La neige: souvenirs de grève
Version 5. Cet "édito" sera relu, corrigé et augmenté si nécessaire, avec indication ici des modifications. Merci!
-La correctrice a fait son passage. Merci à elle!
-Toutes les analyses des chiffres de Swissmetal ont été créditées. Mes excuses à leurs auteurs.
-La fin des analyses de chiffres a été quelques peu prolongée.
-Les modification présentées ici sont placées en italique.
-L'annonce du noël de l'uZine 3 a été ajoutée en fin d'"édito".
Martinou fait l'épais, mais au régime
Comme Martinou au début de son rapport d'activités du troisième trimestre 2006, Karl vous le dit: il va être franc avec vous (non, ne vous enfuyez pas, c'était pour rire!). Tout de même, ce Hellweg, quel sens de la formule!
En gros, Martin Hellweg est un homme presque heureux: Swissmetal se porte comme un charme, jugez-en vous-même:
"La conjoncture nous est favorable". Ca... Elle l'est.
"Nous avons réussi à maîtriser les suites de la grève au-delà de nos attentes". Vu les derniers événements, il s'est déjà contredit... Passons, Karl y reviendra.
"Divers produits innovants trouvent des débouchés commerciaux". Pour peu qu'il soit capable de les produire, mais c'est une autre histoire, voyons!
"Et grâce à des améliorations de processus, nous utilisons toujours moins de métal et pouvons ainsi réduire progressivement les stocks que nous devons financer avec d'importants moyens". Voilà l'autre histoire, tiens. L'amélioration en question consiste certainement à produire des fils et barres, puis, comme la qualité n'est pas à la hauteur, à les refondre, à refaire tout le processus d'usinage, puis, comme la qualité n'est pas à la hauteur, à les refondre, à refaire tout le processus d'usinage, puis, comme la qualité n'est pas à la hauteur... Parfois, on montre aussi les belles bobines rutilantes à des clients, avant de les renvoyer en fonderie. Avec cette géniale innovation, proche du mouvement perpétuel, plus besoin d'acheter de la matière! Heureusement qu'il reste des processus qui n'ont pas été améliorés...
Mais voilà, malgré toutes ces merveilles, Martin Hellweg est insatisfait (Jacques Allaman, sur la RSR, avait l'air de compatir). C'est un perfectionniste, que voulez-vous. Approcher le mouvement perpétuel est une chose, mais l'atteindre en est une autre, et notre homme le sait, grâce à son inégalable instinct d'entrepreneur. Ainsi, certains "facteurs exceptionnels" l'obligent à présenter des résultats certes bons (on y croit!) mais qui pourraient être meilleurs:
"Malgré une évolution positive de la situation à Reconvilier, nous avons dû conserver des capacités de personnel supplémentaires, afin d'accélérer après la grève le traitement de l'important volume des commandes [pour mémoire, Martinou affirmait, juste après les 120 licenciements, que les commandes avaient chutées, NDK] et de diminuer les délais de livraison qui étaient en partie innacceptables pour nos clients". Il faut comprendre de ceci que Martinou invoque des charges salariales trop élevées pour justifier ses chiffres, et que, comme ces charges sont "exceptionnelles", il faut s'attendre à des licenciements.
Venons-en à la dure vérité, celle que Martinou garde pour le troisième quart, quand le lecteur est fatigué de lire sa prose issue d'un cours du soir pris à Disneyland, et qu'il se prépare à sauter directement à la conclusion:
"Mais il est vrai que ce qui a été particulièrement pénible au troisième trimestre, c'est que nous avons été obligés de refuser des commandes clients car nos possibilités de préfinancement étaient trop limitées". Mais qu'est-ce qu'il faut préfinancer pour une commande, en Suisse (en Allemagne, les choses fonctionnent différemment)? La matière. Il faut acheter des matières premières. Or, pour les personnes attentives, Swissmetal a vendu des métaux sur le marché des métaux "pour une contribution au résultat de 3 millions de francs au troisième trimestre" (page 4 du rapport). Pour obtenir le chiffre d'affaire de cette vente, il faut au moins doubler ces 3 millions. Et ensuite, il faut se demander si ces chiffres ne sont pas fusionnés dans la valeur ajoutée brute [VAB] et quelle est leur contribution réelle au chiffre d'affaire. Une forte odeur de manipulation plane, comme on verra. Ajoutez à cela les 6 millions de bénéfice dégagés par la vente de métaux au premier semestre, et vous saurez immédiatement comment Swissmetal est dans les chiffres noirs (résultat après impôt [EAT] de 3 millions), et pourquoi Swissmetal est à cours de stock.
Les bénéfices du groupe sont stables au troisième trimestre, par rapport au premier semestre. Et la vente de métaux, même si elle dégage de l'argent, se fait à perte, si l'on ne tient pas compte de l'effet de la flambée des cours. En effet, les métaux vendus de cette manière sont de plus en plus des alliages, les métaux bruts se faisant rares chez Swissmetal. Or, pour faire un alliage, il faut payer de la main d'oeuvre et de l'énergie. Et l'acheteur des métaux en question doit aussi investir de la main d'oeuvre et de l'énergie pour en séparer les composants, ou pour leur trouver un usage tel quel. Donc, le travail que Swissmetal effectue sur les métaux vendus n'est pas une valeur ajoutée, mais une valeur enlevée, ou, au mieux, incomplètement ajoutée. Mais voilà, pour Martinou, mieux vaut ça plutôt que d'avouer qu'au troisième trimestre, il a perdu 3 millions.
L'excuse suprême, pour tout ce déploiement de fumigènes, est la suivante:
"Désormais, toute la branche souffre de la flambée des prix des métaux et a bien du mal à préfinancer ses commandes". Karl se demande: combien d'entreprises de la branche vendent-elles la matière nécessaire à la poursuite de la production pour embellir leurs chiffres? Tant qu'on parle de branche: combien de cerveaux de la finance, comme l'est Martinou, élaguent-ils leurs pommiers en sciant celle sur laquelle ils sont assis, et avec une tronçonneuse? Non, il n'y a pas à dire, Martinou est un homme à part. C'est une sacré vieille branche, même (non, Karl ne se lancera pas dans des histoires de "vermoulue" ou de "il faut la couper". Finalement, si).
Mais, Martin Hellweg ajoute que, le groupe regorgeant d'argent, les choses ne devraient pas se passer ainsi. En effet, grâce à son remarquable refinancement ("Depuis l'augmentation du capital en 2004", dit-il), il a dû procéder à la création d'une roue de secours (la possibilité d'émettre de nouvelles actions, ce qui peut tenir lieu de refinancement) et à un nouveau refinancement, encore un, que voici: "Nos chiffres financiers clés sont perfectibles [certes..., NDK] mais suffisamment acceptables pour un financement bancaire". D'habitude, on écrirait "suffisants" ou "acceptables", mais pas les 2. Quand on en est à "suffisamment acceptables", ça veut dire que les banques ne sont pas contentes, et que Martinou a dû ramper aux pieds des banquiers pour qu'ils ouvrent le robinet. Au point que le tenant de la précédente ligne de crédit (sauf erreur le Crédit Suisse) n'a pas voulu accorder de rallonge, et n'a pas voulu maintenir sa ligne si une autre banque en ouvrait une.
Ainsi, malgré le fait que tout va bien, les investisseurs dooorment de moins en moins, et ils ne sont pas "limités aux seuls critères économiques" pour juger. Ils sont probablement venus voir sur place. L'opération a donc consisté en un "transfert complet des obligations [dettes, NDK] existantes" auprès d'une autre banque, à l'étranger (!), dont Swissmetal se refuse à donner le nom. Mais il s'agit, semble-t-il, de la banque Fortis, en Belgique. Bien sûr, selon Martinou, tous ces doutes exprimés par les banquiers sont dus... à la grève.
En page 2, Martin Hellweg revient brièvement avec quelques bonnes nouvelles, déjà abordées au début, mais qu'il vaut mieux répéter plusieurs fois, histoire de faire oublier le reste. Les nouveaux produits (cette fois, il mentionne le CN8, qui n'est actuellement pas productible), la nouvelle presse (dont personne ne sait aujourd'hui ce qu'il sera possible d'en tirer et dont la mise en service a été ajournée), l'"optimisation" du stock (qui fait qu'il n'y a plus de matière première, mais c'était tout de même le meilleur moment pour le vendre, paraît-il).
Malgré toute sa mauvaise volonté, Martinou a bel et bien été obligé d'admettre que certaines choses vont mal. C'est dire si elles vont mal. Mais pourquoi maintenant? La comptabilité devient-elle à ce point impossible à lisser? Le fait d'avoir la SWX qui lorgne du côté de Dornach obligerait-il à plus de clarté? Les nouveaux règlements de la même SWX, qui entrent en vigueur en 2007 et qui exigent des rapports d'activités plus fidèles à la réalité, y seraient-ils pour quelque chose?
Médiatiquement
A quelques exceptions près (oui, Philippe Oudot), les journalistes ont gobé le boa, et avec le sourire. Pourtant, comme on le voit, il n'est pas compliqué de relever qu'une entreprise qui vend son stock de matière alors qu'elle ne peut plus en acheter contient quelque chose, ou plutôt quelqu'un, qui cloche. Mais ça, allez l'expliquer à Daniel Eskenazi, du Temps, trop pressé pour lire le rapport d'activités. Il était plus facile de reproduire la prose de Martinou: c'est tellement fatiguant, de lire, qu'on a envie de s'endooormir.
Quelques chiffres, mais pas trop (si en fait, beaucoup trop!)
Les remarques ci-dessous sont fondées sur les calculs d'une personne mieux à même que Karl (qui est plus "lettres" que "chiffres") de les faire. Les justifier intégralement serait long, mais, le cas échéant, les commentaires sont là pour ça.
Tout d'abord, Karl relève que Swissmetal a mis 2 mois à publier son rapport trimestriel. A titre de comparaison, l'UBS met environ 2 semaines... Mais passons, le plaisir de faire des calculs pleins de millions est tel que Karl pouvait bien patienter un peu! Ô joie, compter des millions, c'est un peu les posséder, comme aurait dit Werner K. Rey.
Il est possible d'analyser les chiffres du rapport d'activités de plusieurs manières. En premier lieu, il est évident que la vente de stock sur le marché des métaux sert à lisser les chiffres et est, c'est vraiment le cas de le dire, contreproductive. Jamais, s'il fallait publier des chiffres exempts de ces bénéfices extraordinaires, Swissmetal ne pourrait prétendre à une amélioration. Et surtout, ces ventes mettent en danger la poursuite de l'activité du groupe.
D'après une analyse proposée par SanA, si l'on calcule la VAB par personne travaillant dans le groupe, on remarque qu'elle est en baisse de 3,4% par rapport à l'année passée. Et si le résultat opérationnel avant amortissements [EBITDA] est en hausse de 46% selon le rapport, on peut aussi le rapporter à un niveau individuel. A ce moment, l'EBITDA par personne est en hausse de 21,9%. De quoi moins saliver. Mais, pour être moins poétique que Swissmetal, il s'agit surtout de recalculer ce chiffre en en retirant le gain sur métal et d'autres effets, pour voir quelle est la productivité réelle du groupe dans son métier (qui n'est pas, malgré les apparences, le courtage de métaux).
[Note de la correctrice: accrochez-vous]
Pour ce faire, on soustrait la VAB (de 89,3 millions) de la marge brute (98,5 millions). La différence obtenue correspond au gain sur métal, qui est en l'occurence de 9,2 millions, qu'il faut maintenant soustraire de l'EBITDA (oui, c'est compliqué). Ca nous donne 17,529 millions - 9,2 millions = 8,329 millions (EBITDA hors gain sur métal, au troisième trimestre 2006). Si l'on fait le même calcul pour 2005, on a 78,267 million (VAB) - 80,955 millions (marge brute) = 2,688 millions de gain sur matière. Ensuite, on soustrait ce chiffre de l'EBITDA de 2005, et on obtient 9,325 millions (EBITDA hors gain sur métal). Exprimé sous forme de pourcents, l'EBITDA hors gain sur métal est donc en baisse de 10,6% par rapport à 2005. En le rapportant aux personnes, la baisse est de 24,2%, ce qui signifie, en gros, qu'il faut 4 employés de Swissmetal en 2006 pour ajouter la même valeur que 3 en 2005. Tout ceci probablement grâce aux "améliorations de processus" et à l'acquisition de Busch-Jaeger.
Ne nous endooormons pas, et continuons les calculs (aïe!). Passons à l'EBIT (résultat d'exploitation). Pour le troisième trimestre 2006, il est de 7,209 millions. En lui soustrayant le gain sur métal (9,2 millions), il est de moins 1,991 millions. Pour le troisième trimestre 2005, il est de moins 18'000 francs. Autrement dit, la baisse de performance sur ce chiffre est d'environ 11'000%. Oui, 110 fois moins bien... Pour l'EAT (résultat après impôt), la déduction du gain sur métal donne moins 6,104 millions au troisième trimestre 2006, et moins 47'000 francs. En pourcents, la baisse est de 12'900%, soit 129 fois pire. Chez Swissmetal, on aime exprimer ses exploits en pourcents, raison pour laquelle il n'y a pas lieu de se priver de faire de même.
Au-delà de ces calculs, on peut aussi se demander de quoi est consituée la VAB. En effet, Swissmetal reconnaît avoir compté, dans son stock, 12,032 millions de valeur ajoutée incluse dans la production propre, au 31 décembre 2005 (rapport annuel 2005, page 41). Cette valeur ajoutée réside donc dans le stock, et n'a pas été produite en 2006. Une estimation, faite de savantes hypothèse, résulte sur le fait qu'environ 9 millions des 12,032 ci-dessus restent comptabilisés dans la VAB des rapports de 2006. Ils ne sont donc pas issus de l'activité industrielle de 2006. Pour connaître l'état de santé de l'entreprise, il s'agit donc de voir si elle vit sur ce que le passé lui a permis d'accumuler, ou sur ce que le présent lui rapporte.
L'analyse qui suit est issue de celle de Paul Sonderegger, ancien directeur de la Boillat, et président de l'Association Nouvelle Boillat. Elle est aussi présentée dans le Journal du Jura). La VAB du groupe, nous l'avons vu, est de 89,324 millions au 30 septembre 2006. Si on en soustrait les 9 millions mentionnés ci-dessus, il reste environ 80 millions. Ces 9 millions peuvent aussi être soustraits de l'EBITDA (ils en composent une partie). De l'EBITDA, si l'on veut obtenir les résultats de l'activité industrielle, il faut aussi soustraire les 9,2 millions obtenus via les gains sur métal. Nous devons donc soustraire 18,2 millions. On a donc: 17,529 millions (EBITDA) - 18,2 millions = moins 0,67 million. Donc, l'activité industrielle de Swissmetal en 2006 engendre une perte d'argent. D'autres méthodes de calcul donneront, au mieux, un EBITDA de moins d'un demi million, ou un EBITDA négatif de plus de 2 millions (c'est le résultat atteint par P. Sonderegger). Il est toutefois difficile de quantifier les ventes de stock effectuées par Swissmetal, et la part qu'elles occupent dans la VAB, raison pour laquelle Karl a essayé de reprendre des calculs médians.
Pour en finir (j'en vois qui crient "enfin!") avec les remarques chiffrées, je signale encore que les fonds étrangers ont plus que doublé, passant de 39,380 millions à fin 2005 à 84,378 millions au troisième trimestre 2006 (en légère baisse depuis le rapport semestriel). Le total des fonds propres, quant à lui, est stable, à environ 120 millions. Enfin, le free cash flow est toujours dans le rouge d'environ 4 millions. Mais, sur une remarque de SanA, Karl a été amené à constater que cette stabilité n'est qu'apparente. En effet, l'addition de l'évolution des dettes à court terme et de celle des actifs circulants (sur la période allant du 31 juin au 31 septembre) montre que la situation du groupe s'est dégradé de près de 6 millions de francs, discrètement poussés sous le tapis.
A qui la faute?
Selon Swissmetal, tous les problèmes imaginables sont dus à la grève, bien sûr. Le groupe met aussi une partie de la faute sur le dos de l'absentéisme, qui a forcé l'embauche de plus de monde. En effet, il faut bien reconnaître que, chez Swissmetal, il y a 21 cadres qu'on ne voit jamais au boulot, et 112 employés qui se la coulent douce on ne sait où! C'est un scandaaale!
Il y a aussi un absentéisme réel, qui a sévi pendant la grève (les absents du piquet, mais ça n'a pas dérangé Martinou) et juste après. Le licenciement de l'infirmière de la Boillat n'a pas arrangé les choses car, malgré tout, elle assurait un certain contrôle de l'état de santé réel des gens. D'ailleurs, le principe est tellement simple que même Martinou l'a compris: une infirmière a à nouveau été engagée. Enfin, Karl imagine que l'ambiance de travail de la Boillat, et la sécurité qui y règne, poussent certains à se porter pâle. Tout cela a une conséquence que la direction de Swissmetal, qui n'a pas coutume d'assumer la moindre part de responsabilité, répercutera directement sur les Boillat. En effet, une baisse de salaire de plusieurs dizaines de francs par mois est planifiée, puisque l'assurance maladie a augmenté ses tarifs auprès de Swissmetal.
Donc voilà, c'est la faute à la grève, c'est la faute aux malades, c'est la faute à la terre qui tourne rond, aux arbres qui poussent, à la neige qui tombe, à la lune et aux étoiles, mais pas à la direction de Swissmetal. Qu'on se le dise, une bonne fois pour toutes!
Torchinou
Pour ceux qui ne se résoudraient pas à comprendre, il y a le Torchinou. De quoi faire avouer à n'importe qui qu'il est l'assassin de Kennedy. Le dernier numéro (le PDF vous épargne 2 pages de photos de toute cette clique buvant des verres dans un music hall) dépasse toutes les bornes en la matière. Il y avait la bière sans gêne, et maintenant il y a le journal sans gêne. Mais alors vraiment sans gêne. Dedans, on peut admirer ces mesdames et messieurs de Swissmetal, qui sont allés faire la bamboula à Cologne, histoire de dépenser un peu d'argent obtenu à crédit. Tout cela pour réaffirmer la stratéchie.
"Au commencement était le verbe", telle est la brillante ouverture choisie par Christine Schmid pour son éditorial. Elle tire de cette phrase biblique le fait que la communication est primoridale. Personnellement, je crois que ce n'est pas exactement ce que voulaient dire les auteurs de la Genèse. Mais enfin, l'exégèse de Cricri se veut résolument avant-gardiste. Du verbe, Fridou a fait un grand usage. Il aurait dit que, quand le maîîître exige, il ne faut pas dire "Oui, mais..." mais plutôt "Oui, je peux!". Et C. Schmid d'ajouter que "la psychologie humaine qui a tendance à mettre en question tout bon début de réflexion", c'est le mal. Ca oui, penser, c'est mal, chez Swissmetal. Surtout, ne pas réfléchir. Le fameux verbe dont C. Schmid parlait est donc "Oui maîîître". Il a l'avantage indéniable de ne pas se conjuguer et de ne pas se décliner, ce qui permet de moins penser. Tout s'éclaire, et c'est bien grâce à "ce qu'est l'étoile pour le marin". Zblef---Plrv---Frotch---Chlblg---Grtl--- A la fin, il y eu la stratéchie.
Mais alors, à qui la faute?
Justement, quand on sent la fin venir, l'étau se resserrer, et le créancier affuter son étude d'avocats, il faut absolument faire porter le chapeau à d'autres. Sinon, c'est "Directement en prison sans passer par le start", comme le sait tout bon joueur de Monopoly. Donc, la direction de Swissmetal a pris une décision amusante, qu'elle nous signale par communiqué de presse. Elle prévoit d'intenter un procès à Unia, pour faire porter au syndicat la responsabilité de la grève, et la lui faire payer "entre 5 et 10 millions de francs". Pourtant, dès après la grève, selon Martinou, cette dernière n'avait presque rien coûté. Au début de l'été, il chiffrait le coût à environ 4 millions de francs. Et maintenant, c'est devenu plus cher, et ça pourrait encore augmenter. L'inflation?
[Petit concours: essayez de ne pas rire en lisant les phrases suivantes]. Bien sûr, Swissmetal "n'agit pas seulement dans son propre intérêt". Non, là, c'est autre chose: il faut "clarifier" juridiquement les responsabilités liées à cette grève dans "l'intérêt public". Si, si, c'est écrit noir sur blanc. En fait, la tactique est, je crois, assez simple. Le but est de rallier de force le patronat suisse aux positions de Swissmetal, et de prendre la posture du preux chevalier qui accoure à la défense de la paix du travail. De force, parce que le patronnat suisse se contenterait assez bien du statu quo. En effet, la grève des Boillat a largement montré à quel point, dans ce pays, il est difficile de faire entendre des revendications -même profondément légitimes- lorsqu'on est ouvrier, et à quel point un patron, fut-il dérangé, a les pleins pouvoirs sur son entreprise. Dès lors, il y a de quoi décourager toute volonté de se lancer dans un conflit ouvert, hors d'une absolue nécessité comme ce fut la cas à la Boillat.
Mais voilà, si Swissmetal veut ouvrir un procès, le patronat suisse a, par contre, quelque chose à perdre. Les chances de Swissmetal sont, a priori, plus que minces. La Constitution suisse reconnaît le droit de grève, mais les différents procès ayant eu lieu à ce propos ont toujours donné raison aux patrons plaignants. Ici, ce ne serait probablement pas le cas, parce que les Boillat ont clairement agi sans impulsion du syndicat. Ainsi, pour les patrons, il y a lieu ou bien de soutenir au maximum Swissmetal pour éviter une défaite juridique, ce qui est risqué, ou de s'en désolidariser complètement, et de souligner le caractère exceptionnel de cette affaire. Rolf Bloch, dans son interview au Quotidien jurassien (où il montre qu'il n'a rien compris à ce conflit: il dit même que "l'entreprise fonctionne"...) prend la seconde option. Et c'est bien la seule chose qu'on ne pourra pas lui reprocher dans ses propos.
Ainsi, Swissmetal cherche peut-être à embarquer le patronnat suisse dans sa croisade, mais on peut commencer à douter que les patrons suivent Martinou. Par exemple, à l'imprimerie Weber, à Bienne, si les employés et le syndicat Comedia redoutent d'en arriver à une situation semblable à celle de Swissmetal, le patron, Ulli Seibel, repousse aussi sec la comparaison (à tort, il fait bel et bien penser à Martinou, en termes d'arrogance au moins). Martinou est donc devenu une sorte d'épouvantail, même pour un patron.
De plus, le livre que Contract Media était censé publier, sur une "idée" de Martin Hellweg (mais pas de financement, nous assure-t-on) tombe à l'eau: la direction de Swissmetal a décidé que la voie juridique serait plus "objective" qu'un livre conçu par une entreprise qui compte Laxey dans sa clientèle. Ainsi, malgré toute la complaisance du monde, il se trouve qu'il y a des limites. Chez Contract Media, on explique que la publication est rendue impossible par le refus de Swissmetal d'accepter la publication des propos tenus par la direction et le conseil d'administration du groupe... Pourtant, Karl peut vous dire que, aussi loin qu'il l'aie vu, le travail fourni par Contract Media sur ce livre était professionnel: les citations n'étaient pas déformées, et pas utilisées dans un contexte induisant en erreur. J'ose à peine imaginer le nombre de contradictions alignées par Fridou dans son interview, ou le nombre de non-sens étalés par Henri Bols, Sam Furrer ou d'autres dans les leurs. Ou, peut-être les rédacteurs ont-ils compris que, oui, cette grève avait une base légitime et qu'il était impossible de la masquer tout en prétendant rester objectif. Sur ce sujet, Maxime Zuber s'est exprimé dans le Journal du Jura du 8 décembre.
Dans son communiqué du 6 décembre, Swissmetal a donc lié l'abandon du livre et l'action juridique. Le livre comme l'action juridique partagent tous 2 certains objectifs. En premier lieu, faire porter la responsabilité des problèmes (et probablement de la faillite) de Swissmetal à d'autres, et second lieu, restaurer l'image des membres de la direction. Il est clair qu'en cas de faillite, il serait bon de disposer d'un levier suffisamment puissant (comme une décision de justice, ou au moins une procédure en cours) permettant de différer, voire d'annuler, les plaintes des personnes lésées par la faillite. De plus, les effets négatifs sur l'image de Martin Hellweg (qui est très attaché à ces questions) et de ses proches collaborateurs, en particulier Friedrich Sauerländer, doivent commencer à se faire sentir. Christine Schmid est même allée, dernièrement, corriger l'article de Wikipedia concernant Martinou. Et chez Ally Management, comment les choses se passent-elles? Les clients, s'il y en a encore, posent-ils des questions désobligeantes? Les amis de Fridou, s'il en a, lui demandent-ils pourquoi il est si obstiné? Les membres de la direction de Swissmetal commencent-ils à avoir peur pour leur CV? Quoi qu'il en soit, chez Swissmetal, ils ont pris conscience de l'ampleur des dégâts en termes d'image. Au point qu'ils sont prêts à intenter un procès très aventureux.
Une autre hypothèse serait que, 3 autres procédures judiciaires étant en cours (Nicolas Wuillemin, les cadres licenciés, et les employés licenciés, pour licenciement abusif ou pour un plan social), Swissmetal cherche à marchander. Ce serait l'abandon des poursuites de l'un contre l'abandon des poursuites de l'autre. Comme l'a relevé Yves Genier dans Le Temps, lors de plaintes croisées, dans le canton de Berne, l'affaire passe automatiquement auprès d'une commission de conciliation. Unia, qui accueille la plainte de Swissmetal sereinement, devra donc éviter, si la situation se présente, de céder. Le syndicat s'est tellement assuré contre la pluie et contre le beau temps qu'on voit mal, de toute façon, comment il pourrait avoir une responsabilité dans une grève qu'il n'a pas commencé, et qu'il a tout fait pour stopper. Il serait donc temps qu'il tire finalement quelque chose de positif de son immense tiédeur.
Aux dernières nouvelles, Swissmetal semble toutefois être victime de quelques hésitations.
Petite valse
Un passage du registre du commerce, au 27 octobre 2006, concerne Busch-Jaeger Metallwerk GmbH (et pas Swissmetal Lüdenscheid c'est écrit dans les communiqués). Patrick Huber-Flotho est radié de l'entreprise, où il ne fut finalement directeur quelques mois, ainsi que Dietrich Twietmeyer. Ce dernier, propriétaire de Busch-Jaeger avec Volker Suchordt et quelques autres larrons avant le rachat par Swissmetal, fut, l'espace d'un instant, candidat au conseil d'administration du groupe.
Les nouveaux arrivants sont... Roulement de tambour... L'homme à tout faire (auteur d'une étude culturelle, directeur du développement et communicateur). Oui, c'est lui, c'est Sam Furrer. Avec lui, pas besoin de s'inquiéter, il ne prendra pas d'initiative. Il sera secondé par Manfred Gröning, qui traîne depuis longtemps dans l'organigramme de Swissmetal bien que son utilité réelle reste mystérieuse. Ce dernier a aussi été élu au sein de l'association patronale allemande du domaine des cuivreux, où il remplace Volker Suchordt. Un bel avantage stratégique dans les conflits du travail, que d'avoir un fauteuil dans cette association. Dommage pour eux, c'est en Allemagne et pas en Suisse.
Mais encore
Il y aurait encore bien des choses à dire.
Souvenez-vous, la soupe populaire, organisée par les Femmes en colère, qui fut un grand succès. Encore bravo à elles, et rendez-vous, espérons, en janvier.
Puis ce crève-coeur, la fermeture de la Lingotière, exclusivement motivée par la haine tenace de Martinou (qu'on m'explique s'il y a d'autres raisons sérieuses). Fermeture qui, d'après les projets de Swissmetal (Karl ne pariera par sur le fait qu'ils seront appliqués), devrait être suivie de près par celle des presses de la Boillat, et enfin par celle de la fonderie.
Il y a aussi cette histoire absurde, selon laquelle Swissmetal désire désormais engager uniquement, pour ce qui est de la Boillat, des gens sachant lire et écrire le français. Est-ce nécessaire pour savoir faire fonctionner sa machine? Non, des dizaines de Boillat pourraient vous le prouver de visu. Et, bien sûr, il faudrait demander à Martinou de passer le test. Ce serait sans doute comique. Mais enfin, il est clair que, pour écouter la bonne parole qu'un kapo encravaté vous fait parvenir par circulaire parce qu'il ne veut pas quitter son bureau... Et pour lui répondre par courrier parce qu'il ne fréquente pas les ouvriers...
Quoi d'autre, quoi d'autre? Ah oui, j'oubliais... Quelqu'un m'a soufflé qu'un arracheur de cravates patenté (il les prendrait pour sa collection) fête son anniversaire prochainement. Ce dernier avait même amicalement resserré celle de Déclin (pas assez, diraient les mauvaises langues). Joyeux anniversaire à cet amoureux des cravates!
L'uZine 3 organise un Noël dans ses locaux. Il aura lieu le vendredi 22 décembre dès 17h et le repas, gratuit grâce à de généreux donateurs, sera ouvert à toutes et à tous. Au menu lapin à la polenta. Venez nombreux!
Inscriptions sur place, via ce formulaire, ou au 078 / 892 73 74.
Mes remerciements à toutes ces personnes qui m'informent, me livrent des analyses et archivent des données!
-La correctrice a fait son passage. Merci à elle!
-Toutes les analyses des chiffres de Swissmetal ont été créditées. Mes excuses à leurs auteurs.
-La fin des analyses de chiffres a été quelques peu prolongée.
-Les modification présentées ici sont placées en italique.
-L'annonce du noël de l'uZine 3 a été ajoutée en fin d'"édito".
Martinou fait l'épais, mais au régime
Comme Martinou au début de son rapport d'activités du troisième trimestre 2006, Karl vous le dit: il va être franc avec vous (non, ne vous enfuyez pas, c'était pour rire!). Tout de même, ce Hellweg, quel sens de la formule!
En gros, Martin Hellweg est un homme presque heureux: Swissmetal se porte comme un charme, jugez-en vous-même:
"La conjoncture nous est favorable". Ca... Elle l'est.
"Nous avons réussi à maîtriser les suites de la grève au-delà de nos attentes". Vu les derniers événements, il s'est déjà contredit... Passons, Karl y reviendra.
"Divers produits innovants trouvent des débouchés commerciaux". Pour peu qu'il soit capable de les produire, mais c'est une autre histoire, voyons!
"Et grâce à des améliorations de processus, nous utilisons toujours moins de métal et pouvons ainsi réduire progressivement les stocks que nous devons financer avec d'importants moyens". Voilà l'autre histoire, tiens. L'amélioration en question consiste certainement à produire des fils et barres, puis, comme la qualité n'est pas à la hauteur, à les refondre, à refaire tout le processus d'usinage, puis, comme la qualité n'est pas à la hauteur, à les refondre, à refaire tout le processus d'usinage, puis, comme la qualité n'est pas à la hauteur... Parfois, on montre aussi les belles bobines rutilantes à des clients, avant de les renvoyer en fonderie. Avec cette géniale innovation, proche du mouvement perpétuel, plus besoin d'acheter de la matière! Heureusement qu'il reste des processus qui n'ont pas été améliorés...
Mais voilà, malgré toutes ces merveilles, Martin Hellweg est insatisfait (Jacques Allaman, sur la RSR, avait l'air de compatir). C'est un perfectionniste, que voulez-vous. Approcher le mouvement perpétuel est une chose, mais l'atteindre en est une autre, et notre homme le sait, grâce à son inégalable instinct d'entrepreneur. Ainsi, certains "facteurs exceptionnels" l'obligent à présenter des résultats certes bons (on y croit!) mais qui pourraient être meilleurs:
"Malgré une évolution positive de la situation à Reconvilier, nous avons dû conserver des capacités de personnel supplémentaires, afin d'accélérer après la grève le traitement de l'important volume des commandes [pour mémoire, Martinou affirmait, juste après les 120 licenciements, que les commandes avaient chutées, NDK] et de diminuer les délais de livraison qui étaient en partie innacceptables pour nos clients". Il faut comprendre de ceci que Martinou invoque des charges salariales trop élevées pour justifier ses chiffres, et que, comme ces charges sont "exceptionnelles", il faut s'attendre à des licenciements.
Venons-en à la dure vérité, celle que Martinou garde pour le troisième quart, quand le lecteur est fatigué de lire sa prose issue d'un cours du soir pris à Disneyland, et qu'il se prépare à sauter directement à la conclusion:
"Mais il est vrai que ce qui a été particulièrement pénible au troisième trimestre, c'est que nous avons été obligés de refuser des commandes clients car nos possibilités de préfinancement étaient trop limitées". Mais qu'est-ce qu'il faut préfinancer pour une commande, en Suisse (en Allemagne, les choses fonctionnent différemment)? La matière. Il faut acheter des matières premières. Or, pour les personnes attentives, Swissmetal a vendu des métaux sur le marché des métaux "pour une contribution au résultat de 3 millions de francs au troisième trimestre" (page 4 du rapport). Pour obtenir le chiffre d'affaire de cette vente, il faut au moins doubler ces 3 millions. Et ensuite, il faut se demander si ces chiffres ne sont pas fusionnés dans la valeur ajoutée brute [VAB] et quelle est leur contribution réelle au chiffre d'affaire. Une forte odeur de manipulation plane, comme on verra. Ajoutez à cela les 6 millions de bénéfice dégagés par la vente de métaux au premier semestre, et vous saurez immédiatement comment Swissmetal est dans les chiffres noirs (résultat après impôt [EAT] de 3 millions), et pourquoi Swissmetal est à cours de stock.
Les bénéfices du groupe sont stables au troisième trimestre, par rapport au premier semestre. Et la vente de métaux, même si elle dégage de l'argent, se fait à perte, si l'on ne tient pas compte de l'effet de la flambée des cours. En effet, les métaux vendus de cette manière sont de plus en plus des alliages, les métaux bruts se faisant rares chez Swissmetal. Or, pour faire un alliage, il faut payer de la main d'oeuvre et de l'énergie. Et l'acheteur des métaux en question doit aussi investir de la main d'oeuvre et de l'énergie pour en séparer les composants, ou pour leur trouver un usage tel quel. Donc, le travail que Swissmetal effectue sur les métaux vendus n'est pas une valeur ajoutée, mais une valeur enlevée, ou, au mieux, incomplètement ajoutée. Mais voilà, pour Martinou, mieux vaut ça plutôt que d'avouer qu'au troisième trimestre, il a perdu 3 millions.
L'excuse suprême, pour tout ce déploiement de fumigènes, est la suivante:
"Désormais, toute la branche souffre de la flambée des prix des métaux et a bien du mal à préfinancer ses commandes". Karl se demande: combien d'entreprises de la branche vendent-elles la matière nécessaire à la poursuite de la production pour embellir leurs chiffres? Tant qu'on parle de branche: combien de cerveaux de la finance, comme l'est Martinou, élaguent-ils leurs pommiers en sciant celle sur laquelle ils sont assis, et avec une tronçonneuse? Non, il n'y a pas à dire, Martinou est un homme à part. C'est une sacré vieille branche, même (non, Karl ne se lancera pas dans des histoires de "vermoulue" ou de "il faut la couper". Finalement, si).
Mais, Martin Hellweg ajoute que, le groupe regorgeant d'argent, les choses ne devraient pas se passer ainsi. En effet, grâce à son remarquable refinancement ("Depuis l'augmentation du capital en 2004", dit-il), il a dû procéder à la création d'une roue de secours (la possibilité d'émettre de nouvelles actions, ce qui peut tenir lieu de refinancement) et à un nouveau refinancement, encore un, que voici: "Nos chiffres financiers clés sont perfectibles [certes..., NDK] mais suffisamment acceptables pour un financement bancaire". D'habitude, on écrirait "suffisants" ou "acceptables", mais pas les 2. Quand on en est à "suffisamment acceptables", ça veut dire que les banques ne sont pas contentes, et que Martinou a dû ramper aux pieds des banquiers pour qu'ils ouvrent le robinet. Au point que le tenant de la précédente ligne de crédit (sauf erreur le Crédit Suisse) n'a pas voulu accorder de rallonge, et n'a pas voulu maintenir sa ligne si une autre banque en ouvrait une.
Ainsi, malgré le fait que tout va bien, les investisseurs dooorment de moins en moins, et ils ne sont pas "limités aux seuls critères économiques" pour juger. Ils sont probablement venus voir sur place. L'opération a donc consisté en un "transfert complet des obligations [dettes, NDK] existantes" auprès d'une autre banque, à l'étranger (!), dont Swissmetal se refuse à donner le nom. Mais il s'agit, semble-t-il, de la banque Fortis, en Belgique. Bien sûr, selon Martinou, tous ces doutes exprimés par les banquiers sont dus... à la grève.
En page 2, Martin Hellweg revient brièvement avec quelques bonnes nouvelles, déjà abordées au début, mais qu'il vaut mieux répéter plusieurs fois, histoire de faire oublier le reste. Les nouveaux produits (cette fois, il mentionne le CN8, qui n'est actuellement pas productible), la nouvelle presse (dont personne ne sait aujourd'hui ce qu'il sera possible d'en tirer et dont la mise en service a été ajournée), l'"optimisation" du stock (qui fait qu'il n'y a plus de matière première, mais c'était tout de même le meilleur moment pour le vendre, paraît-il).
Malgré toute sa mauvaise volonté, Martinou a bel et bien été obligé d'admettre que certaines choses vont mal. C'est dire si elles vont mal. Mais pourquoi maintenant? La comptabilité devient-elle à ce point impossible à lisser? Le fait d'avoir la SWX qui lorgne du côté de Dornach obligerait-il à plus de clarté? Les nouveaux règlements de la même SWX, qui entrent en vigueur en 2007 et qui exigent des rapports d'activités plus fidèles à la réalité, y seraient-ils pour quelque chose?
Médiatiquement
A quelques exceptions près (oui, Philippe Oudot), les journalistes ont gobé le boa, et avec le sourire. Pourtant, comme on le voit, il n'est pas compliqué de relever qu'une entreprise qui vend son stock de matière alors qu'elle ne peut plus en acheter contient quelque chose, ou plutôt quelqu'un, qui cloche. Mais ça, allez l'expliquer à Daniel Eskenazi, du Temps, trop pressé pour lire le rapport d'activités. Il était plus facile de reproduire la prose de Martinou: c'est tellement fatiguant, de lire, qu'on a envie de s'endooormir.
Quelques chiffres, mais pas trop (si en fait, beaucoup trop!)
Les remarques ci-dessous sont fondées sur les calculs d'une personne mieux à même que Karl (qui est plus "lettres" que "chiffres") de les faire. Les justifier intégralement serait long, mais, le cas échéant, les commentaires sont là pour ça.
Tout d'abord, Karl relève que Swissmetal a mis 2 mois à publier son rapport trimestriel. A titre de comparaison, l'UBS met environ 2 semaines... Mais passons, le plaisir de faire des calculs pleins de millions est tel que Karl pouvait bien patienter un peu! Ô joie, compter des millions, c'est un peu les posséder, comme aurait dit Werner K. Rey.
Il est possible d'analyser les chiffres du rapport d'activités de plusieurs manières. En premier lieu, il est évident que la vente de stock sur le marché des métaux sert à lisser les chiffres et est, c'est vraiment le cas de le dire, contreproductive. Jamais, s'il fallait publier des chiffres exempts de ces bénéfices extraordinaires, Swissmetal ne pourrait prétendre à une amélioration. Et surtout, ces ventes mettent en danger la poursuite de l'activité du groupe.
D'après une analyse proposée par SanA, si l'on calcule la VAB par personne travaillant dans le groupe, on remarque qu'elle est en baisse de 3,4% par rapport à l'année passée. Et si le résultat opérationnel avant amortissements [EBITDA] est en hausse de 46% selon le rapport, on peut aussi le rapporter à un niveau individuel. A ce moment, l'EBITDA par personne est en hausse de 21,9%. De quoi moins saliver. Mais, pour être moins poétique que Swissmetal, il s'agit surtout de recalculer ce chiffre en en retirant le gain sur métal et d'autres effets, pour voir quelle est la productivité réelle du groupe dans son métier (qui n'est pas, malgré les apparences, le courtage de métaux).
[Note de la correctrice: accrochez-vous]
Pour ce faire, on soustrait la VAB (de 89,3 millions) de la marge brute (98,5 millions). La différence obtenue correspond au gain sur métal, qui est en l'occurence de 9,2 millions, qu'il faut maintenant soustraire de l'EBITDA (oui, c'est compliqué). Ca nous donne 17,529 millions - 9,2 millions = 8,329 millions (EBITDA hors gain sur métal, au troisième trimestre 2006). Si l'on fait le même calcul pour 2005, on a 78,267 million (VAB) - 80,955 millions (marge brute) = 2,688 millions de gain sur matière. Ensuite, on soustrait ce chiffre de l'EBITDA de 2005, et on obtient 9,325 millions (EBITDA hors gain sur métal). Exprimé sous forme de pourcents, l'EBITDA hors gain sur métal est donc en baisse de 10,6% par rapport à 2005. En le rapportant aux personnes, la baisse est de 24,2%, ce qui signifie, en gros, qu'il faut 4 employés de Swissmetal en 2006 pour ajouter la même valeur que 3 en 2005. Tout ceci probablement grâce aux "améliorations de processus" et à l'acquisition de Busch-Jaeger.
Ne nous endooormons pas, et continuons les calculs (aïe!). Passons à l'EBIT (résultat d'exploitation). Pour le troisième trimestre 2006, il est de 7,209 millions. En lui soustrayant le gain sur métal (9,2 millions), il est de moins 1,991 millions. Pour le troisième trimestre 2005, il est de moins 18'000 francs. Autrement dit, la baisse de performance sur ce chiffre est d'environ 11'000%. Oui, 110 fois moins bien... Pour l'EAT (résultat après impôt), la déduction du gain sur métal donne moins 6,104 millions au troisième trimestre 2006, et moins 47'000 francs. En pourcents, la baisse est de 12'900%, soit 129 fois pire. Chez Swissmetal, on aime exprimer ses exploits en pourcents, raison pour laquelle il n'y a pas lieu de se priver de faire de même.
Au-delà de ces calculs, on peut aussi se demander de quoi est consituée la VAB. En effet, Swissmetal reconnaît avoir compté, dans son stock, 12,032 millions de valeur ajoutée incluse dans la production propre, au 31 décembre 2005 (rapport annuel 2005, page 41). Cette valeur ajoutée réside donc dans le stock, et n'a pas été produite en 2006. Une estimation, faite de savantes hypothèse, résulte sur le fait qu'environ 9 millions des 12,032 ci-dessus restent comptabilisés dans la VAB des rapports de 2006. Ils ne sont donc pas issus de l'activité industrielle de 2006. Pour connaître l'état de santé de l'entreprise, il s'agit donc de voir si elle vit sur ce que le passé lui a permis d'accumuler, ou sur ce que le présent lui rapporte.
L'analyse qui suit est issue de celle de Paul Sonderegger, ancien directeur de la Boillat, et président de l'Association Nouvelle Boillat. Elle est aussi présentée dans le Journal du Jura). La VAB du groupe, nous l'avons vu, est de 89,324 millions au 30 septembre 2006. Si on en soustrait les 9 millions mentionnés ci-dessus, il reste environ 80 millions. Ces 9 millions peuvent aussi être soustraits de l'EBITDA (ils en composent une partie). De l'EBITDA, si l'on veut obtenir les résultats de l'activité industrielle, il faut aussi soustraire les 9,2 millions obtenus via les gains sur métal. Nous devons donc soustraire 18,2 millions. On a donc: 17,529 millions (EBITDA) - 18,2 millions = moins 0,67 million. Donc, l'activité industrielle de Swissmetal en 2006 engendre une perte d'argent. D'autres méthodes de calcul donneront, au mieux, un EBITDA de moins d'un demi million, ou un EBITDA négatif de plus de 2 millions (c'est le résultat atteint par P. Sonderegger). Il est toutefois difficile de quantifier les ventes de stock effectuées par Swissmetal, et la part qu'elles occupent dans la VAB, raison pour laquelle Karl a essayé de reprendre des calculs médians.
Pour en finir (j'en vois qui crient "enfin!") avec les remarques chiffrées, je signale encore que les fonds étrangers ont plus que doublé, passant de 39,380 millions à fin 2005 à 84,378 millions au troisième trimestre 2006 (en légère baisse depuis le rapport semestriel). Le total des fonds propres, quant à lui, est stable, à environ 120 millions. Enfin, le free cash flow est toujours dans le rouge d'environ 4 millions. Mais, sur une remarque de SanA, Karl a été amené à constater que cette stabilité n'est qu'apparente. En effet, l'addition de l'évolution des dettes à court terme et de celle des actifs circulants (sur la période allant du 31 juin au 31 septembre) montre que la situation du groupe s'est dégradé de près de 6 millions de francs, discrètement poussés sous le tapis.
A qui la faute?
Selon Swissmetal, tous les problèmes imaginables sont dus à la grève, bien sûr. Le groupe met aussi une partie de la faute sur le dos de l'absentéisme, qui a forcé l'embauche de plus de monde. En effet, il faut bien reconnaître que, chez Swissmetal, il y a 21 cadres qu'on ne voit jamais au boulot, et 112 employés qui se la coulent douce on ne sait où! C'est un scandaaale!
Il y a aussi un absentéisme réel, qui a sévi pendant la grève (les absents du piquet, mais ça n'a pas dérangé Martinou) et juste après. Le licenciement de l'infirmière de la Boillat n'a pas arrangé les choses car, malgré tout, elle assurait un certain contrôle de l'état de santé réel des gens. D'ailleurs, le principe est tellement simple que même Martinou l'a compris: une infirmière a à nouveau été engagée. Enfin, Karl imagine que l'ambiance de travail de la Boillat, et la sécurité qui y règne, poussent certains à se porter pâle. Tout cela a une conséquence que la direction de Swissmetal, qui n'a pas coutume d'assumer la moindre part de responsabilité, répercutera directement sur les Boillat. En effet, une baisse de salaire de plusieurs dizaines de francs par mois est planifiée, puisque l'assurance maladie a augmenté ses tarifs auprès de Swissmetal.
Donc voilà, c'est la faute à la grève, c'est la faute aux malades, c'est la faute à la terre qui tourne rond, aux arbres qui poussent, à la neige qui tombe, à la lune et aux étoiles, mais pas à la direction de Swissmetal. Qu'on se le dise, une bonne fois pour toutes!
Torchinou
Pour ceux qui ne se résoudraient pas à comprendre, il y a le Torchinou. De quoi faire avouer à n'importe qui qu'il est l'assassin de Kennedy. Le dernier numéro (le PDF vous épargne 2 pages de photos de toute cette clique buvant des verres dans un music hall) dépasse toutes les bornes en la matière. Il y avait la bière sans gêne, et maintenant il y a le journal sans gêne. Mais alors vraiment sans gêne. Dedans, on peut admirer ces mesdames et messieurs de Swissmetal, qui sont allés faire la bamboula à Cologne, histoire de dépenser un peu d'argent obtenu à crédit. Tout cela pour réaffirmer la stratéchie.
"Au commencement était le verbe", telle est la brillante ouverture choisie par Christine Schmid pour son éditorial. Elle tire de cette phrase biblique le fait que la communication est primoridale. Personnellement, je crois que ce n'est pas exactement ce que voulaient dire les auteurs de la Genèse. Mais enfin, l'exégèse de Cricri se veut résolument avant-gardiste. Du verbe, Fridou a fait un grand usage. Il aurait dit que, quand le maîîître exige, il ne faut pas dire "Oui, mais..." mais plutôt "Oui, je peux!". Et C. Schmid d'ajouter que "la psychologie humaine qui a tendance à mettre en question tout bon début de réflexion", c'est le mal. Ca oui, penser, c'est mal, chez Swissmetal. Surtout, ne pas réfléchir. Le fameux verbe dont C. Schmid parlait est donc "Oui maîîître". Il a l'avantage indéniable de ne pas se conjuguer et de ne pas se décliner, ce qui permet de moins penser. Tout s'éclaire, et c'est bien grâce à "ce qu'est l'étoile pour le marin". Zblef---Plrv---Frotch---Chlblg---Grtl--- A la fin, il y eu la stratéchie.
Mais alors, à qui la faute?
Justement, quand on sent la fin venir, l'étau se resserrer, et le créancier affuter son étude d'avocats, il faut absolument faire porter le chapeau à d'autres. Sinon, c'est "Directement en prison sans passer par le start", comme le sait tout bon joueur de Monopoly. Donc, la direction de Swissmetal a pris une décision amusante, qu'elle nous signale par communiqué de presse. Elle prévoit d'intenter un procès à Unia, pour faire porter au syndicat la responsabilité de la grève, et la lui faire payer "entre 5 et 10 millions de francs". Pourtant, dès après la grève, selon Martinou, cette dernière n'avait presque rien coûté. Au début de l'été, il chiffrait le coût à environ 4 millions de francs. Et maintenant, c'est devenu plus cher, et ça pourrait encore augmenter. L'inflation?
[Petit concours: essayez de ne pas rire en lisant les phrases suivantes]. Bien sûr, Swissmetal "n'agit pas seulement dans son propre intérêt". Non, là, c'est autre chose: il faut "clarifier" juridiquement les responsabilités liées à cette grève dans "l'intérêt public". Si, si, c'est écrit noir sur blanc. En fait, la tactique est, je crois, assez simple. Le but est de rallier de force le patronat suisse aux positions de Swissmetal, et de prendre la posture du preux chevalier qui accoure à la défense de la paix du travail. De force, parce que le patronnat suisse se contenterait assez bien du statu quo. En effet, la grève des Boillat a largement montré à quel point, dans ce pays, il est difficile de faire entendre des revendications -même profondément légitimes- lorsqu'on est ouvrier, et à quel point un patron, fut-il dérangé, a les pleins pouvoirs sur son entreprise. Dès lors, il y a de quoi décourager toute volonté de se lancer dans un conflit ouvert, hors d'une absolue nécessité comme ce fut la cas à la Boillat.
Mais voilà, si Swissmetal veut ouvrir un procès, le patronat suisse a, par contre, quelque chose à perdre. Les chances de Swissmetal sont, a priori, plus que minces. La Constitution suisse reconnaît le droit de grève, mais les différents procès ayant eu lieu à ce propos ont toujours donné raison aux patrons plaignants. Ici, ce ne serait probablement pas le cas, parce que les Boillat ont clairement agi sans impulsion du syndicat. Ainsi, pour les patrons, il y a lieu ou bien de soutenir au maximum Swissmetal pour éviter une défaite juridique, ce qui est risqué, ou de s'en désolidariser complètement, et de souligner le caractère exceptionnel de cette affaire. Rolf Bloch, dans son interview au Quotidien jurassien (où il montre qu'il n'a rien compris à ce conflit: il dit même que "l'entreprise fonctionne"...) prend la seconde option. Et c'est bien la seule chose qu'on ne pourra pas lui reprocher dans ses propos.
Ainsi, Swissmetal cherche peut-être à embarquer le patronnat suisse dans sa croisade, mais on peut commencer à douter que les patrons suivent Martinou. Par exemple, à l'imprimerie Weber, à Bienne, si les employés et le syndicat Comedia redoutent d'en arriver à une situation semblable à celle de Swissmetal, le patron, Ulli Seibel, repousse aussi sec la comparaison (à tort, il fait bel et bien penser à Martinou, en termes d'arrogance au moins). Martinou est donc devenu une sorte d'épouvantail, même pour un patron.
De plus, le livre que Contract Media était censé publier, sur une "idée" de Martin Hellweg (mais pas de financement, nous assure-t-on) tombe à l'eau: la direction de Swissmetal a décidé que la voie juridique serait plus "objective" qu'un livre conçu par une entreprise qui compte Laxey dans sa clientèle. Ainsi, malgré toute la complaisance du monde, il se trouve qu'il y a des limites. Chez Contract Media, on explique que la publication est rendue impossible par le refus de Swissmetal d'accepter la publication des propos tenus par la direction et le conseil d'administration du groupe... Pourtant, Karl peut vous dire que, aussi loin qu'il l'aie vu, le travail fourni par Contract Media sur ce livre était professionnel: les citations n'étaient pas déformées, et pas utilisées dans un contexte induisant en erreur. J'ose à peine imaginer le nombre de contradictions alignées par Fridou dans son interview, ou le nombre de non-sens étalés par Henri Bols, Sam Furrer ou d'autres dans les leurs. Ou, peut-être les rédacteurs ont-ils compris que, oui, cette grève avait une base légitime et qu'il était impossible de la masquer tout en prétendant rester objectif. Sur ce sujet, Maxime Zuber s'est exprimé dans le Journal du Jura du 8 décembre.
Dans son communiqué du 6 décembre, Swissmetal a donc lié l'abandon du livre et l'action juridique. Le livre comme l'action juridique partagent tous 2 certains objectifs. En premier lieu, faire porter la responsabilité des problèmes (et probablement de la faillite) de Swissmetal à d'autres, et second lieu, restaurer l'image des membres de la direction. Il est clair qu'en cas de faillite, il serait bon de disposer d'un levier suffisamment puissant (comme une décision de justice, ou au moins une procédure en cours) permettant de différer, voire d'annuler, les plaintes des personnes lésées par la faillite. De plus, les effets négatifs sur l'image de Martin Hellweg (qui est très attaché à ces questions) et de ses proches collaborateurs, en particulier Friedrich Sauerländer, doivent commencer à se faire sentir. Christine Schmid est même allée, dernièrement, corriger l'article de Wikipedia concernant Martinou. Et chez Ally Management, comment les choses se passent-elles? Les clients, s'il y en a encore, posent-ils des questions désobligeantes? Les amis de Fridou, s'il en a, lui demandent-ils pourquoi il est si obstiné? Les membres de la direction de Swissmetal commencent-ils à avoir peur pour leur CV? Quoi qu'il en soit, chez Swissmetal, ils ont pris conscience de l'ampleur des dégâts en termes d'image. Au point qu'ils sont prêts à intenter un procès très aventureux.
Une autre hypothèse serait que, 3 autres procédures judiciaires étant en cours (Nicolas Wuillemin, les cadres licenciés, et les employés licenciés, pour licenciement abusif ou pour un plan social), Swissmetal cherche à marchander. Ce serait l'abandon des poursuites de l'un contre l'abandon des poursuites de l'autre. Comme l'a relevé Yves Genier dans Le Temps, lors de plaintes croisées, dans le canton de Berne, l'affaire passe automatiquement auprès d'une commission de conciliation. Unia, qui accueille la plainte de Swissmetal sereinement, devra donc éviter, si la situation se présente, de céder. Le syndicat s'est tellement assuré contre la pluie et contre le beau temps qu'on voit mal, de toute façon, comment il pourrait avoir une responsabilité dans une grève qu'il n'a pas commencé, et qu'il a tout fait pour stopper. Il serait donc temps qu'il tire finalement quelque chose de positif de son immense tiédeur.
Aux dernières nouvelles, Swissmetal semble toutefois être victime de quelques hésitations.
Petite valse
Un passage du registre du commerce, au 27 octobre 2006, concerne Busch-Jaeger Metallwerk GmbH (et pas Swissmetal Lüdenscheid c'est écrit dans les communiqués). Patrick Huber-Flotho est radié de l'entreprise, où il ne fut finalement directeur quelques mois, ainsi que Dietrich Twietmeyer. Ce dernier, propriétaire de Busch-Jaeger avec Volker Suchordt et quelques autres larrons avant le rachat par Swissmetal, fut, l'espace d'un instant, candidat au conseil d'administration du groupe.
Les nouveaux arrivants sont... Roulement de tambour... L'homme à tout faire (auteur d'une étude culturelle, directeur du développement et communicateur). Oui, c'est lui, c'est Sam Furrer. Avec lui, pas besoin de s'inquiéter, il ne prendra pas d'initiative. Il sera secondé par Manfred Gröning, qui traîne depuis longtemps dans l'organigramme de Swissmetal bien que son utilité réelle reste mystérieuse. Ce dernier a aussi été élu au sein de l'association patronale allemande du domaine des cuivreux, où il remplace Volker Suchordt. Un bel avantage stratégique dans les conflits du travail, que d'avoir un fauteuil dans cette association. Dommage pour eux, c'est en Allemagne et pas en Suisse.
Mais encore
Il y aurait encore bien des choses à dire.
Souvenez-vous, la soupe populaire, organisée par les Femmes en colère, qui fut un grand succès. Encore bravo à elles, et rendez-vous, espérons, en janvier.
Puis ce crève-coeur, la fermeture de la Lingotière, exclusivement motivée par la haine tenace de Martinou (qu'on m'explique s'il y a d'autres raisons sérieuses). Fermeture qui, d'après les projets de Swissmetal (Karl ne pariera par sur le fait qu'ils seront appliqués), devrait être suivie de près par celle des presses de la Boillat, et enfin par celle de la fonderie.
Il y a aussi cette histoire absurde, selon laquelle Swissmetal désire désormais engager uniquement, pour ce qui est de la Boillat, des gens sachant lire et écrire le français. Est-ce nécessaire pour savoir faire fonctionner sa machine? Non, des dizaines de Boillat pourraient vous le prouver de visu. Et, bien sûr, il faudrait demander à Martinou de passer le test. Ce serait sans doute comique. Mais enfin, il est clair que, pour écouter la bonne parole qu'un kapo encravaté vous fait parvenir par circulaire parce qu'il ne veut pas quitter son bureau... Et pour lui répondre par courrier parce qu'il ne fréquente pas les ouvriers...
Quoi d'autre, quoi d'autre? Ah oui, j'oubliais... Quelqu'un m'a soufflé qu'un arracheur de cravates patenté (il les prendrait pour sa collection) fête son anniversaire prochainement. Ce dernier avait même amicalement resserré celle de Déclin (pas assez, diraient les mauvaises langues). Joyeux anniversaire à cet amoureux des cravates!
L'uZine 3 organise un Noël dans ses locaux. Il aura lieu le vendredi 22 décembre dès 17h et le repas, gratuit grâce à de généreux donateurs, sera ouvert à toutes et à tous. Au menu lapin à la polenta. Venez nombreux!
Inscriptions sur place, via ce formulaire, ou au 078 / 892 73 74.
Mes remerciements à toutes ces personnes qui m'informent, me livrent des analyses et archivent des données!
66 Comments:
Exceptionnellement je poste un ptit nessage parce que je suis le premier à le faire depuis l'ouverture du blog.
Bel essai à part ca comme à ton habitude.
A+
Quel plaisir de relire la prose de Karl. Brillante analyse qui démontre – s’il faut encore le faire – les manipulations de la communication de Martin Hellweg et ses sbires.
Ce qui m’interpelle et me préoccupe, c’est le lien entre la rédaction du bouquin et l’action en justice. Je ne serais pas étonné qu’en mandatant Contract Media pour écrire ce livre de témoignages, Swissmetal voulait offrir à son service juridique les témoignages de ses adversaires pour préparer sa défense lors des plaintes dont elle est l’objet et connaître ainsi leurs arguments.
Par contre, l’attaque du syndicat est pour moi avant tout une manœuvre d’intimidation, avant de passer à l’offensive. Unia se sait dès lors sous surveillance et est par là invité à ne pas se mêler des affaires internes de Swissmetal. Les personnalités dont Contract Media a recueilli le témoignage en raison du soutien qu’elles ont apporté aux ouvriers de La Boillat savent que leurs propos ont été remis aux juristes agissant pour le compte de Swissmetal. Volonté de clarifier une notion juridique ? Je ne le pense pas, il s’agit d’une tactique pour tenter de museler les différents soutiens aux Boillats.
Et l’offensive alors ? L’analyse de Karl démontre bien la situation périlleuse dans laquelle se trouve Swissmetal. Pour rappel, les Boillats licenciés et réengagés le sont sur la base de contrats intérimaires sans mention de la CCT. Swissmetal insiste sur l’absentéisme qui l’oblige a gonfler ses effectifs planifiés, la stratégie n’a officiellement pas changé d’un iota donc le nombre de collaborateur est appelé à être revu fortement à la baisse sur le site de Reconvilier. De plus, dans son commentaire des chiffres du 3e trimestre, Martin Hellweg écrivait "Malgré une évolution positive de la situation à Reconvilier, nous avons dû conserver des capacités de personnel supplémentaires, afin d'accélérer après la grève le traitement de l'important volume des et de diminuer les délais de livraison qui étaient en partie innacceptables pour nos clients"
La prochaine offensive ne serait-elle pas l’annonce prochaine de licenciements afin de supprimer ces capacités de personnel supplémentaires ?
Mais je ne serais pas étonné que d’autres grandes manœuvres se passent en coulisse. Swissmetal a par exemple étendu la protection de la maque "Swissmetal" récemment. Voir la publication dans la FOSC du 21.11.2006.
Etonnant. Serait-ce un signe que Swissmetal se prépare à être vendu à la concurrence ?
Encore une petite dernière pour la route ?
Vous souvenez-vous de cette ignoble maison qui avait ouvert une succursale en Suisse pour piquer les clients de la Boillat en pleine grève ? Busch-Jaeger avait alors ouvert une société en Suisse avec un bureau à Granges. Martin Hellweg avait utilisé cet argument pour lutter contre le mouvement de grève, avant que nous n’apprenions son rachat par Swissmetal. Et bien si Martin Hellweg n’a pas réussi à réécrire l’histoire du conflit, on peut constater qu’il cherche a en effacer certaines traces : BUSCH-JAEGER Metallwerk (Schweiz) GmbH disparaît pour devenir BAKUS Consulting GmbH, une entreprise active dans le domaine de la formation. Et hop, BJ n’existe plus au registre du commerce Suisse ! Et hop, quelques petits sous dans les caisses bien vide de Swissmetal pour la vente de la structure juridique de la société (à moins que ce soit Ally Management qui ait encaissé le produit de l’opération) !
Bon dimanche à vous tous.
Bravo et merci Karl pour cet Edito. C'est un travail magistral que tu as fait et je t'en remercie du fonds du coeur. La liberté, la démocratie, c’est aussi contredire des menteurs et manipulateurs comme Martinou et donner ainsi un autre son de cloche aux actionnaires qui prennent la peine de ne pas être des cloches.
Le dictateur Martinou supprimerait ces libertés s’il en avait le pouvoir (comme tous les dictateurs). A nous citoyens de ne pas le laisser faire. Il a heureusement échoué dans sa tentative de publier son livre sur la grève car il n’a pas réussi à manipuler l’auteur comme il le voulait.
La Boillat vivra !
Un ancien Boillat licencié.
Merci pour ce riche édito, Karl et bravo pour votre ténacité.
Externe-Z
@karl encore une fois bravo
Je pense que en 2007 on va être les spectateurs de la fin de SM en tant que tel.Ils ont tué la poule aux oeufs d'or Boillat c'est un navire sans capitaine sans seconds. Ils ont jeté les vivres à la mer en l'occurence le savoir la matière premiere les ébauches . Mes prévisions ils n'arriveront pas en juillet.Ils vont dans un premier temps licencier pour faire croire à restructuration mais le nerf de la guerre en l'occurence le fric n'étant pas la il risque de se passer des choses.
bien a vous LE VIEUX
Merci pour vos messages! C'est toujours un suspens que de se demander si, encore une fois, Karl a été à la hauteur...
@Un Voisin
Merci pour cet approfondissement très intéressant.
En effet, Swissmetal avait un droit de regard sur nos propos, sauf erreur pour éviter la divulgation de secrets industriels. Hem. Je ne me souviens plus exactement.
Une chose m'avait frappé: dans le texte relatant mon interiew (une page Word), il était fait mention que, sur le blog, je ne dévoilais pas de secrets industriels. La question m'avait un peu étonné, et le fait que la réponse soit reproduite brièvement, encore plus:
il paraît évident, je crois, que ce blog n'est pas conçu pour raconter des secrets industriels (il faudrait que j'en connaisse pour commencer). C'est otu le contraire même: pour sauver la Boillat, il faut manifestement conserver secret ce qui en fait la valeur... Donc, pourquoi cette évidence figurait-elle dans le texte?
Il me semble que l'analyse d'"Un Voisin" donne un argument intéressant. S'il s'agit de fournir les juristes de Swissmetal en moyens de combat, le fait que la question du secret industriel soit abordée dans le livre devient assez logique.
La où la chose est amusante c'est que, du coté Boillat, tous les interviewés ont certainement pu dire qu'ils n'avaient rien à cacher, puisqu'ils avaient agi au plus près de leur conscience.
En tout cas, si débalage il y a lors d'un procès, ce sera surtout (voire exclusivement) du côté de Swissmetal que ça sentira mauvais.
Aaah là, je reconnais du Grand Karl.
J’avoue être resté sur ma fin concernant les précédents éditos.
A juste titre, Karl n’est pas une machine. Et malgré les insinuations estivales de quelques Boillat(tes) paumé(e)s et acariâtres, Karl n’a certainement pas que son blog à faire avancer dans sa vie.
Bref, vive Noël. Même sur le blog. Merci Karl.
A part cela, je voudrais ajouter que Fridou n’est pas plus enfant de cœur que Martinou. Je dirais même que sur l’échelle nauséabonde de la pourriture, je le placerais devant le ‘Cochon’ de Cologne ( St-Martin oblige, ceux qui suivent me comprennent…). En effet, partout où Fridou est passé, ses casseroles sales laissent encore des odeurs. En Suisse, les anecdotes fourmillent sur les exploits de ce type dont je me demande comment une personne psychiquement stable peut lui accorder un soupçon de confiance, donc de pouvoir. Les asticots présents dans la viande avariée ont au moins une utilité terrestre. Même à un niveau aussi rétrograde, Fridou est un poison. Si c’est à lui que Tyson aurait bouffé l’oreille, c’est pas sûr qu’il s’en serait rendu compte, tellement c’est surnaturel, une chose comme ça sur Terre.
Quoi ? Bouffer l’oreille de Fridou ? T’es où Œil ? Quand tu crois avoir son lobe entre les dents, faut bien réfléchir… quelques dixièmes de secondes plus tard, tu comprends ton erreur. Il est transparent, le sous asticot. Comme un martien, tu vois à travers. C’est vide le Fridou. Mais alors, entre les dents ? Ben c’est ta propre lèvre, mon pauvre !!!!
Aaaahh, un peu de fiel bien placé. Ça faisait un moment !
Concernant l’absentéisme printanier, je signale à Ras Le que cela l’arrangeait bien. Parce qu’il faut savoir qu’à cette époque là, le White Rabbit nageait en pleine déprime ‘logisticienne’. Et qui dure encore depuis… ‘Comment qui faut qu’on fait’ pour que la Boillat tourne… Et qui est devenu après quelques mois : ‘Comment qui faisaient’ pour que la Boillat soit rentable.
La profonde déprime ayant cédé le pas à la ‘supérieurrr compétenzzz surpra-ise’, le Ras Le gang a certainement compris qu’il faisait partie du groupe dont le Pennalty est le président : Le Bouffon’s Dorni-äpfou-Club !!! Ce sera bien là le seul bienfait de Volklore. Amener au rang de parasite cette équipe de paria aux relents de 98’s World Champion.
Pour en venir au fait que vaut mieux être malade. Ça évite d’effectuer 1012 tours de sa machine à l’arrêt et d’user les godasses du Taupier à attendre que la sainte journée se passe.
Bref, si Martinou continue avec son équipe maladie (qui avait fait l’objet d’un puissant communiqué de presse de la part des commissions. Quand on pouvait encore les appeler Boillat…) je me ferai un honneur de lui planter à la figure l’ordre que l’Arbitre des Chiottes avait donné, au mois de juin, aux 2 caristes licenciés appartenant au département des presses de rester volontairement à la maison en tant que malade afin de repousser leur période de dédite. Et oui, sinon, plus de personnel autorisé pour piloter les élévateurs au mois de juillet dans ce coin de Boillat..
Fais gaffe Martinou. Tant qu’on y est, l’Ambroisie et la Verre de Blanc aussi. On s’est promis de se revoir, suivant comme les choses tournent… La date du RDV approche !
C’est bon, les dents se desserrent. A la prochaine…
Bien drôle, malheureusement tragique. Merci Karl, c'est toujours un plaisir d'avoir un nouvel edito.
@ Karl
Je te confirme Karl. Tu es toujours à la hauteur.
Merci beaucoup!!!
beaucoup d'anciens ont travaillés pour REYNOLS (VALENCE)dans la drôme .Et bien cette usine cesse toute actvité en france pour aller en chine.Je précise que cette entreprise était spécialisée dans les stylos.250 ouvriers se retrouvent sans travail.
Eh, oui l'industrie s'en va en Chine (à pied, ça je ne le sais pas ! ;-) )
et nous comme des cons qu'est-ce qu'on va acheter pour Noël ??? De l'électroménager, des jouets, des caquelons (si j'en ai vu), des objets décos etc.. tout cela Made in China. Evidemment, pour que l'on puisse continuer de consommer et de consommer encore, il faut bien des prix de production aussi bas qu'en Chine....
L'inéluctable ?
@ pauvre diable
un jour, elle sera positive...
n'oublie pas, t'es un juste !
et une tape dans la main + bisous aux filles
@Pauvre diable
J'espère que la prochaine sera la bonne... Bon courage!
A propos de délocalisations et de désindustrialisation
Au risque de choquer certains et de m'attirer des remarques négatives, mais avec l'intention d'atténuer le pessimisme ambiant, j'aimerais relativiser les conséquences du "syndrome chinois":
- il y a eu en Suisse depuis la guerre (et il y a encore) une création d'emplois supérieure à la perte de postes de travail, donc une augmentation nette des salariés
- dans la chaîne de création de valeur (prescription – conception – développement - production), le "chaînon" production émigre effectivement vers l'Asie, mais les autres croissent fortement chez nous. Il en est de même pour tout le tertiaire (services dans le sens large)
- la part de l'industrie dans le PIB des pays dits "développés" se réduit depuis des années sans que celui-ci diminue (au contraire, il augmente année après année). On peut comparer cette évolution (en bien moins socialement dramatique et douloureux, d'ailleurs) à celle de l'agriculture depuis la fin du XVIIIème siècle. (Alors qu'elle occupait le 90% de la population, elle n'en occupe plus aujourd'hui qu'une fraction infime) .
Ces quelques réflexions n'expriment ni une opinion ni un jugement de valeur. C'est un simple constat. Les conséquences négatives tiennent à ce que les ajustements sont plus lents que le changement, ce qui entraîne des "distorsions" et engendre difficultés sectorielles et drames individuels, tous deux mal pris en compte (et en charge) par le système. Je ne philosopherai pas sur les insuffisances et les incohérences de la formation (permanente) et sur celle de l'aide aux chômeurs (qui devrait devenir, comme en Scandinavie, un appui et un accompagnement systématiques pour la mobilité professionnelle).
Je précise encore que ce que je dis ne concerne pas Boillat, et moins encore la volonté de SM de la détruire. La force de Boillat a toujours été son aptitude et sa capacité à concevoir et à développer. Conception, développement et production s'y confondent. La proximité avec ses clients l'implique même étroitement dans la prescription. Elle est donc parfaitement adaptée à l'évolution actuelle de l'économie, "mondialisation" incluse (voir sa réputation, son leadership dans les spécialités et ses positions sur les marchés "émergents"). Si les "lois" du marché s'appliquaient de façon aussi naturelle et optimale que le prétendent les idéologues du libéralisme à tout crin, SM aurait disparu depuis des années et Boillat prospérerait en progressant selon sa propre voie.
Je suis conscient de parler au présent de ce que beaucoup considèrent déjà comme du passé. Mais Boillat n'est pas morte. Si les lois économiques ont sens et réalité, et si l'esprit d'entreprise reste le moteur du système, Boillat vivra!
En archê en o logos...
Au commencement était le "logos"... Le verbe, mouais, mais "logos" présuppose une certaine intelligence, un discours construit, en tout cas rien d'un verbiage... Pôv cricri... déjà qu'en comm' elle est lamentable, si elle se lance dans l'exégèse, il va y avoir des pluies de perles à ne plus savoir qu'en faire... (au passage, c'est pas dans la Genèse, mais c'est le début de l'évangile de Jean... ou il est beaucoup question de lumière...)
:-)
Bonne journée à tous.
@sana
Je suis tout à fait d'accord avec votre analyse de l'évolution des emplois en suisse depuis des années .De l'adaptation qu'a eu ce pays je l'ai moi même vécu pendant plusieurs décennies.Mais en ce qui concerne boillat je suis moins optimiste.Dans le temps quand un cadre ou un employé compétent quittait l'entreprise il restait toujours un levain et six mois aprés le trou était comblé.En ce moment boillat à été vidée de toute sa force technique sur le terrain dans sa recherche aussi j'ai peur que même si demain l'usine était reprise en mains on arrive au sérieux et a l'efficacité de boillat il y a seulement 2 ans.Je sais que les clients voudraient que cela reprenne mais seront -ils suffisamment patients.J'était un homme de terrain et je pense que certaines lacunes seront dures a combler.
Bonjour!
Il y a un article de P. Oudot dans le Juju, très complet, sur l'état actuel de la sécurité à la Boillat.
Merci à tous pour vos commentaires!
@karl
vous penser bien que j'ai lu cet artcle du juju à la prmiere heure ce matin .Et cela renforce mon impression de laisser aller qu'il sera dûr de redresser surtout sans savoir faire.
Bonjour !
L'article du Journal du Jura est également disponible à cette adresse.
@ Karl
Merci pour cet édito magistral, formidable ( aussi au sens étymologique du terme).
@ tous
Merci pour les réflexions et les liens, désolée de ne pouvoir contribuer au blog en ce moment.
Mes pensées sont toutefois présentes.
Fin limier P. Oudot, il nous montre ce qu’est le vrai journalisme (perdu généralement pour cause de rendement) ! Bravo au biennois qui investi encore dans la vérité pour une région, (vu par les politiciens bernois comme étant agricultrice…) de deuxième catégorie.
Concernant la mise à jour cher Karl ; ne pourrais-tu pas mettre en italique, où en couleur, ce que tu as changé… tu le dis toi-même c’est pénible de lire tous ces chiffres alors recommencer, repasser par là… ouf c’est deux fois plus dur (et on ne voit pas ce qui a changé vu qu’on n’a pas pris des notes (mea culpa)). Des corrections sont des fois nécessaires mais stp aide nous à voir plus facilement ce qui a été corrigé.
@Anonyme de 3:32AM
J'ai mis tout ça en italique ;-)
Merci pour votre remarque!
@ tous
Je viens seulement, enfin, de lire l'article de Philippe Oudot concernant la sécurité à La Boillat.
Oui c'est un journaliste très admirable et qui investigue à fond.
Le contenu de cet article fait vraiment froid dans le dos.
Il y a de quoi se révolter.
On ne va pas attendre d'arriver aux conditions de Chittagong ( démolition de navires au Bangladesh).
Oui j'exagère je sais mais cet article m'a fait bondir.
Communiqué de presse de Swissmetal du 13 décembre 2006.
Ne soyez pas si surpis que ça, on le savais, nous avions déjà fait la remarque a la reprise du travail, alors maintenant un peu plus de six mois plus tard, ça ne va pas s'amiéliorer.
Et je proffite de vous souhaitez a tous de joyeuses fêtes de fin d'année.
Shreck
17:24 Swissmetal: annualisation du temps de travail à Dornach (SO)
Nom Dernier Variation
UMS METALL I 26.40 0.90 (3.53%)
Dornach SO (AWP/ats) - Swissmetal va poursuivre l'annualisation du temps de travail sur son site de Dornach (SO). Une convention en ce sens a été conclue avec les représentants du personnel et les syndicats, a indiqué le groupe métallurgique mercredi.
L'accord reconduit l'annualisation du temps de travail, en place depuis janvier 2005. Les deux premières années ont démontré que ce type de pratique est adapté et qu'il assouplit la gestion des frais de personnel en fonction des fluctuations conjoncturelles, marquées dans l'industrie des métaux non ferreux, selon Swissmetal.
La planification du temps de travail va en outre être améliorée durant l'année 2007. Une votation aura lieu à l'automne pour décider de l'adoption définitive du règlement au 1er janvier 2008. La convention a été acceptée par la représentation du personnel, la commission d'entreprise, les syndicats Unia et Employés Suisse, ainsi que l'organisation patronale Swissmem.
ats/jq
La saga des chiffres (ver. 1, 2, 3 , 4)… J’aime ça !
Tel l’étau qui se resserre, qui se resserre, qui se resserre encore. Pour finir, tout s’écrase. Même la KölniSauKopf de l’ex voyou de Pfäffikon.
Quelles sont les nouvelles du Ras Le gang ?
De la recertification incertifiable ?
Des Toutous Boillat qui baissent les stores après 16h30 pour que l’extérieur ne voie pas qu’ils déploient leur brunizung quand le Wienerli et Wilmar (qui n’est toujours pas passé à l’heure d’hiver) viennent faire le point de la journée ?
Des points qui s’éclairciront tout bientôt…
Soyons unis et solidaire!
Communication :
Repas de Noël
Il aura lieu le vendredi 22 décembre dès 17h, ce repas sera ouvert à tous et à toutes. Et grâce à de généreux donateurs il sera gratuit pour tous. Au menu lapin à la polenta. Venez partager un moment de solidarité, en cette période cela nous semble une bonne idée. Inscriptions sur place, par la messagerie du site de l'UZINE3 = "http://www.uzine3.ch/contact"
ou au 078 892 73 74.
Très bonne journée à Toutes et Tous
Dans le qj il il a un article au sujet de feu la cantine boillat et ou on rend un hommage aux anciens gérants.Quand on pense que Martinou est à 100000 francs de social près dans une entreprise s'il l'avait conservée en l'état pouvait générer des millions cela donne envie de vomir.Comment on peut se dire encore chef d'entreprise quand on en est là.
Il y avait dernièrement dans le JdJ (je ne me souviens malheureusement plus quand, dsl)une interview de M. H.Brandt, ancien directeur de Omega. A la question : qu'elle a été votre plus belle réussite durant votre "règne" à Omega Bienne ? il a répondu : l'ouverture de la crèche !! Autre temps, autres moeurs.
Meilleures pensées à chacun.
Ainsi donc l’audit Swissmetal s’est terminé par un constat mi figue, mi raisin. La production et les services qui lui sont liés s’en sont plutôt bien sorti. Sur les cinq points franchement négatifs, trois se rapportent à l’environnement. Une belle claque pour la taupier. Cela prouve, si besoin était, que les faux-culs de la seconde grève sont aussi les plus incompétents. Pour le bien de tous, ce triste individu ferait mieux de rester dans son trou. Déjà pour les portes, les serrures et les clefs il dépasse largement son niveau d’incompétence, alors pour le reste…
Autre point négatif, l’informatique. Pas étonnant avec Hentschel, con comme un camion (pardon pour les camions) ! Cet autre incompétent notoire, protégé en haut lieu, n’a malheureusement pas fini se sévir.
Cerise sur le gâteau, c’est Déclin, une incompétence si abyssale qu’on l’appellerait volontiers Fosse Mariannes. Même SM se rend compte, sans l’avouer, de sa piètre « qualité ».
Deux jours ont suffi aux auditeurs pour mettre le doigt sur ce qui cloche. Si les jambes et le coprs de Swissmetal sont plus ou moins fonctionnels, sa tête est complètement sclérosée, gangrenée, atteinte d’ESB (encéphalite swissmétallique bornée).
Seul remède : la décapitation !
@Ca va être la cata
Merci beaucoup pour ces informations. Elles rendent clair qu'un Boillat pris au hasard (collabos notoires non compris) vaudra toujours mille fois mieux que quelqu'un qui a les faveurs de Swissmetal...
L'article du LQJ de Christophe
"Max" Winistoerfer est également disponible ici. Merci à Ancien1 pour l'info.
Bon week-end à vous tous !
Le JDJ consacre un article complet et détaillé sur le dépôt de la pétition Boillat 2006. Disponible dans l'édition du JDJ du samedi 16 décembre, ou en ligne ici.
Nouvelles de la pétition "Boillat"
La pétition "Boillat" a été déposée dans le canton de Fribourg aujourd'hui à 11h.
Pour le canton du Jura, ce sera ce soir à 17h15.
Pour le Valais, ce sera fait avant Noël.
Elle est déposée depuis un certain temps dans les cantons de Genève, Vaud et Neuchâtel.
Elle ne sera pas remise dans les cantons alémaniques, aucun comité n'ayant pu être constitué là-bas. Inutile de s'en offusquer, on le savait.
Les listes de signataires ont été envoyées telles quelles aux Chancelleries de ces cantons.
Le canton de Berne a donné sa réponse la semaine passée et les membres du comité bernois sont en train d'essayer d'en comprendre les motivations. Le comité bernois se réunira pour donner sa réponse à la mi-janvier.
Il n'y a eu aucun échange de correspondance entre le comité bernois et le pouvoir bernois suite au dépôt de la pétition, aucun éclaircissement n'a été demandé. Elle a fait son petit voyage de pétition parce que c'est obligatoire, rien de plus.
Cette contribution, la pétition, met en relief un effort parmi d'autres pour agir sur un état de fait patent: l'absence d'intérêt pour la conduite d'un projet politique. Expédier les affaires courantes occupe largement nos élites pour qu'elles fassent l'effort d'aller au-delà de ce qu'elles gèrent à la petite semaine.
Alors pensez! S'engager sur le terrain de l'"interventionisme" dans le domaine de l'économie privée n'est pas envisageable avec leurs seuls petits bras. En plus, ça demande le courage de se faire rabrouer. Impensable!
Grâce à la pétition, on a pu mesurer à quel point non seulement les outils manquent pour contrer les diktats idiots, mais également l'absence de désir de permettre un contrôle, même léger.
L'absence de discussion entre les pôles de décision politique (une pétition n'est pas une discussion, c'est une invite) et une région qui lui fait confiance révèle une chose inquiétante: le roi est nu (et il est gangrené).
Je viens d'ouvrir le blog. Ouh là ! Quelle matière ! Il me faudra tirer tout ça pour lire tranquillement sur papier et...essayer de comprendre! Un grand merci à Karl pour ce travail d'analyse. Me réjouis de lire attentivement aussi voisin, sana et les autres. Merci à tous pour les informations ô combien intéressantes...
Mercredi 20 décembre - 9h30
La barre des 100'000 visiteurs est franchie sur jb.zonez.ch ; un immense merci à vous tous - chers Internautes, amis de la Boillat ou simples curieux pour votre soutien indéfectible.
Je remercie également toutes les personnes qui me fournissent des informations et des liens, et toutes celles qui me soutiennent. Et particulièrement Karl pour sa confiance...
Bien à vous,
JB
@JB
Félicitations! On peut dire que c'est 100'000 fois mérité!
Merci beaucoup pour ce site, devenu incontournable, et tellement nécessaire pour rédiger mes "éditos".
Au tout début, je rêvais d'une archive d'ampleur sur Internet, tout ne sachant qu'il me serait impossible de la construire en plus de gérer le blog. C'était mon sujet de désespoir, toutes ces informations qui disparaissaient dans le fourmillement d'Internet...
Puis il y a eu JB. Merci!
@ JB.zonez
Oui, bravo. Une amie expatriée en Australie depuis plusieurs années a repris contact dernièrement pour avoir des nouvelles et savoir un peu ce qui se passait à Reconvilier ... et hop, je n'ai eu qu'à lui envoyer le lien vers JB.zonez ! Merci
@jb
Bravo !
Pas seulement pour le site, mais surtout pour la constance, c'est le plus difficile.
... et si on avait pas fait grève ?..on n'en srai peu etre pas la , non ?
Bravo pour votre persévérence et votre détermination.
A vous lire régulièrement, on constate qu'il existe encore des gens qui ont un idéal et qui ne cédent pas à l'égoïsme ambiant et au chacun pour soit.
Merci pour votre exemple et bonne année 2008 à tous.
Je ne peut participer à votre repas de Noël mais je suis de tout coeur avec vous et j'essaierai de passer à l'uzine 3 au début de l'année prochaine.
Un jurassien.
La cantine est fermée.... Cette fois nous ouvrons les paris sur les prochaines fermetures que nous concoctent les nuls Dornachiants et leurs Kapos. Bientôt la menuiserie et peux de temps après les entrepôts, puis suivra l'usine 1 et juste derrière le bâtiment administratif, alors là vous n'aurez plus que les yeux pour pleurer. Ceci n'est pas une spéculation mais une réalité programmée.
@ jb.zonez
@ au blog
Bravo, félicitations et surtout merci ! Votre site est une mine d'or comme je l'ai écrit déjà. Et si clair, bien conçu, facile à consulter.
Entre le blog de Karl et le site de jb, tout est présent, précis, clair, documenté, référencé.
Du beau travail.
C'est très précieux, ce le fut par exemple pour se préparer lors du dépôt de la pétition Vaud, et ensuite pour argumenter devant la commission idoine.
La dynamique et la complémentarité entre le blog et le site de jb sont des plus fructueuses, et alimentent une belle synergie entre les participants et les grandes figures du blog, pleines d'expérience et de compétences.
Sans vous tous, les soutiens extérieurs ne pourraient pas continuer, faute d'informations sérieuses.
Paddy a relevé la constance dans la durée.
Dans cet esprit, je voudrais rendre hommage aussi à Philippe Oudot, un des piliers d'une quête inlassable d'information et de transparence.
Ces synergies prouvent bien que le combat n'est pas terminé, que nous ne baissons pas les bras.
Merci et mes amitiés chaleureuses.
@anonyme de 7:49pm
En toute honnêteté, ce serait probablement pire: plus de fonderie, plus de Klus, plus de pointes de stylo, plus de Lingotière.
A la Boillat, il y aurait encore moins de 100 employés, ou pas loin. Et Swissmetal serait en train de couler quand même.
Merci à tous pour vos commentaires!
Salut à vous tous!
Je voudrais juste souhaitez de joyeuses fêtes de fin d'année à tout le monde.
Voilà. :-)
Cyril
Swissmetal a certainement beaucoup de choses à cacher. En effet ils ont engagé du personnel temporaire (Adecco) pour le secrétariat de l'inventaire. De cette façon les employés Boillat ne seront pas au courrant de chiffres réels et nos Kapos pourront diffuser ceux qu'ils veulent.
@anonyme 7h49
L'absence de grève aurait favorisé Hellweg et Swissmetal (et plus précisément BJL) sans préserver Boillat, au contraire. Rappelons-nous que la stratégie annoncée du prédateur de Cologne en était précisément la cause, et qu'elle privait Boillat de sa fonderie, de sa presse, de ses spécialités, de sa direction et de l'essentiel de sa clientèle et de son personnel. A quoi auraient servi les compétences restées en place si, au lieu de résister, elles s'étaient résignées? La réponse est évidente: à collaborer au pillage et au démantèlement de Boillat (et donc à les faciliter et les accélérer) au profit de Dornach (alliages, presse et fonderie) et de BJL (stylo à bille, spécialités), puisque c'est ce qu'on leur demandait explicitement en exigeant d'eux qu'ils se rallient à la "stratégie". La volonté de mettre Boillat au pas a été exprimée plus d'une fois par Hellweg lui-même, ses administrateurs-potiches, son cache-pot Furrer et même certains actionnaires alémaniques. Non en raison des deux grèves, mais parce que Boillat "détonait" (notamment par une réussite que Dornach lui jalousait depuis des décennies et BJL depuis des années) et apparaissait comme un empêcheur d'"intégrer" (à traduire par "bochifier") en rond (voir les prétendues "analyses culturelles" du susdit cache-pot). Hellweg l'avait très clairement déclaré à la NZZ. Boillat n'aurait pas survécu mais serait morte en silence au seul bénéfice d'Hellweg.
@ tous
Très bon article aujourd'hui sur le jdj de notre ami PH.Oudot.
Et je souhaite joyeux noël et bonne année 2007
@ caïenne
@ pauvre diable
@ Ginette
@ Jb
@ Sel
@ Poivre
@ Bär
@ oignon rouge
@ Oeil de moscou
@ Karl et Karlette
@ un voisin
@ Rigueur
@ Ancien 1
@ Lulu de la Boillat
@ Pady
@ Expatrié
et tous ceux qui ont soutenus les Boillat.
Shreck vous salue de dessous le sapin
A Shreck
Merci pour les voeux de fin d'année
J'en fais pareil pour toi et ta famille, ainsi que pour ceux qui continue de lutter...
Joyeux noël et bonne fête de fin d'année
signé Lulu de la Boillat
@shreck
Gros bisous
Ginette
@ david brawand dit shreck
Merci beaucoup!!!
A mon tour de te souhaiter de très bonnes fêtes de fin d'année.
A l'approche
@SHRECK
Merçi de tes voeux tu reçoit les miens en retour.Je formule la même chose à tous les têtus qui luttent avec nous et karl qui nous aide beaucoup.
Je souhaite que notre wilmar notre champion de la plus longue dédite trouve un travail n'importe ou sécuritas .garde police afin qu'il aille exercer ses dons ailleurs.BONNE ANNEE A TOUS
Pétition Boillat
La pétition valaisanne a été également déposée.
Toute la Suisse romande a déposé la pétition.
Aucun dépôt en Suisse alémanique, mais les signatures alémaniques ont toutes été envoyées (sans comité cantonal, il n'y avait pas moyen de faire autrement) aux chancelleries des cantons.
Appezell R Int. et Schaffouse n'ont aucune signature
J'y reviendrai...
@ Shreck
Merci Shreck pour tes voeux, joyeux Noël à toi, à ta famille, et tous mes voeux pour la Nouvelle année !
Merci Shreck, merci Ancien1! Merci à tous!
Je vous souhaite moi aussi d'excellentes fêtes de fin d'année!
Merci à Karl, JB et Expatrié pour leur message de Noël, et la belle histoire de Pierre-Yves.
Nous sommes plusieurs milliers à nous être sentis solidaires des Boillat. Qu'on le veuille ou non, cela crée des liens, plus ou moins forts bien sûr, mais ils existent. On a pris conscience qu'une société sans foi ni loi nous fait perdre notre âme, qu'il est urgent de réagir, encore et toujours, même si les résultats sont apparemment décevants. Ténacité et courage, deux moteurs qui peuvent faire bouger les choses.
En cette période de Noël, se souvenir qu'un jeune homme tout seul avait transmis un message de justice et de paix. Message bien oublié, bien méprisé, même par ceux qui prétendent s'en réclamer. Ne pas cesser de le rappeler.
Bonnes fêtes à tous !
@Schreck
merci l'ami, à toi aussi.
@Tous
Pas été trop présent sur le blog ces derniers temps. Des turbulences professionnelles. J'ai traversé mon p'tit coup de grain en pensant avec quelle force vous avez traversé vos tempêtes. La Sainte Et-conne-omie nous gave et nous apprenons ensemble à la remettre à sa juste place... ça prend du temps, mais ça se passe...
Joyeux Noël à toutes et à tous. Que 2007 vous soit propice, 2006 n'aura pas été inutile.
Bien à vous.
Pierre-Yves
Merci mon chti Shrek, mon chti Karl, mon chti Nidou et mon chti JB ...
Ce que je retiens de 2006 c'est que j'y aurai connu moins de cons que les autres années...
Par contre, la connerie est encore plus dense que ce que je craignais chez les puissants et leurs larbins. Et ça, je digère pas mieux...
@ Toutes et tous, Bonnes Fêtes
A toutes et tous sur le blog, à vous que je connais personnellement, et à vous que je connais seulement sous un pseudo,
Joyeux Noël plein de sérénité et d'amour, à vous, à tous ceux qui vous sont chers.
Merci pour cette année de solidarité, pour tous ces échanges, pour ces liens qui sont si forts malgré les distances, merci à toutes les personnes qui les font perdurer.
Merci pour l'intégrité, pour tous les efforts dans le sens de la justice et du partage.
Nous continuerons sur ce chemin.
Bonnes fêtes de tout coeur.
Bonjour à vous,
Joyeux Noël, bonne et heureuse année 2007 à toutes les personnes avec qui j'ai eu du plaisir à travailler.
Au plaisir de se revoir.
Zanos
Joyeux Noël à tous ceux que j'ai eu le plaisir de connaître au travers de ce blog ou que j'ai rencontrés lors de diverses manifestations liées à la Boillat.
Le sort réservé à la Boillat est aussi le signe que nous vivons dans une société plus dure qu'auparavant, où la liberté de s'exprimer (en ce qui concerne le monde du travail, en tous les cas) s'est restreinte depuis quelque temps. Mais un autre type de société développe également de nouvelles solidarités, nous appelle à jouer de nouveaux rôles; dans le cas de la Boillat, ceux-ci ont pris entre autres la forme d'uZine3, du blog où les intervenants ont pu s'exprimer librement.
Depuis le début de l'année 2006, nous avons "dénoncé ensemble". Que ces échanges, plus porteurs, révélateurs et authentiques des vrais problèmes qui nous préoccupent tous que la plupart de ceux que nous diffuse notre société "marketing" puissent perdurer en 2007.
Joyeux Noël et bonne année 2007 !
Externe-Z
Bonjour à tous,
Restons solidaire en cette année 2007 comme nous l'avons été en 2006 face aux chacals.
Ils nous faut continuer de parler de la Boillat et dénoncer ses gens peux scupuleux, avide d'argent obtenu par n'importe quel moyen, et d'injustice flagrante, qui est soutenu par se pouvoir des "ON NE PEUT RIEN FAIRE".
Bonne fête à tous, et bonne année.
Le JDJ de ce jour nous apprend qu'une lettre de protestation et de revendication a été envoyée à Hellweg par les commissions de Boillat. Il serait évidemment intéressant d'en publier la teneur complète (je n'en dispose pas). Pour l'instant voici ce qu'en dit Ph. Oudot:
LA BOILLAT | Lettre des commissions envoyée au CEO de Swissmetal Martin Hellweg
«Un minimum de respect»
Avant de rencontrer la direction, mercredi, les commissions ont écrit à Martin Hellweg une lettre au ton très sec pour l'informer de leur insatisfaction. Elles dénoncent le manque de reconnaissance envers le personnel.
Chez Swissmetal, le management tient des discours qui n'ont rien à voir avec la réalité. C'est pour dénoncer cette hypocrisie que les commissions ont envoyé, la semaine dernière, une lettre adressée personnellement à Martin Hellweg. Une démarche peu appréciée par Volker Suchordt (No 2 de Swissmetal) et Laura Rossini (cheffe du personnel), qui rencontraient les commissions ce mercredi...
Dans leur missive, affichée jeudi dans l'usine, les commissions soulignent que «si nous réclamons, ce n'est pas pour détruire l'entreprise, mais bien pour la faire progresser». Elles jugent leur engagement bien mal récompensé, comme en témoignent plusieurs dossiers très délicats: fermeture de La Lingotière; refus de payer les heures déduites à la fin de la grève; négociations salariales; nomination d'un directeur de site; non-respect de prescriptions de sécurité. «D'un côté, vous dites à qui veut l'entendre qu'il faut se tourner vers l'avenir et que vous désirez renouer le dialogue social. (...) Nous sommes bien obligés de constater que la réalité est tout autre!»
Les commissions soulignent que les Boillats ont été choqués à la lecture d'un reportage publié dans le journal d'entreprise Swissmetal Info. Il traite d'un séminaire d'information pour les cadres, tenu en Allemagne. Elles dénoncent des dépenses fastueuses - «sans doute plus élevées qu'une année d'exploitation de La Lingotière» que Swissmetal a fermée sous prétexte de coûts prétendus trop élevés. L'étalage de tout ce luxe et de ces fastes tient de la provocation, affirment-elles.
Revenant sur les chiffres publiés au 3e trimestre, les commissions relèvent que la direction et les cadres répètent sans cesse qu'il faut laisser le passé de côté et tout faire «pour remettre la Boillat sur de bons rails». Or, dénoncent-elles, Martin Hellweg brandit toujours la grève comme excuse pour justifier ce qui ne tourne pas rond. «Un peu d'autocritique et d'humilité ne feraient certainement pas de mal. (...) Il n'y a pas que des profiteurs, des pseudo-malades et des cas sociaux à la Boillat. (...) Les gens veulent travailler et demandent qu'on leur en donne les moyens. (...) Mais ils attendent aussi un minimum de respect de la part de la direction. Ce n'est visiblement pas le cas aujourd'hui.»
Gestion déplorable
Les auteurs de la lettre soulignent que depuis dix mois, la Boillat fonctionne presque sans encadrement - «une situation unique au monde!» Il n'y a toujours pas de directeur de site, contrairement à l'engagement pris par Swissmetal lors de la rupture de la médiation. Et si le fonctionnement de l'usine n'est pas optimal, cela tient avant tout aux décisions du management. «En voulant optimiser vos stocks, vous diminuez effectivement l'argent qui dort sous forme de matière première. Mais vous faites exploser vos frais de fonctionnement», assènent les commissions.
Elles fustigent aussi l'attitude de la direction qui discute de l'organisation du temps de travaildirectement avec les ouvriers, alors que ce point est régi par la CCT et est donc du ressort des commissions. Et de menacer de faire appel à Unia et Swissmem «pour faire respecter nos droits». Quant au refus de Swissmetal de payer les 40 heures déduites des salaires après la grève - contrairement aux promesses faites -, cela pourrait pousser les Boillats «à soumettre le cas à un tribunal arbitral. Des contacts ont déjà été pris avec Unia pour étudier cette procédure», avertissent-elles.
S'agissant des négociations salariales, les commissions rappellent que selon les données du groupe, «les chiffres sont présentés comme bons». Sachant que les employés n'ont pas été augmentés depuis cinq ans alors que le prix de l'action flambe, elles estiment qu'une revalorisation des salaires est parfaitement justifiée.
Peu d'avancées
En ce qui concerne la séance de mercredi avec la direction, les résultats sont maigres: le principe d'une hausse de salaire est certes acquis, mais le montant doit encore être négocié; Swissmetal refuse toujours d'entrer en matière sur le paiement des 40 heures déduites; par ailleurs, il n'est plus question de nommer un directeur ou un chef de site, mais simplement un «responsable finishing»; quant aux frais liés à La Lingotière, ils étaient considérés comme des charges, alors que ceux du séminaire en Allemagne sont un investissement. Voilà qui a le mérite d'être clair...
Ph.O.
La volonté d'Hellweg et de Suchordt, son bras armé, de détruire Boillat et de "bochifier" Swissmetal, est donc bien confirmée. Des annonces faites suite à l'"Expertise", aucune n'est bien sûr suivie d'effet. Rien de surprenant, Hellweg n'a JAMAIS respecté le moindre engagement. (Ce n'est d'ailleurs pas rassurant pour les actionnaires à qui il promet pour … plus tard un avenir radieux!)
D'un autre côté, l'existence d'une résistance intérieure est réaffirmée. La lutte n'est donc pas terminée. Ceux qui restent en espérant (ou en désespérant) ont besoin de notre appui. Faute de pouvoir faire quelque chose directement pour Boillat, faisons-le indirectement en harcelant sans répit ses ennemis mortels, Hellweg et son gang de prédateurs, aussi nuisibles par leur incompétence crasse que par leurs intentions malveillantes.
Heureuses fêtes de fin d'année et meilleurs vœux à toutes et à tous, Boillats d'hier, d'aujourd'hui et de demain, victimes, acteurs militants ou sympathisants... sur le blog de Karl et ailleurs.
Que l'année 2007 soit celle de la victoire.
Boillat vivra!
Bonjour !
L'article du JDJ est disponible ici, de même que le compte-rendu des commissions, et la lettre adressée à M. Hellweg.
Bonne soirée à vous tous et au plaisir de vous lire sur le blog de Karl.
JB
Swissmetal News - 4ème du nom - publié en ligne.
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