dimanche, novembre 26, 2006

Chaud, ce mois de novembre

Un vrai succès

Quelques mots, pour commencer par remercier les Femmes en colère (même si c'est en retard), et les personnes ayant participé, en l'organisant ou en y venant, à la soupe marquant le deuxième anniversaire de la première grève.

On se demandait tous s'il y aurait du monde, si à force, le dégoût ne l'emportait pas sur tout le reste, si, si, si... Finalement, non. Il y avait du monde, et de loin pas assez de soupe. Des Boillat licenciés, des Boillat de l'intérieur, d'anciens Boillat, des personnes solidaires: une fois de plus, cette ambiance si particulière semble avoir été au rendez-vous, infaillible. Le 25 janvier nous attend.

En matière d'infaillibilité, il faut aussi noter que Martin Hellweg n'avait pas manqué de placer son mouchard, en l'occurence Hanspeter Weidlich. Ce dernier, présentant un mélange de naïveté et de mauvaise foi assez paradoxal, expliquait qu'il était là pour sympathiser, et que lui voulait simplement faire fonctionner la Boillat. Si ce n'est que ça, qu'Hanspeter Weidlich se rassure: il peut s'en aller de la Boillat demain, ça ne changera rien au niveau de la production (mais ça changera quelque chose au niveau du flicage).


Fondation stratéchique


Swissmetal, comme Philippe Oudot l'a déjà largement décrit dans le Journal du Jura du 15 novembre, a créé son "fonds social en faveur de collaborateurs/trices licenciés à la suite de la grève de janvier 2006". On a donc renommé, dans un effort quasi humain (ce n'est pas une petite affaire, chez Swissmetal, ce genre d'effort), les "cas sociaux difficiles" autrement. Mais comme on sait, les mots, ça ne coûte rien, et il faut donc s'intéresser à la question financière. Déjà, ce fonds est créé par la Fondation en faveur du personnel de l'Usine Boillat. Et cette fondation, comme on sait, est la fondation patronale de la Boillat, conçue pour pourvoir à ce type de situation. Donc, Swissmetal ne débourse pas un centime, et se contente de se servir dans une caisse que d'autres ont patiemment remplie. Le tout, évidemment, pour payer la facture de sa bêtise personnelle. Comme dit un vieux proverbe communiqué par le très crédible Sam Furrer: "Qui casse paie, avec l'argent des autres".

Le papier reçu par les Boillat pouvant faire une demande au fonds ne s'arrête pas en si bon chemin, sur la voie du cynisme, pensez-vous. Pour ce qui est des critères, comme l'a relevé P. Oudot, ils sont "très restrictifs". Ce dernier, en journaliste professionnel (nous verrons plus bas un bel amateur à l'oeuvre), a eu la bonne idée de contacter la personne de chez Hewitt en charge de ce fonds, Dominique Callandret. Surprise, ce dernier ne sait pas ce que Swissmetal entend par "un revenu net disponible de 1'000 francs par mois" (ce qui veut dire?), pour qu'un Boillat puisse avoir droit à ce fonds. Surprise, il redirige P. Oudot sur Sam Furrer, qui explique que les critères sont très clairs, très bien -merveilleux même, sans doute!- mais pas publics.

Donc, un Boillat entrant dans les critères, déjà peu clairs et restrictifs, doit contacter D. Callandret. A partir de là, c'est l'Euromillion (vous ne savez pas si vous serez des gagnants ou pas), mais avec un maximum de 1'000 francs par mois pendant un an. Il y a de quoi plaindre ceux qui vont devoir aller quémander cet argent, sans savoir s'ils recevront quelque chose, et combien. Imaginez-vous que l'administration mélange les feuilles d'impôts de tous les contribuables, et que vous tiriez la vôtre dans un grand chapeau. Imaginez qu'au chômage, un jury choisisse, pour des raisons inconnues, à combien vous avez droit.

La non transparence des critères, c'est exactement la même chose qu'une absence de critères, car lesdits critères ont été fixés par une instance en laquelle personne n'a confiance: Swissmetal. Demander à des gens de se porter candidats à l'octroi d'argent sur cette base, c'est exiger d'eux qu'ils mendient. Oh, n'allons pas croire qu'ils le font exprès, Martinou, Sam, Fridou, et toute cette clique. Non, pour eux, traiter les petites gens comme ça, c'est un réflexe. Comme cirer les bottes des plus forts qu'eux.


Le buffle en visite

Martinou est venu à Reconvilier, mais sans tambour ni trompette. Tout au plus avait-il intégré, à sa suite de laquais, quelques gardes du corps discrètement éparpillés (et payés par Swissmetal?). Amaigri, semble-t-il, l'incompétent en chef de Swissmetal n'était pas là pour prononcer un discours fédérateur aux Boillat. Après 2 grèves, il commence à comprendre que, parfois, il vaut mieux se taire (en fait, avec Martinou, toujours serait plus exact). Tout est que son but du moment était de faire tomber des clients de la région sous le chaaarme. Quand on se souvient de la reprise du travail à la Boillat, où lesdits clients étaient placés sur des listes selon le degré de représailles que Martinou voulait leur faire subir, l'ampleur de la tâche laisse songeur. Mais c'est la méthode habituelle: un discours lénifiant, un Martinou qui prête l'oreille aux problèmes exprimés puis... Rien. Avec un peu de chance, un ou 2 interlocuteurs tombent dans le panneau, c'est toujours ça de gagné.

La semaine passée, c'est donc aux clients que Martinou s'adressait. Faut-il que Swissmetal soit dans une situation dramatique pour que Martinou tente de séduire des décolleteurs de la région. Petit discours de Martinou -poliment applaudi-, puis visite guidée de l'usine. Pardon, visite très guidée. Sous certains régimes, il y a des prisons modèles, qu'on fait visiter à des délégués d'ONG. Les prisonniers qu'ils rencontrent sont traités correctement, punis, disent-ils, comme il l'ont mérité en commettant d'odieux crimes, mais dans l'ensemble, c'est bien. Si, si, c'est bien. Dooorment-ils bien, ces prisonniers? A vrai dire non, mais les délégués, au bout de la visite, il se peut que oui. Surtout quand la visite se déroule avec le maîîître en personne. Bref, le parcours était soigneusement fléché, les interlocuteurs triés, les bobines et barres d'apparat... Heureusement qu'un célèbre journaliste a pu, par courrier anonyme, nous livrer un témoignage accablant, au péril de sa vie:

Tout bientôt, Karl poursuivra par l'analyse des résultats trimestriels de Swissmetal. Mais là, il va au lit...

jeudi, novembre 09, 2006

Une annonce

Vendredi 17 novembre, une soupe populaire sera organisée à Reconvilier, Place Bellevue, dès 17H30. C'est en l'honneur du deuxième anniversaire de la première grève.

Et bientôt, déjà, le premier anniversaire de la deuxième grève.
Le temps passe vite.


Karl, d'ailleurs, se fait discret, le vilain. Il s'excuse, vous salue bien amicalement, et ne désespère pas de trouver le temps d'écrire un "édito". Merci!