vendredi, janvier 26, 2007

A mon petit blog

Joyeux anniversaire mon petit blog! Joyeux anniversaire Karl!


350 bougies pour les Boillat...



... Et une pour le blog ;-)


Karl et le blog... Il m'ont traîné dans une sacrée aventure, moi, l'auteur! Mais je ne leur en veux pas. Même si elle est dure, cette histoire, pour rien au monde je n'aurais voulu en être le spectateur impuissant. Et, dans cette tourmente, il y a eu tant d'amis.

Merci à vous tous d'avoir donné, en venant ici si nombreux, "Une Voix à la Boillat"! Elle le méritait, infiniment, et elle le mérite toujours.

Demain, le combat continue.

dimanche, janvier 21, 2007

Rendez-vous le 25!

Version 1. Karl manque de temps, et s'en excuse. Mais cet "édito" va s'enrichir durant la semaine!
(Finalement non... Karl va faire d'autres "éditos").


Le jeudi 25 janvier 2007, dès 18 heures, vous êtes cordialement invités à la commémoration de la seconde grève des Boillat.

Votre mission, si vous l'acceptez, est d'en parler autour de vous et d'y venir. Ce message ne s'autodétruira pas pour autant après lecture ;-)

Merci à toutes et à tous!



Précisions


Ce jeudi, soit le 25 janvier, aura lieu le premier anniversaire de la seconde grève des Boillat. Le caractère histoorique de cette grève justifie pleinement qu'on la commémore. D'autant plus qu'il s'agit de montrer au victimes de cette tragédie (historique étant presque toujours, malheureusement, synonyme de tragique) que, une année après, des gens sont encore à leurs côtés, d'une manière ou d'une autre. D'autant plus, aussi, que les 2 éléments mutuellement exclusifs de ce conflit, la Boillat et la direction de Swissmetal, sont toujours là. L'issue n'est donc pas encore atteinte.

Ainsi, comme le note "Petit ours" dans les commentaires du précédent "édito":

"On fait peu mais on le fait. Et pour continuer avec les images, même les mécanismes bien huilés peuvent se gripper avec quelques grains de sables. Grains de sable de partout, unissez-vous… !
Et n’oubliez pas la manif de jeudi!"

La soirée est organisée par les Femmes en colère, dont voici le communiqué:

25 janvier 2006-25 janvier 2007 -1 an déjà !

Il y aura une année, jeudi prochain 25 janvier 2007 que les ouvriers-employés-cadres de Boillat Swissmetal à Reconvilier se mettaient en grève pour la 2ème fois en 14 mois.

Les femmes en colère, association issue du conflit de Reconvilier mettent sur pied une manifestation de commémoration.

Nicolas Wuillemin , Jean-Jacques Schumacher, Flavio Torti, Claude Reymond de Genève(CGAS) initiateur de la pétition et de l’invitation au Théâtre de Carouge, seront les orateurs de la soirée. A cette occasion, 350 bougies seront allumées pour rendre hommage aux grévistes de 2006.

La mascarade de la direction de Swissmetal, sa politique de terreur , seront une nouvelle fois dénoncées.

La solidarité suscitée par ce conflit à nul autre pareil est la force du mouvement. En se rassemblant, en se retrouvant, chacun pourra retrouver « l’esprit Boillat » qui flotte encore et toujours sur la vallée de Tavannes.

Non, la Boillat ne va pas bien, oui la solidarité est toujours présente !

Rendez-vous jeudi prochain 25 janvier dès 18h à la place Bellevue à Reconvilier (derrière l’usine 1)

A l'uZine 3, une raclette sera organisée dès 20 heures.


Swissair

Bien sûr, en ce moment, c'est le procès Swissair qui focalise l'attention des médias, et il est bien difficile de ne pas penser à Swissmetal en y assistant.

Anecdote piquante, Benedict Hentsch, à l'époque du grounding de Swissair, était un actionnaire important du Temps. Ce journal, mentionnant tout de même cette participation de l'intéressé, avait publié une double page ruisselante de complaisance, dans laquelle Benedict Hentsch se lavait de tout soupçon. Dans un plaidoyer à la Hellweg (je suis une pôôôvre victime), B. Hentsch expliquait le psychodrame du conseil d'administration de Swissair, qui n'avait rien vu venir, et de toute façon c'était la faute à Brügisser, na! Bon, le Brügisser en question, c'était ne effet une sorte de petit dictateur... Mais l'anecdote est piquante parce que, dans les pages du Temps, où l'on disserte en long et en large sur le procès (souvent de manière intéressante d'ailleurs), personne ne se réfère à cet article. Bizarre, bizarre.

Le procès Swissair, c'est un peu celui d'une bande d'aveugles, sourds et désormais muets. Il n'ont rien vu, rien entendu, et de toute façon, il ne pourraient pas le dire. Si l'on en croit le seul à n'être pas atteint d'une extinction de voix, Thomas Schmidheiny, tout allait tellement bien, que tout aurait dû continuer à aller tellement bien. Comme chez Swissmetal. La comparaison ne s'arrête pas là, puisque Friedrich Sauerländer était un collaborateur d'Eternit, qui appartient justement à la famille Schmidheiny. Avec la sombre histoire de l'amiante, on voit que, si Eternit produisait bien de l'amiante, un effet collatéral était la production d'ordures.

Mais bref, le procès rententit par son silence. Ces messieurs les accusés débarquent tous dans des voitures dont la moins cher vaut plus de 100'000 francs, avides qu'ils sont de montrer au peuple le pouvoir de l'argent. Puis, ils se taisent. On croirait voir des écoliers pris en flagrant délit de vol de sucreries. Sauf que la responsabilité (mais ceci semble leur échapper), n'est pas tout à fait la même.

Nombreux sont ceux qui considèrent ce procès inutile parce que vain, les condamnation qu eprononcera le tribunal risquant d'être insignifiantes. Le seul constat que ces personnes font profil bas et se réfugient dans un silence de minables dit le contraire: peine ou pas, ces gens sont atteints là où ça fait mal. Eux, les maîtres du pays, célébrés comme supérieurement intelligents, gestionnaires et stratèges de la plus solide entreprise de Suisse, ont réussi un pari réputé impossible: couler Swissair.

Et Swissmetal dans tout ça? Nous verrons bien, mais l'affaire Swissair montre bien que la criminalité économique attire l'attention de la population, et que même une Vreni Spoerry (la politicienne suisse ayant cumulé le plus de mandats dans des conseils d'administration) n'est pas totalement au-dessus de la justice. En un sens, c'est rassurant, même si bien de schoses restent à faire.


Quelques nouvelles au fil du temps...

Cette rubrique, c'est un peu le courrier en retard de Gaston Lagaffe. Mais, à défaut d'être fraîches, ces nouvelles rafraîchiront bien quelques mémoires, dont celle de Karl.

Dans le Quotidien jurassien, le 16 décembre 2006 était publié un portrait d'André Willemin, ex-directeur de la Boillat, dont le licenciement par Martin Hellweg avait causé la première grève.

Le 14 janvier 2007, Rolf Bloch échouait au Swiss award, dans la catégorie "politique". Ouf, Karl respire, tant sa nomination était déjà une boufonnerie inquiétante. Le monsieur, en effet, ne se prive toujours pas de raconter à qui veut l'entendre (entre autres dans le QJ) que, si tout ne va pas bien à Swissmetal, au moins la production a-t-elle repris à la Boillat. Monsieur Ragusa semble avoir des troubles de mémoire qui lui empêche de se souvenir du mot "pérénité". Aller faire un tour au procès Swissair l'informerait peut-être de la mode du mutisme, qu'il serait bien inspiré de reprendre à son compte. Rolf Bloch n'aura été que le liquidateur politique du problème "Boillat", c'est-à-dire celui qui balaie les ordures (encore elles!) sous le tapis. Sa nomination doit-elle nous incliner à penser que c'est cela, la politique économique, en Suisse?

La pétition Boillat a été déposée dans les différents cantons suisses, graduellement, dès juin 2006 (cet article du Journal du Jura en décrit les étapes, ainsi que cet article du Quotidien Jurassien). Les deriers dépôts ont eu lieu en décembre 2006, et la réponse du canton de Berne (qu'un article du Journal du Jura étudie), auquel une demande particulière d'exercer un droit de péremption était adressée, est tombée elle aussi en décembre.

Bien évidemment, et c'est malheureux, le canton s'est attaché à démonter cette pétition dans le détail plutôt que d'en discuter l'esprit. "on ne peut rien faire, et on ne veut rien faire", tel est en substance le message des autorités. S'être déchargé de toute responsabilité sur Rolf Bloch, qui a reçu de l'Etat une mission impossible, est décidément fort pratique. Par exemple, au lieu de se chagriner à propos du fait que définir "l'exercice abusif du droit de propriété" est une question "difficile" à laquelle il "faudrait répondre", l'exécutif bernois pourrait... répondre!

Mais, malgré cet accueil prévisible, la pétition était importante. Elle a l'avantage d'attirer l'attention de nos autorités en leur montrant que pouvoir faire n'importe quoi avec une entreprise n'est pas une vertu de l'économie libérale, mais une dérive dangereuse (et coûteuse, si l'on pense à Swissair: 2 milliards, c'est toujours moins cher que la prise en charge de milliers de chômeurs du jour au lendemain, mais l'interveniton n'a-t-elle pas été tardive?). Si le libéralisme économique se fonde, par principe, sur l'idée qu'un patron va tout faire pour cette dernière, il y a lieu de se questionner sur ce qu'il faut faire quand un patron détruit son entreprise, juste parce que son orgueil est trop vaste pour qu'il fasse marche arrière.

De plus, une entreprise a des devoirs auprès de la société qui dépassent les salaires qu'elle verse. Il suffit de penser aux questions de pollution, relativement légiférées, pour s'en rendre compte. Mais, jusqu'où va ce devoir? L'Etat répond que ce qu'une entreprise fait ce qu'elle veut avec sa propriété, tant que ça n'atteint pas directement la propriété d'autrui. Néanmoins, cette question, à l'heure où l'on devrait considérer une entreprise comme un pourvoyeur de salaire qui n'endommage pas trop son habitat, et comme rien d'autre, va continuer à se poser. Car, réduire l'entreprise à ceci, c'est faire du travail un mal nécessaire, que seul l'argent rend utile. C'est bien peu.

La pétition s'inscrit donc elle aussi dans un tel débat. Peut-être, dans un canton animé par la politique des petits pas, la demande était-elle trop directe? Quoi qu'il en soit, ce n'est pas en évitant de répondre que l'exécutif bernois clora une discussion dont la grève des Boillat montre le caractère central.