dimanche, février 05, 2006

Il s'en passe des choses...

Eh oui, il s'en passe, même le dimanche

Déjà, mon message sur l'article de notre Péclet national a avivé les vocations mathématiciennes des lecteurs de ce blog. Tous ces chiffres! J'ai bien eu peur de ne pas en sortir vivant. A l'adresse des commentaires de mon message, vous trouverez les nom des principaux actionnaires de Swissmetal, le nombre d'actions qu'ils possèdent, et plein d'autres choses qui risquent de faire fumer vos calculettes.

En prime, une petite dissertation qui explique pourquoi le travail à la Boillat nécessite plus d'employés qu'à Dornach. En bref, parce que le fil qui sort est de loin plus fin et demande donc plus de passages dans des machines. L'auteur de ce commentaire a eu l'humour de faire un lien, via son nom, vers un cours de physique. Merci pour ma culture et celle des lecteurs!


Et aussi à la TSR

Parmi les lecteurs d'"Une voix pour la Boillat", on peut désormais probablement compter les journalistes de Mise au point. En tout cas, l'interview de Friedrich Sauerländer par Laurence Gemperlé laisse penser qu'elle a trouvé quelques infos en farfouillant ici. Bien lui en a pris, puissent les gens de Classe éco ne pas se priver non plus, mais avoir un peu plus de mordant que leur collègue.

Cela dit, Friedrich Sauerländer paraissait maussade comme un ciel plein de micro-particules. Toutes les bêtises qu'il a racontées n'ont pas suffit à assurer le one man show qu'on attendait de lui. Néanmoins, remercions-le d'avoir tout tenté pour nous faire rire. Je reproduis plus bas quelques unes de ces phrases qui font que M. Sauerländer, malgré son air pâteux de ce jour et un sourire de façade, reste un grand humoriste.

Résumé préalable, pour qui n'aurait pas suivi:
  • F. Sauerländer est entré chez Eternit, pour une durée et à un poste indéterminés, en 1983. Oui, Eternit, où on mangeait de l'amiante (gratuitement, la famille Schmidheiny fut généreuse) entre les pauses. Mais enfin, quoi qu'il en soit, F. Sauerländer n'a pas la réputation d'avoir un quelconque intérêt pour ce que vit le manoillon de base.
  • Il était au comité directeur de la SGS au moment où cette dernière a failli disparaître. La SGS est actuellement leader mondial de son domaine.
  • Il fut le CEO liquidateur du groupe André.
  • Il fut licencié du poste de CEO de Rolex Bienne au moment où, très mal en point, elle fut rachetée par Rolex Genève.
  • M. Carrard a été remplacé à la présidence du conseil d'administration de Swissmetal par F. Sauerländer, suite à la grève de 2004.

Comme vous voyez, des casseroles, il y en a assez pour équiper la cuisine d'un hôtel. Et pour le one man show, ça fait toujours une animation du tonnerre.

Reprenons. Qu'a dit le grand homme au soir du 5 février 2006, sur la TSR?

Quand la journaliste demande si la direction ne prendrait pas un peu les gens pour des imbéciles:
"Personne n'est un imbécile, soyons très clairs. Nous avons beaucoup d'estime pour nos travailleurs de Reconvilier, et aussi de Dornach."

Hahaha. Elle est bonne non? La subtilité de l'ironie est telle qu'elle est presque indétectable. Jusqu'au moment hilarant où l'on se dit "Il nous a bien eu!"

Sur les qualités de Martin Hellweg, Friedrich Sauerländer est intarissable. La plus belle:
"Nous avons élu Martin Hellweg. Nous l'avons mis à ce poste et c'est lui qui a réalisé la survie de cette entreprise."

Bien sûr, c'est Martin Hellweg tout seul qui a tout fait. Comme tout bon sauveur, les miracles, il connaît. Tout seul, du déchargement des matières premières à la livraison des produits finis. Pour ceux qui n'auraient pas compris l'ironie de la phrase précédente, les choses s'éclairent donc ici.

Enfin, à propos de l'occupation du site de Reconvilier par les grévistes:
"Jamais nous n'iront jusqu'à évacuer ce site par la force. Mais cette occupation est illégale et c'est innacceptable, tout comme le fait que la police ne règle pas cette situation."

Et comment la police réglerait-elle cette situation? En faisant évacuer les lieux par la force. Hem.

Le mot le plus utilisé par M. Sauerländer fut "clair", ou ses dérivés comme "clairement". Il croit probablement qu'en disant que les choses sont claires, elles le deviennent. Ou alors, c'est un bel allumé, bien que ce soir, il ait eu l'air un peu éteint.

En conclusion, on peut dire que cette émission fut de peu d'intérêt. Entendre un président de conseil d'administration avoir un discours aussi creux, ça laisse songeur. Tout au plus peut-on remarquer que l'assurance de Friedrich Sauerländer était feinte. Avant la grève, on le sentait fantasmer sur sa puissance. Là, il doit faire des cauchemars pleins de jura-bernoissiens révoltés, quand enfin, la nuit, il s'endort, avec sa petite veilleuse branchée pour ne pas avoir peur dans le noir.

1 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Oh là là, monsieur sauerländer n'a convaincu personne, vraiment... Tout au moins, les travailleurs qui ont perdu (failli perde) leur place par sa faute ont pu "admirer" (déplorer est plus adapté) son incapacité totale. La Boilat, un autre point sombre à son curriculum vitae

février 06, 2006 7:31 AM  

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