samedi, avril 29, 2006

Swissmetal apprend à nager sous l'eau

Des chiffres

Nous avons finalement les résultats de Swissmetal, pour l'année 2005 et le premier trimestre 2006 (le rapport 2005 est actuellement en anglais et en allemand seulement, allez savoir pourquoi, les résultats trimestriels sont en anglais, allemand, et français). Ces chiffres font aussi l'objet d'un communiqué de presse de Swissmetal, et d'une dépêche ATS (sous ce même lien, l'analyse d'un journaliste de la RSR). Je vais ici reprendre uniquement quelques données, car il faudra un peu plus de temps pour digérer l'ensemble. De plus, n'étant pas économiste, j'espère ne pas trop me fourvoyer dans mon analyse...

La première remarque est que la caisse de Swissmetal est mal en point. D'habitude, les vérificateurs des comptes, dans la mesure où lesdits comptes sont conformes à la loi, donnent leur décharge sans rien ajouter. Là, ils ajoutent, en page 58 du rapport 2006: "En réservant notre opinion, nous attirons l'attention sur la note 14 "événements après bouclement" [p. 57 du rapport 2005, ndK] qui décrit les événements ayant eu lieu début 2006, c'est-à-dire la grève à l'usine de Reconvilier, l'achat de Busch-Jaeger Metallwerk GmbH Lüdenscheid, et le refinancement requis" (voilà, Lulu aura moins à traduire comme ça. C'est beau le travail d'équipe). Si des réviseurs attirent l'attention là-dessus, c'est que le refinancement est nécessaire à la poursuite de l'activité. Malgré le fait que Swissmetal prétend que les chances d'obtenir un refinancement sont intactes, on peut se questionner sur cet optimisme béat: la direction de Swissmetal n'est plus crédible, et son départ prochain (on ne serait pas étonné de voir Martinou s'en aller en 2007) n'améliore pas son image, surtout en ces temps de crise irrésolue. Dès lors, les banques ne doivent pas être pressées d'entrer en matière.

Busch-Jaeger, par ailleurs, n'est pas encore consolidé dans Swissmetal, et cette consolidation devrait intervenir dans les chiffres du premier semestre, soit après l'assemblée générale. Le prix d'achat de cette usine s'est élevé, pour Swissmetal, à 9,9 millions de francs, plus 14,8 millions de francs de reprise de dettes, soit un total de 24,7 millions. Où a été trouvé l'argent de ce rachat, vu la situation financière de Swissmetal? On peut se demander si ce n'est pas dans la vente des stocks de cuivre. En effet, la flambée des cours de ce métal permet de spéculer de manière très bénéficiaire. Swissmetal a vendu, au premier trimestre, pour 5,7 millions de francs de cuivre (dixit Yvonne Simonis, dans les pages du Journal du Jura. Ces propos ne figurent pas dans les documents issus de Swissmetal. Un hasard, bien sûr).

Le résultat après impôt (EAT) du groupe (sans Busch-Jaeger) a atteint les 1,1 millions de francs. Cependant, si l'on déduit l'argent tiré de la vente de cuivre, on arrive plutôt à un déficit de 4,6 millions. Sachant que le cuivre vendu est nécessaire à la poursuite de l'activité, et que Swissmetal devra donc en racheter à un prix plus élevé, on peut considérer cette manoeuvre, destinée à sauver les apparences, comme suicidaire.

Busch-Jaeger, cela dit, semble de prime abord se porter plutôt bien. Mais là aussi, il vaut mieux se méfier des apparences. Cette usine sort d'un programme de restructuration qui lui a permis de réaliser des économies dont on ne sait absolument pas si elle permettront à l'usine de rester viable à moyen terme. Il suffit de voir les résultats de la restructuration de Swissmetal: le groupe enregistre des résultats à la baisse pour 2005 (81% d'EAT en moins par rapport à 2004), et Martin Hellweg met cette baisse sur le dos de la conjoncture. Néanmoins, il est évident que son management catastrophique y est aussi pour quelque chose, sinon le seul responsable (au fait, la conjoncture était-elle vraiment mauvaise en 2005?). En effet, les conséquences de l'introduction de SAP se font sentir, ainsi que celles de bien d'autres erreurs (par exemple, à la Boillat: engagement d'intérimaires pour remplacer des permanents, ambiance de travail délétère, etc.).

D'après tous ces éléments, on peut se demander ce que Martinou va proposer à l'assemblée générale du 30 juin. Cette date est la dernière possible pour tenir l'assemblée en question, et elle n'a pas été fixée au hasard. Déjà en 2004, Martinou avait déplacé l'assemblée générale au dernier jour du moratoire bancaire, obligeant ainsi les actionnaires à choisir entre son refinancement et la faillite. Là, on peut s'attendre à ce qu'il rejoue cette pièce, avec d'autres acteurs, et un scénario légèrement modifié: il pourrait vendre le groupe, proposer un refinancement par augmentation du capital-action, proposer un nouveau plan de refinancement via les banques, ou encore autre chose, allez savoir. Mais, on le pressent, sa marge de manoeuvre est très réduite, et il a mal à son égo, le pôôôvre.


Menaces

Dans le communiqué de presse, Swissmetal signale que "En aucune circonstance, Swissmetal n’acceptera que les résultats insatisfaisants de l’usine de Reconvilier mettent en difficulté tout le groupe et ses sites". C'est une menace, à peine voilée, de fermeture du site, avec déplacement des machines. Martinou, via Henri Bols, avait tenté d'arracher aux Boillat la nouvelle d'un organigramme revisité dans lequel quelques Boillat feraient travailler leurs collègues pour lui. Ca n'a pas marché, et maintenant il en est à menacer d'envoyer tout le monde sur Sirius. Toutefois, comme toujours, cette menace montre surtout la faiblesse du maîîître: il a besoin d'une Boillat qui produit à plein régime, et il en a urgemment besoin. Car si la Boillat ferme, on peut envisager que tout Swissmetal sombre rapidement.

La Boillat a en effet produit, selon le rapport trimestriel, à 44% de sa capacité, comparativement à l'année précédente. Mais ces 44% ont été obtenus via la vente de produits stockés (finis ou à l'état d'ébauches) sur place. Maintenant que ces stocks sont vides, et que la chaîne de production est rompue, ce pourcentage risque fort de chuter. Si le four 10 tonnes a été redémarré pour faire bonne impression aux visiteurs de chez Bic, tout laisse penser qu'il va bientôt s'arrêter de nouveau, faute de matière à fondre. Donc, demander à la Boillat d'atteindre une pleine productivité est totalement irresponsable.

Martin Hellweg, plutôt que de faire son autocritique (connaît-il seulement l'existence d'un tel mot?) préfère accuser les Boillat de ce manque de productivité. Il fait porter la responsabilité à une véritable "équipe maladie" dont les membres se feraient porter pâles à tour de rôle. Il faut rectifier: il existe bel et bien une véritable équipe de malades au sein de Swissmetal, c'est vrai. Aux commandes du groupe, pour être exact.

Petit rappel des faits: actuellement, dans le personnel de la Boillat, il y a 112 licenciés, dont Martinou attend une productivité normale. De plus, tous les employés sont constamment victimes de mobbing (on ne peut que les encourager à s'en plaindre ouvertement, par exemple au Service d'aide aux victimes de Bienne). Martinou a aussi affirmé à maintes reprises que le personnel de plus de 50 ans n'est pas productif. Et après, il se plaint d'avoir des gens qui n'en peuvent plus... Pourquoi ne pas assigner les médecins en justice, tant qu'on y est?

Voici la dernière bafouille (lettre? Torchon?) que Swissmetal a fait afficher dans la Boillat (première page, et seconde page). Quel ruissellement d'hypocrisie. Je me demande s'ils n'ont jamais honte, Fridou, Martinou, Sam et les autres, quand ils se regardent dans une glace. C'est signé "votre comité de gestion": quel sens diplomatique!

Juste pour en rire, une phrase, classique du style hellwegien, mérite d'être citée: "Nous ne voulons pas vous peindre un monde plus beau que nature et nous souhaitons vous dire, Chères Collaboratrices et Chers Collaborateurs, les choses telles qu'elles sont". La lettre se poursuit-elle par un "Nous sommes tellement dans la m... qu'il nous faut une paille pour respirer"? Ou par un "Vous zêtes rien que des méchants de nous empêcher de démanteler en rond"? Pas du tout... Donc, ils ne disent pas les choses telles qu'elles sont.


Le Journal du Jura

Beaucoup d'articles sur la Boillat dans cette édition. Je vous laisse les découvrir, et ne noterai qu'une chose: quand Philippe Oudot demande à Martin Hellweg si une partie de la matière produite à Reconvilier, facturée par Dornach faute de cadres à Reconvilier, n'aurait pas été comptabilisée à Dornach, ce dernier s'énerve et nie. Quand il s'énerve, on a pu le vérifier plusieurs fois, c'est que la question dérange un peu trop. Bien sûr, les seuls chiffres comparant les performances des sites de Dornach et de Reconvilier présentés par Swissmetal sont en faveur de Dornach. Mais ils sont tellement vagues qu'ils en deviennent suspects. Très suspects.

jeudi, avril 27, 2006

La roue va-t-elle tourner?

Récapitulons

Voilà, nous aurons bientôt ces maudits chiffres. Swissmetal aura-t-il réussi à les maquiller suffisamment pour faire croire qu'ils ne sont pas si mauvais que ça? Ou bien la conférence de presse consistera-t-elle simplement à accuser la conjoncture d'être à l'origine du déclin? Suspens, nous verrons.

Tout est que plusieurs éléments contribuent à un retour de manivelle dans la figure de Martin Hellweg et de sa clique. Premièrement, la NZZ a publié 2 droits de réponse dans ses pages, suite à l'interview de Martinou. Le premier était écrit par Edmond Bailat, Peter Isler et Paul Sonderegger, tandis que le second était d'André Willemin (ici en français), attaqué directement, et de manière mensongère, par Martin Hellweg. Un troisième, très complet, a aussi été envoyé par Jean-Guy Berberat. L'étude d'impact sur la contamination aux alentours du site de Dornach présente des chiffres catastrophiques, d'après un article de la Basler Zeitung (plus en ligne, mais traduit ci-dessous et disponible dans un lourd PDF. Merci à Anonyme et à A.!):



Sol contaminé - Restrictions d'utilisation

Dornach. Des métaux lourds ont aussi été trouvés dans les communes avoisinantes

Kurt Tschan, Basler Zeitung, 27 avril 2006

Un des plus importants sols contaminé de Suisse (610 hectares) se trouve sur les communes de Dornach, Reinach, Arlesheim et Aesch.

Des limitations et interdictions d'utilisation sont indispensables. Le territoire autour des usines Swissmetal de Dornach et des communes avoisinantes a été contaminé depuis plus de cent ans par des métaux lourds en quantités extraordinaires. C’est la conclusion d’une étude commandée par les cantons de Soleure et Bâle-Campagne et qui a été réalisée en collaboration avec l’EPF de Zurich et des entreprises spécialisées. Les résultats ont été présentés hier soir pour la première fois à la population.

L’étendue de la pollution et le risque encouru par la population et l’environnement étaient jusqu’à présent vaguement connus, selon Franz Borer, responsable de la protection du territoire auprès du Bureau pour l’environnement (Amt für Umwelt) à Soleure. Des analyses ont ainsi été réalisées ces trois dernières années.

Du cuivre, du cadmium, du zinc

Quelque 800 échantillons ont été prélevés sur 450 parcelles de terrain. Les résultats sont effrayants. Une interdiction d’utilisation a dû être prononcée sur 38 parcelles de Dornach et une de Aesch, car les concentrations maximales de métaux lourds dépassent fortement les normes limites. Ainsi la mesure faite sur un bulbe de céleri indiquait une concentration de cadmium 43 fois supérieure à un taux normal. Sur d’autres parcelles, le cuivre contenu dans les oignons dépassait de 17 fois la norme maximale. Des situations semblables ont été constatées sur l’herbe, dont les concentrations de zinc sont 16 fois trop hautes.

Trois hectares du territoire contaminé sont donc des zones à assainir. Elles sont frappées d’une interdiction d’utilisation. M. Borer ne sait pas encore comment cette interdiction se concrétisera. L’ordonnance fédérale sur la contamination des sols est lacunaire et ne dit rien en ce qui concerne les zones résidentielles. Elle se limite à la campagne et aux forêts. La partie la plus fortement contaminée se trouve dans une région allant du sud-est au nord-est des usines métallurgiques.

La zone résidentielle de Dornach est très contaminée pour celle qui jouxte les usines et plus ou moins dans ses environs. Aesch est nettement moins concerné. La plus grande partie d’Arlesheim et de Reinach n’ont pas de contamination ou elle est d’un faible degré.

Risques

11% de la surface contaminée de Dornach et Aesch est regroupée dans la zone de surveillance (Prüfwertzone). La culture de légumes doit être nettement restreinte. Il faut renoncer à planter des pommes de terre, du céleri, des carottes et de la salade. «Le risque pour la santé est proportionnel au nombre de légumes consommés provenant de jardins contaminés», soulignent les experts. Les enfants de moins de 7 ans courent un plus grand risque ainsi que les végétariens et ceux qui ne mangent que les produits qu’ils cultivent eux-mêmes. Les fruits et les baies ne sont pas concernés, même dans cette zone. «Plus le fruit est éloigné de la racine, moins il y a de concentration de métaux», signale M. Borer.

Dans la zone sous surveillance, le compost est également fortement contaminé. Les autorités cantonales recommandent de l’éliminer avec les ordures ordinaires, car il ne doit en aucun cas être mis dans les déchets verts.

Les hommes et les plantes ne sont pas les seuls à être sensibles aux métaux lourds, les animaux sont aussi concernés: les moutons et vaches ne doivent pas paître dans la zone de surveillance car ils sont particulièrement sensibles aux fortes concentrations de cuivre.

Aucune disposition particulière ne doit être prise dans le reste de la zone d’étude (Richtwertzone). Les concentrations relevées sont semblables à celles relevées dans d’autres zones à forte concentration urbaine, a laissé entendre M. Borer.

D'autres informations sur le site du canton de Soleure, et dans les archives du blog. Mettre les sites de Dornach et Reconvilier en faillite, après avoir déménagé les parties intéressantes de Swissmetal à Lüdenscheid. Faire payer la facture de dépollution au contribuable helvétique. Quel beau rêve, n'est-ce pas Martinou?


A la Boillat

Les événements les plus importants du jour ont pourtant eu lieu à la Boillat. Henri Bols, l'un des prétentieux qui affirmaient pouvoir faire tourner la Boillat sans ses cadres, est en effet en très mauvaise posture. Lui qui avait garanti à son maîîître que tout irait bien, et voilà que tout va mal. Alors, Henri Bols cherche des solutions, pour sauver sa peau.

La solution du jour était de mettre en place un nouvel organigramme, dans lequel des Boillat auraient pris part à la gestion du site (direction de la maintenance, des ateliers, etc.). 5 personnes étaient donc nominées pour devenir de nouveaux cadres, sous les ordres de Ras le Bols. Mais ces 5 ont refusé. Ils ont eu raison car, bien sûr, Swissmetal se moquait d'eux. Jamais ils n'auraient eu un réel pouvoir de décision, et par contre, ils seraient devenus les parfaits boucs émissaires qu'H. Bols aurait pu rendre responsables de tout ce qui ne tourne pas rond. De ce fait, ils se seraient retrouvés dans l'obligation de pousser leurs collègues de la Boillat à faire au maximum le jeu de la direction de Swissmetal, pour que la pression appliquée sur eux-mêmes se relâche un peu.

Bols a dû être terriblement atteint par ce refus, parce qu'il enlève à Swissmetal la bonne nouvelle de sa conférence de presse de vendredi: un organigramme prétendument flambant neuf, où les gens seraient présentés comme issus de la Boillat et acceptant la "stratégie". Comme ce coup a raté, H. bols n'a pas ménagé les menaces les plus scandaleuses, pour obliger les Boillat à accepter ses désirs. En effet, il aurait signalé que, si c'était comme ça, les 30 réengagements prévus seraient annulés. Ainsi, il veut obliger des gens à accepter des postes à responsabilités, de force, par des menaces tout à fait dignes d'une salle d'interrogatoire d'une police politique.

De surcroît, il semble qu'Henri Bols aimerait organiser, ce mardi, une assemblée du personnel durant laquelle les employés devraient se prononcer sur leur acceptation ou non de la "stratégie", et cela de manière nominative. Les refus se verraient sanctionnés par un licenciement. Je me permets, à ce propos, pour une fois, un conseil: un tel vote a pour objectif de diviser les Boillat, en créant des camps distincts, et n'a pas d'objectif consultatif comme généralement dans un véritable vote. Dans ces conditions, si ce vote se produit, il vaut mieux, je crois, refuser de voter, laisser son bulletin blanc, ou ne pas lever la main.

Marco Trautmann, le directeur de la boîte aux lettres qui sert de représentation à Busch-Jaeger en Suisse, avait, semble-t-il, donné sa démission à Swissmetal. Mais, s'il l'a donnée à Swissmetal, rien ne dit qu'il ait aussi quitté Busch-Jaeger. Quoi qu'il en soit, ce monsieur était jeudi à la Boillat et a, entre autres, expliqué que les lopins (machines servant à la production de pointes de stylo) seraient bientôt déménagés chez Busch-Jaeger (ce qui était prévu depuis que Martinou est CEO chez Swissmetal, on peut en être assez sûr). Il a justifié ce déménagement par le fait que Bic (en visite peu avant) avait besoin de plusieurs sources d'approvisionnement. Calculons: la Boillat, ça fait un. On vide la Boillat au profit de Busch-Jaeger, ça fait toujours un... Elève Trautmann, votre maîtresse de première année vous attend au tableau!

[A part ça, vous souvenez-vous de qui s'appelle Trautmann, dans une série de films célèbres? Vous séchez? Si je vous dis qu'il est colonel: le colonel Trautmann. Non? Ca ne vient pas? Allez c'est... Rambo! Trautmann est le colonel de Rambo, qui vole à son secours et lui donne de superbes missions où il va défoncer des ennemis de la sainte Amérique. Fin de la parenthèse culturelle.]

Bref, l'agression contre les Boillat se poursuit, et de manière extrêmement violente. Les méthodes d'Henri Bols relèvent clairement du mobbing et sont donc illégales. Il me semble qu'Unia est censé s'occuper de ce genre de problèmes, pourtant le syndicat n'a donné de signe de vie que dans son dernier communiqué, assez touchant de naïveté, et assez hors de propos. Quand donc les professionnels d'Unia vont-ils tenter de mettre fin à ce scandaleux problème de mobbing?

A part ça, une des portes disparues est réapparue. Ouf! On avait eu très peur pour elle, et le taupier pourra enfin dormir tranquille:


Pétition

La date de dépôt de la pétition est finalement ajournée au premier juin, histoire de profiter de son succès actuel. A signer et à faire signer!

Joseph tourne la page

Encore une bonne nouvelle pour finir, même si tout le monde est au courant: Joseph Deiss démissionne du Conseil fédéral et prévoit de s'en aller fin juillet. Tout indique (voir par exemple cet article) que cette démission n'est pas sans arrière pensée tactique. Mais enfin, même si le successeur ne sera probablement pas meilleur, ne boudons pas ce plaisir: adieu Joseph, tu ne nous manqueras pas, mais alors pas du tout, puisque jamais nous ne t'avons vu, ce qui était pourtant ton travail.

Cher Jo$eph, tu a$ toujour$ été trop complai$ant pour de$ rai$on$ que nou$ n'avon$ pa$ eu la chance de connaître. En tant que mini$tre de l'économie du pay$, tu t'e$ illu$tré par ton impui$$ance con$entante, que certain$ milieux ne ri$quent pa$ de te reprocher.

Shareholder value et stratégie prévisionnelle

Boursicotage

Il est beau, le titre de l'"édito", non? C'est du langage de spécialiste inventé pour l'occasion, et ne me demandez pas ce que ça veut dire... L'essentiel est que ça fasse bien. Néanmoins, ici, je vais tenter quelque chose de prévisionnel. "Diriger c'est prévoir" disent certains. Mais je m'en fiche, vu que je ne dirige rien (enfin, mes mains sur mon clavier, mais ça ne compte pas). Prévoyons quand même un peu, et essayons de comprendre ce que seront les chiffres présentés vendredi par Swissmetal. Mauvais ou bons (oups... Bons ou mauvais?)? Suspens...

Tout d'abord, il convient de noter que toute la communication de Swissmetal est orientée vers les actionnaires, ce qui ne surprend personne. La dernière preuve en date est l'usage du terme "forum" à la place du terme "blog", destiné à convaincre le lecteur d'une chose en faisant tout pour l'empêcher d'aller vérifier par lui-même. Le lecteur cible est donc quelqu'un qui ne connaît pas le blog, comme un actionnaire.

Un objectif de cette communication est actuellement de maintenir l'action au-dessus d'une certaine limite (15 francs?), peut-être pour éviter que certains investisseurs ne vendent leur participation. La communication se double alors peut-être d'une manipulation du cours. Par exemple, l'interview de Martin Hellweg dans la NZZ du samedi 15 avril semble avoir été le facteur déclanchant d'une remontée de l'action UMS (Swissmetal) de 15 francs 60 à 16 francs 75, en 5 jours. Dès le 22 avril, l'action commençait à perdre à nouveau de la valeur et, le 25, un communiqué apparaît à nouveau, redonnant un petit coup de fouet au cours, qui a déjà entamé une nouvelle baisse. Mais Martinou arrivera ainsi à vendredi (journée de présentation de chiffres annuels et trimestriels de Swissmetal) avec un cours relativement élevé à l'ouverture, quand les investisseurs auront pu lire le communiqué de presse (si la conférence de presse a lieu en fin de matiné, les informations principales figureront néanmoins dans un communiqué qui doit paraître avant l'ouverture).

Dans son interview et dans son communiqué, il est dès lors intéressant de voir ce qu'annonce Martin Hellweg à ses actionnaires. Dans l'interview, voici l'un de ses propos: "Swissmetal souffre par contre d’un conflit social dont l’importance est nettement plus petite que les fluctuations conjoncturelles. Le bénéfice et le chiffre d’affaires ne sont pas dans une tendance de hausse". Ainsi, l'effet de la conjoncture -négatif- serait plus important que celui de la grève. Une belle manière de mettre la responsabilité de mauvais chiffres sur le dos d'un impondérable (la conjoncture) plutôt que sur ce qui correspond à la réalité, la grève, que Martinou n'a pas su gérer (c'est le moins qu'on puisse dire). Ainsi, le terrain est prêt pour une annonce de chiffres déplorables, avec une excuse bidon toute faite. De plus, dans toute cette interview, Martin Hellweg cherche à présenter le conflit comme une affaire close, dans le but de rassurer.

Si l'on regarde le communiqué du 25 avril, on remarque que le ton est le même. "Tout va de mieux en mieux, et les dernières poches de résistances ("forums" et "médias locaux") sont en train d'être balayées": tel est le message de Martinou. Il se présente comme un patron responsable, réengageant des employés pour combler le vide laissé par les personnes malades, donc forcément malhonnêtes aux yeux de l'investisseur moyen. L'objectif reste de faire tourner la Boillat à plein régime rapidement.

Enfin, à la Boillat même, Henri Bols tente de faire le forcing pour présenter un nouvel organigramme, opérationnel parce que composé de nombreux Boillat et de kapos qui dirigeraient la manoeuvre depuis les coulisses. Cet organigramme devrait être la preuve de la bonne volonté de la direction de Swissmetal, la preuve de la normalisation de la situation, et la preuve que la Boillat aura retrouvé son rendement maximum dans pas longtemps. Mais si les intéressés refusent de souscrire? Martinou perdra un bel argument (fallacieux toutefois, pour diverses raisons), et tentera probablement une action de représailles.

D'après toutes ces explications, dont j'espère qu'elles sont pertinentes, on peut conclure que les chiffres présentés vendredi seront plutôt rouges que noirs. L'effet de spécualtion sur les matières première, et la flambée du cours du cuivre, ne devraient pas parvenir à boucher les trous. Mais on sait que Martinou connait bien la technique consitant à noircir le tableau pour ensuite se poser comme le sauveur. Donc, nous ne sommes pas à l'abri d'une surprise non plus, mais je parie quand même sur le rouge. Rien ne va plus!


Dans le Journal du Jura

Le Journal du Jura publie aujourd'hui plusieurs articles. Le premier relève que les fonds de grève, ensemble, ont dépassé le million récolté! Le deuxième indique la raison de l'absence de Jürg Müller ce mercredi, alors qu'il était attendu: il se trouvait en Norvège, coincé par des problèmes techniques sur un avion et la météo (ah, ça fait plaisir de savoir où il avait passé, quand même!). Le dernier article présente la réponse fait par Jean-Guy Berberat, ancien sous-directeur de la Boillat, à la NZZ, suite à l'interview de Martin Hellweg. Je reviendrai plus en détail sur ce dernier sujet en fin de semaine.

mercredi, avril 26, 2006

Martin Hellweg s'agite

Swissmetal et la littérature

Il existe des fours agités magnétiquement, mais on n'en trouve pas dans sa cuisine (enfin, certaines avancées technologiques m'échappent peut-être). Il y en a à la Boillat, où un champ magnétique sert à "remuer" la masse de métal en fusion. Il existe aussi des agités du bocal, comme on dit dans le jargon des spécialistes de Swissmetal, entreprise qui les cultive comme d'autres collectionnent les timbres, avec le plus grand soin et à profusion. Quelques exemples: Martinou, Fridou, Sam, Jépéto, et toute cette belle famille, qui court tout entière vers un objectif dont on se demande parfois s'il ne se trouve pas du côté de Sirius.

Mais, chez Swissmetal, on parle assurément d'autres sortes d'agitation. Toujours avides de faire porter le chapeau à autrui, Swissmetal a en effet décidé, au travers de ce communiqué, de pointer son doigt inquisiteur vers de nouvelles cibles, en écrivant que "le personnel [de la Boillat, ndK] est toujours et encore livré aux agitations quotidiennes des meneurs de grève et de leurs sympathisants par le biais de forums d’Internet et de médias locaux". En parlant de "forums d'Internet" (bravo pour le français, chers communicateurs suisses-allemands), Karl soupçonne vaguement être la cible de la police de la pensée hellwegienne.

Mais dans ce cas, Martin Hellweg a oublié de parler de http://jb.zonez.ch, www.laboillat,ch, www.boillat.org, www.uzine3.ch, et j'en oublie certainement (que leurs auteurs me pardonnent!). Martin, tu es un être injuste, nous l'avons toujours su! Mais là, refuser d'offrir les lauriers de ta reconnaissance, pourtant bien méritée, à tous ces excellents sites Internet riches en informations sur ton pedigree et celui de tes collègues, c'est indigne de toi. Pourquoi, en effet, parles-tu de "forums" (terme choisi, je suppose, pour ne pas faire trop de publicité au blog, le mot clé "forum" n'amenant pas au blog, via Google) et pas de "sites"? C'est un scandaaale, ai-je envie de crier fort et haut, toujours et encore, par vaux et par monts, histoire de te mettre sens dessous dessus (c'est-à-dire sans slip par-dessus le pantalon).

Ainsi, ces terribles forums d'Internet (et la presse locale) sont le siège d'agitations quotidiennes. Vu la productivité actuelle des fours de la Boillat, il est vrai que Swissmetal manque un peu d'agitation à certains endroits. Mais de la à dire que Karl agite, il y a un pas. Certes, Karl pratique un mobbing intensif en invitant le personnel de la Boillat à avoir des entretiens personnels avec Henri Bols. Certes, Karl menace chaque personne qui n'est pas d'accord avec sa stratégie de libre-expression de la licencier pour faute grave. Mais enfin, Karl va à bonne école en écoutant chaque jour les derniers exploits de son maîîître, comme on sait. Les circonstances atténuantes sont donc invoquées!

Le scoop de ce communiqué n'est pourtant pas là. Enfin, pour ceux qui suivent de près les détours et contours (euh, les contours et détours) de Swissmetal, rien dans ce communiqué n'est un scoop, en fait. Mais bref, Swissmetal annonce sa volonté de réengager 30 personnes licenciées par sa direction voilà peu. Ces 30 personnes, selon mes informations du moment, seront réengagés au même conditions que précédemment. Pour rappel, 112 personnes avaient été licenciées parce que Swissmetal avait soi-disant perdu le 30% de ses commandes. Mais voilà, finalement, il y a des commandes en suffisance pour faire tourner la Boillat à plein régime pendant longtemps. Et 30 réengagements, comme le dit Nicolas Willemin sur RJB (au journal de mardi midi), ce n'est de loin pas assez. Notons-le toutefois, pour la première fois, Swissmetal recule (le Journal du Jura le relève), bien à contrecoeur, en faisant porter le chapeau aux Boillat (trop de malades, dit Sam Furrer, qui n'est toujours pas retourné dans sa mine de sel rejoindre Daniel Brendel).

Unia aussi réagi avec son propre communiqué. Le syndicat salue la reculade de Swissmetal, de manière un peu trop polie, mais non sans quelques petites piques. Par exemple, Unia écrit: "Les responsables de Swissmetal ont enfin reconnu que les livraisons aux clients peuvent être assurées uniquement par le personnel habituel et expérimenté" et, vu la tournure de la phrase, on lirait presque "Les irresponsables de Swissmetal". De plus, Fabienne Blanc-Kuhn (citée dans le Juju) estime que cette marche arrière est peut-être due au fait que Swissmetal n'a pas envie de payer un plan social, suite à la plainte d'Unia contre les 112 licenciements. Comme c'est mignon, cette petite pub cachée. Mais on peut plutôt penser que c'est la pression de la clientèle, pas livrée ou mal livrée (la qualité Boillat est en baisse, depuis ces 112 licenciements) qui a fait pencher la balance.


BNP Paribas

Aujourd'hui se tenait l'assemblée des actionnaires de la branche suisse de BNP Paribas, durant laquelle le docteur Johann Friedrich Sauerländer devait être réélu au conseil d'administration. Je n'ai pas eu d'information sur le résultat, qui fut probablement un succès pour Fridou. Dans l'optique de cette assemblée, Monsieur Georges Chodron de Courcel (de Paris, Président du Conseil d'administration) et Monsieur Louis Bazire (Directeur du Territoire Suisse) avaient reçu quelques courriers destinés à les informer des qualités intellectuelles de Fridou, et à leur montrer que le bonhomme traîne assez de casseroles pour fournir une aciérie pendant 10 ans (preuve qu'il n'est pas à sa place dans la métallurgie des cuivreux!).

Pour marquer le coup, le CSOB (Collectif genevois de soutien aux ouvrier-e-s de la Boillat) a mené une sympathique action, décrite sur Indymedia (d'où vient la photo ci-dessous).

En plus de se planquer derrière une banderolle (on n'est jamais trop prudent, hihi), les gens du CSOB ont distribué un tract. Ce dernier présente une chronologie de la Boillat (au recto) et une fort drôle biographie de Fridou (au verso, à lire!), le tout dans une mise en page... originale.


Laxey

Chez Saurer, même avec Laxey, on n'est pas laxiste (quel jeu de mot...). Selon le communiqué posté par un anonyme sur le blog, à 5:50pm (ce communiqué n'est plus disponible ailleurs, mais néanmoins exact), Saurer tente de refuser la stratégie de vampire conçue de Laxey. Ce hedge fund de l'île de Man (ça sonne déjà douteux), propriétaire d'environ 20% des actions de Saurer, demande l'élection de Preston Rabl au conseil d'administration, ainsi que que le versement de 9,54 francs de dividende par action.

Saurer refuse l'élection de Preston Rabl en considérant que ce dernier pourrait avoir des conflits d'intérêts en obtenant cette position, et qu'il n'a pas les qualifications requises. De plus Saurer refuse le versement du montant proposé par Laxey, du fait que ce dernier se monterait, tenez-vous bien, à 160% du bénéfice du groupe. Bref, Laxey veut faire les poches de Saurer, n'y laissant pas de quoi assurer la survie de l'entreprise, et repartir vers d'autres richesses à pomper.

Petit rappel: Laxey est le principal actionnaire déclaré de Swissmetal, avec plus de 10% du capital-action (il existe des moyens de ne pas déclarer son capital action, par exemple en le faisant posséder par plusieurs sociétés créées pour). Ils sont beaux, les investisseurs de Swissmetal.


Fonds de solidarité

Le fonds de solidarité de la commune de Reconvilier se monte, au mardi 25 avril, à 540'712.45 francs. Il s'agit du "total total" (les divers paiements effectués n'en sont pas décomptés, si je ne me trompe pas). Merci pour votre soutien!

mardi, avril 25, 2006

Allô, la Boillat?

La Boillat, donc

Avec l'arrivée de l'expert, l'affaire se tasse un peu, car l'espoir augmente légèrement. En effet, d'autres remarques sur sa première visite incitent à penser qu'il sait ce qu'il fait, et qu'il sait où il va. L'incurie d'Henri Bols, entend-on, se voyait dans chacunes de ses tentatives de contourner, à chaque fois sans succès, les installations à problèmes ou mal connues de lui. Henri, ce n'est plus de ton âge ces cachotteries! Donc, Jürg Müller est à la hauteur, on dirait, mais son travail aura-t-il un impact réel? Peut-être en saurons-nous plus le mercredi 26 avril, date du retour de l'expert.

Ce lundi ont eu lieu des séances d'information concernant la fusion des caisses de pension de la Boillat et de Dornach. Cette fusion était agendée depuis longtemps, mais est en phase d'achèvement: elle doit être avalisée jeudi par le canton de Soleure. Bien sûr, évidemment, comme ça tombe sous le sens et que ça saute au yeux, la caisse de pension de la Boillat est mieux garnie que celle de Dornach. Les débats ont donc été houleux, surtout que les détracteurs de cette solution savaient de quoi ils parlaient.


Toto

Toto a fait ses adieux au blog ce lundi. Il va nous manquer, car son travail d'investigation était un apport de grande qualité. Qui sait combien d'heures il a passé à fouiller Internet et à faire des téléphones pour savoir ce qui se cache derrière les absurdités dont nous arrose Martin Hellweg? On n'ose l'imaginer, mais si on s'y risque, le nombre doit être grand. Dès lors, un grand merci à Toto pour toutes ses contributions, sans lesquelles bien des découvertes auraient été impossibles, et grâce à qui de nombreuses découvertes pourront encore être faites.

Merci, Toto!


BNP Paribas

La banque BNP Paribas, qui est la plus ancienne banque étrangère en Suisse, tient son assemblée générale des actionnaires ce mardi 25 avril. Friedrich Sauerländer est membre du conseil d'administration de la branche helvétique de cette banque et, durant l'assemblée en question, il sera candidat à sa propre succession. BNP Paribas mise beaucoup sur son caractère d'institution ayant une longue tradition, et un sens éthique pointu avec, entre autres, un engagement en faveur du développement durable.

Ainsi, on se demande tous, ici, si BNP Paribas va réélire un incompétent notoire (comme ses prestations télévisées le prouvent) dont les talents font penser à ceux d'un perroquet plutot qu'à ceux d'un homme d'affaires. On se demande aussi si BNP Paribas Suisse va vouloir renouveler le mandat d'une personne qui traîne autant de casseroles (de quoi équiper la cuisine du Titanic, avant de sombrer avec)... Ce serait vraiment mauvais pour l'image, ça.

Mais il ne faut pas s'attendre à une sonnante exclusion de Fridou. Le coup de pieds au derrière ne font pas très bon genre, dans ces assemblées générales. Si Fridou devait partir, ce serait plutôt dans quelques mois, quand tout sera tassé, que BNP Paribas aura tout de même fort envie de se séparer d'un tel boulet, et l'aura fait comprendre à Fridou avec un petit bonus. Car reconnaître ouvertement s'être trompé sur quelqu'un, c'est aussi mauvais pour l'image.


Pétition

La pétition adressée au canton de Berne, que vous pouvez pré signer (c'est expliqué ne vous inquiétez pas) sur www.laboillat.ch, devait initialement être déposée le premier mai. Mais diverses questions d'agenda ainsi que son succès font que les organisateurs se demandent s'il ne serait pas plus efficace de la déposer le premier juin. Surtout que le premier juin, le nouvel exécutif bernois entre en fonction. A voir les premiers avis, le premier juin a de bonnes chances de l'emporter.


Détail?

Euh, une dernière chose: qui est Pierre-Alain (le distrait!)? Merci à lui de me faire un petit coucou sur laboillat@yahoo.fr, car il semble que nous ayons quelque chose à nous dire...

lundi, avril 24, 2006

Le soleil brille, et les Boillat aussi

Nouvelles du fonds de solidarité

Les personnes qui s'occupent du fonds de solidarité de la commune de Reconvilier ont décidé de communiquer de manière complète l'état de leurs travaux et leurs intentions pour la suite, dans le but d'assurer tout le monde de la bonne marche des choses. A ce titre, samedi 22 avril, un décompte individuel a été envoyé à chaque ayant droit. Les ayant droit suisses devraient le recevoir ce lundi, tandis que les ayants droit français l'auront normalement mercredi. Le montant global du prochain versement devrait se situer autour des 300'000 francs. Par ailleurs, ce travail est effectué en coordination avec le fonds de grève d'Unia.

Les courriers envoyés m'ont été adressés sous forme d'exemples, que voici:

De plus, le tout a été assorti d'explications supplémentaires, ainsi que du règlement du fonds de solidarité de la commune de Reconvilier (ce dernier fichier est assez lourd, du point de vue informatique).

2 dates sont mentionnées, et à retenir pour les intéressés: le dernier délai de réclamation est fixé au 3 mai, et une séance destinée à répondre aux questions concernant ce fonds est agendée au mardi 25 avril, de 12H à 16H, à l'Hôtel de l'Ours à Reconvilier. Enfin, notons encore que, par le règlement, l'intégralité du fonds est destiné à compenser les salaires non perçus par les employés grévistes, et que l'éventuel montant restant à la fin du conflit sera versé à l'association "Cartons du coeur".


Le premier mai à Zürich

Comme chaque année, un solide premier mai est organisé à Zurich, et cette fois-ci la Boillat, au travers de Corinne Cattin-Brischoux, sera présente, parmi d'autres oratrices. A cet effet, Corinne a ouvert un blog, dans lequel elle demande quelques conseils pour son discours. En effet, s'adressant à un public moins informé, elle désire, en plus de son témoignage, fournir quelques explications utiles aux auditeurs. Pour plus de précisions, rendez-vous donc sur www.laiton.blogspot.com.

Courage Corinne, ton allemand sera brillant!


Pidoux file doux

Dans Le Matin de ce dimanche, le lecteur courageux avait la possibilité, mais heureusement pas l'obligation, de lire une chronique "Pour le dire tout net" de Philippe Pidoux, titrée "Le gâchis de Swissmetal". Pour le dire tout net... Disons-le ainsi: Philippe Pidoux aurait mieux fait de laisser ses 4 demi colonnes en blanc, il nous aurait épargné des efforts bien vains. L'article n'est pas disponible en ligne, mais quelqu'un l'a posté sur le blog.

Philippe Pidoux, ex-parlementaire vaudois et ex-conseiller national radical. Philippe Pidoux, actuel président du conseil d'administration de Publicitas (un rapport avec le fait qu'il soit publié dans Le Matin. Mais non, voyons) et personnage ayant eu de très nombreuses charges au sein d'entreprises. Philippe Pidoux, très sobrement désigné comme "avocat-conseil" au bas de son article.

Ce monsieur prétend donc remettre les pendules à l'heure en ce qui concerne le conflit entre les Boillat et Swissmetal. Le débat, selon lui, serait devenu "si émotif et passionnel" (on apprend donc qu'un débat peut resentir des émotions, première nouvelle) qu'il lui faut tenter, en véritable Hercule de la dissertation, de mettre en évidence des vérités. "Pas toujours bonnes à dire" ajoute-t-il, mais comme il est courageux, il va nous les dire quand même. Et moi qui croyait que toutes les vérités sont bonnes à dire, comme c'est écrit dans les pages roses du Larousse. Et s'il en est de pas bonnes à dire, pourquoi les dire? Parce que ce sont des vérités, selon P. Pidoux, "auxquelles personne n'échappe" (pourtant les vérités de P. Pidoux m'échappent encore, à l'heure qu'il est). Jusque là, donc, avec toutes ces vérités pas bonnes à dire qu'il faut dire quand même car sinon, comme on n'y échappe pas, on les saura de toute façon, nous nageons dans une métaphysique du mystère et de la boule de gomme. Vous me suivez? Oh, laissez tomber, moi non plus. L'intelligence du propos de P. Pidoux est trop élevée pour que je parvienne à la retranscrire, voilà tout.

Mais je vais essayer de poursuivre quand même, malgré la honte que ressens en admirant l'immense travail de recherche et de synthèse effectué par P. Pidoux. La direction de Swissmetal a raison, peut-on résumer. La Boillat sans Swissmetal, ce n'est pas possible. Les synergies avec "l'autre usine de l'entreprise" (nommée Swissmetal Dornach, mais P. Pidoux avait un trou de mémoire. Un trou noir, certainement, vu ses propos intergalactiques), ça, c'est possible, et c'est ce que veut la direction. En effet, on apprend que Swissmetal a réduit les effectifs de la Boillat à 200 pour profiter desdites synergies (c'est aussi la raison pour laquelle, je suppose, Swissmetal réengage un maximum des employés licenciés...). Bref, la direction de Swissmetal n'a fait qu'une seule bêtise: elle ne sait pas communiquer (et on lui recommande d'ailleurs de faire appel à Publicitas pour régler ce souci). La stratégie est la bonne, sans doute possible, nous dit Philou le Pidoux. Mais attention, il n'y a rien compris quand même, puisqu'elle est mal communiquée. La stratégie serait-elle donc une de ces vérités pas bonne à dire? Notre chroniqueur du dimanche ne nous le dira pas, même s'il était censé le faire, en fait.

Ca doit être dur, d'être aussi intelligent que Philippe Pidoux, quand même.

samedi, avril 22, 2006

Un week-end bien mérité

L'expert, encore lui

On se tâte sur l'expert. A la Boillat, comme sur RJB et dans le Journal du Jura. Sur RJB, au journal de 12H15 du vendredi, le scepticisme des Boillat est décrit par l'intermédiaire de J. Hoffstettler, qui fait d'ailleurs référence au blog, et souligne que seules les parties à la médiation pourront décider que faire du rapport de l'expert. Par ailleurs, RJB annonce de plus le versement de 10'000 francs au fonds de solidarité de la Boillat, par le conseil de la ville de Bienne (il n'est jamais trop tard). Dans le Journal du Jura, on nous raconte la visite de l'expert à la Boillat, en présentant Jürg Müller avec quelques citations, somme toute d'assez bon augure.

Toutefois, si l'on en croit Rolf bloch, le choix d'un expert semble avoir été difficile, et il semble qu'implicitement, il admet que Swissmetal l'a renvoyé à sa copie au moins une fois (oui, les dés sont un tout petit peu pipés). J'imagine, sur base d'une boutade de R. Bloch ("Quand il est de la métallurgie, il n'est plus neutre! Et s'il est neutre, il n'est plus de la métallurgie") que le premier expert, issu du domaine de la métallurgie, n'avait pas paru assez neutre à Swissmetal. De plus, Jürg Müller avait déjà rencontré Friedrich Sauerländer ce mercredi, pour obtenir l'autorisation du maîîître. Enfin, cela dit, le maîîître laisse ses petits soldats s'occuper à sa place de l'expert, parce qu'il ne veut surtout pas risquer de tremper dans une affaire honnête. On le comprend, car comment imaginer Martinou faire quelque chose de propre? Au fait, que devient-il, Martinou?

Ici, Karl a eu un témoignage, et un seul, de l'intérieur, à propos de l'expert. Il semble que le personnage ne soit pas homme à se laisser berner, et que Rolf bloch sait ce qu'il fait. Que pourront-ils tirer de l'expertise? Personne ne le sait. Mais néanmoins, il semble qu'elle sera sérieuse et honnête. D'autres impressions de ceux qui ont croisé l'expert sont les bienvenues...

Après avoir eu une séance dans le bâtiment administratif de la Boillat, avec Henri Bols, la délégation des Boillat (Mario Grünenwald, Thomas Ackermann et Alain Canti) et un représentant syndical (Jean-Claude Rennwald), Rolf Bloch et Jürg Müller sont allés visiter la Boillat, pour se faire une idée des lieux et du fonctionnement de l'usine. De plus, Jürg Müller a clairement expliqué qu'il s'intéresserait de près à ce que les Boillat ont à dire, et il semble que des entretiens individuels et privés auront lieu à cet effet. Là aussi, ses remarques indiquent qu'il n'est pas vendu à Swissmetal.

L'expertise devrait prendre plusieurs semaines, durant lesquelles on peut se demander ce qui se passera d'autre (Martinou, où te caches-tu?). Car le bruit (enfin, c'est un bruit bolsien tout de même) court que la Boillat, et même Swissmetal (une onzaine de millions de déficit estimé au premier trismestre), est au bord du gouffre. Dès lors, Martin Hellweg, en grand adepte des solutions subtiles, a peut-être à l'esprit l'idée de simplement fermer la Boillat. En ce moment, c'est plutôt le contraire qui se produit, puisque pour que la Boillat puisse produire et satisfaire ses clients, il faudra certainement réengager la majeure partie du personnel licencié. D'ailleurs, M. Trautmann, le nouveau directeur des ventes de Swissmetal, a décidé de donner son congé, épuisé d'avoir à répondre à des clients en colère.

Bref, en un mot comme en 124 "éditos", une Boillat qui marche, c'est une Boillat au complet, sans les idées fumeuses de Martinou et sa fine équipe de valets.


Volker, ce petit escroc

Vendredi, une nouvelle amusante nous est venue de Toto. Ce dernier à découvert que Volker Suchordt, le directeur de Busch-Jaeger à l'époque, était allé manger au restaurant Bucci. Un petit bistrot de campagne pas cher, comme l'indique la photo du bâtiment où il se trouve, ci-dessous:

C'était donc l'occasion pour lui et ses accompagnants de s'en payer une bonne tranche. Enfin, comme ce sont de petits plaisantins, il se la sont faite payer, la tranche. C'était le mardi 4 février 2003, et Volker Suchordt était flanqué de 6 ou 7 de ses collègues de Busch-Jaeger. A la fin du repas, ils ont demandé que la facture soit adressée à leur usine. Le vendredi 7 février 2003, l'usine en question déposait le bilan (événement dont ils ont probablement parlé à ce repas). L'aubergiste a donc pu payer de sa poche la bonne tranche, et le procès qu'il a intenté à Volker Suchordt et ses collègues n'a pas abouti. Tous les détails dans ce document PDF.

Décidément, le degré de malhonnêteté de ces gens n'en finit pas de surprendre. Mais au moins, on commence à comprendre pourquoi V. Suchordt et M. Hellweg s'entendent si bien.

vendredi, avril 21, 2006

Une sorte de Jour J?

L'Expert, chapitre 2

Jeudi était un jour de préparatifs à la Boillat. Monsieur Propre y a fait sa tournée nettoyage. Plus de panneau "Ras le bols", plus de "SwissLetal", disparition de toutes ces affichettes qui auraient pu donner à l'expert le sentiment que quelque chose cloche, à la Boillat. L'opération Monsieur Propre semble avoir visé le retour à l'ordre et à la discipline.

Mais pour prouver quoi aux visiteurs? Que les 112 licenciements sont admis? Qu'Henri Bols est le directeur légitime du site? Que la Boillat fonctionne bien? Que les ouvriers sont des personnes civilisées? Que non, l'expert ne verra pas sa tête finir plantée au bout d'une de ces barres d'acier qui servent à râcler l'intérieur des fours?

Il y a des fois où, à force de vouloir bien faire, on en fait un peu trop, peut-être. Enfin, les Boillat, ou certains d'entre eux, ont décidé, ou accepté la décision, et donc, c'est ainsi. Mais on se doute que certains ont arraché les divers papiers avec un gros pincement au coeur.

De toute façon, pour la Boillat, c'est un peu la dernière qui sonne. Henri Bols est conscient d'être coincé entre le marteau et l'enclume. Sa mission, totalement délirante, était de faire tourner la Boillat telle que Martin Hellweg a bien voulu la lui laisser, décapitée, mutilée, et en révolte. C'est un peu comme avec la CIA: "Votre mission, si vous l'acceptez, sera de faire l'impossible. Si vous veniez à échouer, la direction niera vous avoir connu, et niera toute implication dans cette affaire. Ce message s'autodétruira dans 30 secondes... Boum!".

Et bien sûr, H. Bols est en train d'échouer. Une fois la déroute consommée, Martinou fera évidemment porter le chapeau à son lampiste Henri, qui sera l'incapable de service, le bouc-émissaire que Swissmetal sacrifiera pour sauver l'image de restructurateur talentueux (si, si!) de Martinou. Donc, H. Bols tente tout pour sortir la Boillat de l'ornière, et doit même parfois transiger avec le personnel sur place, entre 2 séances de mobbing.

De plus, vu les modifications que Swissmetal aimerait apporter à la chaîne de production (fonte et pressage hors de la Boillat), les produits boillat ne pourront plus recevoir la certification ISO (l'audit devrait avoir lieu en juin). En effet, un audit de reconduction de la certification ne sera très probablement pas possible, les changements étant trop vastes. Il faudrait donc refaire tout le processus de certification ISO, ce qui prendrait énormément de temps, en admettant que ce soit possible.

Voilà donc le foutoir intégral (je n'ai pas d'autre mot) que l'expert aura pour objet d'étude, ce vendredi dès 11H. Bienvenue dans Ubu roi, monsieur Müller!

Certains ont proposé que chaque employé licencié qui travaillera sur le site, au moment où passera l'expert, indique par un badge, ou une affichette, le fait qu'il est licencié, et que plus personne n'occupera son poste d'ici peu. Simple et efficace, non?

Enfin, Swissmetal n'a pas cru bon d'accueillir l'expert par la publication d'un communiqué. D'ailleurs, lorsque le principe de nommer un expert a été accepté en médiation, Martinou n'était pas là. Un petit malaise, vous dites?


Là, c'est la cerise sur le gâteau

Le document PDF que voici est très amusant. Il s'agit de l'interview de Martin Hellweg à la NZZ, traduite en français. Lucie Lusa, la madame communication du maîîître, l'a faite parvenir aux cadres de Swissmetal soumis à la direction. J'imagine que le but était que les francophones puissent boire les paroles du maîîître, comme on consomme une drogue, pour voir des éléphants roses mangeurs de gruyère râpé en orbite autour de Saturne. Ou serait-ce simplement une drogue qui fait dooormir?

Mais la cerise est sous le gâteau (à la schnouffe), c'est à dire tout en bas du document. En tout cas pour Karl, c'est une belle grosse cerise: il y a à cet endroit une indication de source, qui mentionne "traduction française source: une voix pour la Boillat"... Soit le blog! J'espère que Toto, le courageux traducteur de cette interview, se relèvera d'avoir fait du bénévolat pour Swissmetal.

C'est tout de même incroyable: on les savait aussi incapables de faire une bonne traduction que de produire une pointe de stylo, mais là, en matière de clowneries, ils méritent un prix. Comme dit le proverbe, "Il n'y a pas de petit profit", et Lucie Lusa a enfin trouvé une manière de rentabiliser ses heures passées sur le blog, dont elle admet au passage la fiabilité.


Boursicotons

Il semble que Swisscanto soit en train de liquider sa participation à Swissmetal. Swisscanto a en effet annoncé avoir passé au-dessous des 5% du capital action de Swissmetal le 10 avril. Mais de grosses transactions hors bourse laissent imaginer que cette entreprise poursuit la vente de ses titres. De plus, jeudi, le titre a été très volatil, avec une différence d'environ 80 centimes entre les nombreux pics et les nombreux creux.

Lorsqu'on regarde le volume des transactions en bourse, il est possible de se rendre compte qu'en aditionnant un certain nombre de transactions (un petit nombre, comme 2 ou 4), on arrive généralement à 1000, parfois à 2000. Ainsi, si c'est toujours le même volume qui est transféré d'un vendeur à un acheteur, il est découpé en paquets de tailles différentes, pour ne pas attirer l'attention.

Ce sont des suppositions, mais il y a donc fort à parier que le cours de l'action Swissmetal, généralement peu fluide, est constamment manipulé, dans le but de le maintenir au-dessus d'un certain seuil (16 francs?). Cependant, si cette hypothèse correspond à la réalité, la volatilité du cours souligne dès lors que cette manipulation est train de perdre de son efficacité.

jeudi, avril 20, 2006

Les petits pas...

L'Expert, chapitre 1

Jürg Müller. Après un long suspens, le nom de l'expert est donc enfin connu, via ce communiqué (quelques détails aussi dans le Juju). Mais qui est-il, d'où vient-il? Où il va, c'est simple: à la Boillat, vendredi, à 11H, accompagné de Rolf Bloch.

Jürg Müller est, depuis plusieurs décennies, un directeur d'entreprise. Son dernier poste au niveau industriel l'a occupé une quinzaine d'années, à la tête de la fabrique de papier Biberist, située à Biberist, juste à côté de Soleure. Il travaille actuellement chez MKR & Partners (où il est le "M"), à Soleure. Oui, dans le canton de Soleure, tout comme Dornach. Il y a néanmoins peu de chances pour qu'il soit lié aux actuels dirigeants de Swissmetal Dornach, ces derniers étant généralement des personnes ne venant pas de la région (comme D. Brendel par exemple).

Le CV de Jürg Müller, sur le site de MKR & Partners, indique que ce monsieur a une impressionnante expérience industrielle (sur un site d'entreprise, on peut toutefois s'attendre à une bonne dose de surenchère). La spécialité de MKR & Partners est de restructurer, liquider, vendre, etc., des entreprises. On pourrait donc croire avoir affaire à des personnes qui pratiquent le même métier que Martin Hellweg au sein d'Ally Management, mais il faut souligner une différence notable: MKR & Partners semble être composée de gens compétents au niveau de l'entrepreneuriat, ce qui n'est absloument pas le cas d'Ally Management, dont les services sont surtout utilisés pour faire du sale boulot de pillage et de destruction, via des manoeuvres financières douteuses.

Néanmoins, on peut se demander si Jürg Müller n'est pas vendu à Swissmetal. En effet, il semble être, comme déjà mentionné, un second choix, le premier expert proposé n'ayant pas été accepté par Swissmetal (il s'agit là de suppositions). Donc, si J. Müller a été accepté par Swissmetal, il doit y avoir une raison. Il est possible que, simplement, Swissmetal ne pouvait pas prolonger indéfiniment la nomination d'un expert en refusant constamment les propositions. L'autre raison envisageable est que les vues de J. Müller sont proches de celles de Swissmetal.

Dès lors, pourquoi Rolf Bloch viendra-t-il à la Boillat? L'hypothèse optimiste est qu'il sera là pour donner un signal positif aux Boillat, en montrant qu'il s'intéresse à leur sort, et qu'il veut occuper le terrain sans se laisser endooormir. L'hypothèse pessimiste est que R. Bloch sera là pour acompagner l'expert et le contrôler, pour éviter que ce dernier ne fasse trop le jeu de Swissmetal. Remarquons que dans les 2 hypothèses, la présence de Rolf bloch constitue un apport positif. La visite de ces 2 personnages sera courte, toutefois, mais on peut penser que R. Bloch au moins connait suffisamment le dossier pour ne pas être là dans le but d'apprendre, mais dans celui de vérifier.

Des Boillat se demandent quel est le comportement le plus juste à adopter pour parvenir à montrer à R. Bloch et J. Müller la réalité telle qu'ils la vivent. En bref, il s'agit de savoir quelle est la meilleure stratégie diplomatique. Karl ne peut répondre que d'une manière: face à l'absence d'éthique de Martin Hellweg, les Boillat peuvent faire valoir leur éthique. L'avis de Karl est donc simple: que les Boillat restent eux-mêmes, francs et sincères. Contrairement à l'ennemi, ils ont la vérité et la transparence pour eux, c'est de loin le plus important.

Relevons encore que ces raisonnements sont basés sur une hypothèse selon laquelle Rolf Bloch n'est pas un idiot. Et tout porte à croire qu'il ne l'est pas. Il dispose de peu de moyens et de peu de pouvoir, face à des gens pour qui le mépris et la malhonnêteté sont un mode de vie. Mais cela n'empêche pas que R. Bloch fait ce qu'il peut et, qu'avec sa venue à la Boillat vendredi, il fait probablement le maximum. Reste à savoir si son maximum est suffisant...

Toutefois, le moins qu'on puisse dire est que le nom de l'expert a été accueilli, par les commentateurs du blog, avec scepticisme. Le débat est donc ouvert, mais on peut déjà en tirer une conclusion: vendredi, à la Boillat, il faudra bien regarder comment se comportent R. Bloch et J. Müller. Il faudra se demander s'ils inspirent confiance, s'ils tentent d'établir le contact, ce qu'ils font là, etc.


D'autre nouvelles en vrac

Voici finalement le total du fonds de solidarité de la commune de Reconvilier, au 19 avril, suite à vos demandes: 525'836 francs (merci au donateurs!). Rien n'est décompté de ce total, et des détails me seront bientôt communiqués. De plus, le bruit court que ce fonds aurait servi, entre autres, à payer les frais de la manifestation du 8 avril. Aussi loin qu'il m'a été possible de me renseigner, ce n'est absolument pas le cas. Toutes les propositions d'utilisation particulière du fonds ont été refusées: ce fonds sert à payer les salaires des grévistes, point.

L'inscription anonyme de Karl au concours de blog de la Souris d'or a été acceptée et confirmée par le président du jury, un journaliste de... la NZZ (destin farceur tout de même!). Le prix du concours, s'il y en a un, sera remis aux Boillat, qui iront le chercher, s'ils veulent bien, et en feront ce qu'ils désirent.

Jeudi soir, devant le magasin Bata à Bienne, les Femmes en colère iront faire signer la pétition que vous pouvez consulter sur www.laboillat.ch.

Les clients de la Boillat qui doivent recevoir des livraisons à partir de juillet peuvent s'attendre à un retard de 4 à 6 mois. Et encore, on risque de devoir aussi parler de destin farceur à ce propos, même si la blague sera moins drôle.

mercredi, avril 19, 2006

Une attente sans détente

L'expert

Après L'Organigramme, roman de dictature économique dont l'auteur serait Martin Hellweg, Rolf Bloch pourra lui aussi se lancer dans la carrière d'écrivain à best-sellers, avec un roman intitulé L'Expert, titre classique s'il en est, surtout pour les fans de séries télé. L'Expert serait un roman ethnologique, où un scientifique chevronné et froid deviendrait malgré lui, et surtout malgré sa volonté de distance et d'impartialité, le centre sur lequel s'exercent toutes les tensions liées aux intérêts divergents de 2 parties en plein conflit, l'oeil du cyclone.

A travers ce roman, qu'il remplirait de remarques autobiographiques concernant une certaine médiation, Rolf Bloch donnerait un exemple criant de vérité de ce qu'on nomme l'instrumentalisation. L'espace d'objectivité et de conciliation, dont le rapport de l'expert serait le lieu, deviendrait en effet rapidement le point focal des parties, l'une tentant d'attirer l'attention de l'expert vers les réalités matérielles, tandis que l'autre tenterait de lui faire admettre, avec une autorité quasi mystique, le fait que la réalité n'existe pas, ou qu'elle fait partie de la quatrième dimension. Ce travail de sape se résumerait par un "Dooormez, je le veux" rythmant l'ensemble du roman.

Dans la quatrième dimension. Pardon, je reprends: dans la réalité, l'expert débarquera le vendredi 21 avril 2006, selon cette dépêche. Et il sera accompagné de Rolf Bloch, ce qui n'est pas anodin. Dans quel trou noir a-t-il erré jusque là, et par quelles tentatives d'anesthésie définitive passera-t-il encore? Ceci, seuls quelques initiés le sauront.

Mais, quand Rolf Bloch avait annoncé la nomination d'un expert, il faisait très peu de doutes qu'il avait déjà quelqu'un en tête, et qu'il souhaitait faire avancer les choses. Le fait que la période d'attente ait duré si longtemps autorise donc à penser que quelques tractations supplémentaires ont eu lieu en coulisses. Un refus de Swissmetal? C'est envisageable. Surtout que pendant ce temps, Swissmetal, par l'intermédiaire de son tyran délégué, Henri Bols le mobbeur en chef, a tenté d'activer la production, et de faire tourner la Boillat au mieux, pour présenter l'illusion que tout allait bien.

Henri Bols, par ailleurs, aurait pris en cachette des cours sur le thème "savoir recevoir ses invités de marque" avec Nadine de Rotschild, quelque part du côté de Paris. Après ça, le prochain voyage d'Henri Bols est agendé et aura lieu dans une mine de sel, où les contremaîîîtres n'auront, malheureusement pour lui, pas suivi de cours de savoir-vivre.

Ainsi, pour faire tourner l'usine, H. Bols convoque, convoque, et convoque encore, de manière individuelle, histoire d'éviter ce qu'il appelle respectueusement "l'effet de meute", et tente de convaincre les convoqués de collaborer avec lui. Mais, même si les convoqués, soigneusement mobbés (le savoir-faire d'Henri bols en la matière est indéniable, mais ce n'est malheureusement le cas que dans ce domaine), craquaient, ce n'est pas avec le fonctionnement actuel de la Boillat que la production reprendrait vraiment. En effet, Swissmetal tente, depuis un certain temps, de livrer des fils produits à Lüdenscheid, qui seraient finis à Reconvilier, mais la qualité de ces fils est tellement mauvaise qu'il n'y a rien à en tirer.

Au point que Swissmetal planifie un redémarrage des fours de la fonderie (enfin, ceux qui sont en état de marche, vu que certaines pannes, dues, semble-t-il, au manque de personnel, ont mis des installation hors service). Certains, notamment parmi les journalistes de la TSR, se sont demandés pouquoi la direction de Swissmetal refuse que la fonderie soit filmée. Plusieurs réponses sont possibles: les cendres partout, issues de la surchauffe de la 8 fils, ça fait désordre. Autre explication, plus plausible mais plus tordue: Swissmetal ne veut pas qu'existent des preuves que l'option de fondre et de presser ailleurs qu'à Reconvilier n'est pas viable et uniquement bonne à amuser la galerie (essentiellement composée d'actionnaires). Donc, le redémarrage de la fonderie se fait dans la discrétion, comme un aveu d'échec.

Donc, qu'on se le dise, qu'on le répète, et que ça se sache: pas de produits Boillat sans la fonderie Boillat. Le très performant site de Lüdenscheid, dont la productivité est calculée au tonnage produit par employé juste après une série de licenciements, ne tient pas (oh quelle surprise!) ses promesses.

Synergies et harmonie, telles sont les 2 mamelles du groupe Swissmetal qui, pour le moment, ne produisent pas vraiment de lait, mais plutôt des cendres. Swissmetal, un groupe intégré (car, pour se désintégrer, il faut commencer par être intégré, logique non?).


NZZ

L'action NZZ se poursuit sur le blog de Toto et ailleurs. Certains, cependant, considèrent qu'il ne s'agit là que de brasser du vent, étant donné que de la montagne d'arguments ne naîtra qu'une souris. On peut mettre cette position en doute: le blog de Toto est public, et ce qui y paraît est donc déjà une forme de réponse à l'interview de Martinou. De plus, d'autres personnes s'activent sur ce sujet, et pourront s'intéresser au travail déjà fait sur le blog de Toto pour enrichir leurs propres réflexions et, si possible, nous laisser les leurs.

Toto a d'ailleurs publié quelque chose de très intéressant. Mais commençons par son poisson d'avril tardif: les actions de Busch-Jaeger en vente sur E-Bay Allemagne ne sont bien sûr plus valables. Mais quel plaisir que d'avoir ça suspendu au-dessus de sa cheminée (ou pour allumer le feu, en cas d'énervement soudain).

Plus sérieusement, on se souvient que Martinou, qui ne recule décidément devant aucun mensonge, prétendait que Swissmetal avait volontairement déclenché la faillite de Busch-Jaeger. Or, Swissmetal, juste avant cette faillite, avait fait construire une presse flambant neuve à Lüdenscheid. Mais ce n'est pas tout, nous dit Toto:

Le vénérable Fraunhofer TEG a été mandaté début 2001 pour moderniser le contrôle de qualité. Après une année, le projet été réalisé. Résultat :
- Réduction des réclamations de clients de 52%.
- Réduction des dégâts de transports de 70%.
- Diminution du coût lié à la gestion des défauts de 28%.
L'ancienne direction aurait-elle commandé et payé cette amélioration pour amener BJL à la failite? Le projet était-il tellement raté que le vénérable Fraunhofer TEG l'utilise sur Internet comme référence pour l'optimisation des processus d'entreprise?

La Fraunhofer Gesellschaft est une véritable institution en Allemagne. Uniquement en Allemagne, sur 80 sites, 12'500 collaborateurs travaillent dans la recherche avec un volume de plus de 1 milliard d'Euros.

Que d'efforts pour couler Busch-Jaeger... L'ancienne direction de Swissmetal était tellement machiavélique qu'elle a tout tenté pour redresser ce site, et ainsi s'assurer que personne ne saurait jamais qu'en fait, sous les énormes dépenses destinées à sauver Busch-Jaeger se cachait la férocé volonté de l'enterrer. Même Martin Hellweg, qui fait tout pour sauver la Boillat, n'est pas aussi crédible (n'y voyez aucune ironie...).

mardi, avril 18, 2006

Swissmetal, ça va mal

Retour au front

Ce mardi, Henri bols et sa clique vont lancer une offensive de mobbing sans précédent, pour tenter, avec leurs moyens (la sélection des gens qui sont d'accord avec eux) d'amener la Boillat à une productivité plus élevée. Il va sans dire que ces tentatives sont vouées à l'échec, mais qu'elles mettront les Boillat, psychologiquement parlant, à rude épreuve.

Plutôt que de s'étaler sur le sujet, Karl dépose un des commentaires particulièrement suggestifs parus sur le blog ces derniers jours. Plébiscité par les commentateurs, il sera plus largement lu, espérons, puisque republié. Merci à Françoise!


@ tous

C'est ma première intervention sur le blog alors je suis un peu émue. Le "débat" au sujet des malades m'interpelle et m'attriste un peu. En effet, qui, à part un médecin, a le droit de juger de l'état de santé d'une personne?

Nous avons tous vécu des jours très éprouvants depuis le mois de janvier, voire déjà avant. Tout le monde ne réagit pas à une telle situation de crise de la même manière et nous ne sommes pas tous égaux devant la maladie. D'autre part les bien-portants d'aujourd'hui seront peut-être les malades de demain.

Je pense que ce qui a engendré l'engouement que l'on sait autour de notre mouvement c'est notre solidarité, notre courage, notre dignité et notre détermination. Alors gardons ces valeurs pour défendre la cause qui nous est chère à tous, la survie de la Boillat, et laissons de côté la critique négative et la méchanceté, c'est gratuit et ça n'apporte rien.

Après presque 3 décennies passées à la Boillat j'ai, avec mes 111 autres collègues, été licenciée. Je suis depuis 3 semaines en arrêt maladie. Mon but n'est pas de me justifier, je suis en ordre avec ma conscience, ni de me plaindre, mais je voudrais juste livrer quelques commentaires.

Combien d'interminables nuits sans sommeil depuis le début de la grève, combien de repas sautés parce que la boule qui me tenaille l'estomac m'empêche d'avaler quoi que se soit? Je ne saurais le dire. Mais je vous pose la question: Suis-je coupable d'avoir dû prendre un peu de repos et de recul et d'avoir essayé de ne pas tomber dans le goufre de la dépression? Suis-je coupable de ne pas supporter d'avoir à quitter un travail que j'aime, un travail que je pense avoir accompli au plus près de ma conscience pendant toutes ces années? Suis-je coupable de déjà regretter mes collègues et mes clients avec lesquels s'étaient créés de véritables liens d'amitié? Suis-je coupable de me demander où, quand et comment, avec mes autres compagnons d'infortune, nous allons retrouver un autre boulot? Suis-je coupable de ne pas supporter de voir des larmes dans les yeux de mon père où dans ceux de mon "maître" pendant plus de 25 ans à l'export, parce qu'ils voient "leur" Boillat, celle pour laquelle ils ont donné une grande partie de leur vie, sombrer? Suis-je coupable de me révolter contre le désarroi d'une maman qui voit 2 de ses enfants mis à la porte comme des mal-propres parce qu'ils ont défendu une cause qui leur paraissait juste? Suis-je coupable de ne pas accepter qu'une entreprise telle que la nôtre puisse aller jusqu'à se passer de ses apprentis et de me demander où vos enfants iront se former à l'avenir? Et tant d'autres questions encore auxquelles je ne trouve pas de réponse.

Alors, vous tous, mes potes, ne nous divisons pas, au contraire renforçons notre solidarité pour démanteler la machine Hellweg avant qu'elle ne démantèle nos machines à nous et qu'il ne soit trop tard.

Amicalement.

Françoise

Autres choses

Ce mardi, le cours de la bourse pourrait être intéressant à suivre, et permettre de voir dans quelle mesure l'interview de Martin Hellweg a eu un impact. Toutefois, il semble que Martin Hellweg ne soit plus quelqu'un de crédible, même dans le milieu de la finance, et que son redressement d'image douteux ne parviendra pas à masquer la réalité. Friedrich Sauerländer est déjà en train d'expérimenter ce que signifie avoir une image déplorable, mais ô combien méritée, et bientôt viendra le tour de son maîîître.

Par ailleurs, petite nouvelle sympa, et peut-être chiffre le plus important de ce blog, sachez que le cap des 10'000 commentaires (!!!) a été franchi. Bravo à vous tous!

Une grande découverte a été faite par "Un Voisin". Alors que Martinou prétend ne pas être un financier qui joue au Monopoly, ce reporter de l'extrême qu'est "Un Voisin" a réussi à prendre une photo terriblement compromettante, mais tout aussi révélatrice!



Le fonds de solidarité

Périodiquement, des nouvelles du fonds de solidarité de la commune de Reconvilier sont demandées. Karl s'est donc joint à l'appel, et a reçu quelques éclaircissements. Tout d'abord, les personnes qui gèrent ce fonds s'excusent platement de leur manque de communication. La personne m'ayant renseigné explique ceci par l'organisation de la manifestation du 8 avril, ainsi que par le fait que la commune de Reconvilier a bouclé ses comptes 2005 ces derniers temps, et que la personne occupée par ceci n'a plus pu consacrer de temps au fonds de solidarité. D'autres informations suivront.


Action

Maxime Zuber, ce fameux opportuniste, bien que les votations soient terminées, continue à soutenir la Boillat. Allez donc comprendre quelque chose à ça! L'opportunisme se perd, bon sang!

Ainsi, M. Zuber a, le 13 avril, demandé à la direction de l'économie publique du canton de Berne, de prendre la peine de prier ses ORP de faire un effort. En effet, tous les Boillat licenciés devaient se rendre à l'ORP de Tavannes, ce qui facilitait, semble-t-il, la tâche des fonctionnaires cantonaux. Néanmoins, pour les Boillat licenciés habitant à Moutier et dans ses alentours, M. Zuber pense "que c'est leur commodité qu'on devrait privilégier plutôt que celle des fonctionnaires de l'ORP". Certes, certes.

D'autre part, Maxime Zuber a rédigé d'une interpellation adressée à l'exécutif bernois, que voici. Il y présente un article de la constitution jurassienne, qui place une limite à l'usage de la propriété privée:
La Constitution cantonale jurassienne, au chapitre II (Les droits fondamentaux),
article 12 (Propriété), stipule en effet ce qui suit :

La propriété, reconnue dans sa fonction privée et dans sa fonction sociale, est
garantie dans les limites de la loi.

Dans un intérêt public prépondérant, l’État prend des mesures pour empêcher l’exercice abusif de la propriété, notamment quant au sol, aux habitations et aux moyens de production importants.

Et M. Zuber de demander aux autorités bernoises s'il n'existe pas d'équivalent à cela dans ce canton, si d'autres dispositions tiennent un tel rôle de garde-fou, si les dispositions jurassiennes auraient pu changer la donne en ce qui concerne la Boillat et, en dernier lieu, si, le cas échéant, le canton de Berne prévoit de concevoir des dispositions de ce type.

Toujours dans les actions, on peut (et même, il faut) continuer à signer la pétition sur www.laboillat.ch. Toute la marche à suivre est expliquée et, même si ça demande un petit effort, c'est pour la bonne cause!

Enfin, le blog de Toto, concernant l'écriture d'une lettre de lecteur (et pas d'un droit de réponse comme certains l'ont cru) à la NZZ a reçu ses premiers commentaires. A vous d'aller ajouter les votres...

lundi, avril 17, 2006

Martinou dans la NZZ: Combien, une interview?

L'interview

Dans la NZZ de samedi 15 avril / dimanche 16 avril, on pouvait lire, page 27 (avec un titre en première page) une interview de Martin Hellweg (lien en allemand). En effet, pendant que nous nous préparions tous à un week-end allongé bien mérité, Martin Hellweg faisait un gros effort pour nous le pourrir.

Pourtant, qualifier la NZZ de "feuille de choux", de "torchon à ragots" ou autres joyeusetés paraît impossible, au premier abord, tant l'apparence austère du quotidien zurichois, matérialisée par un nombre impressionnant de caractères d'imprimerie par page, le rend crédible. Et il en va de même du contenu, surtout si l'on est membre du Parti radical (le rédacteur en chef de la NZZ relevait (dans Le Temps, en 2005) le fait que son journal est d'accord avec ce parti 90 fois sur 100). La NZZ est ce qu'on nomme un "journal de référence", à savoir que les autres journaux y puisent pour concevoir leur information.

Sur cette base, l'interview de Martin Hellweg est une sorte d'OVNI. Il s'agit peut-être du pire article jamais publié sur le conflit entre la direction de Swissmetal et la Boillat, en terme de nombre de mensonges. Et Karl a désespérément cherché l'indication "publicité" sans la trouver. Donc, première conclusion, cet interview a dû coûter extrêmement cher à Martinou, enfin, à Swissmetal.

La voici en français, traduite par Toto (merci à lui!), un fidèle blogueur!


Ce n’est pas un conflit émotionnel

Martin Hellweg – barreur déterminé chez Swissmetal. La grève "sauvage" de Reconvilier a placé le groupe Swissmetal, actif dans le traitement du cuivre, et son CEO, Martin Hellweg sous les feux de la rampe nationaux. Dans son entretien avec Angel Serna et Matthias Saxer, l’allemand de 39 ans s’exprime sur le font du conflit et l’avenir du groupe Swissmetal. (Red.)

Monsieur Hellweg, à peine deux ans après l’assainissement financier, Swissmetal fait à nouveau, voir toujours, parler d’elle. Pourquoi?

D’un point de vue opérationnel cela va moins mal que c’est souvent décrit. Swissmetal souffre par contre d’un conflit social dont l’importance est nettement plus petite que les fluctuations conjoncturelles. Le bénéfice et le chiffre d’affaires ne sont pas dans une tendance de hausse. Avant la publication du résultat annuel le 28 avril, je ne peux pas vous répondre en détail. Cependant, nous sommes dans une branche cyclique. 2005 était dans un cycle bas que nous n’aurions pas pu passer aussi bien sans les restructurations et diminution des dépenses de quelques dizaines de millions. Les chiffres des derniers neuf mois le montrent. En 2006 nous sentons même un peu de vent d’arrière conjoncturel.

Où est-ce qu’on a diminué les charges?

Nous avons enlevé tout un étage de dirigeants. Dans une petite entreprise de 100 millions à 120 millions de chiffre d’affaires, sans le coût des métaux, l’élimination d’un étage de dirigeants représente facilement 1 à 2 points de la marge. Auparavant les départements des finances, du personnel et des achats été séparés entre Dornach et Reconvilier et ont maintenant été fusionnés.

Quel est votre plus grand problème structurel?

Lors d’une croissance de l’orientation vers des spécialités, les quantités baissent et entrainent que les fonderies sont massivement sous-exploitées. Ainsi, une seule équipe est pleinement occupée dans nos deux fonderies. Dans les deux à trois ans, nous devons concentrer les déformations à chaud –fonderie et presse– qui serviront ensuite divers sites pour plusieurs déformations à froid. Dans l’intérêt de toute l’entreprise, le choix s’est porté sur Dornach ce qui a finalement amené au conflit à Reconvilier. Que cela ne se passe pas sans bruit est normal. La véhémence dans le cas de Reconvilier est due aux particularités de la région.

Quelles étaient les raisons pour le choix du site?

Dornach est traditionnellement orienté vers la production de grands produits. La presse à extrusion que nous avons décidé, en février 2005, d’acquérir, devait, en raison de la dimension et de la transportabilité des produits semi-finis, se trouver à Dornach. La fonderie a sa place à côté de la presse car elle traite les déchets de cette dernière. Nous ne pouvions pas appliquer le principe de l’arrosoir et dire : l’un reçoit la fonderie et l’autre la presse à extrusion.


De vieux rêves à Reconvilier

Mais qu’est-ce qui se cache exactement derrière ce conflit?

Le conflit a un fond très rationnel et non pas émotionnel. Un site qui ne comporte pas toutes les étapes de la chaîne de production ne peut survivre qu’en interdépendance. Ainsi le vieux rêve de l’indépendance, de la séparation de Reconvilier du groupe Swissmetal est terminé. L’argumentation qu’avancent quelques forces locales ne donne qu’un sens par une voie solitaire de Reconvilier, jamais devant le fonds d’une optimisation technique pour tout le groupe.

Par conséquent, les "tentatives autonomistes", sont-elles le cœur du problème?

Vous vous souvenez de la grève de novembre 2004 où il s’agissait du licenciement du directeur du site ? Il s’est opposé à l’introduction de SAP. La lutte était contre la transparence et l’ouverture qui aurait démontré par la suite la productivité sensiblement inférieure de leur fonderie en face de Dornach. Nous avons un concept qui attribue des compétences aux sites et qui aspire à un équilibre.

Localisez-vous des erreurs de votre côté?

On a trop longtemps toléré que les cadres puissent arroser les collaborateurs avec des messages différents. La direction locale a persuadé les gens que la direction du groupe nourri de mauvaises intentions. Cette campagne de peur a effarouché le monde. Mais nous n’avons pas eu le courage de mettre plus tôt les 21 cadres à la porte, que nous devons maintenant licencier en catastrophe. Les deux derniers mois étaient un processus douloureux. Nous avons libéré Swissmetal d’un mal qui en mars 2002 déjà a amené l’entreprise au bord de l’insolvabilité.

Que voulez-vous dire par là?

L’entreprise a vécu pendant dix ans, en raison d’intérêts particuliers liés aux sites, une agonie en tranches. Chaque année le chiffre d’affaires était en baisse sans que la direction du groupe puisse imposer quelque chose de sensé. En 2002, l’ancienne direction a conduit Busch-Jaeger Metallwerke à Lüdenscheid à la faillite dans l’espoir absurde qu’elle disparaisse à jamais et de pouvoir ensuite répartir les produits entre Reconvilier et Dornach. Aujourd’hui c’est une entreprise florissante aux meilleurs chiffres que Reconvilier et Dornach n’ont jamais eu.


Le rôle de la politique

La Suisse n’est pas connue pour les conflits du travail.

Je le reconnais, il s’agit d’un conflit inhabituel pour la Suisse. Néanmoins, la région est aussi un peu particulière. Les politiciens bernois et jurassiens surenchérissent, non sans que ce soit dans leur intérêt, dans le rôle de saint protecteur de la région. Ceci a contribué à faire chauffer le conflit.

Quelle importance attribuez-vous à la médiation?

Nous apprécions la médiation puisque c’est un moyen de guérir les blessures, d’atténuer l’émotivité et peut-être d’encourager le dialogue. Néanmoins, elle ne dispense pas le conseil d’administration de la responsabilité pour l’entreprise dans son intégralité. Celle-ci est aussi valable envers des gens de Dornach. Il y a de la mauvaise humeur car Reconvilier a dans le passé toujours obtenu un traitement particulier. Dans un groupe intégré avec une fonderie et presse commune, c’est intolérable.

Qu’est qui s’oppose à une vente de Reconvilier?

Pour nous ça serait totalement absurde. Il faut plutôt envisager un déplacement depuis Reconvilier des activités de déformation à froid. Nous aurions avec Dornach et Lüdenscheid deux sites excellents qui seraient bien chargés et plus de concurrence d’un troisième site. Néanmoins, notre but est de redémarrer la déformation à froid à Reconvilier. Nous travaillons avec toute notre force sur ce scénario.

Avancez-vous bien?

En ce qui concerne la «grève perlée» qui a succédé à la reprise du travail, nous constatons une amélioration. On s’engage plus depuis que l’entreprise a des perspectives claires. Certains clients ne veulent toutefois plus de Reconvilier comme unique source d’approvisionnement. C’est un chemin épineux.


Pas un capitaliste de casino

Personnellement, avez-vous été abattu par le conflit?

Les deux derniers mois étaient sans doute les plus désagréables de ma vie. On vous met en lien avec la discussion des Heuschrecken (sauterelles). Pourtant, dans ma vie je n’ai jamais travaillé comme représentant de la finance ni pour une boutique financière. S’il agissait vraiment d’optimiser le cours de la bourse, nous n’aurions pas cherché la controverse. Nous aurions dit : on améliore un peu, on le fait briller, on optimise les sites et puis on vend le tout.

Quand Swissmetal va-t-il sortir du trou?

Les premiers résultats ne se feront pas voir avant 2007/2008. En tant qu’entreprise leader dans le traitement des cuivreux au centre de l’Europe nous voulons grandir à un chiffre d’affaires de 300 millions (sans métal). Cela nous donnerait la masse critique pour exploiter pleinement la fonderie et la presse. Nos spécialités sont déjà exportées à moitié vers les marchés nord-américain et asiatique. Ce sont des marchés de croissance auxquels Reconvilier participe avec toute sorte de produits –pour l’aéronautique, l’électroménager, les téléphones portables, les ordinateurs. Nos collaborateurs doivent à nouveau croire en la réussite et retrouver l’estime d’eux-mêmes. Reconvilier se battra ensuite probablement moins durement pour une fonderie qui fait désormais partie du passé.



Calmez-vous, c'est fini

Calmez-vous, oui. Respirez bien. Voilà. Encore un peu. Une petite bière dans le frigo vous dites? Karl va y aller, restez assis. Fumer est mauvais pour la santé, attention. Bon, dans ces conditions... Mais juste une n'est-ce pas?

Incroyable, non? Martin Hellweg s'adresse à un public suisse-allemand, zurichois même, prompt à donner raison au chef, surtout s'il est de leur côté de la Sarine. Donc, pour faire bref, selon Martin Hellweg, à mot couverts, le romand est geignard, jamais content, toujours en train de freiner le progrès, tandis que le germanophone, lui, est blond et travailleur. La Boillat est une perle, un must, un bijou (il le dit aux Suisses-romands), mais décidément, Dornach, et surtout Lüdenscheid, sont bien mieux (message à l'attention des Suisses-allemands). Il est important de noter la claire différence entre la manière de parler aux Suisses-romands, et celle de parler, totalement différente, au Suisses-allemands. Les chiffres? Martinou n'en a pas à donner, bien sûr.

Dans ce méli-mélo de contradictions, on croit rêver. Je ne contre-argumenterai que sur le mensonge le plus grossier: Hellweg prétend que la direction de Swissmetal de l'époque a volontairement "conduit Busch-Jaeger dans l'espoir absurde qu'elle disparaisse à jamais", pour en absorber la substance dans ses usines suisses. Pourtant, juste avant la faillite de Busch-Jaeger, Swissmetal avait construit une presse sur son site allemand. Elegante méthode pour voler des technologies, que de payer des dizaines de millions de matériel neuf, n'est-ce pas?

Si l'on retourne ce que dit Martinou, on se rend précisément compte qu'il a toujours roulé pour Busch-Jaeger, et qu'il est là pour que cette usine pompe sa substance à la Boillat. Martin Hellweg est mû par la même haine que Volker Suchordt, qui veut "détruire" la Boillat, en plus de son vampirisme financier.

Petit détail aussi: pour le premier trimestre 2006, Dornach a perdu beaucoup d'argent, Lüdenscheid n'en a probablement pas gagné, et la seule usine vraiment rentable du groupe, jusqu'à la grève, était la Boillat. La Boillat est le seul élément solide du groupe.

Néanmoins, il faut prendre cet article pour ce qu'il est. Martinou prend des risques en mentant aussi éhontément. Même si la NZZ semble être truffée de ses petits copains, on peut légitimement espérer un minimum de sérieux de la part de ce journal, même à retardement. Un tel risque, dès lors, peut s'expliquer, et une analyse semble s'imposer: Martin Hellweg veut rassurer ses investisseurs à tout prix, en leur produisant un nouvel écran de fumée, dans un journal prestigieux. S'il en est là, on peut conclure que les investisseurs en question commencent à avoir très envie d'aller voir ailleurs si leur fonds de placement y est, ou de faire sauter cette anomalie qui occupe le siège de CEO chez Swissmetal.

Vous cherchez une preuve que cet article est un pur morceau de complaisance de la part de la NZZ? La voici: "Personnellement, avez-vous été abattu par le conflit?" Quand un journaliste pose une question pareille, alors qu'on parle d'une grève, assortie de pas loin de 150 licenciements, de nombreux cas de maladie, et d'un malade mental comme Martin Hellweg, c'est un vendu. Il n'y a pas d'autre mot.


On peut faire

Ainsi, il s'agit de faire réfléchir les journalistes de la NZZ, et les habitant de notre pays. A cet effet, un débat a eu lieu sur "Une voix pour la Boillat" les 15 et 16 avril, qui a mené à la conclusion qu'en premier lieu, une lettre de lecteur est nécessaire. Pour y travailler, un blog a été créé par Toto, et servira de lieu de travail pour concevoir cette lettre. Votre contribution est espérée!

D'autre part, il faut savoir qu'une analyse économique de Swissmetal avait été transmise à de nombreux journaux, notamment en Suisse-allemande. Le moment est peut-être venu de reparler de cette étude, et de lui donner la publicité qu'elle mérite.

dimanche, avril 16, 2006

Pâques

Karl se prend un petit break pour Pâques, finalement.

Un nouvel "édito" est prévu pour dimanche soir.

En espérant que vous profiterez tous au maximum de ces quelques jours de repos, Karl vous souhaite de joyeuses Pâques!

Merci à toutes et à tous, qui venez sur ce blog pour vous y informer et pour y réagir!

vendredi, avril 14, 2006

Brainstorming

Consultation

La consultation sur les règles d'expression dans les commentaires a pris fin. Résultat: il ne faut rien changer. Rien de rien, tout va bien! Karl essaiera, au plus, d'avoir une modération plus active en cas de conflit, et remercie tout le monde pour sa participation.

Une autre consultation en cours concerne la manifestation prévue ne mai. D'abord annoncée, un peu abruptement, à Berne, l'idée a évolué vers d'autres cieux, ceux de Reconvilier. Fred, qui a expliqué son empressement, dit avoir voulu soumettre un projet au débat, pour que les personnes solidaires avec la Boillat puissent s'impliquer si elles le désirent.

Les propositions portent actuellement sur la date, 13 et / ou 14 mai, ainsi que le lieu, Reconvilier. Pour le reste, il y a une tempête dans le cerveau à avoir (brainstorming). Donc, si le coeur vous en dit, prenez la barre en main, et conduisez le projet à bon port, en nous donnant déjà vos idées!


Martinou, cet écrivain

Qu'on se le dise, Martinou aime écrire (mais pas sur le blog je crois... Allez comprendre). Il est censé n'être que coauteur du présent courrier, affiché dans l'usine, mais son style est décidément inimitable. Son sujet du jour est L'Organigramme. Ce serait presque un bon titre, pour un roman du genre de 1984. Toutefois, pour la parenté de style, on serait plus du côté de la bibliothèque rose (ou verte) que de George Orwell. Du mieeel, du mieeel, encore du mieeel. L'Organigramme serait un roman sentimental, où l'ouvrier est impitoyablement broyé dans une guerre psychologique et dans lequel le droit est un concept très abstrait. Cependant, il y aurait un happy end, comme dans tous les romans de la bibliothèque verte ou rose. Un vrai beau happy end, où les gentils gagnent, et tout ça: la victoire de Martinou et son départ vers une nouvelle usine à sauver, vers un nouvel organigramme à créer.

Pardonnez-moi, c'est le soleil... J'ai dû prendre un coup. Revenons à cette nouvelle prose. Le but premier est de présenter la nouvelle top hiérarchie, petit à petit mangée par des amis allemands de Martinou. Les 3 premiers nouveaux venus sont en effet D. Twietmeyer, financier aux affaires douteuses, V. Suchordt, ex-directeur de Busch-Jaeger ayant juré la perte de la Boillat, et M. Gröning, issu aussi de Busch-Jaeger. Décidément, la mise en place de gens de Lüdenscheid au sommet de Swissmetal est plus facile que celle de gens de la Boillat, pourtant acceptée dans le protocole d'accord de 2004.

Un quatrième larron vient complété le tableau: Roderick Tanzer. Déjà à Swissmetal depuis un certain temps (on le voit sur les photos de la réunion au Rigi, donc il est dans les petits papiers de Martinou), Roderick le danseur est un anglais, et il sera chargé d'ouvrir une usine en Inde, dans laquelle sera déportée une grosse partie de la production de la Boillat, celles des pointes de stylo. N'allez toutefois pas croire que c'est vrai: R. Tanzer semble plus capable de tenir un numéro de claquettes que de créer une entreprise. Quant à Martinou, ses fidèles amis allemands d'une certaine époque ont encore la marque des semelles de bottes thaïlandaises imprimée dans leur arrière-train. C'est dire.

L'usine en Inde, c'est donc du vent mais, pour les Boillat, du vent de panique. En effet, c'est là un nouveau signal que les lopins et les blank, patiemment modifiés par des Boillat, dans la Boillat, pour la Boillat, sont la cible de Swissmetal. Or, les pointes de stylo, c'est la moitié du chiffre d'affaire du site de Reconvilier.

Suit un petit discours sur le processus d'intégration de Busch-Jaeger, à la fin duquel il est dit qu'on peut téléphoner à Sam Furrer pour donner ses bonnes idées. En langage décodé: "Vous avez un collègue à dénoncer, une pompe à cirer, quelque chose à lécher? Sam est là pour prendre votre déposition".

Ensuite, c'est l'option de vente de la Boillat qui est abordée. Elle fut refusée, dit Martinou, après avoir été "examinée minutieusement". Haha, j'ai compris, c'est un poisson d'avril en retard (euh, un poison d'avril serait plus juste)! A moins que pour Swissmetal, "examiner minutieusement" signifie "envoyer ballader sans même regarder les offres, et déclencher de ce fait le départ de W. Häusermann, membre du conseil d'administration en charge du dossier".

C'est après avoir expliqué toutes ces choses, qui prouvent pleinement le démantèlement progressif de la Boillat (que Martinou aimerait achever avant fin 2006), que la lettre déclare solennellement que la Boillat doit poursuivre ses activités, conserver ses produits de pointe, etc. La lettre parle, nouveauté incroyable d'"usine Boillat". Mais les mots ne coûtent rien, n'est pas? Dès lors, Swissmetal dit avoir "tendu la main"à certains cadres licenciés pour redémarrer la production. "Tendu la main", c'est écrit noir sur blanc. Martinou aime décidément les mains tendues, et attend certainement des Boillat qu'eux lui tendent la joue gauche. Restent ensuite les traditionnels appels à travailler plus et encore plus (comme si les Boillat étaient responsables du manque de productivité de leur usine).

Bref, une belle propagande, où Martinou fait miroiter le pire pour essayer de faire plier les Boillat. Dans sa lettre, il réinterprète en fait les événements de manière à montrer qu'il est en position de force. Toutefois, il fait surtout semblant que le conflit est maintenant terminé, ce qui montre bien qu'il a cruellement besoin d'ouvriers cessant le combat (on le voit aussi dans le TJ des régions du 13 avril 2006, sur la TSR). Pendant ce temps, l'action Swissmetal descend petit à petit. Les résultats trimestriels de Swissmetal seront une catastrophe. L'AG des actionnaires a été repoussée au 30 juin. François Carrard et son conseil d'administration, chez Ambrosetti Family & Business Governance SA (quel nom atroce), on viré le petit Fridou. Martinou, tu es au bord du ravin que tu as creusé toi-même. N'hésite pas à y sauter.

Avant d'oublier: l'organigramme. Si vous cherchez un Boillat, c'est tout en bas, à gauche, Jepeto, l'inventeur du tube pour train d'atterrissage virtuel. Si vous cherchez Daniel Brendel, vous allez le trouver. Pourtant, officiellement, il n'existe plus. Il est très loin, en vacances. Dans une mine de sel probablement, en train de méditer sur le fait que, si la mine s'effondre, il aura prouvé que le ridicule tue.


Vacances

Swissmetal cherche à réengager une partie du personnel licencié, et pas seulement des cadres. Par ailleurs, certains autres, dans la Boillat, se mettent au vert. Parfois, on lit des accusations à propos d'absents, dits "faux-malades". Attardons-nous un peu sur cette histoire. Des Boillat, assez nombreux, sont à l'assurance, pour des raisons qui les regardent. Tout est qu'on peut en croiser parfois à l'uZine 3, ce qui énerve certains.

Il faut noter ici que les problèmes psychologiques liés au conflit sont bien réels. Ce n'est pas, comme une jambe cassée, visible, mais c'est tout de même cassé. Quelqu'un qui est en congé maladie et va à l'uZine 3 au lieu de se prendre des vacances est une personne qui reste attachée à la Boillat, qui passe son temps à y penser, qui y tient. Mais c'est aussi une personne qui ne peut pas y travailler dans ces conditions. En effet, la direction de Swissmetal exerce en ce moment un mobbing intense sur les Boillat. De manière générale, à travers des courriers, destinés à mettre la pression, dont le dernier exemple figure ci-dessus, ou à travers la mise en place de kapos détestables et détestés, qui mentent, trichent, et dressent les gens les uns contre les autres (Wilmar est toujours là, et d'autres...). De manière aussi plus particulière, à travers des entretiens personnels dont les victimes devraient garder des traces en vue d'un éventuel procès.

En effet, une victime parmi d'autres a, de manière très crédible vu sa solidité psychologique, qualifié ces entretiens de "passage à tabac cérébral" dont on ressort "en ne sachant plus ce qui est vrai et ce qui est faux" et après lesquels il faut des heures pour revenir à la réalité. Dans le rôle du grand inquisiteur, Henri Bols, un des rares français qui doit croire que la Guerre d'Algérie n'est pas terminée. De telles méthodes, telles qu'on me les a décrites, relèvent au mieux de l'interrogatoire de police, au pire de techniques employées à Abou Ghraïb ou dans certaines sectes. Tout ça pour convaincre les employés que la stratégie est une bonne chose, et que tout ira bien s'ils se laissent écraser sans mot dire. Je le répète: accumulez encore des preuves.