Rond comme un ballon (de blanc)

Blogger

Ca marche, ça marche plus, ça remarche, ça claque... Question de marée, de température, de bronzage pas terminé? Nous ne le saurons jamais, même si j'exclus l'hypothèse d'une grève (en Californie, tout de même...).

Tout est que Blogger a rencontré de nouveaux problèmes dans la journée de jeudi. Karl n'est pas en mesure de résoudre les probèmes ne question et, tout comme vous, prend son mal en patience. Avec mes excuses.


Rolf ne fait plus la carpe

Rolf Bloch a décidé de parler, ces jours. Jeudi, c'était au tour d'une dépêche AP de tomber. Son expression du jour est "guerre des tranchées", pour qualifier le conflit qui oppose les Boillat à Swissmetal. Rolf Bloch a raison, c'est une guerre des tranchées, pour le moment, et il aimerait y mettre fin. Cependant, qu'il se rappelle bien qu'on ne sort pas de sa tranchée uniquement en cas d'armisitice. On en sort aussi pour aller donner un peu de plomb à manger à l'adversaire dans sa propre tranchée.

La "guerre des tranchée", c'est le maximum autorisé pour que le conflit ne fasse pas trop tache sur la blanche paix du travail, dont l'Etat tient tant à préserver l'illusion. Rolf Bloch, qui semble avoir senti le regain de tension, cherche donc à en finir rapidement, avant qu'une flambée de révolte viennent mettre de l'ambiance.

Citons la description que Rolf Bloch fait du conflit, selon la dépêche:

Pour Bloch, le conflit de Reconvilier sort de l'ordinaire. Pour les employés et les grévistes, il en va de l'existence même de toute l'entreprise et de ses produits. Le conflit actuel a eu des précédents. Après la précédente grève, un accord avait été trouvé "mais cet accord n'a pas été respecté du côté patronal" et c'est pourquoi, selon Bloch, les choses se sont à nouveau envenimées.

Ainsi, Rolf Bloch a bien compris le caractère existentiel du conflit. Encore heureux. Il a aussi bien compris que l'accord garanti (on a vu à quel point, heureusement que le ridicule ne tue pas) par Elisabeth Zölch n'avait pas été respecté par Martinou. De plus, il reconnaît le caractère particulier du conflit. Bonne nouvelle.

La où les choses commencent à clocher, c'est avec cette phrase: "Nous avons maintenant trouvé une voie qui devrait permettre aux deux parties de trouver un modus vivendi". Un modus vivendi est une manière de vivre, sous-entendu ensemble. Donc, il semble que la solution avancée par R. bloch consiste à laisser la Boillat dans Swissmetal. Logique, puisque ladite solution doit être acceptée par les 2 parties. On imagine qu'elle serait assortie d'un accord... D'un accord... Garanti par les autorités politiques? Eh oui, R. Bloch a peut-être inventé la machine à remonter le temps!


Coup de ciboulot

La direction de Swissmetal a toujours avancé comme un troupeau de buffles (d'ailleurs, la comparaison n'est pas fortuite). Encore aujourd'hui, le démantèlement de la Boillat se poursuit aussi vite que possible. En effet, le fil destiné à la fabrication des pointes de stylo viendra maintenant de chez Busch-Jaeger, et sera terminé à la Boillat. Adieu qualité, adieu délais tenus. Mais comme le standard Boillat n'existera plus (produire le fil chez Busch-Jaeger sous-entend clairement une fermeture de la fonderie de la Boillat), les clients devront faire avec.

Comme je l'ai décrit dans mon "édito" d'hier, sous forme d'hypothèse, ce qui peut arriver de pire à Swissmetal est la faillite. Or, la direction de Swissmetal oeuvrant exclusivement pour les intérêts de Busch-Jaeger, achat encore non consolidé, une faillite du groupe ne serait probablement pas un problème sérieux pour elle, son problème étant de faire de Busch-Jaeger une usine économiquement viable, par élimination de la concurrence. Surtout qu'on peut se demander si la faillite de la partie suisse de Swissmetal ne fait pas partie des objectifs ultimes de Martinou.

Dans ces conditions, on voit mal comment Swissmetal appliquerait un accord sans y être obligé par divers moyens contraignants. Or, en Suisse, ces moyens restent à créer. Dès lors, un accord qui maintiendrait la Boillat dans Swissmetal est une utopie. Ou alors, Martinou et Busch-Jaeger, au moins, s'en vont de Swissmetal. Cette dernière possibilité relève de l'impossible: la Boillat sauvée, Busch-Jaeger ne serait pas viable.


Dans les faits

La séance de médiation a lieu le 15 juin à 15H, donc assez tard. L'heure laisse en effet penser que la proposition de Rolf Bloch est prête, et à prendre ou à laisser (ou presque). Ce même jour, Jürg Müller, l'expert, donnera une conférence de presse. Ensuite, le 16 juin, les Boillat auront à décider que faire. La pression sera donc maximale.

Toutefois, vendredi, 2 événements importants auront lieu. Le premier, crucial, est le match d'ouverture de la Coupe du monde. Le second est que l'ordre du jour de l'assemblée générale des actionnaires de Swissmetal devrait être publié (merci à celui qui mettra la main dessus de le poster, si Blogger veut bien).

Il y a donc un certain suspens car, face à l'action d'une autorité politique censée garantir une certaine justice, la déception risque d'être cinglante. Profitons donc de quelques moments d'échanges et de détente lors de la manifestation de ce week-end!