Médiatisons et médiationons...

... Et massacrons la langue française pour se défouler!


Les médias

Sur RJB (au journal de 12H15 du jeudi premier juin, et résumé dans cette dépêche) et dans le Journal du Jura, la parole est donnée à Nicolas Wuillemin, qui a tenu à souligner que le combat pour la survie de la Boillat n'est pas du tout terminé. "Je crois que nous devrons réactiver des moyens de lutte", dit N. Wuillemin, en ajoutant que la situation de la Boillat est critique.

De plus, il mentionne un document de 23 pages, qui contient toutes les commandes passées auprès de la Boillat, et qui seront ventilées vers les sites (suroccupés et hautement rentables selon M. Hellweg, rappelons-le) de Lüdenscheid et Dornach. Karl confirme l'existence du document.

Enfin, le stock étant à peu près vide, il ne reste plus qu'à déplacer des machines, relève, en gros, N. Wuillemin, en ajoutant que les vacances d'été, à ce titre, nécessiteront de surveiller la Boillat de près.

Sur RJB, on peut encore entendre Andreas Rickenbacher, nouveau membre de l'exécutif bernois, successeur d'Elisabeth Zölch. A l'évidence, le dossier Swissmetal intéresse hautement A. Rickenbacher, qui dit vouloir étudier cette question aussi vite et aussi complètement que possible.

Jusque là, les autorités politiques ont imposé (oui, imposé, même si ça s'est fait avec la manière) leurs méthodes, consistant en des médiations, sans jamais s'interroger sur les chances de succès de telles méthodes. En effet, en dehors de ces sentiers battus, point de soutien politique, et point de salut: tel était le message. Voici venue l'occasion de mener, enfin, une réflexion sur la viabilité d'une médiation, réflexion dont Elisabeth Zölch n'a pas su tirer les conséquences (c'est sans doute elle qui a recommandé Rolf bloch à Joseph Deiss, acceptant de ce fait de rejouer la pièce de la première grève). Joseph Deiss, d'ailleurs, n'a jamais discuté l'efficacité de la tradition helvétique du dialogue social dans le cas de la Boillat.

Dialoguer avec Martinou... Vous vous rendez compte? Il y a de doux rêveurs, dans nos gouvernements, où pourtant, les élus rencontrent parfois des dictateurs, en Irak, en Corée du Nord ou ailleurs dans le monde, pour tenter de les amener à modifier leur comportement. Les utopistes ne sont pas toujours ceux qu'on croit! Karl espère donc que l'expert, Jürg Müller, tout comme Rolf Bloch et le nouvel exécutif bernois sauront faire preuve d'un peu plus de réalisme.


Poursuivons la prospective

Le fait que la Boillat soit destinée par Swissmetal à employer 60 personnes est lui aussi bien réel, et Nicolas Wuillemin l'aborde dans son interview. Logique, puisque c'était certainement un sujet de discussion très prisé à la petite sauterie Swissmetal d'Interlaken (où les invités étaient répartis dans 3 hôtel 4 étoiles...). L'idée serait, simplement, de finir de la matière à destination des décolleteurs locaux. Pour les pointes de stylo, par exemple, il faudrait aller voir chez Busch-Jaeger. Pour les produits standards, à Dornach. A la Boillat, plus de fonderie, plus de presses, juste de la finition pour coller à des exigences particulières des clients.

60 employés que Wilmar (ou son éventuel successeur) appellerait en les sifflant, c'est cela, l'avenir de la Boillat selon Martinou. Et c'est un avenir à court terme, qui s'étend jusqu'à 2007, année du départ de Martinou. Ensuite, Swissmetal étant dirigé par des Allemands de Busch-Jaeger (Volker Suchordt semble être promis au poste de CEO après le départ de Martin Hellweg), n'allons pas imaginer que ce dernier laissera derrière lui autre chose que des terrains pollués, issus d'une faillite, à la charge du contribuable. Pour cette dernière tâche, Arturo Giovanoli, collègue de Martin Hellweg chez Ally Management, ferait probablement très bien l'affaire.


La manif'

L'intervention de Nicolas Wuillemin, destinée à expliquer publiquement que le combat continuait, avait lieu dans le cadre de la manifestation qui se tiendra les 10 et 11 juin 2006, à Reconvilier. L'organisation avance, les signatures de la pétition augmentent bien, reste donc à être sur place aux dates mentionnées. Pour faire agir les politiques, le soutien populaire est en effet important. Pour la Boillat, ce soutien est clair et exceptionnellement large, mais il convient de le réaffirmer.

Donc, tous à Reconvilier les 10 et 11 juin, pour se rencontrer, pour discuter, pour faire la fête, et surtout, pour la Boillat!

Post Scriptum

Aujourd'hui, "Une voix pour la Boillat" va recevoir sa 150'000e visite (le nombre de pages vues dépassant les 366'000). Merci à tous les lecteurs et commentateurs pour leur intérêt!