans son comité de direction (un peu comme la "stratégie"). Les propositions de l'expert permettent d'éviter la "fermeture pure et simple de l'usine". Tiens donc, c'est nouveau ça. Swissmetal fermerait donc la Boillat, après avoir menacé de le faire un nombre incalculable de fois (enfin, un dizaine), et après avoir chaque fois ajourné l'exécution du propos. Uniaaa parle aussi d'un "responsable de site agréé par le personnel". Si l'on en croit Jürg Muller, c'était en effet l'idée. Mais l'interprétation swismetalienne de la chose est, comme on sait, et comme Unia ne le dit pas, bien différente (un kapo agréé par Martinou).

Page 2, dans la dernière partie, on peut voir le syndicat étaler son argumentaire contre la démission de certains membres. Un argument, de l'avis -très critiqué, et c'est tant mieux- de Karl, tient la route: la démission ne renforcerait pas la défense des travailleurs. Cependant, lorsqu'on lit "Unia compte justement sur des membres engagés et critiques", euh... Il y a comme un flottement. Car, s'il est des engagés (mais, pour certains, licenciés aussi) et critiques, c'est à la Boillat qu'on les trouve. Et c'est pour les discréditer qu'Uniaaa a émis son Torchinou du cru. Alors, des personnes critiques, oui, mais seulement si elles sont "constructives" (décodage: très très très gentilles). 'Faut pas pousser BKassine et Renzonou dans les orties, quand même!

A nouveau dans le Journal du Jura de ce samedi, un petit article revient sur l'éjection par Unia de certains membres des commissions du personnel de la Boillat, sous prétexte de non représentativité. Il s'agit, bien évidemment, d'agitateurs dont les critiques n'étaient pas "constructives".


Sur les blogs

La propagation des blogs se poursuit, et prend une tournure très orientée sur le monde du travail. Le petit "Une voix pour la Boillat" a au moins fait une émule, directement ou pas, le blog d'un monsieur qui n'aime pas voir les excellents chocolats Cailler emballés dans le vison de Nelly Wenger. Non, lui, il n'est pas emballé, on peut le dire.

"Une voix pour la Boillat" et "Nestlé Suisse real news" on fait l'objet, à titre d'exemples, d'un article du Temps (qui parle mentionne aussi de "célèbres" blogs américains, faisant une référence implicite au blog d'un employé de Microsoft). Ainsi, selon le droit du travail (dans le CO), "Le travailleur exécute avec soin le travail qui lui est confié et sauvegarde fidèlement les intérêts légitimes de l'employeur", ce qui signifie que, lorsqu'il s'agit de dire du mal de son entreprise chérie, il se la coince.

Et ça va même bien plus loin: "Un employé ne peut pas créer un blog pour dénoncer publiquement une politique de restructuration, une politique salariale jugée insatisfaisante ou encore une prétendue incompétence de la direction. Le Tribunal fédéral (TF) a même précisé qu'afin de préserver la réputation de l'employeur, le travailleur ne peut en principe pas rendre publiques les infractions administratives ou pénales commises par l'employeur", dit la spécialiste interviewée. C'est dire! Par conséquent, il valait mieux que Karl soit un étudiant anonyme, qui utilise une plateforme gratuite hébergée à l'étranger. De toute façon, comme Swissmetal ne retient publiquement du blog que l'humour, il est clair qu'aucun contenu sérieux n'y est proposé. La satyre, comme on sait, raconte n'importe quoi, dans le vide intersidéral de l'irréalité (et Karl va bientôt inventer le mouvement perpétuel, pour devancer Martinou, maintenant que la quadrature du cercle a été résolue par ce dernier).


Martinou à l'interviou

Dans la Handelszeitung (journal économique suisse-allemand), est parue, le 11 juillet, une interview de Martin Hellweg, titrée Les carnets de commande sont bien remplis (ceux de métaux, pas de produits finis, on se comprend). Martinou, l'air pensif et le regard fuyant, y est en photo, la main droite posée sur la tête (du genre lendemain de carnaval qui déchante), et l'index de la gauche pointant, sur une feuille, le cours de l'action Swissmetal. Tout un programme. L'interview elle-même, dans laquelle même la journaliste, Gabriela Weiss, pourtant très complaisante, semble avoir des doutes sur la "stratégie", s'oriente essentiellement vers des questions boursières.

Il y a quelques perles. Par exemple, lorsque G. Wiess demande si un des slogans de Swissmetal, "Operational excellence", ne sonne pas un peu comme celui de Swiss, maintenant rachetée par Lufthansa, "Destination excellence", Martinou répond: "Swissmetal a une stratégie claire, à 3 piliers globaux en vue de la réalisation de notre vision pour 2010" (les 3 piliers sont l'investissment sur les sites du groupe, la consolidation de la branche et la production en Asie). Qu'elle est claire, la "stratégie". Heureusement toutefois qu'elle est globale, car, dans le détail, l'actionnaire aurait quelques soucis à se faire. Mais pour une grande "vision", il faut surtout de grands mots.

On découvre aussi que, selon le maîîître, Laxey est un inestisseur à moyen ou long terme, qui veut "récolter avec nous [Swissmetal, NdK] les fruits de la reconstruction". Cependant, G. Weiss met un bémol, en mentionnant d'éventuels conflits d'intérêts liés à l'élection de Roger Bühler au conseil d'administration. Ce bémol est balayé par Martin Hellweg, qui considère qu'il y a "des règles pour ça" (mais on n'est vraiment pas sûr qu'il les respecte), et que d'autres entreprises sont dans des cas similaires. Autre bémol, "L'entreprise est le travail d'une vie pour un patron. Et des firmes comme Laxey ont par contre une perspective à court terme". Là, le moins qu'on puisse dire, c'est que Martinou répond à côté, allez savoir pourquoi. Il parle de droit de la bourse, et d'actionnaire qui restent même dans les moments difficiles (les braves altruistes!).

Il est aussi amusant de constater que Martin Hellweg considère Swissmetal comme une perle, parce que cette entreprise est leader dans plusieurs domaines, et a un haut potentiel d'innovation. Exactement ce qu'était la Boillat. Et exactement ce que ne sont ni Dornach, ni Busch-Jaeger. Bizarre, pensez-vous? Karl aussi.

Lorsque la journaliste questionne Martinou sur les résultat du premier semestre, il répond qu'il ne fait pas de pronostics (pourtant, le premier semestre est terminé!). La raison? "Notre marché est trop cyclique"! Il signale juste que la grève a eu des effets négatifs (qu'il chiffre de manière inutilisable) et que ces effets ont été surcompensés par les prix du métal (donc, il reconnaît ouvertement que Swissmetal fait des bénéfices uniquement en tant qu'entreprise de courtage et de stockage...). Pour le second semestre, il se refuse aussi à faire des "pronostics", mais relève que le carnet de commandes est bien plein (de bien mauvaises langues ajouteraient qu'il va se vider).

Autre remarque piquante de Gabriela Weiss: "Votre objectif de rendement sur le capital était fixé à 9%. Aujourd'hui, vous êtes autour de 1,8%. Il y a un monde entre les 2". Martinou répond que, selon la conjoncture, il attend un rendement, qu'il juge insuffisant, entre 0 et 5%. Il y a de la marge, mais Karl, du haut de son inculture économique, parie sans souci sur environ 0% (si pas moins). Pour atteindre, en 2010, les 300 millions de francs de chiffre d'affaire, Martinou mise, entre autres, sur des achats "opportunistes" (il refuse de donner des noms). Il ajoute "nous voulons acheter intelligemment" (comique involontaire? Effet subtil d'ironie? Nous ne saurons jamais).

L'article se termine sur "La majorité des collaborateurs de Swissmetal soutient notre stratégie. Et depuis que nous travaillons sans ceux qui, à Reconvilier, ont suscité des difficultés, nous parvenons à trouver de plus en plus de consentement". Bravo pour cet exemple de sens logique, Martin. "Je vire ceux qui sont pas d'accord et pouf! Miracle! La proportion de ceux qui sont d'accord augmente! C'est fou non?" Non Martin, ce n'est pas fou du tout, ou alors on parle de toi.

Voilà, Karl espère avoir résumé l'article de manière suffisamment complète pour montrer que la journaliste n'est pas complètement dupe de la pièce de théâtre jouée par Martinou. Qu'une telle chose arrive dans la Handelszeitung, là est le miracle.


Le Courrier

Dans Le Courrier, Luc-Olivier Erard est l'auteur d'un petit article, concernant les remous liés à la Boillat sous la coupole fédérale (une demi sphère donc. De la à craindre une histoire de coup de boule...). La rentrée des parlementaires verra donc des discussions sur le sujet. En effet, des conseillers nationaux du POP et de SolidaritéS ont déposé une motion parlementaire, demandant "un droit de préemption sur les actions de Swissmetal". Ca vous rappelle quelque chose? Une pétition? C'est exactement ça. Sauf que, dans un élan d'opportunisme un peu douteux, les élus en question n'ont pas pris la peine de consulter le comité pétitionnaire. La gêne ne les étouffe pas. Cependant, L.-O. Erard note à juste titre que, ce genre d'action n'étant pas prévu en droit suisse, l'affaire risque de vite être expédiée. Karl ajoute que cela contribuera donc à miner tout le crédit de la pétition au niveau cantonal. Merci, chers récupérateurs, on aurait risqué de s'ennuyer sans vous. Jean-Claude Rennwald vise, quant à lui, au comblement de cette faille du droit, en demandant à l'Etat de prendre le smesures nécessaire pour empêcher "l'exercice abusif de la propriété", à l'instar de sa collègue socialiste, Géraldine Savary, avant lui.

mercredi, juillet 12, 2006

Et pourtant elle tourne

Oui! elle tourne. Ces jours-ci, d'ailleurs, c'est une petite sphère qui la fait tourner, celle du fameux ballon rond. C'est une autre sphère aussi, celle de la tête d'un célèbre footballeur tondu qui, après avoir tenté de placer sans succès la première sphère au fond d'un but au moyen de la seconde sphère, a placé cette dernière au milieu d'un adversaire à la langue trop pendue (et qui n'a pas su arrondir les angles). Incroyable, ce qui se passe, sur notre bonne vieille terre!

Là-bas, quelque part en Suisse, du côté de Reconvilier même, plutôt qu'à des sphères, on s'intéresse plutôt à des cercles. A la quadrature du cercle (attention aux neurones si vous cliquez sur ce lien!), pour être exact. Dans la Boillat, cet insoluble problème se pose dans les termes suivant: comment faire fonctionner l'usine alors qu'on fait tout ce qu'il faut pour qu'elle ne fonctionne pas? Comment retrouver le savoir-faire alors qu'on a détruit une énorme partie de ce dernier en licenciant à tour de bras? Comment garder les clients alors qu'on ne les fourni plus? Inutile donc de sortir les règles et les compas, c'est plutôt d'un très courageux psychologue épaulé par la police, dont Swissmetal aurait besoin.


Séance du personnel

Mardi 11 juillet a eu lieu, à la Boillat, une séance du personnel convoqué par Henri Bols. Ce dernier y a très brièvement présenté les 2 nouveaux cadres de la Boillat, messieurs Peter Weidlich et Karl (eh oui, à ne pas confondre) Meier. Tous 2 sont engagés comme des sortes d'intérimaires, le premier comme chef du finishing (à la place prévue pour Wilmar), et le second comme chef du planning (à la place de Philippe Fuchs, de Dornach). Les premières impressions ne décadrent pas d'avec les usages de la direction de Swissmetal: on remplit l'organigramme avec des personnes pour qui l'aptitude à dire "oui maîîître" tient lieu de CV.

Henri Bols a aussi annoncé que Swissmetal avait entrepris des démarches pour approcher des étudiants (qu'on supposera diplômants ou doctorants) des hautes écoles, en particulier de l'EPFL. Au-delà de l'effet d'annonce, on retiendra surtout l'effet comique de ces grands mots. Chez Swissmetal, on a bien compris que les personnes porteuses d'un bagage théorique de haut niveau n'existaient plus à la Boillat, à force de licenciements. Ainsi, Martinou va démarcher du sang neuf, qui se retrouvera sur place sans personne pour procéder à une formation. Car, que vaut le bagage théorique, aussi solide soit-il, sans une formation sur place? Usuellement, on pouvait compter une bonne année de préparation, avant qu'un employé de ce niveau ne soit réellement efficace. Mais là, sans formateur, inutile de sortir règles et compas, il faut directement aller étudier le calcul différentiel, avec les limites quand X tend vers l'infini. Bref, la formation risque de durer, et les padawans ne sont pas prêts de faire les malins avec un sabre laser en se faisant donner du "Jedi"! Si en plus ils sont du côté obscur...

Volker Suchordt était aussi là. Il devait être très heureux de venir plastronner à la Boillat dans les habits du patron, lui qui a tant souhaité la "détruire", ayant été incpable de régater avec elle dans son usine de Busch-Jaeger, qu'il a mené tout droit à la faillite. Volklore a gratifié l'assistance d'un sens de l'humour qui sonne très Oktoberfest. Il aurait dit: "J'ai 59 ans, je suis marié, j'ai un enfant... et un chien". Au douzième litre de bière, promis, c'est très drôle. Il a aussi parlé de la nouvelle méthode d'esclavage en vigueur à Lüdenscheid (la semaine de 6 jours), l'affirmant temporaire, et destinée à absorber les commandes de la Boillat déplacées chez Busch-Jaeger. Mais il a souligné vouloir remettre les commandes en question à la Boillat dès que possible.

Sinon, Henri Bols semble avoir compris que les licenciments, qui selon lui devaient être échelonnés dans le temps, étaient une erreur, due à une mauvaise analyse prospective des commandes prévues pour la Boillat en 2006. Logique, l'analyse en question a été réalisée à Dornach, et il ne dit pas que le licenciement des 21 cadres n'a pu se faire que s'il a assuré pouvoir prendre le relais avec son équipe. De plus, maintenant qu'il étudie le déplacement de la fonderie, il se rend peut-être même compte qu'une baguette magique ne suffira pas. Peut-être le prochain cadre intérimaire engagé sera-t-il David Copperfield, allez savoir.

La séance du personnel fut, en résumé, une grande messe de remotivation, destinée à montrer la bonne foi de Swissmetal, sa volonté d'appliquer les propositions de l'expert, et tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. Surtout, tout le monde il va dooormir.

Karl note encore que lundi, il y avait aussi une séance. Elle réunissait les commissions du personnel de la Boillat et des représentants d'Unia. Cette séance consistait à tenter de recoller les pots cassés. Même si Karl a peu d'informations dessus, au dernière nouvelles, on recherche toujours un tube de colle, et les morceaux sont toujours plus éparpillés. Lorsqu'Unia aura réussi à disperser tout le mouvement de soutien à la Boillat en propageant des accusation nauséabondes, il sera possible de présenter ce conflit comme une victoire syndicale. Quant à la marmotte, elle continuera à mettre le chocolat dans le papier d'alu.


Oh, le Torchinou!

Page 1, il y a une bonne nouvelle dans le Torchinou. Un excellente nouvelle même: le Torchinou ne paraîtra pas pendant les vacances! Passons maintenant à la somme d'atrocités habituelle dans la double page de la semaine. Ce sera plus long.

Tout commence avec un petit récapitulatif signé Henri Bols. Dans les "points positifs", la remise en route de la presse Loewy continue. Merveilleux, puisqu'elle devrait marcher depuis le mois de juin, si l'on en croit les prévisions originelles. Dè sla rentrée, la remise en route se remettra en route, mais pour la remise en route elle-même se termine, vous pouvez vous reportez ci-dessus à la question des limites. Ici, X (la remise en route de la remise en route) tend vers le 15 août, mais la limite elle-même (la remise en route) tend vers l'infini. Mais ne soyons pas mauvaise langue, et patientons.

Dans "Les problèmes", Henri Bols affirme sa volonté d'atteindre l'objectif de 35 tonnes par jour de production. On en est loin. De plus, quand on sait que Boillat pouvait produire 60 tonnes par jour, quand elle marchait, on voit que des licenciements et une brochette d'incapables sont passés par là, entre 2.

L'éditorial, qui commence par une bonne nouvelle, se poursuit avec les mauvaises: le torchinou recevra son complément informtaique avec netpresenter. Car, le Torchinou devrait poursuivre son travail de propagande "afin de continuer à inclure vos familles dans la vie de l'entreprise". Eh oui, Swissmetal n'épargne ni aux femmes, ni aux enfants un sooomeil réparateur. Car, pour la rentrée, Swissmetal souhaite revoir ses employés "avec un maximum d'énergie et une santé de fer". Ca... Ils en auront bien besoin. Et s'ils ne l'ont pas, ils pourront faire confiance aux différents assureurs pour leur envoyer un expert qui les poussera à mettre fin à leur coûteux (et donc nécessairement injustifié) congé maladie.

Enfin, l'éditorial mentionne un questionnaire, que les lecteurs peuvent remplir, pour que naisse en eux le sentiment d'être écoutés par leur direction. C'est magique!

En page 2, le système d'achat des matières première est présenté. Tel qu'il est décrit, il correspond au système en vigueur à la Boillat depuis longtemps, et se destine à éviter aux clients de subir des effets de cours sur leur achats. En effet, le client réserve la matière première à un cours qu'il connaît et son dû ne varie plus à partir de ce moment, quelle que soit la variation des cours. Ainsi, Swissmetal réalise ses bénéfices grâce à la valeur ajoutée, et pas grâce à la spéculation, ce qui est un bon système, pour le producteur comme pour le client, dans la mesure où le producteur ajoute suffisamment de valeur pour enregistrer des bénéfices. Voilà pour la théorie.

En pratique, à l'usine de Dornach, la spéculation sur les matières premières est depuis longtemps intensive et permet de maintenir l'usine hors des chiffres rouges. L'idée est simplement d'acheter des matière premières qui ne sont pas destinées aux clients, mais à être revendues telles quelles, à un prix supérieur. De plus, Swissmetal s'est amusé à vendre du stock destiné au clients pour financer l'achat de l'usine Busch-Jaeger, d'où, étant donné que le cours des métaux a continué à flamber dans les mois qui ont suivi (jusqu'en mai), une rupture de stock. Le cours a ensuite baissé en juin, et est maintenant à nouveau en phase ascendante. D'autres opération spéculatives semblent aussi exister chez Swissmetal.


Sur le blog

Le filtrage est assez efficace, comme on le constate. Le troll n'ose plus trop se montrer, mais l'effet dissuasif s'exerce peut-être aussi sur d'autre personnes. Cependant, le peu de commentaires vient essentiellement du fait que les 2 ou 3 trolls qui sévissaient sur le blog en postant par packs de 12 ont disparu. Il y a aussi une baisse de fréquentation due à la baisse du nombre d'"éditos", à l'arrivée de vacances, et à l'abandon -compréhensible- de la cause par certains.

Karl profite encore de répondre à une question adressée par "Grand-mère" qui se demande ce que devient la pétition. Le comité pétitionnaire recherche encore des personnes dans différents cantons, pour qu'ils aillent déposer leur part de la pétition auprès des autorités concernées. Différentes questions de coordination sont aussi en train d'être discutées. Pour le moment, donc, il ne se passe pas grand chose et on peut surtout dire que nos autorités politiques, à qui sont destinées la pétition, débattent énormément de l'éternelle question: "Cette année, on va à la mer ou à la montagne?"

dimanche, juillet 09, 2006

Résumons la moindre

Opération blog propre

L'étouffe-troll fonctionne bien, on dirait... Pour résumer ces quelques jours de filtrage, voici quelques information:

  • Aucun message troll n'a été filtré (ils se reconnaissent donc sans difficulté, malgré leurs dénégations faussement innocentes).
  • Le blog a été ouvert ou filtré de manière discontinue, en fonction des horaires de Karl, ce qui vous a permis de fonctionner fréquemment en temps réel.
  • La surcharge de travail de Karl est faible, voire nulle.
  • Mais voilà, il y a des heures, notamment le matin (allez savoir pourquoi), où vos message ne peuvent être publiés en temps réel.
Quant au contenu des commentaires, vous êtes les seuls juges, mais il me paraît plus intéressant. Bravo à tous, et merci!


Femmes en colère

A l'invitation des Femmes en colère, du 3 au 7 juillet, des manifestations ont eu lieu chaque jour, entre l'usine 2 et l'usine 1 de la Boillat. Les participants étaient vêtus de noir, en signe de tristesse et de désarroi, face à la situation. Les Femmes en colère se sont dites prêtes, par ailleurs, à prendre Martin Hellweg et ses propositions de dialogue au mot, et à aller le rencontrer pour lui expliquer la tragédie que vivent de nombreuses personnes. Autant parler à un tournevis (où à un boulon si vous préférez, ou même à... euh... une jante alu!), mais bon, on peut toujours essayer.

Bravo aux courageux manifestants!



Torchinou

Karl n'a pas reçu le Torchinou... Merci à quelqu'un de le lui envoyer! Enfin... Merci... Un week-end sans Torchinou, c'est plutôt bienvenu. Franchement, ça repose!


AG

De l'assemblée générale de Swissmetal, Karl a encore reçu ce tract, distribué aux actionnaires. En quelques mots, bien des choses sont clarifiées... Sauf le fait qu'il existe encore des actionnaires pour soutenir Martinou. Toutefois, quand on regarde Roger Bühler, le mystère s'éclaircit. Récemment, on pouvai tlire, à son propos, cette dépêche, reprise d'un article du Tages Anzeiger. Roge rSoutient Martinou. Roger trouve très bien que la médiation se soit temrinée comme ça. Roger pense qu'une médiation où l'on choisit la partie adverse soi-même, ça aurait été mieux (il ne le dit pas comme ça, bien sûr, puisqu'il parle de "gens qui n'étaient plus actifs dans l'entreprise"). Ah Roger... Finalement, je vais aller écouter un âne, ça me fera du bien.


Reparlons médiation

Est-elle morte, la médiation, ou Rolf Bloch joue-t-il à quelque chose en coulisses? On ne sait pas vraiment, même si la première option semble être la bonne. Elle était belle la médiation. Merci Joseph, merci Rolf, de nous avoir fait la leçon. Quelque mois de pourissage de la situation, et aucune avancée grâce à vous, sinon quelques leçons de morale sur le fait que c'est un peu la faute au manque de dialogue, et donc à tout le monde (pourtant, pour que le dialogue manque, il suffit de la défection d'une seule des parties). D'ailleurs, à propos de défection, c'est gentil à vous de n'avoir pas dit un mot de réprimande contre Swissmetal. Et c'est gentil d'avoir envoyé Jürg Müller au front à votre place.

Bref, on peut presque tirer une conclusion de tout ceci: la tradition helvétique du dialogue sociale, dans le cas de Swissmetal, a atteint ses limites. On remarque en effet qu'en Suisse, rien, au niveau légal, n'existe pour obliger un patron à rester fidèle à la simple raison. Seul ce dernier peut lui-même se contraindre, par patriotisme, de par sa culture et sa personnalité, ou pour d'autes raisons non contraignantes, à appliquer des décisions qui seraient issues d'une négociation avec ses employés. Et si le patron ne veut pas? Il fait ce qu'il veut, il en a le droit.


A la Boillat

Les commissions du personnel de la Boillat n'organiseront pas de séance du personnel avant les vacances. La seule date encore ouverte était le vendredi 14 juillet, et comme de nombreux travailleurs s'en vont déjà le jeudi, elle ne paraissait pas opportune. Cette semaine, les commissions rencontreront néanmoins une délégation d'Unia, pour mettre (et pas remettre, non) les pendules à l'heure. Le décalage horaire est en effet tel qu'un ressort a dû sauter.

La Boillat s'apprête, dès lundi, à accueillir 2 nouveaux cadres, tout frais. Il semble que Swissmetal soit prêt à tout pour remplir son organigramme. Ce qui laisse songeur, quand on voit qui remplit ledit organigramme. Mais voilà, il faut du monde pour faire un joli papier avec de jolis noms, et surtout pour avoir des responsables sous la main à de chaque problème qui surgira. Boillat, ta dornachisation est en route: un encadrement aussi pléthorique qu'incapable s'apprête à venir t'embaumer d'excuses bidons, avant de t'enterrer sous les retours de commandes provenant des clients insatisfaits.

Et pour faire mieux, il n'y a pas 36 solutions...

jeudi, juillet 06, 2006

Bétonnons, mais pas trop non plus

Trolleries

Les trolls, tout le monde aura pu le constater, sont encore là. Ils ne sont pas nombreux, entre 2 et 4 (9 messages sur 10 sont ceux d'un(e) seul(e) auteur(e)), ne soyons pas dupes, mais ils sont bruyants. Un peu comme de petits roquets. Ouaf, ouaf, ils sont où les sous! Ouaf, ouaf, je pense le contraire du contraire! Ils se reconnaîtront peut-être quelque part dans ce texte du site de l'uZine 3.

Donc, les trolls accomplissent inlassablement leur tâche, qui est de perturber les fonctionnement du blog. Avec succès? C'est à voir, mais certains blogueurs sont dépités par cet état de fait, et je les comprends. Cette situaition, où la bonne foi est aggressée par la malhonnêteté des trolls, qui vont jusqu'à usurper des pseudonymes, n'est effectivement pas agréable. Et si quelque chose fait mal à Karl, dans tout ça, ce n'est pas les attaques personnelles dont il est l'objet, et qui ne font que mettre en évidence, si c'était nécessaire, la bassesse de leurs auteurs (que j'ai toujours traité avec respect, je crois). Non, ce qui fait mal, c'est de voir les blogueurs corrects (ceux qui, quelle que soit leur opinion, respectent les règles du jeu) subir cette situation, et se révolter contre.

Autrement dit, il est temps de prendre des mesures. Je vous en propose une, à l'essai: je filtrerai les commentaires. De ce fait, Karl recevra tous les messages, et autorisera, ou non, après lecture, leur publication. Par ce biais, les messages bloqués seront les trolls et les messages contrevenant aux règles (insultes, menaces). Il ne s'agit en aucun cas de faire la police politique, même si des erreurs risquent d'être commises. A la fin de chaque journée, je posterai un commentaire résumant les résultats de ce travail de barrage. L'avantage du système réside donc dans le filtrage. Son défaut est que les messages ne seront plus publiés en temps réel. Il y aura chaque fois besoin que Karl les lise, et les laisse passer ou non. Donc, les messages apparaîtront sur le blog vers 14H, vers 19H et très tôt le matin. Ailleurs dans la journée, je ne peux rien vous garantir, même s'il est clair qu'en cas d'événement important, je serai derrière mon ordinateur pour faire suivre au mieux.

La période d'essai durera jusqu'à dimanche, et Karl sera très heureux de recueillir vos commentaires sur ce système, pour savoir si vous l'acceptez ou non. Le but premier est de vous garantir des moments de qualité sur ce blog, rien d'autre. Il ne s'agit pas, et j'espère que vous me ferez confiance sur ce point, de maquiller les faits et de jouer au dictateur.

Néanmoins, ce blog cesse d'être, à proprement parler "Une voix pour la Boillat", puisque les trolls émettent depuis la Boillat. Pour être correct, on pourrait renommer le blog "Une voix pour l'esprit de ce qui fut la Boillat et pour ce qui le sera peut-être à nouveau un jour", mais Karl s'autorise un certain conservatisme, et en appelle à votre compréhension. Créer un nouveau blog, à cause de ça, ce n'est pas très motivant. Et que ça manque de punch, comme titre, c'est le moins qu'on puisse dire!

De ce fait, d'autres changements, concernant le rythme de publication, sont à l'étude. Dès aujourd'hui, Karl publiera un "édito" tous les 2 jours, le flux de nouvelles allant en diminuant. Son but, dès à présent, est de continuer à suivre l'actualité de Swissmetal, mais de manière plus distanciée, pour des raisons de temps, de quantité d'information, d'efficacité et... Parce que nombreux sont les Boillat qui, de l'intérieur de leur usine, semblent ne plus souhaiter qu'on leur donne une voix. Malheureusement pour eux, ils risquent de se rendre compte trop tard qu'Henri Bols ne pensait pas ce qu'il dit, et que leurs nouvelles commissions acceptent des méthodes révolutionnaires d'organisation du travail, comme la semaine de 365 jours (et 366 les années bisextiles).

Mais, que ce soit clair, ce blog n'est pas en train de disparaître et continuera à travailler à la survie de la Boillat, celle que Karl a dans tellement de souvenirs, tout comme nombre d'entre vous. Pas la vraie Boillat, qu'on ne saurait définir, mais simplement la Boillat qu'on aime.


La "stratégie" au jour le jour

Etant donné que la "stratégie" a fait l'objet de nombreuses réflexions, et que, selon Karl, elle est actuellement innapplicable, faute de rentabilité possible de Swissmetal par ce biais, il convient de se demander ce qu'il faudrait faire, du côté de Martinou, pour redresser la barre. Car, comme on sait, les commissions du personnel de la Boillat ont fait parvenir des contre-propositions à l'expert, destinées à rendre la Boillat opérationnelle à l'intérieur de Swissmetal.

Tout d'abord, on peut se demander ce qu'a apporté le combat (surtout que certains trolls semblent avoir la mémoire plus que courte, et la mauvais foi plus qu'envahissante). La réponse est très simple: sans toute cette lutte, la fonderie de la Boillat serait actuellement fermée (ou sous peu), et en cours de déménagement. Swissmetal serait en train de se rendre compte, trop tard, qu'une belle grosse erreur a été commise, face à l'impossibilité de produire les spécialités Boillat ailleurs. Bref, l'outil de travail serait détruit, et avec lui tout espoir de maintenir l'existence de la Boillat. Grâce au combat des Boillat, Swissmetal a maintenant besoin de cette fonderie, et pour un bout de temps. De ce fait, Swissmetal a besoin de préserver l'outil de travail qu'il possède à Reconvilier.

Comme l'indiquait un article du Journal du Jura de mercredi 5 juillet, Swissmetal recherche, maintenant, des cadres pour la Boillat. Un grand défi, quand on pense à la réputation que le groupe a acquise, et quand on pense que les cadres en question ne pourraient être formés sur place par leurs prédécesseurs, licenciés. Le recrutement doit donc être couronné d'insuccès. Car, durant cette crise, et surtout en voyant l'équipe d'Henri Bols à l'oeuvre, Martinou a eu tout loisir de se rendre compte que le savoir-faire existe, qu'il est une richesse, et qu'il peut s'avérer déterminant. Or, le savoir-faire, c'est long à produire. Très long. Comment donc sortir de l'ornière, si c'est possible?

Les contre-propositions envoyées à Jürg Müller appuient fortement sur la question du "chef d'usine" et de ses attributions. Pour les commissions du personnel de la Boillat, ce chef devrait être un directeur au sens plein du terme, disposant d'une légitimité auprès des employés du site. Il devrait pouvoir gérer, notamment, la production, la maintenance, l'industrialisation, l'assurance qualité et la recherche et développement. Bref, la Boillat obtiendrait à nouveau une certaine autonomie au sein de Swissmetal, autonomie proche de ce qui prévalait avant le licenciement d'André Willemin, et qui permettait à cette usine d'être puissamment rentable.

L'intérêt est, pour Swissmetal, que des cadres et travialleurs licenciés seraient peut-être (je souligne: peut-être) intéressés à retravailler avec le groupe, dans ces conditions, chose qui correspondrait à un énomre reour de savoir-faire. Car, pour le moment, la Boillat est au point mort, avec une productivité diminuée de moitié (sans tenir compte de la qualité, en forte baisse, pour ne pas dire en chute libre). A Lüdenscheid, pendant ce temps, on reçoit et on produit de nombreuses commandes passées à la Boillat, d'où une explosion de la quantité de travail. Mais, pour Swissmetal, la poule aux oeufs d'or reste la Boillat, et sa direction semble s'en être, un peu, rendue compte. Cependant, si tel est le cas, elle s'est rendue compte, aussi, qu'une poule aux oeufs d'or, c'est fragile. Un petit microbe qui passe dans l'air et "pouf!", les oeufs d'or (ou de laiton) se tranforment en morceaux de fil criqué, à recycler. Que de millions perdus! Un langage auquel certaines oreilles doivent être sensibles.

Il y a donc une option ouverte pour que Swissmetal négocie un véritable avenir pour la Boillat. Rêve ou réalité?

mardi, juillet 04, 2006

Petites théories

L'incompétence élevée au rang d'art

Résumons tout d'abord la dernière petite théorie de Karl. Il proposait de concevoir la stratégie de Martinou comme consistant en une consolidation des producteurs de spécialités dans le domaine des cuivreux, qui permettrait la construction de petits monopoles, sur certains produits, suivie de l'ajustement de la qualité à la rentabilité maximale (soit une minimisation de la qualité en fait). Cette manière d'agir se justifiait sur le court-terme, quelques années, durant lesquelles l'entreprise faisait fructifier l'acquis des prédécesseurs au maximum, tout en ne le renouvellant pas. En 3 mots: pressage de citron.

Mais, se sont demandés certains, cela revient à traiter Martinou comme quelqu'un de compétent, au moins dans le domaine financier, puisqu'il a, de ce point de vue, un projet cohérent. La question devenait alors: est-il aussi compétent au niveau industriel? Sa stratégie pourrait-elle fonctionner en tenant compte des données industrielles, et pas seulement financières (que je sépare ici de manière un peu abrupte)? La réponse est "non", du moins selon Karl. Explications:

Dans son désir de tout considérer sous l'angle financier, Martin Hellweg a une volonté très forte de tout quantifier. Or, il existe des choses inquantifiables, ou très hasardeuses à quantifier, comme le savoir-faire, la qualité, l'ambiance de travail, le stress, etc. Martinou, qui a une intelligence très bornée, a une vision très simple du qualitatif: comme il ne peut le quantifier et l'exprimer en termes de sommes d'argent, il l'ignore. Comme ça, kein Problem, alles ist unter Kontroll!

Au niveau de l'engagement professionnel, Martinou agit aussi de manière très simple. Il engage des personnes en qui il peut avoir confiance, c'est-à-dire qui lui prêtent une allégeance totale, soit par amitié (là, l'allégeance prend la forme du retour d'ascenceur), soit par soumission (et là, c'est l'attrait pour l'argent, la fascination, ou la crainte, qui motivent le geste). Ainsi, Martinou n'engage que des petits copains, ou des lèches-bottes. S'il rencontre des gens qui n'entrent pas dans ces catégories, il les licencie (comme François Dupont, André Willemin, ou encore, certainement, Walter Haüsermann). On voit donc que les qualifications usuelles des personnes (leur formation, leur expérience, leurs compétences) sont secondaires face à la capacité à se mettre à plat ventre devant le maîîître.

Le problème d'un tel système est double. Premièrement, c'est évident, il ne permet pas d'engager les personnes les plus compétentes, puisqu'elles sont rarement les mêmes que les personnes les plus soumises. Secondement, il y a un effet plus pervers, qui est justement en train de détruire Swissmetal de l'intérieur.

Le cadeau que peut faire Martinou à l'un de ses soumis, consiste à le laisser assouvir son désir de ressembler à son maîîître. Chaque soumis a envie d'être le roitelet d'un petit potentat, et donne à son maîîître ce qu'il désire (sa soumission) pour obtenir ça en échange. Le résultat est que, dans Swissmetal, plus on est haut dans la hiérarchie, plus l'information qu'on reçoit est biaisée (même si elle couvre plus de domaine, est plus complète, etc.).

Imaginez que l'ouvrier X donne une information à son chef d'équipe. Le chef d'équipe se dit "Oula! Wilmar va me mettre sur la liste noire des futurs licenciés, si je lui avoue que ce problème, qu'on vient de me raconter, existe par sa faute, et n'est plus solvable depuis le licenciement du chef de la maintenance". Il minimise donc les faits. Mais Wilmar a tout de même un problème de productivité, et il se dit "Etant donné que je me suis engagé à faire produire cette machine et qu'elle ne produit rien depuis 3 semaines, je vais continuer à dire que ça ira, et si ça ne va pas malgré tout (ce qui a de fortes chances de se produire), je dirai que c'est la faute du chef d'équipe, qui m'a mal orienté". Il raconte donc à Henri Bols que le problème est minime, et que ça ne changera rien en termes de productivité. Ce dernier est donc très heureux d'aller dire à Martinou que, d'après les rapports qu'il reçoit, il n'y a que des problèmes minimes à la Boillat, et qu'ils n'influent pas sur la productivité. Il en rajoute un peu, histoire de montrer que c'est grâce à lui. Résultat: Martinou ne sait rien de la situation réelle, et croit qu'Henri Bols a la situation bien en main.

C'est ce genre de chose qui s'est passé avec le licenciement des 21 cadres (et aussi avec celui des 112 employés). Pour correspondre à ce que la hiérarchie attendait de lui, quelqu'un a déclaré qu'avec sont équipe de Dornach, il pourrait faire tourner la Boillat sans problème (alors qu'il ne connaissait pas du tout l'usine). J'ai nommé Henri Bols. Les 21 cadres se sont donc fait licencier, avec les conséquences qu'on sait. Ensuite, Henri Bols a dû maquiller sa bourde, non seulement aux yeux du public, mais aussi à ceux de ses commanditaires.

Ainsi, Martinou a, pour les 2 raisons mentionnées ici, une vision totalement irréaliste de la situation. Premièrement parce qu'il ne sait pas traiter l'information autrement que quantitativement et secondement parce que l'information qu'il reçoit est gravement biaisée. Quand Martinou décide de déplacer la fonderie (peut-être quelqu'un lui a-t-il soufflé d'étudier cette option), il ne sait pas ce qu'est une fonderie. Il voit juste que, selon son modèle (un modèle est toujours foireux -et il faut y prendre garde-, mais pas pour Martinou) la fonderie serait mieux à Dornach. Alors il demande s'il est possible de la mettre à Dornach. Ses répondants étudient le déplacement de la fonderie sur 2 bases: ils n'ont pas la compétence nécessaire pour calculer le coût et les implications d'un tel déplacement (rappelons-nous des critères d'engagement), et il savent que dire à Martinou que son modèle est excellent et qu'il a eu la meilleure des idées leur fera marquer de bons points. La réponse coule donc de source: il faut déplacer la fonderie, c'est une excellente idée. Si, à ce moment, une voix discordante s'élève (chose qui a eu lieu), c'est le licenciement assuré.

La Boillat se prépare donc à être dirigée intégralement selon les règles ci-dessus. Alors que le bon fonctionnement de cette usine a toujours reposé sur un certain esprit critique, et une solide capacité d'écoute. A la Boillat, un employé pouvait dire à un ingénieur que sa super idée de lubrifier le fil comme ci, ou de le recuire comme ça, ne marcherait pas, et être apprécié pour avoir pris cette initiative. Il pouvait dire une ânerie, aussi, l'ouvrier, et ne risquait rien à le faire. Dans le monde de Martinou, jamais cela n'existe.

Karl conclut que, même si la stratégie de Martin Hellweg est cohérente avec son souhait de rentabilité accrue, mais à court terme, elle n'est pas applicable. En effet, Swissmetal est une entreprise structurellement inapte à mettre en valeur, à développer, ou à conserver, des compétences. Ainsi, Swissmetal, bien que désormais refinancé, va néanmoins sombrer lentement. Sans une Boillat qui fonctionne et de la spéculation sur les matières premières, ce groupe est certainement condamné aux chiffres rouges. Or, la Boillat ne fonctionne pas, et la spéculation a des limites.

Karl a essayé de faire un exposé sérieux de ce lamentable état de fait, histoire que le fond, plutôt que la forme, soit la substance du gag. Eh oui, parfois, la réalité est une sorte de gros Witz.


L'AG en chiffres

Voici un document (merci anonyme!) qui permet de se fair eune idée exacte des votes à l'assemblée générale des actionnaires de Swissmetal.

Un autre anonyme, que Swissmetal n'aime pas dirait-on, a fait parvenir à Karl cette photo (merci à lui!). Un grand moment de vérité!



Femmes en colère

Les femmes en colère on mené leur manifestation lundi soir, attirant une cinquantaine de personnes. Elles en attendent de plus en plus, alors c'est reparti pour ce soir, et tous les soirs de cette semaine. Soyez nombreux, dès 17H45, vers l'usine 2!


Le grand bond en avant

Vous souvenez-vous de la brillante époque où un jeune idéaliste, nommé Mao Zedong, faisait crever de faim son peuple, grâce à ses idées géniales? Chez Swissmetal, on fait aussi son grand bon en avant, comme l'indique ce communiqué. A Dornach, ils étaient flexibles depuis un moment, les ouvriers. A Lüdenscheid, on y est, comme l'indique le communiqué. Reste donc ces arriérés de Reconvilier, qui ne veulent pas accepter d'être décoiffés par le souffle de la modernité.

La modernité, oui, celle qui est tout en souplesse, tellement flexible d'ailleurs qu'elle peut faire le grand écart. Car le nouveau concept d'horaire de travail mis en place par Swissmetal chez Busch-Jaeger correspond à un allongement du temps de travail, à des horaires nettement moins agréables (alternances forcées entre les horaires de jour et de nuit, travail 6 jours d'affilées, etc.). Swissmetal nous dit que c'est moderne, que c'est un "pas important en avant". Enfin "la rotation rapide des équipes respecte davantage les toutes dernières connaissances en matière de médecine du travail". Car, comme on dit, le travail c'est la santé. Plus de travail, plus de santé! Mais... Ce n'est pas les "dernières connaissances en matière de médecine du travail" ça! C'est vieux! Ca date de l'époque où les gens faisaient des semaines de 80H! On m'aurait menti?

lundi, juillet 03, 2006

En 2 chapitres

Tor-chi-nou

Encore lui! Le Torchinou! La meilleure, c'est quand Fridou vient expliquer que les bêtises sont écrites sur le blog. On le savait stupide, mais pas au point d'être illettré. Et pourtant, s'il lisait le Torchinou...

Nous y apprenons, page 1, que les entreprise Brückner et Mahle sont venues mener au audit à la Boillat le 14 juin, et qu'elles en sont reparties très satisfaites. Pourtant, l'alliage que ces entreprises reçoivent, le SM68B, est un alliage de Dornach. Et, cet alliage, comme le signale le Torchinou, est fourni sous forme de tubes. Or, la Boillat ne fournit pas de tubes... Mais Dornach si. Alors, Karl déraille-t-il, ou Swissmetal s'est-il trompé d'usine? Préfère-t-on faire visiter la Boillat que Gemrinal? Ou alors, ces clients produisent-ils autre chose? Merci à ceux qui posteornt des renseignements...

Tout est que ces clients ont visité la Boillat en compagnie de 2 des cadres de Dornach, dont l'incompétence frise l'apothéose. Déclin, à gauche, ne sait rien, sur rien. Ca n'a pas changé, il est toujours aussi doué, et Karl se demande encore si hors de Swissmetal, il trouverait du travail. Impossible, en le voyant à l'oeuvre, de savoir s'il est capable de quelque chose. Le Petit qui dérange est tout à gauche, mal rasé (tssss), l'air bougon, et avec ses chemises qui le font ressembler à un bucheron canadien. Lui, c'est le roi de la planification de fonderie: il n'en fait qu'à sa tête, raison pour laquelle, même en étant correctement fournie en matières premières, la fonderie verrait sa productivité divisée par 3. Les porteurs de casques blancs sont les visiteurs.

Tout s'est très bien passé, les visiteurs ont bien dooormi (pourtant, ils ne sont pas venus pour rien... Leurs avocats, peut-être, les ont-ils forcé?). Merci Torchinou!

L'éditorial propose la petite séance de "refaisons l'histoire à coup de pelle mécanique" habituelle. Il s'agit d'une sorte d'interprétation très personnelle des événements liés à la médiation. Swissmetal a décidé de claque rla porte pour le bien de tout le monde (évidemment!), Swissmetal envoie encore "un grand merci" à Rolf Bloch et Jürg Müller et Swissmetal décide que le "résultat" de la médiation est "une bonne base" pour l'avenir. Donc, en résumé, la direction de Swissmetal fait ce qu'elle veut, et c'est très bien ainsi. Surtout que Swissmetal, attention c'est un scoop, "compte reconstruire la Boillat". Personne, bizarrement, ne s'en était rendu compte!

Et donc, "on est convaincu", "On essaie", "On a besoin de votree savoir-faire" (pour un moment), "on compte sur votre collaboration". Et "on" vous prend pour des cons.

Pour le petit chiffre, c'est 26,68 tonnes de commandes expédiées cette semaine. Oui, ce n'est toujours pas ça...

Page 2, Karl salue déjà les chefs d'équipe de la Boillat, qui ont sans doute beaucoup apprécié de se retrouver planté dans le Torchinou, pour servir de faire-valoir. Ces derniers ont visité l'usine de Dornach, car "on" voulait leur montrer que ce n'était pas Germinal. Pari raté, semble-t-il, même si le Torchinou, bien sûr prétend le contraire. Mais cet article va bien plus loin dans l'instrumentalisation, car il faut faire fructifie rà plein régime le fait d'avoir eu des Boillat à Dornach. Donc, si ces chefs d'équipe préfèrent travailler à la Boillat, c'est parce qu'ils aiment leur "artisanat" dans lequel ils peuvent"montrer leur amour du détail et leur savoir-faire dans les spécialités". Nous apprenons donc que Swissmetal, qui est censé se concentrer sur les spécialités (c'est la "stratégie"), n'en produit pas à Dornach (nous le savions, mais là ils le disent), usine de laquelle il ne sort que du gros.

Ce n'est pas tout. Les chefs d'équipe, conclut hasardeusement le Torchinou, estiment la Boillat non pas par attachement régional, mais à cause de la façon d'y travailler, et des ateliers plus petits. Notons tout d emême que cette façon de travailler est spécifique à l'arc jurassien. Mais on voit bien le Torchinou venir, et tout faire pour séparer la Boillat de son sol. De plus, le langage utilisé laisse entendre qu ela Boillat n'est pas une vraie usine, mais un petit atelier protégé, où les gens sont de smaniaques très spéciaux... un atelier de finishing? Ca sent très fort la prophétie autoréalisatrice.

La dernière phrase est la plus forte du lot: "C'est dommage qu'on veuille toujours comparer la rentabilité des sites en créant une compétition au sein des différents sites plutôt que de se battre main dan sl amain sur un marché toujours plus compétitif". Il y aurait de smilliers de choses à dire sur une telle ânerie. Déjà, que la compétition à l'interne, beaucoup agitée par Martinou avec son programme Nordstern et sa manière de favoriser les lèche-bottes, n'est pas nécessairement une mauvaise chose (même si Swissmetal ne parvient nullement à en tirer quelque chose de positif). En plus, une telle phrase n'a rien à faire dans cet "article", mais l'occasion est trop belle. Enfin, normalement, pour optimiser, on compare. Mais j'oubliais: Swissmetal n'optimise pas.

Karl se demande si les chefs d'équipe en question ne pourraient pas demande un correctif dans les colonnes du Torchinou. Les mensonges que cet article leur fait dire sont proprement effarants. En même temps, le fait de contester leur propres propos risque d eleur coûter le ur emploi.

Et Karl n'a pas envie de continuer à commenter le Torchinou, même s'il se demande ce que Sabrina Pellegrini vient faire dans ce bourbier...


Les Femmes en colère

Tous les jours de cette semaine, de 18H à 18H30, les Femmes en colère organisent un cortège, qui ralliera l'usine 2 à l'usine 1. Ca commence donc ce lundi 3 juillet, et ça s'achèvera le vendredi 7 juillet. Le port de vêtements noirs est recommandé.

Le communiqué s'achève sur "Hellweg, ton rêve est notre cauchemar!"

Venez nombreuses et nombreux!

samedi, juillet 01, 2006

Assemblée générale: le Torchinou en vrai

Dans cet "édito", Karl ne dressera pas le détail chiffré de tout ce qui s'est passé à l'assemblée générale des actionnaires de Swissmetal. Mais il y reviendra!


Alors, ça donne quoi?

Ce communiqué de Swissmetal retrace les décisions prises à l'AG.

On s'attendait logiquement à ce que Swissmetal fasse passer ses propositions avec plus de 90% de votes positifs. Néanmoins, les scores ont été tout à fait dignes de la dictature swissmetalienne (oui, il y a un jeu de mot avec stalinienne), dépassant souvent les 99%, et ne descendant pas en-dessous des 98% (l'ensemble du capital représenté était de 43,8%). Néanmoins, l'Association nouvelle Boillat, et les nombreuses autres personnes qui s'étaient déplacées pour tenter d'apporter un peu d'intelligence dans cette AG, ne s'attendaient pas à créer le suspens au niveau des votes. Martin Hellweg a en effet fort bien réussi à boucler l'actionnariat, et avait débuté ce travail depuis un bout de temps. De plus, il était là sur son terrain, le seul sur lequel, par ailleurs, il est capable de quelque chose: faire dooormir (et faire dormir aussi).

L'Association nouvelle Boillat, ainsi que les autres personnes présentes, dont des clients, côté Boillat ont malgré cela réussi à poser des questions pertinentes (les réponses l'étaient moins), et à garder la tête froide, face à ce délire collectif qu'est la "stratégie" de Swissmetal. Bravo à eux!

Relevons tout de suite la palme de l'imbécilité (désolé, mais Karl ne voit pas d'autre mot, même si le grand schtroumpf va râler), qui revient à quelqu'un de déjà connu, Bernhard Schürmann, pour son intervention en fin de séance. Ce dernier représente une grande partie des actionnaires de Swissmetal (les plus gros étaient en effet représentés), et a déjà été l'auteur de quelques âneries dont il a le secret. Voici donc sa toute nouvelle création: "Le monde a changé. Chez Volkswagen, 10'000 personnes ont été licenciées sans qu'une grève se produise. Nous avons fait preuve de patience avec la Boillat, mais celle-ci est limitée" (citation extraite de cet article du Temps). "Le monde a changé", vous rendez-vous compte? Pas tant que ça, puisque des abrutis comme B. Schürmann ont encore un pouvoir indécent, qui leur offre un strapontin pour exprimer les plus profonds non sens. Passons sur le cas de Volkswagen, qui est très différent de celui de la Boillat, notamment parce que les ouvriers sont représentés au conseil d'administration. Mais ça, B. Schürmann n'est pas assez culturisé pour le savoir, dirait-on.

Surtout, il dit avoir "fait preuve de patience". Merveilleux. Alors, une fois sa patience à bout, que fera-t-il? Vendra-t-il les actions qu'il gère? Que ce serait dommage pour la Boillat, de se séparer d'un investisseur aux pensées si profondes. Fera-t-il fermer la Boillat? Si c'était dans son intérêt, ce serait chose faite depuis bien longtemps. Alors, finalement, il semble que, B. Schürmann soit un grand sage, sa patience étant, comme démontré, infinie. De plus, comme chez tout sage, la patience se double d'un sens pédagogique certain: son intervention visait à expliquer aux divers intervenants qu'il devraient arrêter de mettre en cause le pôôôvre Martinou. Un grand altruiste, dans le fond, que Bernhard Schürmann.

Certaines choses sur Internet, en particulier (suivez mon regard), et le mouvement de solidarité avec les Boillat en général, ont été l'objet de vives critiques de la part de Friedrich Sauerländer. Nous répandrions des choses qui ne sont même pas vraies sur Swissmetal. Nous causerions un grand tort au groupe (hihi!). Et surtout, nous aurions, à l'instar de certains politiciens (suivez mon regard), instrumentalisé la grève, et donné à ce conflit une ampleur démesurée. Pourtant, en termes de démesure, Fridou ferait bien de balayer devant sa porte, lui qui a failli réussir l'impossible pari de couler Rolex à Bienne. Quant à l'instrumentalisation, la création du blog a été décidée le jour du déclenchement de la grève, suite au vote massif des Boillat en sa faveur, et a ouvert ses portes le lendemain. Il s'agissait de la première apparition publique du mouvement de solidarité.

Mais voilà, Fridou à une tactique derrière la tête. Son idée, que Martinou lui a certainement soufflée, est de dresser les Boillat contre le mouvement de solidarité. Car, une fois que tout le monde aura détourné son regard de la Boillat, quel beau moment ce sera pour la direction de Swissmetal (qui peut, sur ce point, aller se brosser). Quel moyen plus efficace d'éradiquer ce mouvement que de faire en sorte que les Boillat eux-mêmes demandent sa disparition et l'accusent de tous les maux? Car, maintenant, fait nouveau, la direction de Swissmetal tente de s'allier les Boillat non licenciés en les disculpant, et en accusant pêle-mêle les "meneurs" d'avoir fomenté la grève, et le mouvement de soutien de lui avoir donné de l'ampleur. C'est de bonne guerre, mon petit Fridou.

Fridou a, par ailleurs, maintes fois assuré qu'il n'était pas question de fermer la Boillat. Maintenant, Karl le croit volontiers. La direction de Swissmetal a de fait compris que ses impotents de Dornach ne parviendraient pas à produire ce qui se fait à la Boillat, et que le savoir-faire n'était pas un vain mot. Il s'agit donc, avant de dépecer l'usine, de prendre le temps de construire ce savoir-faire ailleurs. Qui plus est, il n'a jamais été question de fermer totalement la Boillat (seules les menaces de Fridou et Martinou disaient le contraire, comme c'est amusant: il est facile, dès lors, de revenir dessus), mais d'en faire un atelier de finishing occupant une soixantaine de personnes. Même ce projet, actuellement, est ajourné, parce que Swissmetal ne peut se l'offrir. Roger Bühler, de Laxey, a donc beau jeu de qualifier une éventuelle fermeture de la Boillat d'"insensée", pour rassurer les naïfs. La question n'est pas là, simplement.

Et si ça ne suffit pas à faire dooormir les Boillat, Martinou a promis que son programme d'intéressement, Nordstern, serait destiné à tous les employés du groupe, qui recevront donc quelques actions (du genre 3 par ouvrier, et 10'000 par membre de l'organigramme, j'imagine. Hem). Bien sûr, à propos de l'émission d'actions, le mot "refinancement" n'a jamais été prononcé, même si Yvonne Simonis a eu un soupir de soulagement au moment de voir que cette propositions était acceptée. Sinon, c'était le dépôt de bilan dans l'année, elle le sait. Au final, Martinou a fait un petit discours dans lequel il proposait de "tendre la main" (après avoir claqué la porte de la médiation), un peu comme dans ses lettres. "Tendre la main", c'était l'expression du jour. Mais ce disours de clôture de Martinou, comme il l'attendait certainement, a été accueilli par un grondement dans la salle, et les gens qui venaient pour la Boillat, sans se consulter, se sont levés et sont partis séance tenante. Vu les réponses vaseuses, généralistes et douteuses données aux questions, "tendre la main", mon oeil.

D'ailleurs, à la Boillat, les dernières actions de "tendages de main" sont éloquentes. Une "équipe maladie", très restreinte, a été mise en place par Henri Bols. Il s'agit, pour certaines personnes, de prendre un congé maladie planifié pour prolonger la période de dédite du licenciement. De plus (c'était mentionné dans les commentaires du blog), Swissmetal aimerait bien réengager certains licenciés aau moyen de contrats à durée déterminée. Comme c'est interdit, puisque ces gens étaient au bénéfice de contrats à durée indéterminée, il fallait trouver une combine. Alors, Henri Bols recommande aux licenciés désireux de revenir un peu à la Boillat de s'inscrire dans une agence de placement, qui les mandatera chez Swissmetal. Heureusement, il a encore du talc en stock, Henri.

Encore une chose, puisque Karl parle de la Boillat: Premec, important client de la Boillat pour les pointes de stylo, ne commandera plus de fil coupé (produit par les Blank et les Lopins, machines high-tech de la Boillat), mais uniquement du fil, ce qui laisse penser que l'entreprise a conçu ses propores machines pour le couper. Dans le prochain épisode, Premec commandera son fil ailleurs (Fridou vous fait savoir que c'est même pô vrai).


La Stratégie

Que vient faire Laxey dans ce bourbier, d'ailleurs? Swissmetal, avec la faible liquidité de son titre, semble ne pas être le candidat idéal pour y entrer et en sortir à la manière usuelle d'un hedge fund. Il faut donc revenir à la stratégie (sans les guillemets, la vraie, celle que Martinou a en tête). Voici la version, à propos de laquelle les critiques sont les bienvenues, que Karl propose (en s'inspirant de nombreuses discussions):

Swissmetal poursuit ouvertement l'objectif d'une consolidation de producteurs des spécialités (au sens très large, vu ce qui sort de Dornach et de Busch-Jaeger) dans le domaine des cuivreux, dans le but d'y devenir leader mondial (ce qu'est déjà la Boillat dans une partie de sa production, alors que ni Busch-Jaeger ni Dornach ne le sont, nulle part). Quel est l'objectif d'une telle consolidation et d'un tel leadership? A mon sens, l'idée est de contruire une sorte de petit monopole, et de forcer de ce fait les clients à s'alimenter chez Swissmetal. Lorsqu'on construit un groupe dans cette optique, l'idée de maximiser la qualité, comme c'est le cas à la Boillat, perd son sens. Au contraire, il faut la niveler, pour que chaque usine du groupe produise une qualité comparable, et minimale (juste de quoi rester concurrentiel), sur ses créneaux. Ne trouvant pas mieux ailleurs, le client doit faire avec. En effet, dans une telle situation, inutile de se battre pour être le meilleur, il faut être juste un peu supérieur à la concurrence, qui est faible après une consolidation. Et avec le savoir-faire de la Boillat, il y avait une belle marge d'avance (il n'y a plus cette marge car, contrairement à ce que croit Martinou, des alliages comme le NP6 ne sont plus prêts d'y être produits). Un ajustement minimaliste de la qualité permet alors d'augmenter nettement la rentabilité, la productivité augmentant, et les marges avec.

Le problème de la manoeuvre, cependant, est que cette approche n'est pas, c'est le moins qu'on puisse dire, proactive. On ne développe rien de nouveau, ce qui coûterait cher: on vit simplement sur le dos de l'avance technologique développée auparavant (dans ce cas à la Boillat), et on l'étale sur plusieurs sites. On profite donc d'un certain laps de temps, avant qu'un concurrent sérieux n'apparaisse sur le marché, pour s'en mettre plein les poches. Quand le concurrent devient menaçant (c'est-à-dire que les clients vont chez lui, trop heureux de son apparition), on vend le groupe au plus offrant, et départ. Résultat des courses: des marges maximales dégagées pendant quelques années, grâce à une qualité minimale et, au final, extraction du maximum d'argent de l'entreprise exsangue, mais apparemment encore en bonne santé. Oui, l'entreprise est exsangue car, au moment du départ de Martinou et ses sbires, elle sera en voie d'être dépassée sur le marché, et en passe de n'être plus leader de rien du tout. Pour Busch-Jaeger et, dans une toute petite mesure Dornach, une telle option est intéressante, car ces entreprise ont, de tout temps, été incapables d'améliorer leurs performances, en termes de qualité et de concurrentialité.

Durée de l'opération: environ 5 ans, avant le décollage pour Sirius. Voilà qui expliquerait au moins pourquoi Laxey s'intéresse à Swissmetal, puisque ce fond, comme ses pairs, n'a pas pour habitude de rester longtemps dans une entreprise. De plus, on peut ajouter qu'avec l'expansion du groupe, la liquidité du titre augmenterait. Toutefois, avec la grève, il faudra compter un peu plus large sur la durée, ce qui tend à énerver l'actionnaire, avide de profits rapides. Pour le moment, vu l'état financier de Swissmetal, la qualité Boillat, et sa rentabilité, sont encore nécessaires. Mais, vu les conditions actuelles, la qualité Boillat n'existe tout simplement plus, et la direction de Swissmetal ne parviendra pas à redresser le cap.

Tuer la Boillat, comme dit, ne consiste donc pas à la fermer sèchement, mais à en démanteler ce qui en faisait une exception: la proactivité et la qualité. C'est donc une mort lente, soigneusement calibrée pour que sa durée permette une rentabilité de 9% sur quelques années. De la belle ouvrage, mais pas au niveau industriel.


Les médias

Tout d'abord, forcément, c'est le Journal du Jura qui revient en long et en large sur l'AG de Swissmetal. L'intervention, virulente (mais sans risque) d'André Daguet, d'Unia, les remarques des clients, dont celles de Dominique Lauener, viollemment éconduit par Fridou (il ne l'aime pas, et en plus, ça faisait tache, un client qui se demande si sa commande devant arriver en juin arriver avant février 2007), les questions de l'Association nouvelle Boillat, les pourcentages des votes, les interventions de la direction de Swissmetal... Oui, il y a tout ça.

Dominique Bernardin, dans le Quotidien jurassien, décrit l'AG de manière très pessimiste. Il semble presque avoir cru que tout allait y basculer grâce à des questions intelligentes. Mais enfin, qu'il se rassure, si l'actionnariat de Swissmetal était composé de personnes intelligente, il n'eut pas fallu attendre l'AG pour l'apprendre.

Sur le site de la RSR, on peut lire la dépêche du jour, et suivre une présentation audio de ce qui était prévu à l'AG (journaux du matin et de 12H30, le 30 juin). On peut y écouter une interview de Paul Sonderegger. Sur Espace 2, dans son billet du 30 juin, Olivier Pavillon revient, avec des mots de soutien bienvenus, sur la Boillat. Il s'agit de l'émission "Les temps qui courent", dès la minute 105.

Sur RJB, les journaux de 12H15 et 18H donnent un aperçu de la situation. Le journal de 18H, notamment, contient un commentaire d'Aline Bassin, pour qui c'est probablement la première assemblée générale d'une entreprise (il en faut bien une, Karl n'en a vécu qu'une). Elle relève l'ambiance tendue de l'assemblée, où chaque personne était fouillée à l'entrée.

Dans Le Temps, un petit article prend le parti des actionnaires. Daniel Eskenazi est quelqu'un qui a le sooommeil profond. Un bel exemple de pseudo objectivité: les intervenants qui ponctuent chaque paragraphe sont du côté de Swissmetal, et vont même jusqu'à "remettre les pendules à l'heure".


Femmes en colère

Les Femmes en colère, après avoir été à l'origine d'une manifestation qui s'est tenue devant la salle de l'AG de Swissmetal, ont décidé de relancer l'idée de petites manifestations à Reconvilier. L'esprit serait celui des manifestations quotidiennes qui avaient lieu durant la grève. Une séance de discussion est prévue dimanche matin à 10H, au Restaurant de la gare, à Reconvilier. Plusieurs questions restent en suspens et y seront débattues. Vous y êtes les bienvenus (enfin, ceux qui ne sont pas les bienvenus se reconnaîtront).


Trolls

Le troll est un être rusé, fait d'obstination bornée et méchante. Et Swissmetal est une entreprise qui aime les nouvelles technologie, tant qu'elles servent à dire du bien de sa direction. Cette conjonction amène des assauts toujours plus ciblés sur le blog (ou bien Karl est parano). En effet, Martinou et Fridou semblent avoir compris que Karl aurait plaisir à exister, quitte à ce que ce soit de manière moins constante, jusqu'à qu'il puisse informer ses blogueurs de la position de la prison qui les héberge.

Hier, l'assaut a consisté à usurper des pseudonymes, tout simplement, à l'énervement de certains. Et lorsqu'ils ont tenté d'enregistrer lesdits pseudo, pour éviter le piratage, ils ont constaté que la place était prise. Voici donc un petit mode d'emploi du blocage de pseudo, qui vous sera éventuellement utile:

1) créer une adresse email anonyme (cette étape n'est nécessaire que pour boucler votre anonymat à double tour): allez sur yahoo, sur hotmail, ou encore ailleurs, et créez-vous une adresse, en remplissant les champs de données personnelles avec de fausses informations. N'oubliez pas de les noter.

2) créer votre compte blogger: En bas à droite de la petite fenêtre où vous écrivez vos commentaires sur le blog, cliquez sur "Inscrivez-vous ici", puis remplissez les informations nécessaires dans les cases dédiées.

3) trouver un pseudo: si le "nom à afficher" (pas le "nom d'utilisateur, qui n'apparaît pas sur le blog, mais vous sert à vous identifier, et qui est donc peu important) est déjà pris, ajoutez-lui un numéro (exemple: Karl007, hihi), où trouvez-en un autre.

4) communiquer son pseudo/nouveau pseudo: si vous le désirez, écrivez un email à Karl, avec une adresse anonyme ou pas, dans lequel vous donnez votre ancien pseudo, et le nouveau. Si vous souhaitez préserver votre anonymat (ce qui est parfaitement compréhensible), assortissez votre email de choses vécues sur le blog qui permettront à Karl de s'assurer que vous portez bien le pseudo que vous dites.

Si cette opération s'avère très utilisée, Karl tiendra une liste publique des changements de pseudo, facilement accessible, pour que tout le monde s'y retrouve. Mais faites selon votre désir, bien sûr.