dimanche, janvier 21, 2007

Rendez-vous le 25!

Version 1. Karl manque de temps, et s'en excuse. Mais cet "édito" va s'enrichir durant la semaine!
(Finalement non... Karl va faire d'autres "éditos").


Le jeudi 25 janvier 2007, dès 18 heures, vous êtes cordialement invités à la commémoration de la seconde grève des Boillat.

Votre mission, si vous l'acceptez, est d'en parler autour de vous et d'y venir. Ce message ne s'autodétruira pas pour autant après lecture ;-)

Merci à toutes et à tous!



Précisions


Ce jeudi, soit le 25 janvier, aura lieu le premier anniversaire de la seconde grève des Boillat. Le caractère histoorique de cette grève justifie pleinement qu'on la commémore. D'autant plus qu'il s'agit de montrer au victimes de cette tragédie (historique étant presque toujours, malheureusement, synonyme de tragique) que, une année après, des gens sont encore à leurs côtés, d'une manière ou d'une autre. D'autant plus, aussi, que les 2 éléments mutuellement exclusifs de ce conflit, la Boillat et la direction de Swissmetal, sont toujours là. L'issue n'est donc pas encore atteinte.

Ainsi, comme le note "Petit ours" dans les commentaires du précédent "édito":

"On fait peu mais on le fait. Et pour continuer avec les images, même les mécanismes bien huilés peuvent se gripper avec quelques grains de sables. Grains de sable de partout, unissez-vous… !
Et n’oubliez pas la manif de jeudi!"

La soirée est organisée par les Femmes en colère, dont voici le communiqué:

25 janvier 2006-25 janvier 2007 -1 an déjà !

Il y aura une année, jeudi prochain 25 janvier 2007 que les ouvriers-employés-cadres de Boillat Swissmetal à Reconvilier se mettaient en grève pour la 2ème fois en 14 mois.

Les femmes en colère, association issue du conflit de Reconvilier mettent sur pied une manifestation de commémoration.

Nicolas Wuillemin , Jean-Jacques Schumacher, Flavio Torti, Claude Reymond de Genève(CGAS) initiateur de la pétition et de l’invitation au Théâtre de Carouge, seront les orateurs de la soirée. A cette occasion, 350 bougies seront allumées pour rendre hommage aux grévistes de 2006.

La mascarade de la direction de Swissmetal, sa politique de terreur , seront une nouvelle fois dénoncées.

La solidarité suscitée par ce conflit à nul autre pareil est la force du mouvement. En se rassemblant, en se retrouvant, chacun pourra retrouver « l’esprit Boillat » qui flotte encore et toujours sur la vallée de Tavannes.

Non, la Boillat ne va pas bien, oui la solidarité est toujours présente !

Rendez-vous jeudi prochain 25 janvier dès 18h à la place Bellevue à Reconvilier (derrière l’usine 1)

A l'uZine 3, une raclette sera organisée dès 20 heures.


Swissair

Bien sûr, en ce moment, c'est le procès Swissair qui focalise l'attention des médias, et il est bien difficile de ne pas penser à Swissmetal en y assistant.

Anecdote piquante, Benedict Hentsch, à l'époque du grounding de Swissair, était un actionnaire important du Temps. Ce journal, mentionnant tout de même cette participation de l'intéressé, avait publié une double page ruisselante de complaisance, dans laquelle Benedict Hentsch se lavait de tout soupçon. Dans un plaidoyer à la Hellweg (je suis une pôôôvre victime), B. Hentsch expliquait le psychodrame du conseil d'administration de Swissair, qui n'avait rien vu venir, et de toute façon c'était la faute à Brügisser, na! Bon, le Brügisser en question, c'était ne effet une sorte de petit dictateur... Mais l'anecdote est piquante parce que, dans les pages du Temps, où l'on disserte en long et en large sur le procès (souvent de manière intéressante d'ailleurs), personne ne se réfère à cet article. Bizarre, bizarre.

Le procès Swissair, c'est un peu celui d'une bande d'aveugles, sourds et désormais muets. Il n'ont rien vu, rien entendu, et de toute façon, il ne pourraient pas le dire. Si l'on en croit le seul à n'être pas atteint d'une extinction de voix, Thomas Schmidheiny, tout allait tellement bien, que tout aurait dû continuer à aller tellement bien. Comme chez Swissmetal. La comparaison ne s'arrête pas là, puisque Friedrich Sauerländer était un collaborateur d'Eternit, qui appartient justement à la famille Schmidheiny. Avec la sombre histoire de l'amiante, on voit que, si Eternit produisait bien de l'amiante, un effet collatéral était la production d'ordures.

Mais bref, le procès rententit par son silence. Ces messieurs les accusés débarquent tous dans des voitures dont la moins cher vaut plus de 100'000 francs, avides qu'ils sont de montrer au peuple le pouvoir de l'argent. Puis, ils se taisent. On croirait voir des écoliers pris en flagrant délit de vol de sucreries. Sauf que la responsabilité (mais ceci semble leur échapper), n'est pas tout à fait la même.

Nombreux sont ceux qui considèrent ce procès inutile parce que vain, les condamnation qu eprononcera le tribunal risquant d'être insignifiantes. Le seul constat que ces personnes font profil bas et se réfugient dans un silence de minables dit le contraire: peine ou pas, ces gens sont atteints là où ça fait mal. Eux, les maîtres du pays, célébrés comme supérieurement intelligents, gestionnaires et stratèges de la plus solide entreprise de Suisse, ont réussi un pari réputé impossible: couler Swissair.

Et Swissmetal dans tout ça? Nous verrons bien, mais l'affaire Swissair montre bien que la criminalité économique attire l'attention de la population, et que même une Vreni Spoerry (la politicienne suisse ayant cumulé le plus de mandats dans des conseils d'administration) n'est pas totalement au-dessus de la justice. En un sens, c'est rassurant, même si bien de schoses restent à faire.


Quelques nouvelles au fil du temps...

Cette rubrique, c'est un peu le courrier en retard de Gaston Lagaffe. Mais, à défaut d'être fraîches, ces nouvelles rafraîchiront bien quelques mémoires, dont celle de Karl.

Dans le Quotidien jurassien, le 16 décembre 2006 était publié un portrait d'André Willemin, ex-directeur de la Boillat, dont le licenciement par Martin Hellweg avait causé la première grève.

Le 14 janvier 2007, Rolf Bloch échouait au Swiss award, dans la catégorie "politique". Ouf, Karl respire, tant sa nomination était déjà une boufonnerie inquiétante. Le monsieur, en effet, ne se prive toujours pas de raconter à qui veut l'entendre (entre autres dans le QJ) que, si tout ne va pas bien à Swissmetal, au moins la production a-t-elle repris à la Boillat. Monsieur Ragusa semble avoir des troubles de mémoire qui lui empêche de se souvenir du mot "pérénité". Aller faire un tour au procès Swissair l'informerait peut-être de la mode du mutisme, qu'il serait bien inspiré de reprendre à son compte. Rolf Bloch n'aura été que le liquidateur politique du problème "Boillat", c'est-à-dire celui qui balaie les ordures (encore elles!) sous le tapis. Sa nomination doit-elle nous incliner à penser que c'est cela, la politique économique, en Suisse?

La pétition Boillat a été déposée dans les différents cantons suisses, graduellement, dès juin 2006 (cet article du Journal du Jura en décrit les étapes, ainsi que cet article du Quotidien Jurassien). Les deriers dépôts ont eu lieu en décembre 2006, et la réponse du canton de Berne (qu'un article du Journal du Jura étudie), auquel une demande particulière d'exercer un droit de péremption était adressée, est tombée elle aussi en décembre.

Bien évidemment, et c'est malheureux, le canton s'est attaché à démonter cette pétition dans le détail plutôt que d'en discuter l'esprit. "on ne peut rien faire, et on ne veut rien faire", tel est en substance le message des autorités. S'être déchargé de toute responsabilité sur Rolf Bloch, qui a reçu de l'Etat une mission impossible, est décidément fort pratique. Par exemple, au lieu de se chagriner à propos du fait que définir "l'exercice abusif du droit de propriété" est une question "difficile" à laquelle il "faudrait répondre", l'exécutif bernois pourrait... répondre!

Mais, malgré cet accueil prévisible, la pétition était importante. Elle a l'avantage d'attirer l'attention de nos autorités en leur montrant que pouvoir faire n'importe quoi avec une entreprise n'est pas une vertu de l'économie libérale, mais une dérive dangereuse (et coûteuse, si l'on pense à Swissair: 2 milliards, c'est toujours moins cher que la prise en charge de milliers de chômeurs du jour au lendemain, mais l'interveniton n'a-t-elle pas été tardive?). Si le libéralisme économique se fonde, par principe, sur l'idée qu'un patron va tout faire pour cette dernière, il y a lieu de se questionner sur ce qu'il faut faire quand un patron détruit son entreprise, juste parce que son orgueil est trop vaste pour qu'il fasse marche arrière.

De plus, une entreprise a des devoirs auprès de la société qui dépassent les salaires qu'elle verse. Il suffit de penser aux questions de pollution, relativement légiférées, pour s'en rendre compte. Mais, jusqu'où va ce devoir? L'Etat répond que ce qu'une entreprise fait ce qu'elle veut avec sa propriété, tant que ça n'atteint pas directement la propriété d'autrui. Néanmoins, cette question, à l'heure où l'on devrait considérer une entreprise comme un pourvoyeur de salaire qui n'endommage pas trop son habitat, et comme rien d'autre, va continuer à se poser. Car, réduire l'entreprise à ceci, c'est faire du travail un mal nécessaire, que seul l'argent rend utile. C'est bien peu.

La pétition s'inscrit donc elle aussi dans un tel débat. Peut-être, dans un canton animé par la politique des petits pas, la demande était-elle trop directe? Quoi qu'il en soit, ce n'est pas en évitant de répondre que l'exécutif bernois clora une discussion dont la grève des Boillat montre le caractère central.

24 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Merci beaucoup Karl pour cet excellent édito, les analyses fines et pertinentes comme toujours.
L'humour est encore là, mais moins allègre, bien plus grinçant. Normal, avec ce qu'on traverse....qui est si dur.

Il est tard, donc juste ceci :

@ Petit Ours : merci pour le commentaire "Selon que vous soyez puissant ou misérable / les jugements de cour vous rendront noir ou blanc"
et cela m'a donné (merci !!! ) l'envie de relire et en fait de redécouvrir cette fable de La Fontaine, quel génie ! et comme quoi rien n'a changé au niveau de la morale de l'humanité, et de ce que nous sommes, peu ou prou. Cette fable est en totale adéquation avec ce que l'on vit en ce moment....oui, les animaux malades de la peste.
A relire de toute urgence.

2) Alors pour refuser la peste de l'arrogance et du pouvoir injuste et destructeur, c'est essentiel de se rassembler, nombreux, très très très nombreux, pour marquer notre soutien à la lutte avec et pour la Boillat ! ce n'est pas le moment de baisser les bras, il faut se souder plus que jamais et tirer tous à la même corde, viser le même but.

Alors toutes et tous à Reconvilier le 25 janvier avec nos amis du Jura : les comités pétitionnaires qui ont été informés par le groupe de Genève (merci), les soutiens extérieurs, soyons là pour la Boillat.
Pour la justice solidaire.
Pour revendiquer, une fois de plus, notre volonté de ne pas se taire !

janvier 22, 2007 1:40 AM  
Anonymous Anonyme said...

Nous serons là jeudi, avec nos enfants, pour manifester encore contre toute cette mascarade.
Soyons nombreux pour prouver que oui, notre force à nous, c'est la solidarité.

Une famille de la région

janvier 22, 2007 7:55 AM  
Anonymous Anonyme said...

La solidarité est notre force !

Alors rendez-vous le 25 janvier sur la place Bellevue.

janvier 22, 2007 12:34 PM  
Anonymous Anonyme said...

Dans l'édito précédent, Karl a mis en avant ces deux symboles de la fidélité toute simple que sont l'âne et le boeuf, deux symboles pour présenter la prétention et l'aveuglement de certains hommes comme une folie. On espère que tous les ânes et les boeufs du pays sauront se faire entendre.

janvier 22, 2007 1:08 PM  
Anonymous Anonyme said...

Desolee pour le clavier sans accents, mais je suis a l'etranger pour l'instant...

Merci pour cet edito Karl et rendez-vous a tous jeudi 25 janvier. J'allais demander si des orateurs etaient prevus jeudi, et j'ai la reponse. C'est tres bien, bon programme : personnes-cles, a la fois de l'interieur et de l'exterieur...

A propos de B. Hentsch et des articles dans Le Temps : c'est sur que des gens changent de discours, passent sous silence certaines choses, car ils sont impliques de trop pres dans une affaire, mais il y a parfois des breches, et dans le cas de la Boillat, je crois que c'est sur ces breches que nous devons compter.

Soyons nombreux jeudi a Reconvilier !

Externe-Z

janvier 22, 2007 1:33 PM  
Blogger Karl said...

Dans Le Temps d'aujourd'hui, on trouve deux articles très critiques à propos de l'affaire Swissair. Le premier, écrit par un avocat, traite de la lenteur de la procédure judiciaire, totalement inadaptée à ce genre de situation.

Le second, écrit par un consultant spécialisé, souligne la gouvernance d'entreprise catastrophique de la direction de Swissair. Pour lui, c'est là la cause de la catastrophe. Notamment, il souligne l'absence d'attaches de tous les accusés actuels avec le monde de l'aviation:

"Or aucun d'entre eux n'a jamais eu la moindre expérience de direction d'une compagnie aérienne (Mario Corti a un brevet de pilote privé!), aucun des deux patrons (Bruggisser et Corti) n'a eu au préalable la responsabilité de diriger une grande entreprise. Plus grave, les nombreuses relations professionnelles croisées et les intérêts communs entre les administrateurs les privent d'indépendance de jugement et d'esprit critique".

De plus, M. Corti comme P. Brügisser étaient des novices en matière de direction d'entreprise:

"Quelle grande entreprise mondiale autre que Swissair accepterait d'être dirigée par des directeurs généraux qui n'ont pas la moindre expérience directe dans son domaine d'activité et qui, de plus, n'ont jamais dirigé des entreprises de taille comparable avec succès?"

Parmi les trois défauts graves que l'auteur met en exergue, en voici un:

"L'arrogance de croire qu'il suffit que Swissair prenne en charge des sociétés en faillite pour en faire des poules aux œufs d'or, en sous-estimant gravement les difficultés et les coûts, par méconnaissance évidente du marché du transport aérien et de la concurrence."

Bref, remplaçons dans l'article "Swissair" par "Swissmetal", et la direction de Swissair par celle de Swissmetal. Eh bien, le moins qu'on puisse dire, c'est que ça colle, et pas qu'un peu.

Un seul détail cloche, en fait. C'est le troisième défaut grave souligné par l'auteur:

"L'absence de toute personnalité qui aurait eu la capacité de se lever et d'attirer l'attention sur les problèmes et les incompétences. Les accusés du procès Swissair font tous preuve d'un grand sens de leur intérêt. Aucun n'a su prendre le risque de défendre l'intérêt des actionnaires et celui du pays."

Concernant Swissmetal, on ne pourra pas dire que personne ne s'est levé... Ca non! Mais, décidément, la Suisse a bien de la peine à tirer les leçons de tels drames.


Merci à tous pour vos commentaires!

janvier 22, 2007 1:43 PM  
Anonymous Anonyme said...

Pub pour la manifestation du 25 janvier sur www.laboillat.ch

janvier 22, 2007 10:34 PM  
Blogger un voisin said...

Bonjour à tous.
Une année déjà ...
Concernant Swissair et Swissmetal et la loi des petits copains : Ce cher (expensive !) Benedict Hentsch si muet est un proche de "notre" Fridou. Tous deux habitent à Céligny (la banlieu ...) et surtout, ils collaborent au sein de la succursale genevoise de
GEM Global Estate Managers (voir l'extrait du RC. Une société proche du FidFund Management SA, qui détient plus de 5% du capital.
A jeudi.
Cordialement

janvier 23, 2007 6:56 PM  
Anonymous Anonyme said...

@ Un Voisin

Et la cerise sur le gâteau, c´est que le président du CA de GEM Global Estate Managers est une vieille connaissance de SM !

Amicalement

janvier 23, 2007 7:28 PM  
Anonymous Anonyme said...

Reconvilier BE/Dornach SO (AWP/ats)

- Une année après le déclenchement de la 2e grève à l'usine Swissmetal Boillat à Reconvilier (BE), les ouvriers sont partagés entre résignation et colère. Ils craignent toujours un démantèlement du site malgré les assurances de la direction.

Le 25 janvier 2006, le personnel de l'usine acceptait à une très large majorité d'observer la grève pour dénoncer la politique menée par le groupe métallurgique soleurois. Il exigeait aussi le respect du protocole d'accord qui avait mis fin à la 1ère grève de dix jours en novembre 2004.

Ce mouvement de lutte, l'un des plus durs et des plus longs que la Suisse a connu, s'achèvera 30 jours plus tard. Et c'est la mort dans l'âme que les ouvriers reprendront leur travail. La médiation menée ensuite sous l'égide de Rolf Bloch ne permettra jamais de rapprocher les fronts ni même d'instaurer un véritable dialogue.

"Aujourd'hui les gens attendent la fin", estime l'ancien fer de lance du mouvement de lutte Nicolas Wuillemin. Malgré un sentiment d'impuissance, M. Wuillemin souligne qu'une partie des ouvriers du site de Reconvilier n'entendent pas baisser les bras. "Il y a des poches de résistance".

L'ancien gréviste au chômage songe aux commissions d'entreprise qui interpellent inlassablement le directeur général Martin Hellweg sur les conditions de travail et les promesses non réalisées. "Nos moyens de lutte sont limités et nous n'avons pas réussi à nous opposer à la stratégie de Swissmetal", explique-t-il à l'ATS.

Une partie du personnel s'est aussi détournée de la lutte et n'a pour seule motivation que le salaire versé à la fin du mois. Moins concernés par le sort de l'usine emblématique du Jura bernois, des frontaliers et des travailleurs intérimaires ont remplacé certains des ouvriers licenciés.

"Tout n'est pas rentré dans l'ordre à la Boillat comme l'affirme la direction", relève M. Wuillemin. Et l'ancien leader de la grève d'affirmer dans la foulée que l'usine n'est plus rentable, que des clients s'adressent à d'autres fournisseurs, que l'encadrement est insuffisant et que l'outil de production tourne au ralenti.

Ces propos sont démentis par la direction. "La productivité sur le site de Reconvilier a presque retrouvé le niveau normal d'avant la grève", affirme le porte-parole de Swissmetal, Sam Furrer. Le groupe métallurgique y a enregistré de "bons" progrès depuis l'été 2006 "jusqu'à présent".

La direction affirme également que le climat au sein de l'usine s'est amélioré. "Le taux d'absentéisme s'est normalisé", souligne aussi Sam Furrer, qui précise que Swissmetal cherche à repourvoir des postes de cadres et de spécialistes. Le site de Reconvilier occupe 240 personnes contre quelque 320 avant la 2e grève.

Le groupe Swissmetal veut poursuivre sa stratégie qui prévoit de "gros investissements" sur ses trois sites, Reconvilier, Dornach et Lüdenscheid (D). "Mais l'installation de machines plus performantes signifie aussi une diminution des effectifs sur ces trois sites", note M. Furrer.

M. Wuillemin n'est d'ailleurs pas le seul à craindre de nouveaux licenciements. "On attend que tout s'écroule", relève une ouvrière. "On crève à petit feu avec l'impression d'être abandonnés. "C'est très dur psychologiquement". Mais une 3e grève paraît aujourd'hui bien improbable à la Boillat.

L'ampleur du mouvement de solidarité pourra une nouvelle fois se mesurer jeudi à l'occasion de la commémoration du déclenchement de cette grève. Organisatrice de la manifestation, l'association des "Femmes en colère" répète que la "Boillat ne va pas bien".

Cette association issue du conflit dénonce la "mascarade" de la direction de Swissmetal. "La solidarité suscitée par ce conflit à nul autre pareil est la force du mouvement", écrit-t-elle dans un communiqué.

ats/rp

janvier 23, 2007 9:14 PM  
Blogger Karl said...

@Un Voisin

Merci pour ces informations. Les hommes d'affaires suisses forment décdément un tout petit club. Le pays est décidément bien petit pour que les conflits d'intérêts n'y soient pas légion.


Dans Le Temps d'aujourd'hui, Johann Schnieder-Ammann, le président de Swissmem, se lance dans la bataille pour plus de transparence au niveau de l'actionnariat des entreprises.

Quant à Roby Tschopp, qui s'occupe de fédérer des actionnaires il plaide pour plus de démocratie actionnariale.

Quoi qu'on en pense, et même si ce n'est pas le seul facteur (il y a aussi, par exemple, l'histoire de Saurer), la grève des Boillat a mis en évidence des disfonctionnements qui font, maintenant, réfléchir les dirigeants économiques.


Le communiqué de presse ci-dessus (merci à celui qui l'a posté!) est aussi intéressant... Dommage qu'il n'ait presque pas été repris (un minuscule entrefilet dans 20 Minutes...)

janvier 24, 2007 1:52 PM  
Blogger Karl said...

J'oubliais:

La lecture de pas mal d'articles ces jours-ci incite à penser que le patronnant se réveille un peu, cherche à reconquérir du crédit auprès de la population, et à éviter des actions qui relèvent plus de la piraterie que du management.

Mais... Où est donc passé Unia? Il serait sympathique que le syndicat, de son côté, soit un peu plus présent dans ces débats. Non?

Merci à tous pour vos commentaires!

janvier 24, 2007 1:55 PM  
Anonymous Anonyme said...

@ Karl 1:52 PM

Merci pour le lien avec ces articles, à lire !

Concernant les ACTIONNAIRES en général :

1) Robby Tschopp démontre le parcours du combattant d'un actionnaire qui veut vraiment s'engager : nous en avons fait l'expérience lors de l'AG de SM.

2) Sa conclusion me semble des plus pertinentes et lucides, mais soulève une question :

"Lorsque la prise d'influence par des intermédiaires qui ne sont pas les investisseurs sera proscrite, lorsque les votes automatiques en faveur des propositions des conseils d'administration auront disparu, lorsqu'une proportion significative d'actionnaires sera organisée de manière à défendre ses intérêts et ses valeurs, alors on pourra légitimement leur imputer la responsabilité des scandales et des abus des sociétés qu'ils possèdent."

3) Les votes automatiques....nous l'avons vécu aussi.

Mais : que faire lorsque des actionnaires se sont organisés de façon très sérieuse, toutefois avec très peu de moyens financiers, et qu'ils sont minorisés au-delà de ce qui est concevable (encore notre expérience lors de cette AG) ?

R. Tschopp parle d'une "proportion significative" d'actionnaires pour défendre leurs valeurs.
Il aurait pu aller plus loin.

"Une proportion significative" serait, dès lors, une prise de conscience profonde, une mutation d'ordre moral - le refus du profit immédiat, un basculement des valeurs, un basculement massif à ce niveau.

Cela prendra du temps, mais il faut y croire.

Et c'est aussi pourquoi nous serons à Reconvilier jeudi le 25 janvier.

Courage et persévérance.

janvier 24, 2007 9:43 PM  
Blogger Swiss Mercenary said...

I'll be there!!!

; )


SEMPER FIDELIS

janvier 25, 2007 12:11 AM  
Blogger Swiss Mercenary said...

Pendant que j'y suis...

http://picasaweb.google.ch/locksley83/GrVeBoillatFVrierAvril2006

J'y ai rajouté pas mal de photos de la grève!!

^^

A demain!

; )

janvier 25, 2007 12:13 AM  
Anonymous Anonyme said...

Sur RSR I tu as trouvé les mots justes.

janvier 25, 2007 1:26 PM  
Anonymous Anonyme said...

@tous,
même si le froid a pris sa place dans notre région, soyons nombreux à nous déplacer en fin d'après-midi à Reconvilier.
Les femmes en colère ont certainement organisé tout ça de main de maître.

janvier 25, 2007 2:00 PM  
Blogger Karl said...

@anonyme de 1:26Pm

Je ne demande pas mieux... Merci!


Tous à Reconvilier, dès 18H!

janvier 25, 2007 2:45 PM  
Anonymous Anonyme said...

De l'autre bout de la Suisse, suis de tout coeur avec vous tous. Désolée de ne pouvoir être parmi vous pour partager un moment d'amitié. J?embrasse tous ceux que je connais...et les autres aussi!
Haut les coeurs et belle soirée.

janvier 25, 2007 3:56 PM  
Blogger un voisin said...

Bonsoir !
Beaucoup de monde ce soir, malgré le froid ... la solidarité est bien présente, cela réchauffe le coeur (c'est déjà ça !).
Petit proverbe de circonstance:
"Les solutions arrivent où on ne les attend pas, comme les cheuveux sur la tête de Shrek".
Amitié à tous les amis de la Boillat.

janvier 25, 2007 9:22 PM  
Anonymous Anonyme said...

@ un voisin

Demain je coupe!!!

A+

Shreck

janvier 25, 2007 11:33 PM  
Anonymous Anonyme said...

La solidarité suscitée par ce conflit à nul autre pareil est la force du mouvement. En se rassemblant, en se retrouvant, chacun pourra retrouver « l’esprit Boillat » qui flotte encore et toujours sur la vallée de Tavannes.

Non, la Boillat ne va pas bien, oui la solidarité est toujours présente ! » (Karl dit cela en nous invitant ce 25 janvier à venir partager, à la Place Bellevue à Reconvilier, ce que ressentent les « femmes en colère » après ces deux longues années de lutte et ce n’est pas fini !)



Ce soir, comme si souvent, ma pensée est auprès des enfants, des femmes et des hommes de la Boillat. Celles et ceux de la première grève, de la deuxième grève. Celles et ceux qui luttent tout en travaillant au dedans ou au dehors des murs de la fabrique. La Boillat s’étend bien au-delà d’un endroit. Oui, c’est un mouvement, c’est une mouvance aux rythmes variés selon les contraintes, mais « l’esprit de la Boillat » construit la solidarité dont nous avons besoin, partout, pour tenir le coup, et trouver un sens dans ce qui est si grossièrement absurde : « l’apparente normalité des trônes et des dominations » quelques chefs, quelques têtes, quelques systèmes… face aux millions de gens (souvent qu’on ne nomme pas), les masses, les ouvriers, les chiffres …

Et pourtant Esaïe 43 :1 « Je t`appelle par ton nom: tu es à moi! »

Et encore : A ses contemporains, Jésus disait : « Et même vos cheveux sont tous comptés. Ne craignez donc point : vous valez plus que beaucoup de passereaux» (Matthieu 10:29-31).

J’ai l’air de dire des choses « pieuses »… mais après tout, ça fait partie de la solidarité d’un autre temps, aussi bien que d’aujourd’hui ! L’esprit de la Boillat, c’est aussi ça.

janvier 26, 2007 12:38 AM  
Blogger Karl said...

@Un Voisin et Shreck

Ne coupons pas les cheveux en quatre ;-)

janvier 26, 2007 12:38 AM  
Anonymous Anonyme said...

pour info:

samedi, manif à bâle contre le WEF de davos haut lieu des"SAIGNEURS" de ce monde, donc bâle 14h, Barfüsserplatz...

ou davos... si l'envie vous en prend! il y a appel aussi mais je ne sais plus trop les modalités!

janvier 26, 2007 1:04 AM  

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